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Helene
Inscrit le: 11 Nov 2004 Messages: 2846 Lieu: Athènes, Grèce
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écrit le Tuesday 30 May 06, 9:41 |
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Despote du grec δεσπότης (despotês) seigneur, maître absolu, du verbe δεσπόζω (despozô) être le maître. Ce terme peut être employé pour un chef d’état qui gouverne avec une autorité absolu. En Grèce c’est aussi un titre religieux un peu synonyme de cardinal. |
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Pierre
Inscrit le: 11 Nov 2004 Messages: 1188 Lieu: Vosges
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écrit le Tuesday 30 May 06, 21:19 |
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A donné le mot despotisme qui est une forme de gouvernement dans lequel une seule personne détient tous les pouvoirs.
d'où le Despotisme éclairé : au XVIIIe s., gouvernement conciliant l'absolutisme avec une volonté d'assurer les progrès de la société conforme à l'esprit des Lumières. |
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Liliane
Inscrit le: 20 Mar 2006 Messages: 785 Lieu: Côtes d'Armor
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écrit le Tuesday 30 May 06, 23:59 |
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Le despote a un pouvoir absolu et arbitraire, souvent aux dépens de la justice ou de la raison. |
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Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
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écrit le Wednesday 31 May 06, 1:53 |
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Attention !
Un pouvoir absolu ne signifie pas illimité.
Un pouvoir absolu est un pouvoir que le souverain ne tient que de lui, de sa naissance, par exemple, et pour lequel il n'a pas de comptes à rendre.
Le président des Français, élu par le peuple, n'a pas un pouvoir absolu.
Les rois de France étaient absolus, car seule la naissance leur donnait le pouvoir, mais ils devaient se soumettre aux lois du Royaume, donc, leur pouvoir n'avait rien d'arbitraire. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11173 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Saturday 24 Jul 10, 11:24 |
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δεσποτης, despotès, est probablement issu de < dems-pote, « maître de la maison ».
Il appartient évidemment à la grande famille POTENTIEL. |
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giòrss
Inscrit le: 02 Aug 2007 Messages: 2778 Lieu: Barge - Piemont
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écrit le Saturday 24 Jul 10, 12:25 |
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Il y a des erreurs dans ce lien là.
L'italien "possere" n'existe pas...le verbe est "possedere".
Et il faut aussi se souvenir du russe "gospodin". |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3510 Lieu: Nissa
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écrit le Saturday 24 Jul 10, 12:52 |
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J'imagine que Papou a trop fouetté ses chevaux et est passé directement de posso à un *possere qui a oblitéré en douce potere !
Avec un pater et trois ave, tout ça devrait s'arranger … |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11173 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Saturday 24 Jul 10, 14:06 |
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Je corrige dès que possible. Merci ! La pénitence est légère.
Ah, comme je regrette de ne pas avoir appris l'italien ... On ne peut décidément faire confiance à personne.
Voilà, pour possedere, c'est corrigé.
Quant au russe, je ne le lis pas très bien mais je crois bien que gospodin est dans la petite liste. |
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Patrick
Inscrit le: 03 Apr 2007 Messages: 598 Lieu: Βέλγιο: Βαλλωνία
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écrit le Sunday 25 Jul 10, 18:24 |
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Gr. class.: η δέσποινα (i despina) la maitresse de maison (ex. Pénélope, in Od. 14,9)
En grec moderne, ο δεσπότης η ο δέσποτας (masc. despotis ou despotas) désigne le maitre, le despote, le souverain, l'évêque, le métropolite, le prélat.
π.χ. Ο δέσποτης της οικογένιας le chef de famille.
Ο δέσποτας της περιοχής l'évêque (despote !) diocézain.
