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Wildcat
Inscrit le: 15 May 2007 Messages: 3 Lieu: Orléans
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écrit le Tuesday 15 May 07, 14:53 |
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Je ne suis pas si certain que tout ça soit tellement "subjectif"...
Je pense qu'on peut considérer une forme comme n'étant aucunement une faute à partir du moment où seuls des gens bien plus éduqués que la moyenne utilisent une forme différente, et qu'eux-mêmes ont dû, ou doivent encore, prêter attention à leurs paroles pour ne pas utiliser l'expression incriminée.
Très concrètement, la quasi-totalité des gens, hors de quelques lettreux, ignorent que "se rappeler de" n'est pas correct. Même chez des professeurs ou n'importe qui ayant effectué des études supérieures on trouve cette ignorance largement répandue. Il me paraît donc tout à fait légitime de considérer "se rappeler de" comme étant une expression parfaitement correcte de la langue moderne, puisque la proportion des gens qui ne savent pas même qu'il s'agirait d'une expression incorrecte est absolument écrasante.
En revanche, la quasi-totalité des gens sait fort bien que "si j'aurais su" est une variation considérée comme incorrecte, même ceux qui, par habitude, l'emploient tout de même parfois. Il est rarissime de trouver quelqu'un qui ne le sache pas. Il faut donc bien continuer de considérer "si j'aurais su" comme une faute, parce que s'écartant de ce qui est la norme connue de tous du langage.
Pour le subjonctif après "après que", à mon sens c'est du même ordre que "se rappeler de". Pratiquement personne n'utilise l'indicatif sans réfléchir ou avoir dû se corriger longuement pour y parvenir, et encore ceux qui le font ne sont que très peu nombreux. Et de la même manière, les gens qui ne savent même pas que le subjonctif qui leur semble parfaitement naturel est une faute sont légion, et en nombre bien plus important que les lettrés ou les amoureux des règles. En conséquence, si la norme d'une langue est bien l'état le plus général de la langue, alors "après que" suivi du subjonctif ne devrait plus être considéré comme une faute. |
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Mik
Inscrit le: 21 May 2006 Messages: 276 Lieu: Drôme, France
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écrit le Wednesday 16 May 07, 21:17 |
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Quoi ! ! ! Après qu'il se soit désaltéré est incorrect ? C'est la première fois que j'entends ça. Je tombe des nues.
Comment doit-on dire ? Après qu'il s'est désaltéré ?
En fait, l'indicatif et le subjonctif me semblent correct :
Après que la porte se soit refermée...
ou
Après que la porte a été refermée... |
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ElieDeLeuze
Inscrit le: 14 Jun 2006 Messages: 1622 Lieu: Allemagne
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écrit le Wednesday 16 May 07, 21:31 |
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Après que la porte se fut refermée.
Mais pour placer un passé antérieur dans la conversation, il faut un sacré entrainement. |
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András Animateur
Inscrit le: 20 Nov 2006 Messages: 1487 Lieu: Timişoara, Roumanie
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écrit le Thursday 17 May 07, 6:53 |
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Ça dépend de ce qu'il y avant. "Il arriva après que la porte se fut refermée.", mais "Il arrive toujours après que la porte s'est refermée." |
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ElieDeLeuze
Inscrit le: 14 Jun 2006 Messages: 1622 Lieu: Allemagne
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écrit le Thursday 17 May 07, 10:49 |
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András a écrit: | Ça dépend de ce qu'il y avant. "Il arriva après que la porte se fut refermée.", mais "Il arrive toujours après que la porte s'est refermée." |
L'un ou l'autre, franchement, s'est frôler l'hypercorrection. SI vous voulez éviter cette "faute", il faut que vous sachiez en éviter bien d'autres encore. Il ne faut pas vivre au dessus de ses moyens linguistiques.
Et puis je veux clarifier une chose: je ne suis pas contre telle ou telle formule supercorrecte ou tel indicatif après telle conjonction, mais je suis prof, et quand je lis les copies de mes collègues qui font les classes de français langue maternelle, je peux vous assurer que le problème est tout autre. Les élèves savent à peine mettre un verbe et un sujet dans chaque phrase, ils n'ont qu'un très vague notion des temps, ils ne connaissent le subjonctif que pour le verbe être, se passent de toute ponctuation, et toute phrase complexe se termine en désastre pour la logique textuelle. Alors les histoires de préposition archaïsantes et la valse des modes dans les subordonnées, franchement, c'est carrément incongru.
Je vous suivrais volontiers dans votre croisade pour la stricte correction du français si le niveau des Français dans leur propre langue le permettait. Ce genre de discussion, c'est un peu comme si on envoyait Nadine de Rothschild donner des leçons de maintien à des hooligans. |
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Mik
Inscrit le: 21 May 2006 Messages: 276 Lieu: Drôme, France
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écrit le Thursday 17 May 07, 11:03 |
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Mais bien entendu.
Ce genre de conversation n'est destinée qu'à ceux qui se posent la question (dont je fais partie) et à ceux qui ont les moyens et l'envie d'y répondre. Les lycéens moyens ont d'autres chats à fouetter et leurs profs dans l'exercice de leur fonction aussi. |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3510 Lieu: Nissa
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écrit le Thursday 17 May 07, 11:15 |
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@ ElieDeLeuze : Je suis d'accord avec Mik. Ta remarque est tout-à-fait bien fondée, mon épouse enseigne également le français en collège et sait fort bien de quoi tu parles, mais il n'empêche qu'elle et moi avons également des activités personnelles d'écriture et que nous avons plaisir à parler de langage, à discuter de la correction des formes et de leur évolution …
Enfin, je reste persuadé que chercher à vivre au-dessus de ses moyens linguistiques reste encore le meilleur moyen de les améliorer ! |
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Pixel
Inscrit le: 14 Dec 2004 Messages: 961 Lieu: Au pays des grenouilles, avec vue sur la mare...
