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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3509 Lieu: Nissa
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écrit le Wednesday 19 Dec 07, 8:20 |
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Ce sujet provient de la scission de la dicussion qui a commencé ici. (Jean-Charles)
Jean-Charles a écrit: | D'autre part, utiliser le pluriel allemand comme un singulier en français pour Länder me semble assez justifié, car les Landes, la lande ou les landes existent déjà en français. Il me semble aussi justifié de mettre un s au pluriel, car la liaison l'impose. C'est néanmoins amusant car, dans tous les cas de figure, lorsqu'on décide de prendre le mot allemand au pluriel, on doit encore décider si on écrit länder ou laender.
À tout bien réfléchir, il y a quand même une bonne raison pour mettre un s au pluriel, quelle qu'ait été la forme qu'a pris l'emprunt: La liaison. | Au détail près que la très grande majorité des emprunts étant faite de substantifs, il ne donnent pas lieu à liaison … |
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Jean-Charles
Inscrit le: 15 Mar 2005 Messages: 3130 Lieu: Helvétie
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écrit le Wednesday 19 Dec 07, 10:07 |
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Je ne saisis pas ce que tu entends:
Pour ma part, je dis: Un landaleman et des lèndèraleman ou des lèdèrzaleman.
Comme la majorité des Helvètes, j'ai appris l'allemand écrit à l'école. De ce fait, je suis totalement indifférent à la forme que prend le singulier et je n'ai pas de problème à utiliser le pluriel länder. Par contre, j'ai beaucoup de peine à faire une liaison en R pour un pluriel (ça sonne "plat"), ce qui fait que c'est la liaison en Z que je prends plutôt, ce que je ne suis pas le seul à faire. |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3509 Lieu: Nissa
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écrit le Wednesday 19 Dec 07, 13:46 |
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J'entends simplement qu'après un substantif au pluriel la liaison est facultative et ne se produit plus que dans un langage soutenu à quelques exceptions près qui sont des syntagmes figés (États-Unis, de temps en temps, pas à pas, …). |
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Jean-Charles
Inscrit le: 15 Mar 2005 Messages: 3130 Lieu: Helvétie
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écrit le Wednesday 19 Dec 07, 20:06 |
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Je ne suis pas d'accord:
La majorité des personnes, tout au moins en Suisse, fait la liaison, sans faire de distinction selon la nature des mots. Je crois même qu'il est difficile pour la majorité des Francophones de même distinguer la fonction des mots dans la phrase.
Bien sûr, il y a l'hypercorrection pédante et celle "à la Chirac", avec la liaison avant la pause qui précède le mot suivant, mais c'est l'hypercorrection qui est minoritaire, pas l'usage de la liaison.
Je constate bien une certaine perte de la liaison, mais elle a lieu pour tous les mots, plutôt avec les terminaisons des verbes.
Exemple: Vous êt'-z-allé -> Vous ê-t-allé
Ce que j'ai aussi noté, c'est la perte de la liaison chez les personnes dont la famille parle encore une langue étrangère, mais ce phénomène me semble nettement plus accentué en France qu'en Suisse, peut-être à cause des différences dans les modes d'intégration. Dans tous les cas, l'intégration professionnelle de la première génération née en Suisse a rapidement raison des résidus d'accent et des éventuelles lacunes linguistiques, ce d'autant plus que ce sont en général ces personnes qui sont le plus motivées à apprendre. |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3509 Lieu: Nissa
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écrit le Thursday 20 Dec 07, 0:43 |
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La perte des liaisons facultatives dans le langage courant des médias est un phénomène banal et largement attesté.
C'est uniquement parce que je suis un vieux, que j'aime la langue que j'ai apprise et que j'ai fait beaucoup de théâtre que je dis encore « les États z'africains » ou « je vais z'au cinéma » mais on a déjà qualifié mon élocution de prétentieuse ou affectée …
Et, si les Suisses font les liaisons indépendamment de la nature des mots, confondant ainsi un « savant anglais » et un « savant t'anglais », ils ne se conforment pas à l'usage de la langue française (ce qui est d'ailleurs leur droit légitime) tel qu'il est fort bien résumé dans l'article de Wikipédia consacré à la « liaison ».
