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Petite histoire des lettres - Langues d'ici & d'ailleurs - Forum Babel
Petite histoire des lettres
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winnoloursin



Inscrit le: 17 Oct 2005
Messages: 710
Lieu: marseille

Messageécrit le Saturday 05 Nov 05, 20:19 Répondre en citant ce message   

A savoir : les Arabes n'ont pas de son eu.

Pour ce qui est du i, il existe une méditation runique dans laquelle on vocalise le son i très long. Elle aurait la faculté de nettoyer l'esprit. A pratiquer plutôt l'hiver, le soir.
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Pierre



Inscrit le: 11 Nov 2004
Messages: 1188
Lieu: Vosges

Messageécrit le Saturday 05 Nov 05, 20:54 Répondre en citant ce message   

Anciennes utilisations du A

Comme lettre numérale

A valait 1 chez les grecs, et 500 chez les romains avant l'adoption du D.

Quand cette lettre était surmonté d'un trait, elle valait 5 000.

Autre usage

Les romains l'appelaient la lettre salutaire littera salutaris, parce que, lorsqu'il s'agissait de prononcer sur le sort d'un accusé, le juge qui voulait l'absoudre écrivait sur sa tablette A, abréviation du mot absolvo j'absous. Au contraire, si la culpabilitée était démontrée, il y inscrivait la lettre C abréviation du mot condemno, je condamne.

(source Le Dictionnaire de la Conversation et de la Lecture 1873)
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Breizhadig



Inscrit le: 12 Nov 2004
Messages: 860
Lieu: Penn ar Bed / Finistère

Messageécrit le Saturday 05 Nov 05, 21:15 Répondre en citant ce message   

C'est normal que la lettre A soit liée au bœuf car à l'origine elle est cencée représenter une tête de bœuf, il suffit de retourner la lettre pour voir un museau (la pointe) et les cornes (pattes du A)...

Tout comme "beth" qui signifie "maison" en phénicien représente un plan de maison vu de haut...

Ces sens sont resté très présents dans certaines langues comme dans l'Hebreu... C'est même marrant de se dire que les lettres Romanes / Grecques / Cyrilliques ont à la base la même origine que les lettres Hebraiques et Arabes mais qui semblent pourtant radicalement différentes au premier regard...
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Helene



Inscrit le: 11 Nov 2004
Messages: 2846
Lieu: Athènes, Grèce

Messageécrit le Saturday 05 Nov 05, 22:04 Répondre en citant ce message   

Merci Mansio pour la traduction de bœuf, mon prof de math à l’époque disait que ça signifiait taureau en arabe mais je suis très mal placée pour répondre à cette question donc je te fais confiance. .
Pour ma part je pense que la lettre N se rapproche par sa structure davantage de Aleph.
Les alphabets évoluent et donc on voit des transformations au bout des siècles. Cependant il y a aussi les idées reçus et comme en sciences rien n’est définitif je pense que la recherche archéologique peut apporter de nouveaux éléments remettant en question ce que souvent nous croyons savoir.

.


Dernière édition par Helene le Tuesday 08 Nov 05, 2:35; édité 1 fois
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winnoloursin



Inscrit le: 17 Oct 2005
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Lieu: marseille

Messageécrit le Saturday 05 Nov 05, 22:40 Répondre en citant ce message   

Hélène, les bœufs ne sont après tout que des taureaux auxquels on a enlevé les bourses. Alors ,sans doute que ton prof de math pour ne pas froisser la susceptibilité de ces bovins et leur rendre un peu de dignité continuait à les appeler taureau.!!
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Pierre



