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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11198 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Sunday 18 Sep 11, 8:28 |
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Un capharnaüm :
TLF a écrit: | A.− Fam. Lieu de désordre et de débauche. [San Francisco] immense capharnaüm de tous les déclassés, où l'on jouait la poudre d'or, un revolver d'une main et un couteau de l'autre (Verne, Le Tour du monde en 80 jours, 1873, p. 142).
B.− P. anal.
1. Lieu où s'entasse un bric-à-brac d'objets divers :
... elle fouillait ces fonds de magasins obscurs, capharnaüms où étaient enterrés des bustes, des cabinets florentins, des coffrets en porphyre, des marbres et des ors qui luisaient. E. et J. de Goncourt, Mme Gervaisais, 1869, p. 29.
2. P. méton. Amas confus d'objets en vrac, fouillis. Un capharnaüm de paperasses et de parchemins.
Étymol. et Hist. 1833 « lieu renfermant des objets entassés confusément » (Balzac, Ferragus, p. 103); 1849 carphanion, carphanaüm (G. Sand, La Petite Fadette, p. 223). Du toponyme biblique Capharnaüm, ville située au bord du lac de Tibériade, où Jésus fut assailli par une foule hétéroclite de malades faisant appel à son pouvoir guérisseur. |
J. Picoche précise que le passage de la Bible se trouve dans Marc II, 2 et que ce mot a été rapproché, par étymologie populaire, du dialectal cafournou, caforniau (apparenté au latin furnus, "four"), "petit réduit de débarras ménagé près de la cheminée". |
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rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3672 Lieu: Massalia
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écrit le Tuesday 20 Sep 11, 22:59 |
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Être l'ouvrier de la onzième heure signifie aujourd'hui : être en retard, celui qui arrive après la bataille et en profite. L'expression vient d'une parabole tirée de l'Évangile selon Mathieu et je laisse le soin aux initiés d'expliquer la portée exacte de la parabole. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11198 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Tuesday 04 Oct 11, 5:35 |
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Faute de Babéliens initiés, on peut faire un renvoi à Wikipedia.
Wikipedia a écrit: | La parabole des ouvriers de la onzième heure (quelquefois : parabole des ouvriers envoyés à la vigne) est un extrait de l'Évangile selon Matthieu. La onzième heure fait référence à une méthode antique de calcul des heures qui débutait avec le lever du soleil et qui divisait la journée en douze parties. La parabole fait intervenir un propriétaire terrien qui rémunère également ses différents employés peu importe l'heure ou ils ont débuté leur labeur. Par extension, l'expression peut faire référence au dernier moment ou au moment fatidique[réf. nécessaire]. L'expression est peu utilisé en français [réf. nécessaire] contrairement à l'eleventh hour anglo-saxon [réf. nécessaire]. |
Pour les heures latines, voir le MDJ none. |
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Didon
Inscrit le: 23 Aug 2008 Messages: 104 Lieu: Louvain-la-Neuve
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écrit le Tuesday 18 Oct 11, 7:53 |
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Tendre l'autre joue : j'ai retrouvé le passage mentionné par dawance, mais il ne s'agit pas d'une coutume romaine : elle vient tout droit des manuscrits de la Mer Morte. A Qumran il était interdit de frapper avec la main gauche, on frappait donc avec la main droite. Or pour frapper la joue droite d'une personne avec la main droite, il n'est possible de le faire qu'avec le dos de la main. Il semble bien que le côté "humiliation" soit véritable puisque l'amende fixée pour avoir donné un coup de poing à un pair s'élevait à 4 zuz, tandis qu'elle était de 400 zuz pour une giffle. Vous trouverez tout cela ici : http://www.cite-catholique.org/viewtopic.php?p=145844
Les 3 rois Mages nous viennent du Talmud (du Traité Pessahim = le Traité de la Pâque. J'ai l'édition Verdier, collection "Les 10 paroles" à la maison). Ils sont bien trois. Il s'agit d'une allégorie, d'une parabole visant à enseigner l'attitude à tenir en face des trois royaumes qu'étaient :
1) l'Égypte
2) Koush (l'Éthiopie)
3) L'empire romain
En très résumé, lorsque le Messie viendrait, ces trois royaumes lui apporteraient des cadeaux. Le Messie devrait accepter le cadeau des deux premiers (l'Égypte, parce qu'avant d'y avoir été esclaves, les Hébreux y avaient été bien traités; l'Éthiopie, parce que lorsque l'Égypte avait asservi les Hébreux, l'Éthiopie ne s'était pas faite complice). Il devrait refuser le cadeau du criminel empire romain parce que lorsqu'il était jugé par Rome, Israël était toujours déclaré coupable (un Juif en procès contre les Romains était toujours condamné); Il y avait une deuxième raison : les Romains étaient malhonnêtes même lorsqu'on leur versait des pots-de-vin.