Je pense que ce sujet mériterait largement l'ouverture d'un nouveau fil … |
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Jean-Charles
Inscrit le: 15 Mar 2005 Messages: 3130 Lieu: Helvétie
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écrit le Thursday 20 Dec 07, 1:22 |
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C'est fait. J'ai mis un titre minimaliste qui peut être modifié si nécessaire. |
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ElieDeLeuze
Inscrit le: 14 Jun 2006 Messages: 1622 Lieu: Allemagne
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écrit le Thursday 20 Dec 07, 6:08 |
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Je ne parle pas forcément tous les jours avec des Suisses romands, mais je n'abonde que partiellement dans le sens de Jean Charles. Les liaisons facultatives sont dans un état de disparition moins avancé en Suisse, c'est aussi mon impression (non scientifiquement prouvée). Le langage des jeunes en France ne fait pratiquement plus de liaisons, mais ma génération (je suis trentenaire) avait déjà bien entammé le processus. Comme Outis, je dirais que l'on se fait assez rapidement traité de sale bourgeois prétentieux si on fait trop de liaisons en France. Il me semble aussi que les Français du nord font moins de liaisons que ceux du sud. Je dis surtout cela en pensant aux médias radio/télévision, où même moi, je trouve qu'ils font beaucoup de hiatus (d'hiatus). |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3509 Lieu: Nissa
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écrit le Thursday 20 Dec 07, 13:24 |
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Afin de clarifier les choses et de limiter le contenu du sujet, je suggèrerais de ne pas considérer ici les usages de la liaison qui sont des fautes reconnues.
- soit en ne la faisant pas : « un | enfant », « nous | avons », « prends | en », etc.
- soit en la faisant abusivement : « adulte et t'adolescent », « rat t'énorme », « les z'yaourts », « j'en prends z'onze », etc.
Mais un certain nombre de liaisons sont dites « facultatives », probablement parce qu'elles témoignent d'une évolution (ancienne mais toujours en cours) dans la chute des consonnes finales. De telles évolutions ne se produisant pas au même rythme selon les usages, faire ou ne pas faire la liaison ne peut être considéré comme une faute mais comme le témoignage d'un niveau de langue.
Voici une liste sommaire de ces liaisons facultatives :
Wikipedia (article liaison) a écrit: | - entre les formes du verbe être et l'attribut du sujet : ils sont incroyables, c'est impossible, vous êtes idiots
- entre les formes des auxiliaires avoir ou être et le participe passé : ils ont aimé, elle est allée, nous sommes arrivés.
- entre une préposition (surtout monosyllabique) et son régime : sous un abri, sans un sou, dans un salon. Elle est plus rare après les polysyllabes : après une heure, pendant un siècle.
- après un adverbe modifiant le mot qui le suit : pas encore, plus ici, assez intéressant, trop heureux, très aimable
- entre un nom au pluriel et l'adjectif qualificatif qui le suit : des enfants agréables, des bois immenses, des habits élégants
- entre un verbe et ses compléments : elle prend un billet, ils vont à Paris, nous voyageons ensemble, je crois en Dieu, il faut passer à table.
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Il est clair que cette liste est loin d'être homogène. Par exemple, dans le quatrième paragraphe, il me semble que « assez | intéressant » est banal, que « pas | encore » s'entend souvent, mais que « trop | heureux » ou, pire, « très | aimable » m'écorcheraient les oreilles …
Deux questions se posent, et de la possibilité de raffiner cette catégorie selon des critères à définir, et de témoigner d'usages dépendant plus de la géographie que du niveau de langue. Les deux me paraissent être difficiles mais on peut toujours essayer … |
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yves
Inscrit le: 07 Aug 2007 Messages: 397 Lieu: Nevers
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écrit le Friday 21 Dec 07, 0:06 |
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A côté du niveau de langue proprement dit, il y a l'usage de ce qu'on dit.
Par exemple, dans des situations plus "formelles" comme le théâtre ou la chanson, j'attends plus les liaisons et j'aurais tendance à remarquer leur absence alors que dans une conversation je trouverais plus surprenant les mêmes liaisons.
Pour ce qui est de la géographie, j'ai remarqué par ici (Nivernais) que les gens du cru faisaient certaines liaisons qui m'avaient surpris (et continuent de me surprendre) car je ne les avais pas entendues jusque là dans ce type de conversation (avec des gens qui ne sont pas spécialement très cultivés) ; par exemple : "vous aussi" en réponse à une formule de politesse. |
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