Je fais le rapprochement p-ê abusif (excusez-moi mais je ne suis pas linguiste) entre ce mot et η δεσποινίς / η δεσποινίδα (despinis ou despinida) = Mademoiselle ! Nous savons tous, Messieurs que ces "dames nous "gouvernent" en vérité ...
ex.: η δεσποινίς Διμιτρίου (i despinis Dimitriou): Mlle Dimitrios
qui s'emploie aussi pour Marie, la mère de Jésus --> η Δέσποινα (i despina, l'accent en première syllabe cpdt) qui correspond à Notre-Dame pour les catholiques d'Occident.
NB. Je n'ai pas compris pourquoi il fallait se souvenir aussi de Господин gospodin (en Bulgare, russe...) = Monsieur, maitre.... |
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giòrss
Inscrit le: 02 Aug 2007 Messages: 2778 Lieu: Barge - Piemont
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écrit le Monday 26 Jul 10, 0:09 |
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Merci...
Gospodin a la même racine de hospite[m]. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11173 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Monday 26 Jul 10, 6:53 |
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J'ai compris : il fallait, dans la grande famille POTENTIEL, rajouter gospodin dans le petit paragraphe consacré à hôte. C'est fait, merci à vous deux. |
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Patrick
Inscrit le: 03 Apr 2007 Messages: 598 Lieu: Βέλγιο: Βαλλωνία
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écrit le Monday 26 Jul 10, 11:44 |
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C'est encore plus lumineux avec le lien.
--> http://projetbabel.org/mots/index.php?p=potentiel
Une question de néophyte cependant : en lisant la famille POTENTIEL, je lis le russe Господин (gospodin), mais, sans être spécialiste, pourquoi le bulgare n'y figure pas ? Il me semblait d'après mes "petites lectures" que le bulgare était "plus ancien" que le russe, comme le latin l'est par rapport à sa fille française.
Dernière édition par Patrick le Tuesday 27 Jul 10, 13:59; édité 1 fois |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11173 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Monday 26 Jul 10, 12:06 |
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J'avais déjà donné le lien un peu plus haut. Il ne m'a pas semblé nécessaire de le répéter.
Pour les langues, je me suis limité à quelques-unes, comme il est dit dans l'introduction. Le russe représente les langues slaves, comme l'anglais et l'allemand les langues germaniques. |
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R_Camus
Inscrit le: 19 Apr 2010 Messages: 230
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écrit le Monday 26 Jul 10, 18:35 |
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Je cite:
Patrick a écrit: | le bulgare... Il me semblait d'après mes "petites lectures" que le bulgare était "plus ancien" que le russe, comme le latin l'est par rapport à sa fille française. |
Le bulgare n'est pas "plus ancien que le russe".
Votre impression provient de ceci: les plus anciennes traces écrites connues d'idiomes slaves - hormis quelques inscriptions de ci de là, et sans préjuger des découvertes encore à venir sur le site extraordinaire de Novgorod - sont les monuments vieux-slaves: traductions du corpus bibliques dans une langue mâtinée de bulgaro-macédonien (la distinction ne faisait guère sens à l'époque) et de grec byzantin. Cette langue de traduction appelée vieux-slave, attestée dans un nombre circonscrit de textes parvenus sous des formes diverses, fut adaptée aux besoins liturgiques et aux idiomes locaux des diverses composantes de l'orthodoxie slave. Ces compromis locaux sont appelés "slavons", dont le "slavon russe" qui a servi de modèle lorsque les Slaves de l'Est ont voulu normaliser leur langue écrite (EDIT post-factum: je supprime un adjectif en trop). Le russe contemporain est un mixte de slavon, de russe (slave de l'est), d'autres langues encore. De même que le bulgare est un mixte empruntant au turc, au russe, au slavon....
Mais s'il s'agit d'ancienneté de l'idiome, le slave du sud n'a aucun privilège relativement au slave de l'est. Il n'est pas un analogue du latin par rapport au français.
Pour l'étymologie, je n'ai rien à ajouter, sinon confirmer que les dictionnaire étymologiques donnent :
r. et bulg. господин < господь < *gostĭ-podĭ parallèle à *hosti-potis.
