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Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
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écrit le Friday 08 Sep 06, 18:56 |
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Le français standard a pourtant « boire à se rendre malade », « se rendre fou de douleur »...
Quant à la piasse, je l'ai vue orthographiée piastre dans les Plouffe de Roger Lemelin. La piastre est aussi une pièce d'or espagnole que l'on véhicule à pleins coffres dans les histoires de pirates. |
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kombrit
Inscrit le: 15 Apr 2006 Messages: 14 Lieu: Ile de France
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écrit le Friday 08 Sep 06, 19:13 |
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Le mot piastre est utilisé en Créole Haitien,il existe d'ailleurs de nombreux points communs dans le vocabulaire Quebecois et le créole Haitien du fait de leur origine puisant dans le vieux Français.D'ailleurs en Haiti,les quebecois apprennent rapidement le Créole,mais gardent leur accent si unique. |
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ElieDeLeuze
Inscrit le: 14 Jun 2006 Messages: 1622 Lieu: Allemagne
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écrit le Friday 08 Sep 06, 21:47 |
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Glossophile a écrit: | Le français standard a pourtant « boire à se rendre malade », « se rendre fou de douleur »... |
Justement, on voit bien le rapport et pourtant, ce sont des emplois très différents. Troublant.
J'ai une collègue québécoise, je vais tenter de ne pas oublier de lui demander des exemples lundi au boulot. |
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guillaume
Inscrit le: 14 Dec 2005 Messages: 669 Lieu: Istanbul, natif du Québec
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écrit le Saturday 09 Sep 06, 12:00 |
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ElieDeLeuze a écrit: | L'une des spécialité locales les plus difficiles à cerner est l'utilisation de "se rendre" dans le sens de "devenir, en arriver à". Très dûr à expliquer, "devenir" ne correspond pas vraiment parfaitement. |
Oui c'est vrai que "se rendre" est employé de bien de façons. Voici quelques exemples :
On est presque rendu = on arrive bientôt
Je t'appelerai rendu à Montréal = je t'appelerai arrivé à Montréal
C'est rendu qu'il boit même le matin = il s'est mis à boire même le matin |
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kombrit
Inscrit le: 15 Apr 2006 Messages: 14 Lieu: Ile de France
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écrit le Saturday 09 Sep 06, 12:34 |
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Entendu au volant avec une amie québécoise :"tasse ton steack, claire toué!"(ortographe aproximative) |
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guillaume
Inscrit le: 14 Dec 2005 Messages: 669 Lieu: Istanbul, natif du Québec
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écrit le Saturday 09 Sep 06, 12:43 |
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Tu devais conduire plutôt mal pour te faire engueuler de la sorte !
Se tasser : se pousser, s'ôter du chemin, faire de la place
(et non se ramasser sur soi-même ou se comprimer).
Je ne l'ai pas souvent entendu avec ton steak, mais bon ça doit être une façon imagée et grossière de dire toi : tasse toi (pousse toi de là).
Se clairer : de l'anglais to clear, (s')effacer, dégager. |
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Jean-Charles
Inscrit le: 15 Mar 2005 Messages: 3124 Lieu: Helvétie
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écrit le Saturday 09 Sep 06, 13:21 |
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La piastre n'est pas un nom local dialectal du dollar:
La piastre EST le dollar.
Anciennement, quand la Louisiane a été abandonnée par la France, il y eut même des pièces nommées Piastre en Louisianne étasunienne.
Je ne me souviens plus si les pièces étaient bilingues ou en français seulement. |
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Wamèze
Inscrit le: 08 Nov 2005 Messages: 70 Lieu: Paris
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écrit le Monday 11 Sep 06, 19:20 |
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A propos de monnaie, notons que la subdivision de la piastre est le sou : 100 sous = 1 piasse. (Notons qu'en France, il y a quelques décennies, nous avions 100 sous = 5 francs).
Comme aux EU, on trouve au Canada des quarters, c'est-à-dire des pièces de 25 cents, sur lesquelles on retrouve le fameux caribou (la famille des cervidés mériterait un fil digne de ce nom).
