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max-azerty
Inscrit le: 11 Jan 2006 Messages: 796 Lieu: arras
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écrit le Tuesday 17 Jan 06, 11:46 |
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Das Buch (= le livre) vient de "die Buche" le hêtre.
Cette origine renvoie à l'écriture runique qui s'effectuait sur des planchettes de hêtre.
Quant à "lesen",au départ, cela signifiait ramasser.
cf die Weinlese (= la vendange) |
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Poyon
Inscrit le: 24 Jul 2005 Messages: 765 Lieu: Liège (Waremme)
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écrit le Tuesday 17 Jan 06, 22:05 |
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Néérlandais : Het boek (prononcez commme "bouc") |
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Xavier Animateur
Inscrit le: 10 Nov 2004 Messages: 4087 Lieu: Μασσαλία, Prouvènço
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écrit le Tuesday 17 Jan 06, 23:01 |
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du néerlandais au français : le bouquin
bouquiner : lire
Buchenwald : la hêtraie (et nom d'un camp de concentration nazi) |
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6525 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Wednesday 27 Dec 06, 19:55 |
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Voir aussi le MDJ "bouquin". |
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max-azerty
Inscrit le: 11 Jan 2006 Messages: 796 Lieu: arras
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écrit le Wednesday 27 Dec 06, 20:31 |
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le livre a une origine non moins botanique puisque, avant l'apparition du papyrus, on écrivit d'abord sur des feuilles de liber,la partie vivante de l'écorce. |
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Jiicé
Inscrit le: 25 Nov 2006 Messages: 192 Lieu: France, centre
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écrit le Thursday 28 Dec 06, 2:20 |
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Le grec biblos (bible, bibliothèque) viendrait également du papyrus (to biblion, papier à écrire) codex (de cudere, « battre, frapper »), nom des tablettes de bois sur lesquelles les Romains écrivaient. Buch (d'un pluriel à l'origine) a le même sens de « tablettes assemblées ». Kluge cite Venantius Fortunatus (VIe siècle) : « Barbara fraxineis pingatur runa tabellis » que je ne sais pas traduire (fraxineis : « de frêne » au lieu de hêtre pour ce Romain ? pingatur : il est peint). |
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6525 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Thursday 28 Dec 06, 2:29 |
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Barbara fraxineis pingatur runa tabellis.
J'ai trouvé cette traduction :
Que les runes barbares soient marquées sur des tablettes de frêne.
Dernière édition par Jacques le Thursday 28 Dec 06, 19:22; édité 1 fois |
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Lucas
Inscrit le: 29 Sep 2006 Messages: 113 Lieu: Lausanne
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écrit le Friday 29 Dec 06, 15:20 |
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Voilà ce que j'avais écrit dans un texte universitaire sur les racines indo-européennes communes au russe et à l'allemand :
BERZ «bouleau»-->Birke
< i-e *bheregos (cf. skr. bhujas, v.isl. björk)
r. berëza
BUK « hêtre »--> Buche
< i-e. *bhagos (cf.gr. phêgos « sorte de chêne, glands comestibles», lat. fagus, f-pr. Faoug, v.isl. bok)
Notons au passage que Buch a la même racine, parce qu’on utilisait son écorce (voire l’arbre lui-même) pour des inscriptions runiques. En russe, la lettre de l’alphabet se dit /bukva/ et ce rapport entre arbre et écriture se retrouve en latin et en sanskrit.
A mon avis, il est preque certain que les toponymes tristement célèbres de Buchenwald et Birkenau ont la même origine. |
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Viking
Inscrit le: 16 Dec 2006 Messages: 103 Lieu: Forchies-la-Marche
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écrit le Friday 29 Dec 06, 16:54 |
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Quand on sait que plus ou moins la moitié du territoire de la Roumanie en lui-même, est recouverte de conifères et de hêtres, on a envie de se demander si Bucarest a qqch à voir avec le hêtre (voir l'allemand Buche)... |
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claudius
Inscrit le: 22 Sep 2006 Messages: 280 Lieu: Bucarest
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écrit le Friday 29 Dec 06, 16:56 |
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La dernière fois que je suis allé à Bucarest, je n'ai pas trop remarqué la présence de hêtres, l'arbre symbolique là-bas est plutôt le sapin brad. Le mot bucur viendrait d'une racine prélatine (le dico me dit à rapprocher d'un mot albanais bukur) mais il n'est pas à ma connaissance rattaché strictement à l'indo-européen ...
Ajout : le mot "hêtre" en roumain est directement pris du latin, il se dit fag. |
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max-azerty
Inscrit le: 11 Jan 2006 Messages: 796 Lieu: arras
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écrit le Friday 29 Dec 06, 17:27 |
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il faut rapprocher le roumain fag, le hêtre, des mots français fagot et fouet, ce dernier mot déjà traité, figure dans l'index du forum.
la racine ie* de ce fag est bhagos, qu'il convient de rapprocher du grec phagein, manger. En effet, la faine, le fruit du hêtre, servit très tôt de nourriture.
l'allemand Birke,le bouleau, cité plus haut, possède une racine ie* distincte: bhergo.
attention: fag, en anglais, devient une insulte à caractère homophobe.
