Charles Animateur
Inscrit le: 14 Nov 2004 Messages: 2526 Lieu: Düſſeldorf
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écrit le Friday 03 Dec 04, 15:15 |
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Ce forum repose sur le respect mutuel et la déclaration des droits de l’homme. Mais tout le monde n’adhère pas, ou pas tout le temps, à ces nobles idéaux. Ainsi sont nés depuis la nuit des temps une foule de termes désobligeant pour désigner l’autre.
Cette esquisse d’article a été compilée à partir de la discussion qui suit.
N’oubliez pas : « Il suffit de passer la frontière pour devenir un étranger ! »
Les Anglais et Britanniques
Pour les anglais on utilise volontiers le terme de rosbifs, dérivé évident de roast beef. Plusieurs explications complémentaires :
- il pourrait s’agir du plat de prédilection supposé des sujets de sa gracieuse majesté.
- si les Anglais sont appelés Rosbifs, c’est qu’ils portaient un uniforme rouge. Or le rosbif est une viande rouge. [L’Armée rouge, c’était l’armée anglaise au XIXe siècle. Les Anglais ont occupé la France assez souvent dans notre commune histoire. Lors du dernier passage, en 1814, après la campagne de France, puis en 1815, après Waterloo, ils étaient vêtus de l’uniforme rouge (d’où le terme anglais redcoats). C’est à cette époque que le rouge s’est associé aux Anglais dans le peuple. D’où, pour les dames, les expressions « avoir ses anglais, voir débarquer les Anglais. »] Pour la même raison ils étaient appelés déjà sous Napoléon les homards.
- Quant aux rosbifs, que ce soit en banlieue parisienne, dans San-Antonio ou sur le littoral atlantique, j’ai toujours entendu expliquer ce terme, non par leur alimentation, mais par la couleur de leur peau après quelques jours d’ensoleillement estival.
Voyez aussi cet article du cabinet des curiosités.
En allemand, on appelle les britanniques les « tommy », ce qui n’est pas vraiment insultant.
Au Québec un Anglais, ou anglophone, est une tête carrée ou un goddam (à rapprocher du quolibet français godon).
Pour les Anglais, on entend aussi « les endives » ou les « têtes d’endives » mais c’est nettement plus rare que « rosbif ». Ça ferait référence au teint de nos amis britanniques.
En reprenant et déformant l'autoethnonyme on obtient tous les dérivés d'Angliche : Angluche (homme), Angluchesse (femme), Angluchon (garçon), Angluchonne (fillette), etc, jusqu'à Britiche.
« Golden » : j’ai entendu le terme pour désigner l’Anglais chez des Bretons. J’ignore complètement si ce terme est utilisé dans toute la Bretagne. (Allusion au teint pâle ?).
Pour ce qui est des Gallois, les Anglais sont un peu plus directs que les Australiens et les appellent « sheep-shaggers ». « To shag » est décidément plus explicite.
Les Irlandais
Toujours pour les Anglais, les Irlandais sont souvent connus sous le nom de « Paddies » (sing. Paddy), diminutif de Patrick, prénom répandu et Saint Patron de l’Ile d’Emeraude. La variante « Mick » (pour Michael, autre prénom courant) est souvent perçue comme un peu plus péjorative.
Les citoyens des États-Unis d’Amérique
On utilise ici des abréviations, le « ricain » en français, et son correspondant allemand « Ami » (pas dans le sens français de camarade). En français on a aussi par troncature et suffixation les « amerloques » ou « amerloches ».
Une autre injure, mais basée sur un fait historique, l’occupation du Mexique par les étasuniens. Les uniformes étasuniens étant vert, on leur cria: « Green Go ! », ce qui s’orthographie Gringo en castillan.
A ce jour, lorsque ce n’est pas une injure, Gringo est le nom fort péjoratif qui, dans la bouche d’un Hispanoaméricain désigne les Étasuniens.
