Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11225 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Thursday 03 Nov 16, 10:01 |
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Ojalá : exclamation très courante d'espoir ou de regret équivalant plus ou moins au français "Pourvu que ... Espérons-le !" pour le futur, et "Si seulement... !" pour le passé.
Dans le forum arabe (Mots espagnols d'origine arabe)
loizna a écrit: | Ojalá viene de la antigua expresión usada por los musulmanes peninsulares wa sha'a allah y que significa " quiera Dios" o "Dios lo quiera. |
Peut-être mais j'aimerais alors qu'on m'explique pourquoi le w est devenu gu dans d'autres cas, comme celui de wad. (cf. Guadalquivir).
Idem pour Óla dont on dit qu'il viendrait de w-Allah.
Dans ce dernier cas, l'explication par une prononciation emphatique du A de Allah, donc tendant vers O, me semble plus plausible.
Pour Ojalá, je n'ai pas d'explication.
D'abord, est-ce que ça se dit wa sha'a allah ? Je connais in sha'a allah, comme tout le monde, et ma sha'a allah (= ce que Dieu veut, comme Dieu le veut, Que c'est beau !), comme tout arabisant, mais je n'ai jamais lu ni entendu wa sha'a allah...
Le DRAE dit que ça vient de law šá lláh. Jamais entendu non plus ! De toutes façons, cette phrase, qui, sauf erreur, n'est pas figée. signifierait "si Dieu l'avait voulu" et non "si Dieu le veut". Ce serait une aberration, un blasphème : comment le meilleur musulman du monde pourrait-il savoir ce que Dieu aurait fait, "s'il l'avait voulu" ?
Je hasarde une explication : On part de ma sha'a Allah, expression qui aurait subi deux altérations successives,
1. sous l'influence de Allah emphatiquement prononcé Ollah, emphatisation du a de ma qui devient mo et ma sha'a Allah devient mo sha'a Allah
2. aphérèse du m de mo : mo sha'a Allah devient o sha'a Allah. (Il faudrait trouver des exemples avérés d'une telle aphérèse...)
On connait la suite : le sh devient jota (Voir fil sur la jota), les deux l se réduisent à un seul et le h final tombe faute d'être prononcé.
Quant à l'accent sur le a final, il correspond au a long final de Allāh, non représenté par un alif ordinaire mais bien présent à l'oral et représenté dans l'écriture vocalisée par un petit alif suscrit au-dessus de la shadda :
ça donne ceci : الله
(NB : Quand on demande à Word d'écrire Allah en arabe, il place automatiquement la shadda et l'alif suscrit au-dessus du lam radical.)
Sur le plan sémantique, je suppose que Ramón aura remarqué la proximité entre ma sha'a Allah et le catalan : Un bé de Déu / Quin bé de Déu!
traduction littérale : Un bien de Dieu / Quel bien de Dieu! français : beaucoup / exclamation pour souligner l’abondance ou la beauté.
Remarquons aussi en français la présence du verbe pourvoir dans la conjonction Pourvu que. Même idée d'abondance. Dieu pourvoit à nos besoins. C'est un souhait, un espoir pour le futur. Et s'il ne l'a pas fait dans le passé, c'est qu'il avait de bonnes raisons de s'abstenir. |
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