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symbole (français) - Le mot du jour - Forum Babel
symbole (français)
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max-azerty



Inscrit le: 11 Jan 2006
Messages: 796
Lieu: arras

Messageécrit le Friday 14 Apr 06, 9:16 Répondre en citant ce message   

du grec symbolos = jeton en terre cuite que deux familles amies brisaient en deux, chacune conservant une partie afin que leurs descendants trouvent, en rassemblant les deux fragments, le signe symbolique de leur alliance

à l'inverse diabolos (= diable) évoque la séparation de l'alliance avec Dieu
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Le garde-mots



Inscrit le: 22 Dec 2005
Messages: 743
Lieu: Lyon

Messageécrit le Friday 14 Apr 06, 10:27 Répondre en citant ce message   

Symbole : réalité qui en évoque une autre, absente ou abstraite, en vertu d'une analogie entre elles. L'homme se nourrit de symboles.
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Helene



Inscrit le: 11 Nov 2004
Messages: 2846
Lieu: Athènes, Grèce

Messageécrit le Friday 14 Apr 06, 11:59 Répondre en citant ce message   

La graphie en grec ancien est σύμβολον, en grec moderne elle est presque inchangée sauf qu’on supprime le ν final et qu’on dira plutôt σύμβολο.

Ce terme dérive du verbe συμβάλλω : mettre ensemble, joindre, contribuer, échanger.

Les symboles en maths (+, -, X, :, =) par exemple sont bien utiles.
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Papou JC



Inscrit le: 01 Nov 2008
Messages: 11164
Lieu: Meaux (F)

Messageécrit le Wednesday 05 Jan 11, 20:55 Répondre en citant ce message   

Voir aussi la grande famille BAL.
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José
Animateur


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 10950
Lieu: Lyon

Messageécrit le Wednesday 09 Mar 16, 10:44 Répondre en citant ce message   

Comme Papou JC l'a fait remarquer, cette histoire en rappelle d'autres : lire les MDJ score et tally (anglais).
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Outis
Animateur


Inscrit le: 07 Feb 2007
Messages: 3511
Lieu: Nissa

Messageécrit le Monday 05 Feb 18, 19:48 Répondre en citant ce message   

Le mot τὀ σύμβολον n’apparaît pas avant le Ve siècle avant notre ère (je n’en ai trouvé aucune occurrence antérieure, ni Homère, ni Hésiode ne l’utilisent) et n’a guère que le sens général de « signe de reconnaissance ». L’étymologie n’apporte rien de bien intéressant, le verbe βάλλω n’a que les sens généraux d’atteindre, de mettre ou de lancer et le dérivé βόλος le fait de lancer ou d’atteindre, les deux donnant lieu à plus de 200 composés où, bien sûr, c’est le préverbe qui porte l’essentiel du sémantisme. Ici, il s’agit de σύν qui véhicule l’idée générale de rapprochement, rien non plus de bien précis.
Aussi, le mieux pour comprendre le mot est de se fier à ses emplois littéraires qui sont nombreux car le mot a été employé par beaucoup d’auteurs à partir du Ve siècle.
J’en ai choisi quatre, de bonne réputation, Hérodote et Eschyle pour le Ve siècle, Euripide et Aristote pour le IVe.

Hérodote
C’est vers le milieu du ve siècle que Hérodote rédige probablement ses Histoires et il nous narre une anecdote où un Grec de Milet, en Ionie, inquiet des troubles dans sa ville, vient confier sa fortune à un certain Glaucos, habitant Sparte :
Citation:

toi, reçois pour moi cet argent et conserve ces marques; puis, si quelqu’un les ayant le demande, rends-le lui.
σὺ δή μοι καὶ τὰ χρήματα δέξαι καὶ τάδε τὰ σύμβολα σῶζε λαβών: ὃς δ ̓ ἂν ἔχων ταῦτα ἀπαιτέῃ, τούτῳ ἀποδοῦναι. (Hérodote, Histoires, VI.86)