Gringo peut désigner les non-hispanique en général, mais ce n’est pas vraiment péjoratif dans ce cas.
L’injure suprême envers les Étasuniens est Ianqui ou Yanqui, de l’étasunien « Yankee »
Citation: | "Yanqui" : del inglés yankee es el apelativo con el que se conoce a los estadounidenses de los estados norteños. Me cuenta Carlos de Vicente, que tiene su origen en las grandes inmigraciones de holandeses, en el s. XVII y XVIII, con destino a esa zona; eran colonos de procedencia humilde que llevaban, como alimento para la larga travesía, el producto nacional holandés: un queso. Como el nombre de varón más frecuente entre los holandeses era Jan Kaas, rápidamente recibieron un mote: Jan Cheese (Juan Queso). A partir de ahí, se mantuvo la fonética con la correspondiente simplificación ortográfica. |
Les Allemands
Voyez les liens suivants : arte, Le cabinet de curiosités et connexion française pour boche, chleuh, fritz, frisé, fridolin ou doryphore.
Au sujet de Boche, on rencontre parfois l’étymologie suivante:
Allemoche -> Alleboche -> Boche
Les Anglais surnommèrent aussi les allemands... les jerrys. En capturant pendant la campagne d’Afrique du Nord certains prisonniers italo-allemands et par conséquent leur matériel, les anglais découvrirent le fameux jerrycan (Wehrmachtskanister en allemand, qui se révéla bien plus pratique à utiliser que celui des Alliés). Un autre terme anglais est Kraut, en référence à la choucroute (Sauerkraut) pour laquelle on prête un fort appétit aux Allemands.
On trouve aussi des « vert-de-gris » (en référence à la couleur de l’uniforme) qui s’est employé pendant l’occupation mais qu’on n’entend plus aujourd’hui.
Pour les Suisses alémaniques schwob est aussi péjoratif et a plus ou moins le sens de boche. Mes grands parents maternels parlaient haut-valaisan et lucernois. Ils ne se comprenaient donc pratiquement pas. Plutôt que de parler schwob ensemble, ils ont préféré communiquer en français [Jean-Charles]
« Schwabe » : en Ruthénie (Galicie) lorsque la région faisait partie de l’Empire austro-hongrois, le nom Schwabe (Souabe) désignait l’Allemand en général, et pouvait prendre une valeur péjorative.
Vu la tardive unification du pays, l’énergie créatrice des allemands s’est surtout concentrée sur les voisins germanophones (Saupreiß, Sauschwab...).
Termes autrichiens :
Marmeladinger : mot ironique pour les Allemands du Nord, Marmelade = confiture . Origine du terme historique : pendant la première guerre mondiale, les soldats allemands durent se serrer la ceinture et pendant un temps recevaient de la confiture bon marché en ersatz de beurre ou de saindoux. Par moquerie, tous les Allemands se sont vite vus affublés de ce sobriquet.
Toujours vis-à-vis des Allemands : Piefke ou Piefkineser . En Allemagne, le terme existe aussi et désigne quelqu'un qui est infatué de soi-même. Au fond, le plus gros reproche des Autrichiens envers les Allemands. L'origine du terme viendrait d'un patronyme, véhiculé en Autriche avec ce sens, par le théâtre de boulevard.
Les Autrichiens
Mostschädel (Mostschädl) = crâne de moût pour désigner les habitants de la Haute-Autriche, les Oberösterreicher parce qu'ils ont la réputation d'aimer ce vin doux de poire et de pomme , très légèrement alcoolisé ou même juste avant la fermentation alcoolique. À noter qu'il est surtout produit dans le coin appelé Mostviertel , situé en Basse-Autriche !
En Allemagne il arrive qu'on traite les Autrichiens (et parfois les Suisses) de Schluchtenscheißer (en gros les chieurs de montagne)
Les Suisses allemands
En Romandie il y pas mal de termes pour appeler nos « compatriotes d’outre-Sarine » (les Suisses-allemand) comme :
- Le terme le plus important à connaitre est bourbines.