L'alternance t/d (podĭ) pose problème. Černykh (citant Fraenkel, c'est pas tout jeune) l'expliquait par l'influence d'autres mots de même farine.
Dernière édition par R_Camus le Monday 02 Aug 10, 12:10; édité 2 fois |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3510 Lieu: Nissa
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écrit le Tuesday 27 Jul 10, 9:51 |
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Les vulgarisateurs non-slavisants (dont je suis) ont tous une langue que, à tort ou à raison, ils estiment suffisamment archaïque pour leur fournir de bons exemples. Pour moi, ce n'est pas le bulgare mais le slovène ; peut-être en raison de la survivance d'un duel, peut-être plus prosaïquement pour son alphabet latin et le fait que je le baragouine un peu. En slovène, « monsieur » est simplement gospod (avec chute du « petit i » mais sans la nasale finale apportée par le russe) …
Passons.
Tout ce qui précède est bien intéressant, mais souvent basé sur des choix non évidents effectués par les lexicographes, en particulier sur la forme *pot- ou *poti- du thème.
Or il se trouve que tous ces *pt, *pet, *pot et *poti ont été abondamment analysés par un maître, Émile Benvéniste, dans un article de 1954, repris dans Problèmes de linguistique générale, tome I, ch. XXIV "Problèmes sémantiques de la reconstruction", pp. 301-307 (je pense que tout Babélien assidu devrait avoir chez lui ces deux tomes, en poche chez tel, n° 7 et n° 47, Gallimard).
Il n'est pas question de reproduire ici ces pages, simplement à indiquer que l'auteur y fait le choix d'un thème de base *pot- (avec alternance *pet-) qu'il met en relation avec la particule latine de renforcement d'identité -pte (= avestique -paiti, hittite -pet). Il met aussi en corrélation les composés en *-pot et les dérivés en *-no- :
*dem(s)poti || *domo-no- > dominus
avest. zantu-paiti (< *gentu-poti-) || got. kindins (< *genti-no-)
skr. viś-pati- || lat. *uicinus
En considérant que, vu les autres usages du suffixe (Roma / Romanus), le sens premier de *domo-no-, *gentu-no- ne peut avoir été que « celui de la domus », « celui de la gens » il considère qu'il devait en être de même de *pot. Ces remarques lui permettent une vue un peu moins simpliste de la conjugalité eurindienne, l'époux, le fiancé étant simplement celui de l'épouse, de la fiancée tout comme elle est celle de celui-ci :
à Rome : ubi tu Gaius, ego Gaia
en Inde : amo 'ham asmi sā tvam « je suis celui-ci, tu es celle-là »
Considérer que le thème de base est *pot- (et non *poti-) permet aussi de comprendre simplement la formation du féminin *pot-nih₂ (skr. patnī, gr. πότνια). Szemerényi, qui s'oppose sur ce point aux vues de Benvéniste (refus du lien avec lat. -pte, forme de base *poti-) est obligé de supposer une syncope d'un *poti-nih₂ mais elle est un peu artificielle (l'ouvrage de cet auteur est centré sur sa théorie des syncopes).
À propos du féminin grec πότνια « maîtresse », les intuitions de Patrick étaient tout-à-fait justes. Le mot est essentiellement appliqué à des déesses (dès le mycénien, po-ti-ni-ja appliqué à Athéna, si-to po-ti-ni-ja « maîtresse des céréales » appliqué à Déméter), en particulier la célèbre Πότνια θηρῶν [Potnia thêrôn] « maîtresse des fauves », épiclèse d'Artémis.
En composition, πότνια prend la forme -ποινα dans δέσποινα « maîtresse de maison » (féminin de δεσπότης) qui aura pour dérivé le diminutif δεσποινίς -ιδα « petite maîtresse > mademoiselle ».
Et, avant d'être récupéré par le christianisme comme épiclèse de Marie, le grec Δέσποινα était déjà un théonyme, entre autres épiclèse d'Artémis chez Sophocle, d'Athéna à Athènes. |
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