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Victor-Emmanuel
Inscrit le: 31 Oct 2005 Messages: 234 Lieu: Saint-Genest de Contest, Midi-Pyrénées
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écrit le Monday 10 Apr 06, 17:09 |
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Le mot du jour est d'actualité à Athènes où, je viens d'apprendre, les éboueurs sont en grêve.
éboueur (1870) est formé de é- et de boue, issue du gallois baw "saleté, fange".
C'est la personne chargée de ramasser les boues et les ordures sur la voie publique.
Milieu XVIe siècle, c'était le boueur, puis le boueux (1808), les deux ont été ensuite supplantés par éboueur à la fin, donc, du XIXe.
Le mot semble aujourd'hui vieilli.
A noter que boueux est encore utilisé, du moins chez moi en Saintonge. |
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Pierre
Inscrit le: 11 Nov 2004 Messages: 1188 Lieu: Vosges
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écrit le Friday 05 May 06, 17:45 |
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Un rabouilleur. Au féminin une rabouilleuse
Ce mot du Berry vient de rabouiller, de bouille, marais.
Ce mot désigne dans cette région une personne qui trouble l'eau avec une branche pour prendre du poisson. |
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Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
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écrit le Saturday 06 May 06, 1:59 |
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C'est surtout l'héroïne éponyme d'un roman de Balzac : La Rabouilleuse, Flore Brazier pour l'état-civil.
L'étymologie du mot figure dans le roman. |
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Mimo
Inscrit le: 04 Jun 2006 Messages: 16 Lieu: Limousin
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écrit le Sunday 02 Jul 06, 0:41 |
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Bouérer est un verbe employé régulièrement en Limousin. Cela veut dire remuer, secouer. Ex. j'ai tout bouéré pour retrouver mon livre, ou encore, il a complètement bouéré mon bureau = il a mis le bazar sur mon bureau.
Cette expression vient de la façon de préparer les chataîgnes en Limousin. On les met dans un récipient et à l'aide d'un boueradou on les mélange, d'où le verbe bouérer. |
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Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
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écrit le Sunday 02 Jul 06, 2:10 |
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Il me semble que c'est bouérer qui a engendré bouéradou, et non l'inverse.
Les dérivés se reconnaissent à ce qu'ils sont plus longs que leur mot-racine.
Il est plus logique de poser que c'est l'action qui a donné son nom à l'outil, et non l'outil à l'action, comme dans les couples plier/plioir, raser/rasoir, battre/batteuse... |
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6533 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Sunday 02 Jul 06, 2:57 |
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Mimo a écrit: | .... il a complètement bouéré mon bureau = il a mis le bazar sur mon bureau.
Cette expression vient de la façon de préparer les chataîgnes en Limousin. On les met dans un récipient et à l'aide d'un boueradou on les mélange, d'où le verbe bouérer. |
Question :
Est-ce que l'expression argotique "c'est le bordel" (c'est le désordre, le bazar ) ne viendrait pas de "c' est le bouéradou" (le bouéradel ?) ou d'une expression proche ? |
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Mimo
Inscrit le: 04 Jun 2006 Messages: 16 Lieu: Limousin
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écrit le Sunday 02 Jul 06, 16:06 |
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D'après ce que j'en sais, c'est bien le boueradou (ou bouéradour) qui est à l'origine du verbe bouérer. C'est une pince faite en chataîgner qui servait à remuer les chataîgnes, le verbe est arrivé ensuite.
Quant à "bordel" je ne pense pas que ce soit la même origine car bouérer a plutôt un sens de remuer. Quand on remue quelque chose, on dérange et on met le bazar ou le bordel par conséquent. On peut dire aussi de quelqu'un qu'il est un peu bouéré, ce qui n'est guère sympa...
Je vais faire qques recherches familiales pour compléter ce verbe.
Mimo |
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chatnoir1871
Inscrit le: 10 Feb 2007 Messages: 15 Lieu: Lemosin
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écrit le Saturday 10 Feb 07, 2:22 |
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Je pense que c'est bien le verbe qui a donné l'objet... en effet en limousin le verbe boirar signifie mélanger, le boirador n'étant que l'objet servant à mélanger. Boirar ne renvoie pas seulement aux châtaignes, mais à tout ce qui peut être mélangé.
Selon les locuteurs, on ne "bouère" pas les châtaignes, on les "débouère" (desboirar)...si quelqu'un a une explication... |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11202 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Friday 06 May 11, 7:47 |
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Je suppose que ce mot est dérivé de boue, comme éboueur et rabouilleur. Quelqu'un pourrait-il le confirmer ?