Rendre à César ce qui est à César : Présenté telle quelle, cette phrase semble aller dans le sens d'une séparation pouvoir temporel - pouvoir religieux. Si l'on prend l'Évangile de Thomas, que l'on dit aujourd'hui être le plus ancien des Évangiles (rédaction vers 150 après J.-C., alors que dans nos synoptiques il y a des insertions du 4ème siècle ap. J.-C.), le style très dépouillé (il rapporte seulement des paroles du Christ sous la forme "Jésus a dit" et suivent la ou les phrases prononcées) nous livre ceci : Jésus a dit : "Rendez à César ce qui est à César, à Dieu ce qui est à Dieu, et ce qui est mien, rendez-le moi". En clair, il a dit : "C'est ma pièce, rendez-la moi".
Ceci cadre mieux aussi avec la condamnation dont il a été l'objet et le fait qu'il ait été livré aux Romains : Jésus engageait les gens à ne pas payer le tribut à César.
Dernière édition par Didon le Tuesday 18 Oct 11, 21:18; édité 1 fois |
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Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
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écrit le Tuesday 18 Oct 11, 12:10 |
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Il ne les engageait à rien du tout.
Il demande qu'on lui montre une pièce romaine, de ces pièces dont les Juifs ne faisaient pas usage car elles portaient l'effigie de César et que la représentation du visage humain est taboue. Il fallait donc se les procurer auprès d'un changeur pour pouvoir payer l'impôt.
Or ces habiles questionneurs ont ces pièces sur eux : ils sont donc déjà décidés à payer l'impôt, leur question est un piège : quoi qu'il réponde, Jésue aura tort.
Le piège se retourne contre eux : vous avez l'intention de payer, hé bien payez ! Cela n'engage nullement votre relation à Dieu. |
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Didon
Inscrit le: 23 Aug 2008 Messages: 104 Lieu: Louvain-la-Neuve
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Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
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écrit le Wednesday 19 Oct 11, 16:21 |
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Si quelqu'un doit être déçu, ce n'est pas moi, mais l'auteur chez qui j'ai pris cette remarque.
Tu as raison, on ne vérifie jamais assez tout ce que l'on vous dit !
Cependant Matthieu, qui était percepteur et connaissait donc bien la monnaie en usage de son temps, écrit :
Citation: | τινος ἡ εἰκὼν αὓτη καὶ ἡ ἐπιγραφή ; |
Il voit donc bien une inscription (ἐπιγραφή) et une image, un portrait (εἰκὼν).
Miais, bon, Tête de César ou pas tête de César, le sens du passage est le même : les Pharisiens se sont procurés les jetons servant à payer l'impôt, ils sont parfaitement décidés à le payer, et ils enferment Jésus dans un piège : ou sale collabo, ou dangereux agitateur. |
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Didon
Inscrit le: 23 Aug 2008 Messages: 104 Lieu: Louvain-la-Neuve
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écrit le Wednesday 19 Oct 11, 23:25 |
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Il y a une image, c'est certain (la houlette de Ponce Pilate), mais d'après le dessin fait sur ces pièces de monnaie, les Romains semblent avoir respecté la réticence des Juifs à avoir un visage humain sur leurs pièces. Le terme εἰκών ne désignerait alors que le dessin fait sur la pièce de monnaie. N'oublie pas que les Évangiles n'ont pas été rédigés en grec. Ils sont une traduction d'un original araméen ou hébreu (car le grec des Évangiles suit l'ordre des mots de la phrase sémitique). Des écrits en langue originale circulaient et quelqu'un, sous le pseudonyme de "Matthieu" les a traduits en grec (dans un grec sémitisé et non classique). Ce "Matthieu" n'a probablement rien à voir avec le collecteur d'impôts des Évangiles... |
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rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3672 Lieu: Massalia
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écrit le Tuesday 01 Nov 11, 17:39 |
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À chacun sa croix! |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11198 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Tuesday 01 Nov 11, 17:56 |
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... variante de porter sa croix, cité page 2 (flo) |
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Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
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écrit le Wednesday 23 Nov 11, 21:40 |
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Citation: | Encore une fois l'Évangile ne parle, à ce sujet, ni de rois ni du chiffre trois. |
Il y a trois cadeaux, dont l'enfant ne refuse aucun :
l'or, qui symbolise la puissance royale,
l'encens, qui symbolise son statut divin,
la myrrhe, qui sert à embaumer les cadavres, et qui symbolise son statut humain.
