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Allobroge
Inscrit le: 11 Apr 2005 Messages: 33
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écrit le Wednesday 26 Jul 06, 15:46 |
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Etes-vous déjà utilisateur de la wikipédia arpitane?
http://frp.wikipedia.org/wiki/
Dernière édition par Allobroge le Thursday 27 Jul 06, 9:22; édité 1 fois |
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Lucas
Inscrit le: 29 Sep 2006 Messages: 113 Lieu: Lausanne
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écrit le Wednesday 01 Nov 06, 12:34 |
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Je vous transmets le début d'un de mes textes sur l'origine du francoprovençal, et sur la vaine polémique àpropos de son appellation:
Traditionnellement on attribue à Dante la première mention d’une distinction entre les langues dites « d’oïl » et d’ « oc », auxquelles le poète opposait encore les « langues de si ».
Ça n’est que vers la fin du dix-neuvième siècle et avec les débuts de la dialectologie en tant que science à part entière, qu’est apparu l’idée qu’il existait un troisième espace linguistique à l’intérieur de la Gallo-romania (* notons que pour certains occitanistes le gascon est à l’occitan ce que le francoprovençal est au français; mais nous retiendrons ici la vision traditionnelle d’un espace gallo-roman subdivisé en trois partie: oc, oïl et francoprovençal).
Dans ses « schizzi franco-provenzali », Ascoli présente en 1873 un type idiomatique qui, en plus de certains caractères spécifiques, présente des traits qui, pour certains rejoignent le français, et qui pour d’autre rejoignent le provençal.
De nos jours le terme « franco-provençal » est en général considéré comme peu satisfaisant, car il laisse imaginer qu’il se réfère à un mélange de français et de provençal, ce qui n‘est le cas qu’ en apparence; c’est pourquoi, depuis les années soixante on l’écrit sans trait d’union, pour ne pas trop insister sur cette notion de mélange.
Conscients de ce problème, les dialectologues ont tenté d’en forger de nouveaux, plus appropriés aux réalités géographiques et historiques qu’ils étaient sensés désigner.
Suchier a adopté la dénomination « Mittelrhônischen », et Meyer-Lübke « Südost- französisch ». A partir de là, le terme « rhodanien » a été proposé, mais sans succès, puisque de nombreuses régions du domaine francoprovençal sont baignées par les bassins du Rhin (Fribourg et Neuchâtel) ou du Pô (Val-d‘Aoste). « Français du sud-est n’a pas été jugé satisfaisant non plus .
Dans les années soixante on a aussi proposé « burgondien », mais nous verrons plus bas que les Burgondes n’ont pas assez laissé de traces linguistiques pour qu’on puisse donner leur nom à un groupe linguistique roman (notons au passage que le nom de langue « français » vient du nom de pays « la France » , et non directement du peuple des Francs).
Le terme « arpitan » n’est pas non plus utilisé par les linguistes, puisque le domaine s’étend jusqu’à Saint-Etienne, ville située bien loin des Alpes.
C’est la dénomination trouvée par Ascoli, même imparfaite, qui a fini par s’imposer, faute d’avoir pu trouver un nom convenant à cet espace linguistique récemment découvert.
Ces longues tergiversations montrent à quel point les langues se forment indépendamment des réalités géographiques. D’ailleurs, des langues tels que le latin, le grec ou le sanskrit s’appellerait certainement autrement s’elles avaient été découvertes par des linguistes contemporains qui en auraient longuement soupesé les critères historiques et géographiques. Et gageons que ces noms (italo-romain péninsulaire, hellène attique continental ou vieux bas indien liturgique) seraient sujet à controverse!
Avant le problème du terme à employer se posait celui du concept lui-même: à la fin du dix-neuvième siècle, la dialectologie parisienne, pour laquelle les dialectes n’étaient pas des entités délimitables, a évidemment rejeté cette proposition de nouvel espace linguistique. Le compte-rendu de Paul Meyer à propos de la découverte d’Ascoli est même une occasion d’affirmer l’inexistence des dialectes.
Les dialectologues français du tournant du siècle ont d’ailleurs longtemps adopté une attitude méfiante face à cette idée de francoprovençal, sans doute pour ne pas aller à l’encontre des dogmes de l’école parisienne.
Ça n’est qu’après la première guerre mondiale que s’instaure un véritable dialogue à propos de la cohésion, des subdivisions ou des limites de ce nouvel espace linguistique.