Dernière édition par Papou JC le Sunday 22 Jan 17, 13:10; édité 1 fois |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11202 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Friday 06 May 11, 7:55 |
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Glossophile a écrit: | Il me semble que c'est bouérer qui a engendré bouéradou, et non l'inverse.
1. Les dérivés se reconnaissent à ce qu'ils sont plus longs que leur mot-racine.
2. Il est plus logique de poser que c'est l'action qui a donné son nom à l'outil, et non l'outil à l'action, comme dans les couples plier/plioir, raser/rasoir, battre/batteuse... |
1. La dérivation régressive, ça existe aussi.
2. Il y a pas mal de contre-exemples : c'est marteau qui a donné marteler, râteau qui a donné râteler, faux qui a donné faucher, etc. Mais il est vrai que, dans ces cas, le nom de l'outil est plus court que le verbe. |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3509 Lieu: Nissa
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écrit le Friday 06 May 11, 11:18 |
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Je peux indiquer que dans mon enfance à Paris (XIIIe arond., début des années 50) il n'y avait pas d'autre expression que « les boueux » pour désigner le service municipal chargé du ramassage des ordures. |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3509 Lieu: Nissa
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écrit le Friday 06 May 11, 16:17 |
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Papou JC a écrit: | Je suppose que ce mot est dérivé de boue |
Ça me semble à moi peu vraisemblable sémantiquement, compte tenu de la forte composante péjorative de « boue » :
— Ca 1170 boe « terre, poussière détrempée dans les rues, les chemins »
— du gaul. *bawa, que l'on peut déduire du gall. baw « saleté »
(source TLFi) |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11202 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Friday 06 May 11, 16:27 |
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rabouiller n'est plus aussi péjoratif que son étymon, et il a à peu près le même sens que ce bouérer, non ?
A moins qu'il ne s'agisse d'une variante régionale de bouger, sémantiquement peut-être plus satisfaisant. |
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giòrss
Inscrit le: 02 Aug 2007 Messages: 2778 Lieu: Barge - Piemont
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écrit le Friday 06 May 11, 18:23 |
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Le gaulois *bawa est il aussi à l'origine de l'italien "bava" et du français "bave"?
Le CNRTL semble dire non...
http://www.cnrtl.fr/etymologie/bave
Citation: | ÉTYMOL. ET HIST. − 1. a) Début xive s. [date de composition] beve [Jean Chapuis] Trésor, 239 dans Gdf. Compl.; ca 1460 bave (Villon, Testament, éd. J. Rychner et A. Henry, 1435); b) 1690 p. ext. « liquide gluant que sécrète le limaçon » (Fur.); 1838 (Ac. Compl. 1842 : Bave [...] Multitude de fils très-fins que le ver à soie jette autour de lui avant de commencer son cocon); c) 1840 « propos médisants » (A. Barbier, Iambes et poèmes, p. 18 : la bave du mensonge et de la calomnie); 2. xve s. « bavardage, babil » (Moniage Guillaume, prose, éd. G. Schläger, 85, 26 dans T.-L. : Mais or me dy par le dieu ou tu croiz, qui tu es, qui ainssi cuides m'espoventer de baves et de ta venterie) − 1771, Trév.
Prob. empr. au lat. pop. *baba, onomat. exprimant le babil mêlé de salive des petits enfants, d'où l'a. fr. beve; la forme bave aurait été refaite sur baver*. D'apr. Dauzat Ling. fr., p. 225, bave aurait la même orig. que boue et serait empr. au gaul. *baua (gall. baw « saleté »); cette hyp. n'explique pas les formes bab- citées dans REW3 no 853 et FEW I, p. 194 et 195 (passim). |
...mais les formes bab- sont ibériques...et nous savons que dans la piel de taureau on fait une grande confusion entre -b- et -v-.
Le latin populaire *baba est seulement supposé par DIEZ. |
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Moutik Animateur
Inscrit le: 06 Apr 2008 Messages: 1236
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écrit le Thursday 19 May 11, 15:54 |
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Un synonyme partiel d’éboueur est ripeur.
Le mot est déjà cité ici à propos de riper
Les ripeurs sont ceux qui travaillent « au cul du camion ».
« Dans sa tournée chaque chauffeur est accompagné de deux ripeurs. » |
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