Il est loin d’être évident qu’il s’agisse de deux morceaux d’une même pièce et il pourrait parfaitement s’agir d’un sceau, éventuellement monté sur une bague, dont on laisse une empreinte dans une substance souple et durable. De telles bagues-sceaux ont été trouvées en abondance dès des époques beaucoup plus anciennes.
Le passage d’Hérodote est surtout connu pour la suite car, quand le fils du Milésien revient plus tard réclamer l’argent en présentant les fameuses marques, Glaucos l’éconduit, affirmant ne rien avoir reçu, mais, un peu inquiet, va quand même consulter l’Oracle de Delphes pour savoir s’il a bien fait de garder l’argent. La réponse qu’il obtient est célèbre :
Citation:
Parjure-toi, Glaucos, car le profit est vaste,
Et l’homme droit mourra comme celui qui ment. Pajure-toi ; le gain est grand pour un moment.
Mais la Parole a un rejeton anonyme,
Sans pieds mais qui poursuit, sans mains, mais qui dévaste La race et la maison que souille un faux serment.
Et heureux les enfants dont le père est sans crime ! (trad. M. Yourcenar, La Couronne et la lyre, p. 100)

Eschyle
Le mot possède un emploi beaucoup plus flou dans l’Agamemnon d’Eschyle. Au début de la pièce, Clytemnestre, qui réside à Mycènes, apprend la chute de Troie par un système de messages convenus avec son époux Agamemnon : des feux allumés de sommets en sommets, depuis la Troade jusqu’en Argolide :
Citation:

Telles étaient les lois fixées à mes lampadophores; pour y satisfaire, ils se sont passé tour à tour la torche [...] Et c’est là l’indice, crois-moi, le signal que mon époux m’a lui-même transmis de Troie.
τοιοίδε τοί μοι λαμπαδηφόρων νόμοι, ἄλλος παρ ̓ ἄλλου διαδοχαῖς πληρούμενοι: [. . . ] τέκμαρ τοιοῦτον σύμβολόν τέ σοι λέγω ἀνδρὸς παραγγείλαντος ἐκ Τροίας ἐμοί. (Eschyle, Agamemnon, vv. 313-316, trad. P. Mazon)

Nous savons bien que la belle projette d’assassiner l’époux à son retour mais ici, aucune pièce brisée, juste une convention entre les deux parties qui garde sa validité dans le temps, ici les dix longues années du siège de Troie. Aussi, Paul Mazon choisit de rendre le mot par « indice » qui, d’ailleurs, du point de vue de la sémiotique, n’est jamais qu’une variété de symbole . . .

Euripide
Ici aussi, l’emboîtement parfait est négligé au profit de la simple marque de reconnaissance. La pièce d’Euripide concernée est Ion, du nom de son héros, un fils que l’athénienne Créuse à eu clandestinement d’Apollon et qui a été abandonné à Delphes où les prêtres l’ont recueilli et élevé parmi eux. On est à la fin de la pièce, la mère et le fils, sans se connaître, sont en confrontation dramatique jusqu’à ce que la vieille corbeille où Ion fut abandonné révèle les objets que Créuse reconnaîtra. Mais Ion hésite :
Citation:
Je résiste aux volontés du dieu, qui m’a laissé ceci pour découvrir ma mère.
τοῦ θεοῦ προθυμίᾳ πολεμῶ, τὰ μητρὸς σύμβολ ̓ ὃς σέσωκέ μοι. (Euripide, Ion, vv. 1385-1386, trad. H. Grégoire)

Où, là encore, le traducteur désemparé a enjolivé le brutal « qui m’a laissé les symboles de ma mère ». Là encore, pas d’emboîtement d'objets brisés, mais les petits objets de bébé (serpents apotropaïques) qui sont des signes, selon un procédé dont des siècles de théâtre useront et abuseront. C’est la reconnaissance qui prime.