Lire le MDJ fagot. (José) |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10945 Lieu: Lyon
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écrit le Wednesday 03 Jan 07, 19:55 |
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D'ailleurs l'anglais fag (terme injurieux) est un diminutif de faggot : tante, tapette mais aussi fagot ! |
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6525 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Monday 26 Feb 07, 5:24 |
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azerty a écrit: | Das Buch vient de "die Buche" le hêtre. cette origine renvoie à l'écriture runique qui s'effectuait sur des planchettes de hêtre. |
Le lien entre Buch et Buche (angl, book et beech) me semble incontestable, par contre, j’émets de grands doutes quant à l’histoire des planchettes. Je crois que l’ origine est en fait l’écorce de l’arbre et non les planches que l’on tire de l’arbre.
hypothèse.
Je m'intéresse aux plantes, en ce moment aux arbres, et je suis frappé par le fait que la plupart des hêtres, en particulier les hêtres communs d'Europe (Fagus sylvatica) sont des arbres de choix pour y graver des initiales. L'écorce du hêtre est lisse et sans irrégularités; une entaille avec une simple lame y laisse une marque pendant des dizaines d'années ; cette marque va même s'élargir au fil du temps et rester lisible. L'écorce du hêtre ne craque pas avec l'àge (longitudinalement comme celle des chênes, latéralement comme celle des cerisiers), elle ne pelle pas come celle de nombreux bouleaux. Les textes entaillés sur du hêtre restent lisibles. Une marque sur la plupart des conifères ou des chênes, par contre, est bien plus difficile à effectuer, bien moins lisible et bien moins durable.
Inscriptions sur un hêtre. Malheureusement, ce n'est pas Fagus Sylvatica,
mais cela donne une bonne idée de la qualité de l'ecorce des hêtres. L'arbre a peut-être
40 ans et les inscriptions 10 à 20 ans.
Nous croyons peut-etre que n'importe quel arbre est un bon support d'inscriptions car beaucoup d'arbres semblent lisses. Notre jugement est faussé par les faits suivants : aujourd’hui, nous sommes entourés de nombreuses espèces d’arbres introduites dont beaucoup ont des écorces lisses ; nous sommes entourés aussi par de nombreux arbres jeunes, donc à l'écorce encore lisse. En général, une forêt européenne adulte d’espèces non introduites n’a pas beaucoup d’espèces à écorce lisse, mais le hêtre en est une.
Je soupçonne fortement que les premières runes étaient des entailles sur l’écorce elle-même de hêtres. C'est la façon la plus pratique et la plus durable de faire une marque. Si vous gravez une planche et la plantez dans la nature, elle va pourrir au bout de plusieurs mois (même si elle est en bois de hêtre, un bois dense). Par contre, une inscription sur un arbre est durable car un arbre vivant est imputrescible.
Revenons à l'hypothèse des planchettes. Pourquoi des planchettes de hêtre, plutôt que «planchettes de chêne, de sapin, ou de pin ? Toutes ces espèces sont fréquentes en Europe, Pourquoi le bois du hêtre ? Je veux bien admettre le bois de hêtre a un petit avantage : il a un grain plus fin que celui du chêne et est plus dur que celui des conifères, donc plus durable. Cela ne me semble pas un avantage sérieux. On pourrait graver des inscriptions sur des planchettes de presque n’importe quel bois.
Il est certainement possible qu’à une époque on ait gravé des inscriptions sur des planchettes, mais je pense que le nom existait avant. Il est possible que le nom signifiait inscription avant que l'on fasse ces inscriptions sur des planchettes.
Conclusion :
Je ne crois pas beaucoup à l’histoire des planchettes de hêtre car on peut faire faire des inscriptions sur des planchettes de presque n’importe quel bois. La proximité de l’all. Buch (angl. book) et l’all. Buche (angl. beech) vient très certainement du fait que, pour des raisons pratiques, on choisissait l’écorce de cet arbre pour y pratiquer des inscriptions.
On pourrait avoir l'évolution sémantique suivante :
nom ancien de l'arbre (le hêtre) >
1) > écriture, support d’écriture > livre
2) > nom moderne de l’arbre
J'ai regardé ensuite sur etymonline.com , et j'y ai vu que l'angl. book pourrait venir d'inscription runiques sur de planchettes du bois de hêtre ou sur cet arbre lui-même. "Sur l'arbre lui-même" ne signifie-t-il pas "sur son écorce"?
Dernière édition par Jacques le Monday 22 Mar 10, 0:23; édité 2 fois |
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Charles Animateur
Inscrit le: 14 Nov 2004 Messages: 2521 Lieu: Düſſeldorf
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écrit le Monday 26 Feb 07, 11:14 |
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L'écorce de bouleau est aussi très appréciée pour les témoignages écrits. C'était un support de choix pour les missives ordinaires en Russie médiévale et un certain nombre de missives écrites sur du bouleau ont été conservées. |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3510 Lieu: Nissa
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écrit le Monday 26 Feb 07, 12:00 |
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Jacques a écrit: | jacques a écrit: | Barbara fraxineis pingatur runa tabellis.
J'ai trouvé cette traduction :
Que les runes barbares soient marquées sur des tablettes de frêne. |
À mon avis, il est bien plus logique d'utiliser du hêtre (lat. fagus, all. Büche) que du frêne (lat. fraxinus) . Le hêtre est bien plus facile à trouver en Europe occidentale que le frêne et le grain de son bois est bien plus fin. |
Ne sachant d'où vient cette phrase, je ne peux être sûr de rien mais, a priori, je peux proposer une interprétation de la confusion de l'auteur.
L'arbre, axis mundi des Scandinaves , était le frêne Yggdrasill et c'est en s'y étant autosacrifié par pendaison qu'Odinn reçut la connaissance des runes : on a donc pu dire pour cette raison que les runes étaient « du frêne ». |
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