Je ne suis plus sûr de l'origine historique, mais je vais la raconter quand même : je laisserai nos québécois rectifier :
Après que le général Montcalm eut laissé ces rednecks d'anglais canadiens bouter hors du Québec les maudits français, le système monétaire ne fut pas changé immédiatement et il fallut attendre un certain nombre d'années pour qu'il changeât. Au moment de ce changement, les monnaies québécoises et canadiennes n'avaient pas le même cours et le dollar (canadien) valait environ 1,2 piastres (québécoises). Le quarter, la pièce de 25 cents fut ainsi appelée, lors du changement de monnaie, "le 30 sous", par les canadiens français.
Aujourd'hui, vous pourrez entendre au dépanneur : "T'as pas quat' trente-sous pour ma piasse ?"
Je sais pas si j'ai réussi mon récit mais, personnellement, je trouve ça rigolo qu'ils appellent encore 30 sous une pièce qui en vaut 25. (Car si un "trente-sous" vaut 25 sous, 30 sous valent toujours 30 sous !) |
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Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
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écrit le Monday 11 Sep 06, 21:47 |
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Si cent sous faisaient bien cinq francs, une thune, c'est que d'abord le franc faisait vingt sous !
D'où l'expression : « il lui manque toujours dix-neuf sous pour faire un franc ! »
Le sou avait fini par se subdiviser en cinq centimes, et avant la guerre de 14 pour un sou, on avait un quotidien. |
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socrabe
Inscrit le: 12 Sep 2006 Messages: 8 Lieu: Montréal
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écrit le Tuesday 12 Sep 06, 2:31 |
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Vous mentionnez l'expression québecoise:
- Attacher sa tuque : attacher sa ceinture
Il manque une partie de l'expression. Il faudrait plutot dire:
"Attacher sa tuque avec de la broche" |
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Teppic
Inscrit le: 04 Sep 2006 Messages: 4 Lieu: Paris
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écrit le Tuesday 12 Sep 06, 10:30 |
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socrabe a écrit: | Vous mentionnez l'expression québecoise:
- Attacher sa tuque : attacher sa ceinture
Il manque une partie de l'expression. Il faudrait plutot dire:
"Attacher sa tuque avec de la broche" |
T'es sûr ?..
Les Cowboys Fringants utilisent "Attache ta tuque avec de la broche" dans une chanson, mais ont également un album live qui s'appelle "Attache ta tuque !", simplement... |
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guillaume
Inscrit le: 14 Dec 2005 Messages: 669 Lieu: Istanbul, natif du Québec
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écrit le Tuesday 12 Sep 06, 15:18 |
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Socrabe a écrit: | Les "là-là" en finale de phrase sont caractéristiques de la région du Lac-St-Jean. |
Pas que du Lac-St-Jean, mais de l'ensemble du Québec. Il me semble qu'il n'y a pas meilleur moyen pour reconnaître un Québécois (à part la tuque...) !
Quant à "attache ta tuque", ou "tiens bien ta tuque", c'est probablement dérivé de la façon de se tenir la tuque (le bonnet de laine) bien vissée sur la tête quand on descend en traine sauvage ou quand on monte à ski-doo (nom de marque des motoneiges de Bombardier).
Aujourd'hui ça s'emploie à toutes les sauces.
A moi on me dit aussi pour rire : tiens bien ta Turque !
La broche (que tous les fermiers connaissent bien) à donné aussi quelques expressions comme :
broche à foin = brouillon
tenir avec de la broche (ou de la broche à poule) = tenir à un fil |
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socrabe
Inscrit le: 12 Sep 2006 Messages: 8 Lieu: Montréal
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écrit le Tuesday 12 Sep 06, 23:48 |
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Pourtant, ni mes parents, ni mes amis, ni moi-même ne disons "làlà"...
Et aucun de nous ne porte de tuque!