- Les Suisse-Totos parce que le suisse allemand se dit Schwitzerdütch en celle-ci toto est simplement une simplification pour tütch (ils sont des fois appelé Tutuch tout simplement).
- Sinon dans le canton de Fribourg (bilingue) on les appelle les Carrés un peu comme les Québécois appelant les Anglais « Têtes carrés » à cause de leur esprit bornés.
Les Suisses romands
Pour les Vaudois, les Genevois sont des « Piques-meurons » (étymologie inconnue).
Sinon les suisses allemands appellent les francophones les Welch parce qu’ils parlent une langue latine.
Les Néerlandais
Les Néerlandais en prennent pour leur grade en Wallonie, plus encore que les Flamands. Le terme le plus usité est celui de « batave », du nom d’une ancienne tribu installée dans les bouches de la Meuse et du Rhin (le caractère insultant semble venir du contexte).
Un autre terme assez injurieux pour les néerlandais est « klachkof ». En allemand la tête se dit « Kopf », mais dans les dialectes bas-allemands on dit plutôt « Kopp ». Le passage de Kopf à Kof est possible si des étrangers non germanophones sont impliqués. « Klach » fait par contre penser à l’allemand « Klatsch » qui donnerait « Klatschkopf » (Tête a baffes ou commère...). Si on mélange avec un peu de flamand, de limbourgeois et de wallon - on y est presque !
Les néerlandais sont aussi appelé « Käsekopf » ou « Käskop » (Tête de Fromage) en allemand, et « kaaskop » (tête de fromage) en flamand et « Froumadjes » (fromages) en wallon. Ceci renvoie naturellement à la réputation du pays comme producteur de fromages.
Les Flamands
Un Flamand ne sera pas insulté si on lui dit belge parce que il ne comprendra pas. Mais si on dit belgiaan, peut être qu’il sera vexé surtout si il habite Antwerpen (Anvers pour les francophones).
Le terme Ménapiens (entendu en 1957 à Bruxelles) pour désigner les Flamands nécessite encore quelques explications. Les Ménapiens ou Ménapes occupaient une bonne partie de la Flandre actuelle, à l'ouest de l'Escaut et jusqu'aux alentours de Gent (Gand). En assimilant les Flamands à une tribu de la Gaule-Belgique, il s'agit donc d'une insulte, pas bien méchante.
Nous avons aussi le terme flaminboche. On parle là des Flamands et on les rapproche des Allemands. Ce terme a une origine historique. Il fait référence au comportement des Flamands vis-à-vis de l’occupant allemand durant les deux guerres. Car s’il y a eu des résistants et des collabos des deux côtés de la frontière, ce n’était pas exactement dans les mêmes proportions. Avec le recul, bien sur, ce terme perd de sa substance et il est en voie de disparition. Quand on l’entend utilisé, c’est pour désigner l’extrême droite flamande et pas l’ensemble du peuple flamand.
« flamin » = flamand en wallon, est utilisé aussi en français avec connotation péjorative
Un flamingant est un flamand nationaliste. On peut dire que le Vlaams Belang, Spirit et la NVA sont des partis flamingants.
Dans « Coline » de Jean Rogissart, un meunier de Fays (près de Paliseul) se plaint notamment du « Flamisch » qu’il a affronté lors de son service militaire, lequel est qualifié dédaigneusement de « mangeur de paille hachée » ! Ça fait aussi allusion à la langue qu’il parle, et qui fait comme si il mâchait de la paille (sous l’effet du « h » aspiré). Une explication historique renforce cette désignation : jusque dans les années 70, la Wallonie était plus prospère que la Flandre. l’industrie pompait beaucoup de main d’œuvre. L’agriculture manquait de bras au moment des semailles et des moissons et de nombreux Flamands venaient travailler quelques jours ou quelques semaines dans les fermes wallonnes. Les conditions de vie de ces Flamands étaient très variables. Dans certaines fermes, ils étaient bien traités. Mais la plupart du temps ils n’avaient droit pour dormir qu’à la grange ou à l’étable. Certains agriculteurs wallons les traitaient comme du bétail. Ils passaient la nuit et prenaient leurs repas sur la paille.