Inscrit le: 11 Nov 2004
Messages: 1188
Lieu: Vosges

Messageécrit le Saturday 05 Nov 05, 22:41 Répondre en citant ce message   

Les premières écritures


Les cunéiformes inventés en Mésopotamie (env. 3400 avant J.-C.) et les hiéroglyphes imaginés en Égypte (env. 3200) servent d’abord à établir des inventaires. Ils comprennent, outre des chiffres, des pictogrammes, dessins représentant un être ou un objet. Ces écritures se sont compliquées lorsqu’on voulut écrire des phrases. Les pictogrammes, qui tendent à devenir des dessins stylisés ou schématiques, se répartissent alors en trois catégories suivant leur fonction. L’idéogramme a la valeur d’un mot tout entier et représente un être ou un objet. Il peut aussi évoquer des termes abstraits par association d’idées : par exemple, le pictogramme « étoile » en devenant un idéogramme signifie : étoile, dieu, haut, être haut. Le phonogramme ou signe phonétique transcrit une syllabe ou, seulement pour les hiéroglyphes, une consonne isolée. Le déterminatif, que l’on place à côté d’un mot écrit au moyen de signes phonétiques ou d’idéogrammes complexes, supprime toute possibilité d’erreur de lecture en indiquant à quelle catégorie d’êtres ou d’objets appartient le mot en question. Les deux premiers systèmes d’écriture ayant mis des siècles à se constituer, il résulte de cette évolution que chaque signe a plusieurs valeurs comme idéogramme, déterminatif ou phonogramme.
L’emploi de l’écriture est donc, pendant plus de deux millénaires, réservé à une élite, les scribes, qui, après de longues études, ont acquis le monopole des charges administratives, des sciences sacrées et profanes. Les scribes mésopotamiens, qui utilisent l’écriture la plus compliquée (les cunéiformes), tentent de la simplifier de plus en plus grâce aux signes phonétiques, mais ils ne renonceront jamais au plaisir des jeux de mots, à l’emploi des idéogrammes et des signes rares réservés aux initiés.
Les États apparus plus tard que le royaume égyptien et que les cités de Mésopotamie profitent de l’expérience de ces pionniers, lorsqu’ils inventent une écriture. C’est alors la vogue des systèmes syllabiques où, à côté d’un petit nombre d’idéogrammes à valeur unique et concrète (à la façon des pictogrammes), il n’y a que des signes phonétiques transcrivant chacun une seule syllabe, en nombre limité (de 45 à 90). C’est le cas du protoélamite linéaire (env. 2200 av. J.-C.), des écritures de la Crète (XXe-XIIIe s. av. J.-C.), de Chypre (XVIe-IIIe s.), des hiéroglyphes hittites (XVIe-VIIIe s.). Ce système, parfois combiné avec l’alphabétisme, est encore adopté après l’apparition de l’alphabet : au VIIe siècle avant J.-C. dans la péninsule Ibérique (écriture ibéro-tartessienne de l’Algarve), en Carie et en Perse ; à partir du IVe siècle avant J.-C. dans l’Inde et les pays d’Asie civilisés par les Indiens ; au IVe siècle après J.-C. en Éthiopie.


(Source Encyclopédie Universalis)

A suivre ..........
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Breizhadig



Inscrit le: 12 Nov 2004
Messages: 860
Lieu: Penn ar Bed / Finistère

Messageécrit le Saturday 05 Nov 05, 22:47 Répondre en citant ce message   

Voila l'évolution de la lettre א que j'ai apprise (dessin by myself lol) :



Les trois premières sont les formes archaïques qui ont étés constatées sur des documents, la 4ème est la forme retournée de la lettre suivi de sa caligraphie médiévale et en dernier la lettre de façon manuscrite toujours en usage aujourd'hui et qui reste assez proche de l'א archaïque en plus arrondi pour les pattes... (a noter que la barre qui se trouve en haut est aussi une particularité qu'on trouve dans les manuscrits anciens)

En parlant du N actuel, une chose interessante est la lettre Cyrillique И, elle est une dérivée de la lettre grecque H, en usage moderne la barre s'est inclinée légèrement ce qui a fini par donné la graphie actuelle de И. En écriture manuscrite, elle s'écrit comme un U...

