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Jean-Charles
Inscrit le: 15 Mar 2005 Messages: 3130 Lieu: Helvétie
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écrit le Monday 22 Aug 05, 12:02 |
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En informatique et en anglais on retrouve souvent cette ligature. Le Trésor de la Langue Française le cite sous la forme perluète. Comme l'histoire de cette ligature y est fort bien expliqué, et pour éviter de répéter, je me suis contenté, exceptionnellement, de la reprendre ci-dessous:
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PERLUÈTE, subst. fém.
Caractère d'imprimerie représentant la conjonction et.
Connaissez-vous la perluète? Chacun comprend le sens du caractère &, mais quel nom faut-il lui donner ? En diplomatique et en paléographie, il s'agit d'une ligature mérovingienne (...). Dans l'ancienne typographie, c'était une abréviation de la locution latine et caetera, écrite aujourd'hui etc. (SPR. 1967, p.68 ).
Étymol. et Hist. 1878 (Lar. 19e Suppl.:
Nom donné autrefois, dans les écoles élémentaires, au caractère &, qui terminait l'alphabet et qui représentait le mot et [...] le caractère & se nommait ète; mais l'usage s'était établi, quand on faisait répéter l'alphabet aux enfants, de leur faire ajouter perluète après ète, par une sorte de jeu et pour terminer par une rime plaisante. Au lieu de perluète, on disait quelquefois pirlouète ou esperluète).
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En suivant l'hyperlien lien donné par Xavier au sujet de la nicotiane, on peut trouver le lien vers le facsimilé du dictionaire du sieur Nicot, le Thresor de la langue françoyse (1606), qu'on trouve sur cette même page.
À la troisième page, on y trouve une chose extrêmement intéressante:
etc... est écrit avec l'esperluette: &c.
Je savais que l'esperluette est une autre manière d'écrire et, mais je ne l'avais jamais vue employée combinée avec c pour faire etc
Sur la même page, on trouve une autre graphie de l'esperluette
Dernière édition par Jean-Charles le Monday 26 Dec 05, 20:40; édité 1 fois |
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paul
Inscrit le: 15 Apr 2007 Messages: 2 Lieu: Hyères
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écrit le Sunday 15 Apr 07, 16:56 |
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Dans un ouvrage (que je possède) de Mathurin Regnier et autres poètes satyriques daté de 1617, l'esperluète est utilisée sous les 2 graphies que vous mentionnez :
Celle que vous reproduisez (Adobe poetica) est employée pour "et", conjonction de coordination.
Dans ces textes quelquefois très "osés", on trouve par contre, systématiquement, l'autre graphie (&) associée au c suivi d'un point : "&c." en remplacement des mots "crus" qui désignent le sexe masculin ou féminin (je pense car je n'ai pas pu trouver d'autres interprétations)
Ex (masculin):
... Ce souple et courageux derrière,
D'une industrieuse manière,
Subjugue les plus braves &c.
....
Qu'aux &c. morts il donne la vie,
Et aux vifs il donne la mort.
Ex (féminin) :
D'où vient cette rigueur nouvelle,
De ne plus baiser vos amis ?
De cette loy dure et cruelle,
Qui nous lie avec nos maris.
Pourquoi ne riez-vous la belle,
Aussi volontiers que jadis ?
Ma bouche veut être fidèle,
Bien que mon &c. ne l'ait promis. |
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Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
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écrit le Sunday 15 Apr 07, 20:25 |
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Sur les échantillons proposés, il est clair, du moins pour moi, que &c remplace tout simplement ... con !
Essayez pour voir :
Qu'aux &c. morts il donne la vie,
Et aux vifs il donne la mort.
Que ce sexe masculin donne la vie aux sexes féminins frigides, et donne la mort aux autres. Nul n'ignore ce qu'est la petite mort. |
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Jean-Charles
Inscrit le: 15 Mar 2005 Messages: 3130 Lieu: Helvétie
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écrit le Sunday 15 Apr 07, 22:23 |
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C'est marrant: J'aurais plutôt, en faisant référence aux effets du derrière, remplacé par vit. Du moins, au début.