Les Belges et Bruxellois
« Belge » est une des rares « nationalités » qui fait instinctivement sourire un interlocuteur français quand on la cite !
« brusseleer » = Bruxellois en bruxellois, mais a été récupéré par les Wallons pour dénigrer les gens de la capitale. C’est l’équivalent de "parigot". On l'appelle aussi « Kiekefretter », « bouffeur de poulet ». Ce nom donné aux Bruxellois dans Bruxelles et alentours n'est pas une insulte selon les Bruxellois eux-mêmes. Selon une légende datant du Moyen-Âge, les Bruxellois, perdants d'une bataille à Gaasbeek (ouest de Bruxelles) avaient leurs sacs remplis de poulets...
Le mot belgien est de moins en moins utilisé. Il cède le terrain à belgicain, ou belgicot. Un belgicain est un belge partisan de la « Belgique de grand-papa ». Il croit en l’unité du pays, en la monarchie en tant que garant de cette unité, au compromis à la belge et à tout ce qu’on regroupe souvent sous le terme de belgitude : moules-frites, surréalisme, art-nouveau, Tintin, bières...
On employait aussi le terme « Nos'popol ». Ce vocable fait allusion à la manière familière de ces derniers de parler de leur souverain : « notre Léopold », successeur d’Albert 1er (le Roi Soldat).
Les Wallons
Le terme wallingant a été créé sur le modèle de flamingant mais désigne une réalité un peu différente. Tous les séparatistes wallons ne sont pas walligants (par exemple les réunionistes ne le sont pas). De même, tous les wallingants ne sont pas séparatistes. C’est plus une volonté de défendre la Wallonie en réaction, justement, au flamingantisme et, plus récemment, au bruxellocentrisme.
Venant de Flandre, il existe l’expression « franse raten » = « rats français ». Cette expression est vraiment TRÈS agressive, elle désigne les francophones qui s’installent en Flandre sans s’intégrer. « franse ratten, rol uw matten » = « rats français, faites vos bagages » est un slogan de l’extrême droite flamande.
Variante : « Vuile franse ratten » = « Sales rats français »
Autres : « Waalse werklosers » : « chômeurs wallons ».
« Boû d'Fagne » (« Bœuf des Fagnes ») : insulte en wallon (du moins à Liège) pour désigner les Ardennais, considérés comme rustres, bornés et un peu retardés.
Les Luxembourgeois
Les habitants du grand-duché sont parfois appelés les lulus ou les luxos.
Les Espagnols
Un terme français méprisant, et répandu, pour les Espagnols : « espingouin ». en savoir plus. Plus ancien : espingo, espanche.
Les Portugais
En parlant de Lusitanie, ses ressortissants sont parfois appelé de façon argotique des « tos ». Il s’agit probablement de la déformation suivante : Portugais > Portos > tos (on prononce le s final). Au Portugal les habitants du Nord sont surtout désignés par le terme de « Tripeiros » (mangeurs de tripes), tandis que les portugais du Sud sont désignés par le terme de « Mouros » (Maures).
Les Italiens
Citons le fameux « rital » pour désigner les italiens.
Il existe en Wallonie un terme, assez péjoratif, pour désigner les italiens. Il s’agit de « ciccio ». En fait, on l’utilise plus pour désigner l’importante communauté d’origine italienne en Wallonie que les Italiens résidant dans la péninsule. Ce mot est en fait le diminutif de Francesco.
Au Canada, sous l’influence anglophone, un Italien un wop (without official passport).
En allemand on parle de « Itaker » (déformation péjorative de Italiener) et en alsacien on connaît les « Schinki Mocco » ou « Schinkale », ce qui accuse implicitement les travailleurs italiens d’être venu manger le jambon des alsaciens…
A Marseille, un bàbi est un italien (occitan babi = crapaud).
