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jms06
Inscrit le: 14 Nov 2004 Messages: 356 Lieu: Opio, Alpes Maritimes
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Victor-Emmanuel
Inscrit le: 31 Oct 2005 Messages: 234 Lieu: Saint-Genest de Contest, Midi-Pyrénées
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écrit le Sunday 08 Jan 06, 22:54 |
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Carousse "dispute", "avouèr' carousse" : se disputer.
in "Glossaire des patois et des parlers d'Aunis et de la Saintonge", Georges Musset, rééd. 1977, t2, p45. |
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dubsar
Inscrit le: 07 May 2007 Messages: 448 Lieu: Altkirch (F68)
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écrit le Monday 11 Feb 08, 23:12 |
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En alsacien , aller faire la fête : uf karess geh |
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hunnamkuerf
Inscrit le: 20 Feb 2008 Messages: 248 Lieu: Berlin
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écrit le Wednesday 20 Feb 08, 16:24 |
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Expression d'ailleurs remise à l'honneur par Brassens dans sa chanson "Le grand Pan":
Du temps que régnait le Grand Pan,
Les dieux protégaient les ivrognes:
Des tas de génies titubants
Au nez rouge, à la rouge trogne.
Dès qu'un homme vidait les cruchons,
Qu'un sac à vin faisait carousse
Ils venaient en bande à ses trousses
Compter les bouchons. |
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Liliane
Inscrit le: 20 Mar 2006 Messages: 785 Lieu: Côtes d'Armor
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écrit le Wednesday 20 Feb 08, 17:24 |
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Reggiani le chantait aussi : "Les loups sont entrés dans Paris" :
Attirés par l'odeur du sang
Il en vint des mille et des cents
Faire carousse, liesse et bombance
Dans ce foutu pays de France
Jusqu'à ce que les hommes aient retrouvé
L'amour et la fraternité... Et alors
Les loups ououh ououououh
Les loups sont sortis de Paris... |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3510 Lieu: Nissa
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écrit le Thursday 21 Feb 08, 9:52 |
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J'aime beaucoup Reggiani mais, s'il s'agit ici de l'usage d'un mot, c'est à Albert Vidalie, le parolier de la chanson, qu'il faut rendre ce « carousse » … |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10945 Lieu: Lyon
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écrit le Thursday 21 Feb 08, 10:11 |
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D'après TLFi, on écrit aussi bien carousse que carrousse. L'intitulé de ce MDJ donnait uniquement carrousse mais au vu de l'étymologie (garaus) et de la pratique (chaque intervenant sur ce fil a orthographié carousse), j'ai modifié l'intitulé en car(r)ousse. |
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Liliane
Inscrit le: 20 Mar 2006 Messages: 785 Lieu: Côtes d'Armor
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écrit le Thursday 21 Feb 08, 11:12 |
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Outis a écrit: | J'aime beaucoup Reggiani mais, s'il s'agit ici de l'usage d'un mot, c'est à Albert Vidalie, le parolier de la chanson, qu'il faut rendre ce « carousse » … | Tu as raison, rendons ce carousse à César.
il paraît que nous devons ces paroles à Louis Bessières pour être pointilleux. |
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giòrss
Inscrit le: 02 Aug 2007 Messages: 2778 Lieu: Barge - Piemont
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écrit le Thursday 21 Feb 08, 11:44 |
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En Piemont, par contre, "carouss" est un petit char et nous disons:
"fé ribòta" pour dire "faire car(r)ousse".
Le mot est passé du piemontais à l'italien et est dèvenu "ribotta" en langue nationale.
Ribotta est aussi un nom de famille en Piemont, à dater du XIII siècle.
Il faut souligner aussi l'existence d'un nom de famille occitan Cayrous/ italianisé Carosso, que je ne crois pas relationné à "car(r)ousse", mais plutôt à un toponyme avec racine *car- = "pierre".
En ancien français existait "ribote" deverbal de "riboter".
voir "ribote" et "riboter" dans le Trésor de la Langue Française Informatisé
http://atilf.atilf.fr/tlf.htm
Probablement riboter est collegué à "ribaud", italien "ribaldo". |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3510 Lieu: Nissa
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écrit le Thursday 21 Feb 08, 21:45 |
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Liliane a écrit: | nous devons ces paroles à Louis Bessières pour être pointilleux |
Toutes les sources que j'ai consultées donnent Louis Bessières comme le compositeur et Albert Vidalie comme le parolier. Si tu as d'autres précisions, merci d'en donner l'origine … |
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rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3671 Lieu: Massalia
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écrit le Saturday 17 Nov 12, 23:13 |
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Citation: | Son étymologie initiale serait germanique de garaus : "régler son compte à quelqu'un ou à quelque chose" (dans l'expression den Garaus machen) |
Je ne dirais pas que le carrousse ( faire carrousse) vienne directement de Garaus , dans cette expression : jemandem den Garaus machen : tuer quelqu'un, en finir avec lui.