C’est Pierre Gardette qui apporte en 1941 la preuve irréfutable de l’autonomie linguistique du francoprovençal, en y décrivant un faisceau d’isoglosses extrêmement dense.
Signalons pour finir qu’ en Suisse romande la découverte d’Ascoli a reçu en général un accord favorable. En1866 déjà le doyen Bridel avait conscience que leur patois, ainsi que « le roman des vallées vaudoises du Piémont et le rouchi des environs de Valenciennes » avaient en commun des traits intermédiaires entre Langue d’oc et langue d’oïl. |
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Jean-Charles
Inscrit le: 15 Mar 2005 Messages: 3124 Lieu: Helvétie
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écrit le Wednesday 01 Nov 06, 14:40 |
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Citation: | ... des traits intermédiaires entre Langue d’oc et langue d’oïl. |
Sans compter la proximité avec certaines langues du nord de l'Italie actuelle, mais je ne veux pas compliquer le débat ...
Il semble que la discussion a plus ou moins porté sur les relations avec les langues de la France et qu'on n'a pas beaucoup tenu compte de similitudes avec les langues transalpines. |
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ElieDeLeuze
Inscrit le: 14 Jun 2006 Messages: 1622 Lieu: Allemagne
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écrit le Wednesday 01 Nov 06, 16:55 |
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En tant que francoprovençal rhôdanien, je dois dire que je n'ai découvert le terme arpitan que sur internet, et très tardivement. J'ai d'ailleurs mis un temps fou à faire le rapport avec les Alpes. D'un point de vue rhôdanien, il y a une nette frontière culturel entre la Savoie et le Dauphiné. Il ne viendrait pas à l'idée de mes grands parents arpitanophones de la vallée d'aller s'enquérir de la chose dialectale des savoisiens et/ou savoyards.
Je n'ai cependant aucun avis négatif sur ce terme, au contraire. Je me rends compte qu'a posteriori d'une unité arpitane, ce n'est pas mon vécu qui me l'a fait comprendre. Je n'ai donc pas trainé avec moi des expressions pour cela. Qu'on appelle l'arpitan comme ça ou autrement, ça ne change pas vraiment grand chose. |
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Allobroge
Inscrit le: 11 Apr 2005 Messages: 33
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écrit le Wednesday 01 Nov 06, 20:20 |
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Lucas a écrit: | Le terme « arpitan » n’est pas non plus utilisé par les linguistes, puisque le domaine s’étend jusqu’à Saint-Etienne, ville située bien loin des Alpes. |
Le terme d'arpitan ne semble pas aujourd'hui déranger outre-mesure les Stéphanois, si j'en crois ces diférents sites:
http://www.saint-etienne.biz/enbref.html
http://www.forez-info.com/encyclo_article.php?newsid=2695
Mais il est vrai que la dénomination importe moins que le fait de faire vivre cette langue. Cela-dit pour le commun des mortels, le terme "arpitan" porte beaucoup moins à confusion que francoprovençal. C'est très pratique pour la promotion
Et puis il faut dire que le mot "arpitan" a une racine pré-indo-européenne (ALP, ARP, AUP): montagne, dérivé de la racine (AL, AR) hauteur, endroit élevé. En ce sens, les monts du Forez et du Lyonnais ne sont effectivement pas dans les Alpes mais bien en Arpitanie |
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Jean-Charles
Inscrit le: 15 Mar 2005 Messages: 3124 Lieu: Helvétie
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écrit le Thursday 02 Nov 06, 8:52 |
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C'est vrai que le R d'arpitan ne facilite pas sa mémorisation en français: Avec la meilleure volonté du monde, il n'est pas évident de relier arp, qui sonne comme harpe, avec le mot Alpe. Tant qu'à faire, il vaut mieux ne pas trop parler de nos magnifiques montagnes couronnées de neiges éternelles* et partir de l'idée que arpitan = francoprovençal, et baste.
Si quelqu'un s'intéresse à savoir d'où peut bien venir ce mot, ce ne sera pas bien sorcier de le trouver.