Aristote
J’ai trouvé une occurrence du mot dans son Éthique à Eudème, vers la fin, où, traitant de l’amitié, il explique comment des tempéraments opposés peuvent s’attirer, chacun cherchant à rejoindre le point d’équilibre entre eux :
Citation:
Ainsi, les contraires se désirent mutuellement par l’entremise du milieu où ils se joignent. Ils se recherchent comme les pièces d’un objet qu’on recompose, parce que c’est de la réunion de tous deux que se forme un seul et unique milieu.
ὀρέγεται γὰρ ἀλλήλων διὰ τὸ μέσον: ὡς σύμβολα γὰρ ὀρέγεται ἀλλήλων διὰ τὸ οὕτω γίνεσθαι ἐξ ἀμφοῖν ἓν μέσον. (Aristote, Éthique à Eudème, 7.1239b.31, trad. J. Barthélemy Saint-Hilaire)

Où, ici, « les pièces d’un objet qu’on recompose » est de la seule imagination du traducteur qui rend ainsi le pluriel σύμβολα du texte.

Conclusion
Si l’usage d’un petit objet brisé a dû effectivement exister, il est très loin de correspondre à l’usage littéraire courant du mot σύμβολον en Grèce classique et n’est guère soutenu non plus par une étymologie qui n’introduit guère que le sème « avec ». Pour les Grecs, le symbole, c’était n’importe quoi qui pouvait conduire à une reconnaissance. C’est tout. Désolé . . .
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Papou JC



Inscrit le: 01 Nov 2008
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Messageécrit le Monday 05 Feb 18, 20:54 Répondre en citant ce message   

Ne sois pas désolé, c'est très intéressant.

1. Une question : tu dis que c'est sun- qui "véhicule l'idée de rapprochement". En général, il faut trois actants dans le rapprochement : A rapproche B de C. Il faut donc bien qu'il y ait B et C pour justifier l'emploi de sun, tu ne crois pas ? Je note que le mot σύμβολον semble s'employer uniquement au pluriel. À quoi bon un pluriel s'il n'y a pas au moins deux choses en présence ?

2. Autre chose : une marque, pour moi, c'est quelque chose de bien concret, de bien visible, au moins pour celui à qui elle est destinée, ce n'est pas une notion abstraite. Même un signe de tête ou un clin d'oeil. Je te dis ça parce qu'en arabe, par exemple, le mot رمز ramz qui signifie "attribut, code, emblème, sigle, signal, signe, symbole" est issu d'une racine رمز ramaza signifiant "faire signe, faire des signes avec les yeux, imperceptibles pour un tiers, à l’aide desquels on s’entend avec qqn ".
Chaque langue se débrouille comme elle peut pour fabriquer ses notions abstraites. Le σύμβολον n'est pas tombé de l'Olympe. À mon humble avis.
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Outis
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Messageécrit le Tuesday 06 Feb 18, 0:29 Répondre en citant ce message   

Il y a deux aspects qui me chagrinent dans tes remarques.

La première, c'est que tu prennes un peu les Anciens pour des cons. Comme s'ils n'avaient pu dégager des relations que tu appelles abstraites alors que je les nommerais plutôt symboliques, comme s'ils n'avaient pu se dégager de la matérialité. Je crois, bien au contraire, que les liens sont plus forts que toute marque de ces liens. J'ai connu — et toi aussi — un temps où les accords se scellaient par un « tope là » qui était plus fort que tout contrat écrit.
L'objet, la chose concrète, comme tu dis, n'a jamais été qu'un outil ou un bien, rien qui ait la valeur des liens, qu'ils soient familiaux, d'amour, d'amitié ou de simple confiance. Ça s'appelle des accords.
Pour ce qui est du symbole comme tu te l'imagines matériel, c'est quand il fallait conclure des accords entre gens qui ne se connaissaient pas qu'on a inventé divers procédés, efficaces mais un peu vulgaires, sceaux, signatures ou objets brisés …

La seconde c'est quand tu places le ternaire qui, oui, préside au lien, dans un tiers qui opérerait le rapprochement. Non, on peut faire l'amour sans que personne ne tienne la chandelle. S'il y a passage au ternaire, c'est que le tiers n'est autre que le rapprochement lui-même, dans son état tout autant que dans son acte, le tiers c'est la bête à deux dos ; et elle bouge d'un seul mouvement …

+ : dans l'exemple d'Eschyle, σύμβολόν est au singulier !
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Papou JC



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Messageécrit le Tuesday 06 Feb 18, 0:48 Répondre en citant ce message   

Bon, voyons voir.