Pour rester dans le cyrillique, une dernière lettre amusante est le Я, connu aussi sous le nom de "R inversé" mort de rire

La lettre est en faite une ligature entre le I et le A » IA, en collant la barre du A avec celle du I on obtient progressivement un Я

! שלום
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Pierre



Inscrit le: 11 Nov 2004
Messages: 1188
Lieu: Vosges

Messageécrit le Saturday 05 Nov 05, 23:07 Répondre en citant ce message   

La Lettre N a pour origine un hiéroglyphe égyptien qui, selon certains, représente un poisson (d'après le nom araméen de la lettre nun) et selon d'autres, un serpent (d'après son nom éthiopien nahas)
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orhan



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Messages: 526
Lieu: Turquie

Messageécrit le Saturday 05 Nov 05, 23:28 Répondre en citant ce message   

la lettre "ğ" de l'alphabet turc n'existe pas dans
aucun alphabet que l'alphabet turc. Ce son est
spécialement turc.
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prstprsi



Inscrit le: 22 Oct 2005
Messages: 396
Lieu: Bratislava

Messageécrit le Saturday 05 Nov 05, 23:39 Répondre en citant ce message   

Si on va dans les lettres spéciales... le ř tchèque n'existe nul part ailleurs... Le đ croate et le ł polonais non plus...
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Pierre



Inscrit le: 11 Nov 2004
Messages: 1188
Lieu: Vosges

Messageécrit le Sunday 06 Nov 05, 12:10 Répondre en citant ce message   

L’invention de l’alphabet


On peut encore simplifier l’écriture en décomposant la syllabe en consonne et voyelle : on a alors un alphabet composé de lettres (entre 20 et 50). Mais c’est là une opération bien abstraite et, en fait, la simplification ultime de l’écriture ne devait être réalisée que par un peuple parlant une langue du groupe sémitique, où les consonnes forment à elles seules le cadre inaltérable des racines à partir desquelles on forme les mots de même famille. Cette structure suggère une solution imparfaite : n’écrire que les consonnes. L’écriture égyptienne possédait bien des signes phonétiques transcrivant des consonnes isolées, mais les scribes de la vallée du Nil n’avaient jamais songé à se servir uniquement de ces signes-consonnes pour écrire. On doit l’intervention de l’alphabet à des marchands syriens, indifférents aux beautés littéraires des vieux systèmes d’écriture et soucieux d’abord de la rédaction rapide de leurs contrats. Mais en dépit de la subtilité acquise au contact d’étrangers de tous pays, il leur faudra une bonne partie du IIe millénaire avant notre ère pour mettre au point leur système.
Certaines tentatives empruntent leurs signes aux écritures égyptiennes : inscriptions protosinaïtiques (dans la mine de turquoises de Serabit el-Khadem, dans le sud du Sinaï), textes pseudo-hiéroglyphiques de Byblos. Mais leur date est incertaine (entre le XIXe et le XIVe s.) et on ne s’entend pas sur leur déchiffrement. Par contre, on lit fort bien les alphabets ougaritiques (XIVe-XIIIe s.), qui sont composés de signes cunéiformes transcrivant des consonnes : le plus employé a trente signes et s’écrit de gauche à droite comme le cunéiforme de Mésopotamie ; un autre, de 22 à 28 signes, s’écrit de droite à gauche, comme plus tard le phénicien et les écritures qui lui seront apparentées. Élaborés à Ougarit, le grand port cosmopolite, ces alphabets ont été utilisés également dans différentes localités de Palestine. Conçus pour être tracés sur des tablettes d’argile, ces alphabets cunéiformes céderont la place à des systèmes de signes linéaires (d’un tracé plus simple et géométrique) que l’on peut plus facilement graver sur la pierre ou sur le métal, tracer au pinceau sur des ostraka (fragments de pierre ou tessons) ou sur des papyrus.

(Source Encyclopédie Universalis)

A suivre.......
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nougaramel



Inscrit le: 15 May 2005
Messages: 274
Lieu: Ile de France

Messageécrit le Tuesday 08 Nov 05, 2:20 Répondre en citant ce message   

winnoloursin a écrit:
A noter qu'à l'origine le A était une consonne.Cette lettre (la première) nommée alep du syllabaire Phénicien, prononcée du fond de la gorge n'existait pas en grec. Et le signe étant disponible car les Grecs ne prononçaient pas ce son, ils l'utilisèrent pour en faire la voyelle A.