En passant : les Italiens du Nord appellent ceux du Sud (le Mezzogiorno) les « Terroni » (« Terrone », au singulier), qui est un terme péjoratif ou utilisé pour plaisanter... un article en italien sur l’origine du mot
Et les Italiens du sud appellent ceux du Nord polentoni, « mangeurs de polenta ».Sur le même modèle les Italiens dans leur ensemble sont parfois traités de macaronis à l'étranger.
Les Polonais
Dans le cas de « Polak », le nom est déformé par rapport au français ou à l'allemand mais il est amusant de noter que c’est le terme correct (avant déclinaison) en polonais.
Les Russes
Les « Russkoffs » que connait l'argot français renvoient à la terminaison de nombreux noms de famille russes (-ov) et à l'ethnonyme russe (русский - russki). En allemand on parle par de « der Iwan » (l'Ivan), généralisant un prénom typique pour désigner la population. Les Ukrainiens parlent eux de « москаль (moskal) », probablement dérivé de Moscou.
Les Ukrainiens
Ils se font appeler « хохол (khokhol) » par les russes, terme désignant à l'origine la houppette caractéristique des cosaques ukrainiens.
Les Biélorusses
Sont appelés « бульбаш /boul'bach/ » par les russe. Ce nom vient du mot biélorusse pour la pomme de terre, бульба /boul'ba/, et représenterait la principale production agricole de la Biélorussie au début du XXe siècle.
Les Hongrois
Termes autrichiens :
bácsi: : terme moqueur pour désigner les Hongrois : bácsi est l'aphérèse de nagybácsi, l'oncle en langue hongroise.
Paprikajancsi pour les Hongrois. C'est l'équivalent de Guignol, en hongrois.
Toujours pour les Hongrois, Teremtete et Fekete , des interjections hongroises.
Les Finnois
Les russes appellent par dérision les finnois « tchoukhontsy » (чухонцы), du nom d’une tribu finno-ougrienne habitant sur la rive septentrionale du golfe de Finlande.
Les asiatiques
En Allemagne, les Asiatiques sont traités de Fidschis (à l’origine : habitants des îles Fidji, terme répandu surtout en Allemagne orientale) et c’est un terme à bannir autant que celui de niak ou niakoué en français ! Autre dénomination très péjorative : « Schlitzaugen », ce qui signifie « yeux bridés ». Et le dérivé de « Schlitzauge » est « Schlitzi » (notez ici l’analogie avec « Schlitzohr » - escroc, mauvais garçon qui entaille littéralement jusqu’à l’oreille). Les Japonais sont appelés « Japs » ce qui est déjà un peu moins violent que les 2 premières expressions...
En français on utilise souvent pour tous les asiatiques le terme niakoué (orthographe variable), qui vient du terme vietnamien (người) nhà quê (paysan, villageois). Ce terme est déjà méprisant en vietnamien (par opposition au citadin cultivé).
Arabes en général et Maghrébins en particulier
Certains termes très insultants désignent les arabes, en particulier les nord-africains : « bоugnoules, melоns, ratоns, bicоts ». (bougnoule venant du terme wolof signifiant noir)Le mot, non péjoratif, de « beur » ou « reubeu » est également utilisé pour des maghrébins nés en France. Populairement, les marseillais, pas forcément racistes d’ailleurs, ont tendance à appeler les personnes d’origine maghrébine les « Indiens ». J’ai même entendu par extension les « Apaches » !
A l’inverse les musulmans vivant à la Réunion, même d’origine indienne, sont appelés les z’arabes !
En portugais, on désigne un Maghrébin, un Arabe par bezerro (veau).
Divers
Les Tchèques appellent les Slovaques Čobolak, cela vient du fait que les Slovaques emploient soi-disant souvent l'expression Čo bolo, bolo (ce qui était, était). Les Slovaques appellent en contrepartie les Thèques Čechuň, qui serait une déformation du mot Čech.