Bref: Pareil, mais dans l'autre sens (si j'ose). |
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Kyrillion
Inscrit le: 02 Jan 2007 Messages: 311 Lieu: Haute-Savoie
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écrit le Sunday 15 Apr 07, 22:38 |
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Moi aussi mais nous partons dans une fiscussion périlleuse et assez hors-sujet. |
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Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
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écrit le Monday 16 Apr 07, 2:12 |
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Vous avez raison, dans le premier exemple, vit est meilleur, mais con est indiscutable dans le second, où c'est une femme qui parle. |
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max-azerty
Inscrit le: 11 Jan 2006 Messages: 796 Lieu: arras
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écrit le Thursday 19 Apr 07, 14:40 |
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une autre appellation de l'esperluette est,en terme de métier, la " ligature carolingienne ". |
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embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3875 Lieu: Paris
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écrit le Monday 02 Dec 19, 14:18 |
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Réintégrons dans ce fil quelques informations données dans d'autres fils :
plumpony531 a écrit: | L'esperluette correspond a la conjonction ET
Ligature du E et du T.
Son inventeur serait Tiron, également auteur de la première méthode de sténographie décrite, les notes tironiennes.
Son utilisation est quasi inexistante dans la langue française au contraire de la langue anglaise (ampersand) .
Le commerce, la publicité et la programmation informatique l'utilisent beaucoup.
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sab a écrit: | L'usage de l'esperluette, j'ai toujours cru jusqu'à ce jour qu'on disait "perluette", s'il n'est plus trop répandu aujourd'hui en Français l'était bien davantage aux XVIIe et XVIIIe siècles. Je ne sais pas pourquoi il s'est raréfié par la suite. |
http://projetbabel.org/forum/viewtopic.php?t=3920
Groultoudix a écrit: | Le mot ESPERLUETTE (le signe &) a déjà fait l'objet d'une discussion dans la rubrique 'mot du jour'. J'ai trouvé sur Wikipedia une étymologie étonnante mais qui tient la route.
Depuis sa création (par Tiron ?), ce signe a traversé les siècles,étant même ajouté aux alphabets... En France, les enfants le récitaient donc en terminant par : 'et ,per se, et' => esperluette.
Ce qui est troublant, c'est que le & se dit en anglais 'ampersand', soit... "and, per se, and". |
http://projetbabel.org/forum/viewtopic.php?p=73457
On peut rappeler les étymologies évoquées par Wikipedia :
Citation: | Il suffit de lire ce mot comme si on lisait de l'occitan pour que le sens apparaisse immédiatement : es-per-lou-et signifie en français c’est pour le « et », indiquant que le caractère & est mis pour le mot « et ».
L’étymologie du mot anglais ampersand rappelle celle de l'occitan. "Ampersand" est mis pour "an - per se - and", c'est-à-dire an "and" per se ", un "et" à lui tout seul. Cette formulation est devenue "ampersand" à la suite de deux changements phonologiques : une assimilation, transformant classiquement la suite de phonèmes consonantiques [np] en [mp] plus faciles à prononcer, ainsi qu'une élision du [e] devant la voyelle [æ].
On trouve aussi des explications étymologiques anciennes moins convaincantes :
- selon le Trésor de la langue française (le &, dernière lettre de l’alphabet, était appelé ète, et les enfants apprenaient à l’école élémentaire à réciter l’alphabet en ajoutant après « Z », les mots latins « et, per se, et » (« et, en soi, 'et' ») prononcés « ète-per sé-ète », qui se serait transformé en « et, per lui, et » plus accessible aux enfants comme moyen mnémotechnique.L’appellation du caractère « & » aurait découlé de cette habitude sous la forme de perluète ou esperluette.
- le Robert historique de la langue française, dans son édition de 1992, possède deux articles (« Esperluette » dans les E et « Perluète ou Esperluette, Esperluète » dans les P) qui se contredisent :
Le second article évoque l’origine mnémotechnique décrite ci-avant, ainsi que l’influence d'« épeler » et de « pirouette ».
L’autre fait venir esperluette du latin perna, « jambe, cuisse, jambonneau », par l’intermédiaire de pernula qui a donné « perle, perlette ». Le nom du signe viendrait alors de sa forme et non de son sens. |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Esperluette
L'étymologie de l'anglais "ampersand" et de son équivalent français "éperluète" repose sur la récitation des anciens alphabets qui se terminaient par la "lettre" & (la ligature, en fait), comme on le voit encore sur cet alphabet du XIXe siècle :
https://cdn-images-1.medium.com/max/1600/1*JHoECzUJ2aTyek_ePrCIbA.jpeg |
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embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3875 Lieu: Paris
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embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3875 Lieu: Paris
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