J'imagine que c'est un préjugé semblable à celui de la baguette sous le bras chez les français. |
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Sa'n
Inscrit le: 08 Mar 2006 Messages: 11 Lieu: Montréal, Qc
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écrit le Wednesday 13 Sep 06, 5:30 |
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Ici au Québec, on «frappe un noeud» (on rencontre des difficultés de compréhension) lorsqu’un Français nous demande un «demi-grapfruit» mais «c'est ben d'adon» (cela arrive au bon moment) car il y aura toujours quelqu’un qui comprendra ce «français». Habituellement le Français «pogne son air» (est étonné) quand on lui traduit par «demi pamplemousse» sans toutefois «le niaiser» (se moquer de lui). Aussi, nous n’avons pas de «home» mais plutôt des «maisons de retraite», pas de «bus» mais plutôt des «autobus», pas de «mail» mais plutôt des «courriels», pas de «best off» mais plutôt «les meilleurs moments», pas de «natives» mais plutôt des «autochtones»…et la liste n’en fini plus et continue à s’allonger.
«Y'a pas de quoi jeter le boeuf en bas du pont » (il n'y a pas de quoi s'alarmer)…mais il arrive «qu’on en a plein le casse» (qu’on en a assez) d’entendre tous ces mots anglais de la bouche d’un Français de la Mère Patrie qui devrait nous donner l’exemple. «Ça me dérange pas pantoute» (Ça ne m’importune aucunement), j’arrive à vous comprendre car «y faut pas danser plus vite que le violon» (il faut savoir prendre le temps nécessaire).
Aussi, ce qui nous agace des Français ce sont ces mots féminins utilisés au masculin. Vaut-il mieux dire «madame le député» (sans «e»), «madame le président (sans «e»), une docteur (sans «e») et refuser des terminaisons du féminin beaucoup plus descriptives et beaucoup plus distinctives d'une langue qui évolue?
Quand je suis allé à Paris, on ne semblait pas toujours comprendre ce que je disais. J’ai été servi en anglais presque partout! Étrangement, hors de Paris on n'avait aucune difficulté à me comprendre…et j’ai fait le tour de la France. Paris c’est pas la France! Étonnamment, on m’a bien compris en Allemagne, en Suisse et en Belgique.
J'oubliais qu'en France chez McDonald's personne ne savait ce que pouvait être un McPoulet (McChicken).
Espérant que ces quelques expressions vous feront sourire un peu sans vous faire «partir sur une brosse» (partir vous saouler). |
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avallon
Inscrit le: 29 Sep 2006 Messages: 16 Lieu: Norwich, UK
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écrit le Friday 29 Sep 06, 8:47 |
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morte de rire !!! Sa'n t'as bien resume !!
j'ai pas attache ma tuque avec d'la broche pis j'ai tout compris !! lol
normal suis quebecoise, mon mari norvegien me fait souvent la remarque du "la la " , pourtant je suis pas du Lac St-Jean mais bien de Montreal, bien sur si je parle avec des francais j'essais d'utiliser des mots qu'ils vont comprendre. Je parle souvent avec des francais, belges, suisses, sur "teamspeak" lorsque je joue a differents jeux en ligne je suis donc habituee a leurs thune, taf, nonante et autres, ils sont aussi habituee a mes expressions quebecoises qui je doit le dire ici, je doit "traduire" en "francais" bien souvent!! Et je les rabrous(pas sure du bon orthographe) bien souvent lorsqu'ils utilisent des mots anglais pour differentes choses, notament : parking(stationnement) band(groupe) living(salon) etc !!!
mais comme quoi une langue qui ne meurt pas est une langue qui evolue, meme si pour se faire elle emprunte des mots a l'anglais(langue de l'heure) ou a l'allemand ou voir meme arabe (kif-kif est un bon exemple)
Partout en Europe si on etudie une langue particuliere on y voit des empruns et c'est normal, par exemple le fameux "joie de vivre" que les britanniques et americains emploient ou le sjåfor(chauffeur pour conducteur[se prononce pareil]) norvegien ou meme le parapluy(parapluie qui se prononce exactement pareil qu'en francais) norvegien.
Vive les differences, vive ceux qui aiment les differences! |
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