Un Européen sera lui appelé « Roumi » en Algérie (de Romain).
Tschusch: terme autrichien très méprisant appliqué à l'origine aux Serbes et Croates, puis par extension à tous ceux qui viennent de l'Est ou du Sud de l'Europe, voire même de pays orientaux. L'étymologie n'est pas fermement établie. Pour les uns, cela viendrait de « čuješ » qui signifie « tu entends » en serbo-croate. Pour d'autres, l'origine serait une interjection par laquelle les cochers ou hâleurs faisaient avancer les bêtes de somme : ćuš. D'autres le rapprochent du russe « чужой » (tchoujoï) = étranger. D'autres encore le font dériver du turc « çavuş » (une sorte de sous-officier).
A propos des ressortissants du Caucase : Khatchik / Хачик / Խաչիկ.
En ce qui concerne la population d’origine extérieure au Royaume Uni, désigner des Jamaïquains comme « James » ou des Pakistanais comme « Pakies » peut sembler n’être qu’un simple raccourci mais, en réalité, c’est plus que péjoratif et même carrément insultant. A éviter en toute circonstance!
En Grande-Bretagne encore, un blanc d’Afrique du Sud est appelé un « Ya-ya » (je ne suis pas sûr de l’orthographe) à cause de sa façon de dire « oui ».
En Chine, un occidental peut être traité de 老外 lao3 wai4 (viel étranger = blanc) en mandarin. En cantonnais on peut dire 鬼佬 guai lou pour les hommes (blancs) ou 鬼婆 guai pouh pour les femmes (blanches) ce qui signifie dans les deux cas "diable". Toujours en cantonnais on dit 阿差 a cha pour désigner les Indiens (à HK), 㗎仔 ga zai pour les japonais, 黑鬼 haak guai (diable noir ) pour les gens de couleur, 賓妹 ban mui pour la femme de ménage philippine, 阿燦 a chaan pour un nouvel immigrant chinois et 竹陞 Juk sing (bambou + élever) ou 香蕉 heung jiu (banane - jaune dehors/blanc dedans) pour les chinois d’outremer.
Les Français ()
Au Canada anglophone un Français est un frog ou un pea soup.
En Allemagne les Français sont appelés « Froschfresser » (bouffeurs de grenouilles, par imitation de l’anglais), mais aussi « Franzmänner » (Franzmann au singulier) dérivé de « Franzose ». En alsacien on parle aussi des « Hàsebock » (lièvres), qui détalent lors des invasions allemandes.
« Franzuski » (ou Franzus) : entendu en Allemagne pour désigner les Français (emprunt au russe : Французский (Francuzsky) et Француз (Francuz) sont les termes normaux en russe pour français (l’adjectif et l’habitant), sans aucune connotation insultante).
En castillan appeler un français gabacho n’est pas très courtois. Ce mot a apparemment été popularisé lors des guérillas de résistance à l’invasion de l’Espagne par Napoléon en 1808.
De cette époque également le qualificatif péjoratif de afrancesado.
En hongrois, les français sont aussi appelés les szürke (gris). L’origine de ce terme n’est pas claire...
A Marseille un franchimand est un français mais le terme à vieilli ici, malheureusement (étymologiquement Franc mann l’homme franc) mais reste compris dans une grande partie de l’Occitanie
En Corse on peut traiter, gentiment, de « gaulois » les français, en référence à leurs ancêtres.
« Gaulois » : trouve un nouvel emploi en Hexagone. Les jeunes issus de peuples exogènes mais « Français » par naturalisation ou par droit du sol, désignent les Français « de souche » par le terme de Gaulois.
« Doryphore » : en Bas Poitou (i.e. Vendée) le terme a été employé pour les occupants de la 2e guerre. Il continue à être employé pour les « touristes » en général, synonyme alors de « parisiens ». Il s’applique à toute sorte de bestioles qui viennent bouffer nos patates. Dans l’Ariège il peut désigner les Toulousains.