1. Je parle de concret et tu m'accuses de parler matériel. Non, un clin d'oeil, ce n'est pas matériel, mais c'est visible. Pour moi, c'est concret, ce n'est pas une notion. Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit. Ça fait déjà deux fois que tu m'accuses de traiter les Anciens de cons. Si tu continues, c'est toi que je vais traiter de con.

2. Les actants, oui, j'en ai donné trois : A, B et C. Ma question portait sur B et C, et tu me réponds sur A... C'est quoi ? de l'évitement ? de la mauvaise foi ? de la mauvaise vue ?


Dernière édition par Papou JC le Tuesday 06 Feb 18, 9:43; édité 1 fois
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Papou JC



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Messageécrit le Tuesday 06 Feb 18, 9:43 Répondre en citant ce message   

Me dire que je traite les Anciens de cons, n'est-ce pas une attaque personnelle ?

Dernière édition par Papou JC le Tuesday 06 Feb 18, 17:02; édité 1 fois
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Outis
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Messageécrit le Tuesday 06 Feb 18, 12:43 Répondre en citant ce message   

Non, c'est une critique de méthode. Et je m'explique. Il y a toute une culture moderne traditionnelle qui croit dur comme fer à la notion de progrès de l'Humanité au point de dénier toute réflexion abstraite ou philosophique à nos ancêtres. Or dire que le vocabulaire de l'abstrait est issu du concret, c'est tomber dans ce que je considère comme un travers grave.

Continuer à propager cette explication du mot « symbole » par le petit tesson cassé, négligeant aussi bien l'étymologie que les emplois littéraires, me semble aller de la même démarche. Diable ! Ces gens ont inventé la philosophie et ils n'auraient pas su abstraire la notion de lien entre deux choses ! Non, ils n'avaient pas besoin de les appeler A ou B, ils avaient des mots, ils avaient le sens de la racine et ils s'en servaient.
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Papou JC



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Messageécrit le Tuesday 06 Feb 18, 16:33 Répondre en citant ce message   

Je pourrais prendre les mots de ton post un par un, mais les trois premiers suffiront :

- critique : notion abstraite. Les Anciens ont fabriqué ce mot à partir d'un autre qui signifiait crible ou le contraire ?

- méthode : notion abstraite. Les Anciens ont fabriqué ce mot à partir d'un autre qui signifiait route ou le contraire ?

- explication : notion abstraite. Les Anciens ont fabriqué ce mot à partir d'un autre qui signifiait pli ou le contraire ?

J'espère que tu répondras clairement et nettement.
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Ion
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Messageécrit le Tuesday 06 Feb 18, 16:55 Répondre en citant ce message   

Pour que le dossier soit complet, il ne faut pas négliger les attestations les plus claires de sumbolon comme « moitié d’un objet » (à unir à l’autre moitié).

Euboulos (mort vers 330 aCn), Xouthos, fgt 70 Kock a écrit:

Τί ποτ᾿ ἔσθ᾿ ἁπαξάπαντα διαπεπρισμένα
ἡμίσε᾿ ἀκριβῶς ὡσπερεὶ τὰ σύμβολα ;

Ti pot’ esth’ hapaxapanta diapeprismena
hêmise’ akribôs hôsperei ta symbola ?

ἁπαξάπας tout ensemble, entier
διαπρίω scier complètement, scier en morceaux
« Pourquoi donc tous ces objets sont-ils soigneusement sciés en deux comme le sont, pour ainsi dire, les sumbola ? »

Ce fragment est cité dans la scholie à Euripide, Médée, 163 qui expose la conception du sumbolon comme moitié d’un objet coupé en deux.