Il serait bien difficile d'expliquer le changement de sens, car faire carrousse c'est faire la fête, boire . Passer du règlement de compte ( envoi ad patres) à la fête... BOF!
Les deux termes ont une étymologie commune, oui, mais l'un ne découle pas directement de l'autre.
1) jemandem den Garaus machen: donc, tuer qqun, en finir avec lui.
Au début du XVI.siècle, vers 1500, les veilleurs de nuit de Nuremberg et Augsbourg passaient dans les rues le soir et annonçaient la Polizeistunde ( l'heure officielle d'arrêt des activités commerciales, artisanales, l'heure surtout de fermeture obligatoire des tripots, auberges et autres lieux de réunion. Le cri d'annonce officiel était " gar aus ! " ( sous-entendu : "es ist gar aus ! " . Es ist aus = c'est fini. . Gar étant un adverbe de renforcement, d'intensité. = C'est complètement fini !
Par la suite, Garaus est devenu synonyme de fin de la journée. On trouve Garauszeit ( moment du repos obligatoire ) Garausstunde ( heure de fin d'activité) , Garausglocke ( pour désigner la cloche du soir). Termes que l'on trouve chez Hans Sachs ( poète allemand, 1494-1576) à propos de Nuremberg. À Nuremberg même , en parler régional, on disait encore au 19. siècle Garas pour la sonnerie de cloche annonçant le soir ( en France, le Salve ou plus simplement le bonsoir)
Fin du 16. siècle, on trouve déjà den Garaus spielen ,den Garaus singen, pour désigner la dernière danse ou le dernier chant de la soirée.
La première attestation de ce sens funèbre ( extension de sens) se trouve chez Hans Wilhelm Kirchhof(f) , un poète baroque, dans son Wendunmuth[ 4, 382] , un recueil d'histoires et anecdotes, paru en 1563:
Citation: | " Wenn es auff der großen Uhren , wie zu Nünberg und anderstwo bräuchlich, nach der Tagläng,... abendts den Garaus schlägt, soll man sich erinnern, daß auch mit uns allen... schließlich der Garaus kommen werde " |
Traduction rapide: Lorsque, le soir, , après la longue journée, sonne à la grande horloge, le Garaus ( la fin du jour), comme il est coutume à Nuremberg et ailleurs, ... on devrait se souvenir, que pour finir, pour nous tous , le Garaus ( la fin... de la vie) viendra.
L'expression est ensuite souvent attestée.
2) Parallèlement , on retrouve dans le refrain d' une chanson populaire:
Citation: | Drinks gar aus, drinks gar aus | : finis ton verre, bois tout !
De gar austrinken . = Vider le verre ou la bouteille complètement. Possible qu'à l'approche du passage du veilleur et de son cri " Gar aus !", on ait plaisanté dans les tavernes, disant qu'il fallait " gar austrinken ". ( achever de boire [ en ayant tout bu] )
Boire carrous est déjà attesté chez Rabelais. Et c'est un calque de gar austrinken .
Une étymologie commune par l'association de l'adverbe et de la particule verbale, donnant cette idée de quelque chose complètement achevé , mais dans un contexte et une signification différente.
Explication gar aus complètement finie. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11192 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Sunday 18 Nov 12, 6:58 |
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Pas encore ! J'ai une petite curiosité sur l'origine de gar ... |
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rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3671 Lieu: Massalia
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écrit le Sunday 18 Nov 12, 12:34 |
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Ce serait alors un autre MDJ?
gar a deux sens différents et les linguistes hésitent entre deux étymologies possibles.
1) on trouve garo en ancien haut-allemand , gar(e) en moyen haut-allemand, garu en vieux saxon, gearo, gearu en ancien anglais, yare en anglais d'aujourd'hui ( langage parlé) , toujours au sens de prêt, complet, achevé. . Ce qui ramènerait à une racine germanique *garwa- : prêt, fini. Pfeifer signale qu'en l'état des connaissances actuelles, on a du mal à remonter plus haut.
Certains avancent l'idée que ce mot serait à l'origine issu de l'association d'un préfixe germanique *gaarwa- + la base aru en ancien saxon/earu en ancien anglais : prêt, achevé. Le tout ramènerait à un étymon indoeuropéen *er-, *or- = se mettre en mouvement, induire, provoquer quelque chose.
2) Mais le même terme gar signifie aussi : cuit , cuisson achevée. Ainsi, si l'on devait prendre ce sens comme premier, on pourrait alors le rapprocher de l'ancien bas-allemand háraḥ = la flamme , du grec thermós (θερμός) , du latin formus : chaud , du russe gorét’ (гореть) = brûler, avec un étymon indoeuropéen *gu̯her- = chaud
Mais ce ne sont que des hypothèses. ( source : Pfeifer) |
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