A Marseille, les pointus (ponchuts) ou parle-pointus sont les parisiens. Parigot, plus connu nationalement, existe aussi d’ailleurs.
Le Poitou connait les « ventres-a-choux », qu’on trouve aussi orthographie « ventrachous », qui sont les bas poitevin, c’est a dire grosso modo les vendéens (valable en poitevin mais aussi en français régional).
Apres en poitevin il y a les « gaouches », autre nom des « brtuns » (bretons), mais le terme n’est, a mon sens pas péjoratif. Par contre je crois savoir qu’il y a une utilisation (assez restreinte, comme pour « gaouche », ma fois) du terme « ligoustra » pour les Auvergnats. Ce terme serait par contre péjoratif. Je n’ai malheureusement pas connaissance de l’étymologie de « gaouche » et « ligoustras ».
À Marseille, un gavot est un bas alpin (équivalent du gavatx catalan et du gavach languedocien). Un quartier de Marseille s’appelle d’ailleurs la petite Gavotte.
Les drômois disent des ardéchois que ce sont des « bedaux », terme péjoratif;
Un jeune agriculteur de Haute Loire me disait que les drômois sont des « culs blancs » ; je sais qu’on appelle les hirondelles de fenêtres des culs blancs mais j’ignore s’il existe un lien de parenté.
Dans le Lyonnais (et probablement ailleurs), il est d’usage d’appeler les Bressans (département de l’Ain) les « ventres jaunes ». Une explication proposée : à l’instar des Auvergnats et des Écossais, les Bressans auraient été assez « près de leurs sous », ils auraient eu l’habitude de cacher leur or sous leur chemise... Selon le cas, il s’agissait d’une insulte ou d’un simple sobriquet...
« Z’oreilles » : un Malgache m’a dit que les Noirs appellent les blancs « z’oreilles », car par rapport à leurs propres oreilles, celles des Blancs sont très grandes.
C’est un terme utilisé sur pas mal d’îles avec diverses explications: les « métros » tendent l’oreille car ils ne comprennent pas le créole, ou alors ils ont les oreilles brûlées par le soleil. En Polynésie, on est des « brûlés » tout court: popa’a.
didon : (de dis-donc) autrefois employé en Turquie pour désigner les Français.
En kabyle, le colon français était appelé ajrad (criquet) [Aujourd'hui, certains Kabyles l'utilisent pour désigner l'Arabe.]
Classifions. Il me semble que certains traits récurrents peuvent être notés.
1. Le nom de l’autre est déformé
A l’origine plutôt une forme argotique qui peut être chargée de façon péjorative. Ex: Rital, Ricain (en allemand: Ami), Spingouin, Tos (Portugais), boche, angliche, russkof, polak... Une variante consiste à prendre un nom historique (bataves, gaulois ?).
2. Un pour tous
Un prénom jugé typique sert par métonymie. Ex: Fritz, Tommy (Anglais en allemand), Piefke (terme autrichien pour les allemands - à l’origine un nom de famille)...
3. L’autre est ce qu’il mange
Les français sont connus dans beaucoup de langues comme des mangeurs de grenouille, les italiens sont des « Makaronifresser » (bouffeur de macaroni, en all.), les anglais sont des « rosbifs »... les « doryphores » sont à ranger dans ce groupe ?
4. L’autre est son langage
Un barbare, comme disent les hellènes. Ou un hachepailleur.
5. Une activité décrit la nation
Les australiens se plaisent à décrire leurs voisins néo-zélandais comme « sheep-shaker » (secoueur de mouton, en référence aux moeurs supposées rustiques des fermiers isolés de l’île du long nuage). Le ‘niakoué’ est une déformation du terme local pour les paysans d’Indochine (tous les Annamites sont par extension des paysans).
Dernière édition par Charles le Sunday 08 Jan 12, 15:37; édité 23 fois |
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