Comme il y avait trois cadeaux, l'iconographie a représenté trois personnages :
un asiatique, un européen, un africain, symboles pour le peintre de tous les peuples de la terre (on n'avait pas encore découvert l'Amérique ni le continent austral), et aussi un jeune homme, un homme dans la force de l'âge et un vieillard... comme dans les Westerns ! symbolisant les trois âges de la vie.
Mais tout cela est symbole et interprétation, à partir d'un texte qui ne donne aucun nombre. |
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Zwielicht
Inscrit le: 30 Jan 2007 Messages: 1227 Lieu: la rencontre des eaux
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écrit le Thursday 24 Nov 11, 18:08 |
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écrit le dimanche 31 juil 11, 16:08
Zwielicht a écrit: | Le nombre de trois a pu être extrapolé du fait que trois substances différentes ont été offertes en cadeau à la mère et son petit enfant (encens, or, myrrhe). |
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rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3672 Lieu: Massalia
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écrit le Wednesday 30 Nov 11, 13:27 |
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Pilate a donné lieu à quelques expressions qui tombent en désuétude, mais encore attestées chez Littré.
- * Référence au jugement de Jésus ( Matthieu, Jean) renvoyer de Caïphe à Pilate : se dit lorsque des personnes pouvant accorder grâce ou faveurs se renvoient l'un à l'autre le demandeur;
- *dans le même sens: renvoyer de Ponce à Pilate ( encore plus ironique)
En allemand, des locutions identiques:
- *Von Pontius zu Pilatus laufen = courir de Ponce à Pilate ( courir en vain de l'un à l'autre)
- *Jemanden von Pontius zu Pilatus schicken = renvoyer qqun de Ponce à Pilate.
Et d'autres particulières:
- *Wie Pilatus ins Credo kommen= textuellement: arriver comme Pilate dans le Credo= arriver comme un cheveu sur la soupe. L'idée est que Pilate est la seule figure négative dans le Credo et qu'il ne devrait rien avoir à faire dans cette profession de foi. Présence incongrue.
-* seine Hände in Unschuld waschen = se laver les mains dans l'innocence.
Cette expression provient, en fait, de l'Ancien Testament: Psaume 26 des Psaumes de David :
Citation: | 26.6
Je lave mes mains dans l'innocence,
Et je vais autour de ton autel, ô Éternel ! |
Elle est ensuite reprise dans l'Évangile et fait allusion, comme sa cousine française ( s'en laver les mains) au fait que Pilate pour se justifier devant la foule se réfère à ce rite purificateur ( les spécialistes de la culture romaine diront si, ici, les deux cultures , hébraïque et romaine, se rejoignaient sur ce point?) :
Citation: | «je suis innocent de ce sang, c'est désormais votre affaire » |
En allemand, cette expression ne signifie pas, comme en français, dégager sa responsabilité, s'en moquer. Elle signifie: jouer les innocents, faire l'innocent.
- * Enfin, il y a l'expression latine ( traduite du grec, Évangile selon Saint Jean ( 19,5), en latin dans la Vulgata) : Ecce homo ! Voici l'homme! Phrase prononcée par Pilate , lorsqu'il montre Jésus, la couronne d'épines sur le front, enchaîné, présenté à la foule après avoir été torturé. ( sous réserve, en tenant compte de la remarque ci-après de Papou)
Dernière édition par rejsl le Wednesday 30 Nov 11, 13:57; édité 1 fois |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11198 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Wednesday 30 Nov 11, 13:40 |
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Torturé mentalement, sans doute, mais physiquement ? |
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rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3672 Lieu: Massalia
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écrit le Wednesday 30 Nov 11, 13:55 |
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Les Romains n'étaient pas réputés pour la douceur des traitements infligés aux prisonniers. En fait, je n'en sais rien. Il n'a peut-être été torturé qu'après sa condamnation. |
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