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écrit le Thursday 17 May 07, 13:09 |
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D'accord avec Outis.
Pis je me dis, peut-être que des fois, enseigner aux élèves qu'il y a des trucs qu'on dit tous les jours et qui sont incorrects, ou que ça a changé dans le temps et qu'avant ça se disait... Peut-être que parler de choses avec plus d'intérêt, de curiosité et de passion... ça peut réussir à les intéresser un peu plus, non ? |
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András Animateur
Inscrit le: 20 Nov 2006 Messages: 1487 Lieu: Timişoara, Roumanie
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écrit le Thursday 17 May 07, 14:27 |
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ElieDeLeuze a écrit: | pour placer un passé antérieur dans la conversation, il faut un sacré entrainement. |
Je pense qu'il faut aussi une bonne dose de préciosité. C'est bien entendu que nous parlons ici du langage soutenu.
Par ailleurs, je fais le même constat que vous quant au niveau de connaissance de la langue maternelle chez les élèves. Il semble qu'il y ait le même phénomène dans toute l'Europe, ou dans tout le monde, peut-être. Je ne parle même pas du français langue étrangère que j'enseigne. A de rares exceptions, mes élèves s'en désintéressent complètement et ils arrivent tout au plus à se faire comprendre, en parlant avec énormément de fautes. Pas question que je leur enseigne des subtilités telles que le passé antérieur, le subjonctif imparfait ou le subjonctif plus-que-parfait. Même pas le passé simple, sauf au niveau de la reconnaissance dans un texte. |
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yves
Inscrit le: 07 Aug 2007 Messages: 397 Lieu: Nevers
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écrit le Sunday 27 Jan 08, 0:51 |
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Puisqu'il faut bien parler du passé antérieur pour le problème évoqué, ne peut-on pas considérer qu'il a, comme la passé simple, disparu de la langue orale.
La comparaison avec "si j'aurais su" est intéressante car, sur le plan des principes, on peut discuter de savoir pourquoi accepter l'une et pas l'autre. Cependant, la remarque de Wildcat sur la représentativité de chacune des formes incriminées permet de différentier les fautes "naturelles" des fautes "grossières".
ElieDeLeuze a écrit: |
L'un ou l'autre, franchement, s'est frôler l'hypercorrection. SI vous voulez éviter cette "faute", il faut que vous sachiez en éviter bien d'autres encore. Il ne faut pas vivre au dessus de ses moyens linguistiques.
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Ca m'a fait penser aux conseils qu'on nous donnait pour les concours (capes, ...) à l'oral, de ne pas chercher à viser trop haut pour impressionner le jury : c'était le meilleur moyen que ça nous retombe sur la figure...
Comme le remarque Outis, ça peut être motivant de chercher à améliorer. Cependant, il me semble qu'il faut des règles pour que la langue se tienne mais lorsqu'une expression est devenue la règle d'usage, n'est-elle pas devenue la règle ? C'est bien d'ailleurs ainsi que la langue a évolué jusqu'à aujourd'hui.
Autre cas "limite" : "malgré que" ... |
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Patrick
Inscrit le: 03 Apr 2007 Messages: 598 Lieu: Βέλγιο: Βαλλωνία
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écrit le Saturday 31 Jan 09, 12:37 |
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A. SE SOUVENIR DE -> le verbe se construit toujours avec "de + infinitif"
ex. Le cocher se souvint de m'avoir mené (Chateaubriant, Mém.)
Grevisse note toutefois que sous l'influence du verbe "SE RAPPELER",
on trouve SE SOUVENIR + Infinitif (sans DE).
ex.: Il se souvint avoir marché devant lui, très vite et très loin (P.Bourget).
Je me souviens avoir été premier en rhétorique (Ch.Du Bos)
Il se souvint s'être demandé (...) à qule type d'histoire, d'art ou delégende faisait penser ce rien de hauteur et de mélancolie (Malègue).
Je me souviens l'avoir regardé de la véranda (J.Green).
B. SE RAPPELER + Infinitif passé (sans DE).
Je me rappelle avoir vu, avoir fait telle chose...
ex.: Simon se rapplle avoir bu diverses pharmacies (M.Barrès)
Il se rappelle avoir tressailli (Mauriac).
Cependant: SE RAPPELER DE avec un infinitif passé est attesté par Littré.
ex.: Jeme rappelle d'avoir vu,d'avoir dit telle chose ( Littré).
Il s'est rappelé de vous avoir vu plusieurs foi (JJ.Rousseau).
Je me rappelle de t'avoir demandé si ta maitresse te valait ( Marivaux).
--> Cette construction est rare aujourd'hui; l'Académie ne la signale plus.
SE RAPPELER + Infinitif complément exprimant une action encore à venir, + DE
ex.: Rappelle-toi bien d'employer tout ce que tu as d'esprit à être aimable (Stendhal).
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Cf. Grevisse, Bon usage (1961). |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11178 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Wednesday 13 Apr 11, 22:12 |
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Pour après que, c'est ICI. |
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