Cligès
Inscrit le: 18 Jul 2019 Messages: 890 Lieu: Pays de Loire
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écrit le Saturday 28 Aug 21, 21:08 |
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Dans certains contextes, фрайер peut assez bien se traduire par "cave". Le mot a ce sens dans la célèbre chanson "Мама, я жулика люблю" (mama, ya joulika l'oubl'ou), "Maman, j'aime un filou".
Et c'est drôle, parce qu'au début de la chanson, ce freier convoite la "narratrice" qui lui préfère le joulik : retour au sens initial que vous signaliez. Je précise aussi que c'est un chant tzigane ; y aurait-il un rapport culturel avec le yiddish ?
https://www.youtube.com/watch?v=HnCfrW2sei4 |
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rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3664 Lieu: Massalia
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écrit le Sunday 29 Aug 21, 18:09 |
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Papou JC a écrit: | Très intéressant d'apprendre que certains mots de l'aire slavophone sont d'origine allemande mais par l'intermédiaire du yiddish à juger par le sens. On pourrait peut-être créer un fil sur ce sujet ? |
En fait, je ne dirais pas les choses ainsi... Lorsqu'on parle d'un mot emprunté à l'allemand, on pense à l'allemand moderne. Le yiddish, lui, s'est formé à partir du Mittel hochdeutsch, le moyen haut-allemand, puis a eu son propre développement.
Bien souvent, les mots en yiddish ont une signification plus proche de cet allemand médiéval que de l'allemand d'aujourd'hui.
Ainsi le Freier ( allemand et yiddish ) , tout comme l'adjectif frei = libre ( dans les deux langues ) renvoient à un vrī médiéval, qui à l'époque signifiait : aimable . D'où l'idée de prétendant, de vouloir être aimé...
Wolgang Pfeifer renvoie à l'étymon indoeuropéen *prāi-, *prī- au sens de aimer bien, préserver, , être d'humeur paisible, joyeuse... . Le sens yiddish, au fond celui de l' imbécile heureux , pourrait bien être ancien et ne pas être du tout à relier avec le sens argotique moderne qu'il a pris dans le langage courant en allemand moderne : celui du client de prostituée qui se ferait gruger. Hypothèse avancée plus haut dans ce fil par Charles.
Traditionnellement, le terme Freier allemand , devenu aujourd'hui archaïque, était un terme relevant plutôt de la langue soutenue et de la littérature. Il correspondait au " prétendant " . |
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