* Avec la pollution planétaire au CO2, l'éternité aura peut-être une fin. |
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catoc
Inscrit le: 21 Nov 2005 Messages: 235 Lieu: occitania
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écrit le Thursday 02 Nov 06, 13:19 |
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oui encore une fois un terme générique peut réveiller certains donneurs de leçon locaux ceux là même qui savent et ne transmettent pas!!
alors que le terme arpitan n'empêche pas de pratiquer son dialecte!! et que ce terme générique peut aider pour la promotion la reconnaissance l'identification et la valorisation de son patois qui dérive d'une langue trinationale!
ps: si tu pouvais éditer le titre en arpitan ( anciennement francoprovençal) car le terme francoprovençal n'est pas correct ni respectueux!!
en tout à cas à saint-etienne, il ne semble pas y avoir cette vergonha que l'on connait passé firminy!! |
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Nikura
Inscrit le: 08 Nov 2005 Messages: 2035 Lieu: Barcino / Brigantio
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écrit le Thursday 02 Nov 06, 13:29 |
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catoc a écrit: | oui encore une fois un terme générique peut réveiller certains donneurs de leçon locaux ceux là même qui savent et ne transmettent pas!! |
La non transmission du dialecte est un fait de société que l'on ne peut pas reprocher en France. Ce n'est pas la faute des gens si on leur a interdit d'utiliser leur patois et qu'on leur collait des punitions à l'école lorsqu'il le parlaient... La Première Guerre Mondiale a aussi eu son effet. Lorsqu'un jeune arpitan a pu revenir de Verdun et qu'il a constaté qu'il ne comprenait ni les ordres qu'on lui donnait, ni même ses "compagnons" de tranchée, on peut comprendre qu'il ait préféré ne pas transmettre son patois à ses enfants. |
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Allobroge
Inscrit le: 11 Apr 2005 Messages: 33
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écrit le Thursday 02 Nov 06, 15:08 |
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catoc a écrit: | si tu pouvais éditer le titre en arpitan ( anciennement francoprovençal) car le terme francoprovençal n'est pas correct ni respectueux!! |
je pense que pour éviter de braquer tout le monde, il faut rester souple. un titre «arpitan/francoprovençal» ou inversement me semble plus judicieux.
L'ASSIMIL arpitan de JB Martin est bien fait, mais c'est dommage qu'il s'arrête aux frontière de l'Etat-Nation français... |
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ElieDeLeuze
Inscrit le: 14 Jun 2006 Messages: 1622 Lieu: Allemagne
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écrit le Thursday 02 Nov 06, 16:38 |
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Il se base sur quel dialect arpitan, le monsieur Martin? Il fait de l'unifié? Il écrit en ORB? |
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Allobroge
Inscrit le: 11 Apr 2005 Messages: 33
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écrit le Thursday 02 Nov 06, 16:47 |
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Il écrit dans une ORB arpitane adaptée (ses textes ont été soumis à la critique du linguiste Dominique Stich, créateur de l'ORB, Orthographe de référence B).
Il propose des phrases usuelles dans plusieurs plusieurs patois arpitans de la zone territoriale française et savoisienne. |
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ElieDeLeuze
Inscrit le: 14 Jun 2006 Messages: 1622 Lieu: Allemagne
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écrit le Thursday 02 Nov 06, 16:49 |
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marchi ben |
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Jean-Charles
Inscrit le: 15 Mar 2005 Messages: 3124 Lieu: Helvétie
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écrit le Thursday 02 Nov 06, 16:50 |
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Allobroge: Si tu nous plaçais ORB en mot du jour 8)
Avec un lien vers l'association Arpitania ... |
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Allobroge
Inscrit le: 11 Apr 2005 Messages: 33
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écrit le Thursday 02 Nov 06, 16:58 |
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Jean-Charles a écrit: | Allobroge: Si tu nous plaçais ORB en mot du jour 8) |
Oua, j'vais y faire
Au fait, en discutant avec les auteurs du dictionnaire francoprovençal-français, ils m'ont dit regretter de ne pas y avoir rentré le mot arpitan. C'est vrai que c'est regrettable, mais bon... Le Tintin en ORB sera officiellement en arpitan savoyard, lyonnais, vaudois et valdôtain Sa réalisation a été supervisée par une partie de l'équipe du dictionnaire sus-cité.
A més! |
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brennos
Inscrit le: 19 Nov 2004 Messages: 616 Lieu: La Nouvelle-Orléans
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écrit le Friday 03 Nov 06, 5:04 |
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"on peut comprendre qu'il ait préféré ne pas transmettre son patois à ses enfants".
Ben non, moi je comprend pas....
Et je suis egalement en faveur du terme arpitan. En ce qui concerne l'ouvrage de Martin, si je me souviens bien il est quand meme assez centre sur le savoyard (mais avec d'autres exemple en effet). |
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