Aristote, Éthique à Eudème, 1239b30 a écrit:

τὸ δ᾽ ἐναντίον τῷ ἐναντίῳ φίλον ὡς τὸ χρήσιμον: αὐτὸ γὰρ αὑτῷ τὸ ὅμοιον ἄχρηστον. διὸ δεσπότης δούλου δεῖται [25] καὶ δοῦλος δεσπότου, καὶ γυνὴ καὶ ἀνὴρ ἀλλήλων, καὶ ἡδὺ καὶ ἐπιθυμητὸν τὸ ἐναντίον ὡς χρήσιμον, καὶ οὐχ ὡς ἐν τέλει ἀλλ᾽ ὡς πρὸς τὸ τέλος. ὅταν γὰρ τύχῃ οὗ ἐπιθυμεῖ, ἐν τῷ τέλει μὲν ἐστίν, οὐκ ὀρέγεται δὲ τοῦ ἐναντίου, οἷον τὸ θερμὸν τοῦ ψυχροῦ καὶ τὸ ξηρὸν τοῦ ὑγροῦ. ἔστι δέ πως καὶ [30] ἡ τοῦ ἐναντίου φιλία τοῦ ἀγαθοῦ. ὀρέγεται γὰρ ἀλλήλων διὰ τὸ μέσον: ὡς σύμβολα γὰρ ὀρέγεται ἀλλήλων διὰ τὸ οὕτω γίνεσθαι ἐξ ἀμφοῖν ἓν μέσον (1). ἔτι κατὰ συμβεβηκός ἐστι τοῦ ἐναντίου, καθ᾽ αὑτὸ δὲ τῆς μεσότητος. ὀρέγονται γὰρ οὐκ ἀλλήλων τἀναντία, ἀλλὰ τοῦ μέσου.
(1) Hôs sumbola gar oregetai allêlôn dia to houtô gignesthai ex amphoin hen meson.

« L’opposé est aimable à son opposé en tant qu’utile, car le semblable est inutile à lui-même. C’est ainsi que le maître a besoin de l’esclave et l’esclave du maître, que femme et mari ont besoin l’un de l’autre, et que l’opposé est agréable et désirable en tant qu’utile – et ce n’est pas en tant que constituant de la finalité d’un être mais en tant qu’il mène à cette finalité. Un être ne tend pas vers son opposé, comme le chaud vers le froid et le sec vers l’humide (Cf. Platon, Lysis, 215e). Il existe en quelque sorte aussi un amour de l’opposé qui est un amour du bien. Il y a attirance de l’un vers l’autre à cause du juste milieu, de même que les sumbola s’adaptent l’un à l’autre parce que, à partir des deux moitiés, il se forme un seul être médian. De plus, l’amour de l’opposé relève ici de l’accident, car en soi c’est un amour du juste milieu. Les opposés ne tendent donc pas l'un vers l'autre, mais vers le juste milieu. »


Finalement, un sumbolon est un objet qui en évoque un autre. A la différence de σῆμα, sêma, "signe", un sumbolon n'est jamais un "message".
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Papou JC



Inscrit le: 01 Nov 2008
Messages: 11164
Lieu: Meaux (F)

Messageécrit le Tuesday 06 Feb 18, 16:58 Répondre en citant ce message   

Merci, Ion. Je reviendrai sur σῆμα, sêma, "signe" dans quelques jours.
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Outis
Animateur


Inscrit le: 07 Feb 2007
Messages: 3511
Lieu: Nissa

Messageécrit le Tuesday 06 Feb 18, 19:34 Répondre en citant ce message   

@ Ion : Je n'ai évidemment jamais nié que le fameux petit objet brisé ait pu exister ni qu'il ait alors été un des usages du mot σύμβολόν. Mais les attestations montrent à l'évidence qu'il n'est qu'un parmi beaucoup d'autres, au point qu'en tirer l'origine du mot m'a toujours semblé plus qu'hasardeux.

J'ajouterai que le σύμβολόν n'est même pas nécessairement un objet, sauf à considérer comme tel la chaîne des signaux de feu qui signifient le retour d'Agamemnon. Dès notre plus ancienne attestation il est déjà un mot abstrait …
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