Je crois comme je l'ai écrit ici : http://projetbabel.org/forum/viewtopic.php?t=922 , que le A est à l'origine une voyelle. Il en a en tout cas la fonction dans l'une des plus anciennes représentations écrites du nom de dieu (El ou Eli). Il me semble intéressant de noter (ceux qui m'ont déjà lu, retrouveront ici mon obsession) que la racine consonantique de aleph (cette "grosse" bête que sont le bœuf autant que le taureau) se retrouve dans ileph (porc et sanglier en tamazight), dans hallouph (porc et sanglier en arabe) et dans phil (éLéPHant en arabe) qui sont des mots qui désignent des bêtes synonymes de grosseur. On retrouve cette même racine dans èlph ou èleph qui signifient 1000 en arabe (et tamazight?); 1000, une plutôt "grosse" quantité. Je souhaite par ailleurs apporter la réflexion suivante. Il est d’usage de considérer qu’il existe en arabe trois voyelles « a » (ou è), « i » et « ou » qui se prononcent soit courtes, soit longues. Je pense que ceci est incomplet car il existe une troisième prononciation réservée à l’association avec les consonnes lourdement palatines que sont le TTA, le SSAD et le DDHAD. Avec ces consonnes en effet, les voyelles se prononcent de façon emphatique, comme résonnant au plus haut du palais (presque caverneux) ce qui en fait à mon avis de nouvelles voyelles.

Pierre a écrit:
La Lettre N a pour origine un hiéroglyphe égyptien qui, selon certains, représente un poisson (d'après le nom araméen de la lettre nun) et selon d'autres, un serpent (d'après son nom éthiopien nahas)

J’avais aussi écrit qq mots sur le N dont je disait ne pas reconnaître le poisson qu’il était supposé représenter et j’ai finalement lu ce qui suit sous la plume de Marc-Alain Ouaknine dans « Mystères de l’alphabet » chez Assouline : « … la forme originaire de l’écriture protosinaïtique représente un « serpent », « serpent d’eau », « anguille ». Ce signe provient directement du hiéroglyphe égyptien représentant un cobra. » Je le mentionne ici car certains avaient nié la possibilité d’un quelconque lien entre les hiéroglyphes et d’autres écritures de leurs proches voisins.
Breizhadig a écrit:
Voila l'évolution de la lettre א que j'ai apprise (dessin by myself lol) :


Je suis très étonné de ce que je lis là car tout ceci me semble plus coller au aleph (A) qu’au noun (N) notamment la forme hébraïque.
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Charles
Animateur


Inscrit le: 14 Nov 2004
Messages: 2522
Lieu: Düſſeldorf

Messageécrit le Thursday 17 Jul 08, 11:15 Répondre en citant ce message   

A ce sujet regardez aussi l'évolution graphique qui a donné la lettre cyrillique Ш :

> > ש > Ⱎ > Ш
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gilou



Inscrit le: 02 Jan 2007
Messages: 1528
Lieu: Paris et Rambouillet

Messageécrit le Thursday 17 Jul 08, 12:22 Répondre en citant ce message   

Il me semble quand même plus logique de relier la lettre shin ש et son ancètre proto-sinaïtique avec la lettre copte shai ϣ qui à une forme, et une prononciation similaire (le son š).
Or on sait que la lettre copte dérive du caractère hiéroglyphique qui est un des hiéroglyphes à usage phonétique, employé pour noter š3 et il me semble probable que la lettre shin dérive de ce même hiéroglyphe, et donc ultimement la lettre sha Ш, glagolitique, puis cyrillique, à travers soit l'alphabet hébraïque soit l'alphabet copte.

est un des hiéroglyphe qui représente le soleil, et se lit donc (peut être *ri:ʕu d'après certaines reconstructions). Il me semble donc plus douteux, pour des raisons phonétiques, d'en faire l'origine d'une lettre se prononçant š, mais ce n'est pas à exclure, car de nombreuses lettres proto-sinaïtiques sont utilisées pour leur valeur, en général d'initiale, dans une lecture sémitique, et non leur valeur dans une lecture hiéroglyphique (par exemple, le signe représentant l'eau, , s'emploie avec la valeur phonétique n en égyptien, mais sera employé avec la valeur m en proto-sinaïtique, dérivant d'un mot pour l'eau, mu [akkadien mu, égyptien mw]). L'hypothèse d'un emploi pour noter le son š, comme initiale du mot šimš/shamash/shemesh n'est donc pas à exclure non plus, bien que l'emploi du hiéroglyphe eut alors été plus logique.
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