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rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3672 Lieu: Massalia
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écrit le Monday 02 Jan 12, 19:10 |
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Une liste non exhaustive de termes utilisés en Autriche et plus spécialement à Vienne pour désigner péjorativement ... l'autre. Un autre, bien souvent issu des peuples qui formaient l'ancien empire d'Autriche-Hongrie. À cette qualification de l'étranger s'ajoute parfois un mépris d'ordre social, la bourgeoisie et l'aristocratie viennoise avaient pour habitude d'engager du personnel de maison ( femmes de chambre, bonnes, cuisinières, repasseuses, majordomes, cochers ) venus des ces provinces de l'empire.
* bácsi: : terme moqueur pour désigner les Hongrois : bácsi est l'aphérèse de nagybácsi, l'oncle en langue hongroise.
* Böhmak: terme méprisant désignant tous ceux qui venaient de régions où l' on parle tchèque, pas obligatoirement de Bohême. Les Slovaques, Moraves étaient concernés aussi. Par dérivation , le verbe böhmakeln , dépréciatif, c'est parler allemand à la façon de ceux de Bohême, avec accent, en esquintant les mots. Plus simplement, tous ces gens sont appelés aussi Behm.
* Lercherl : désignait les Juifs d'Europe de l'Est, venus de Pologne ou de Galicie. Un Lercherl , c'est aussi quelque chose ou quelqu'un de rien du tout, de peu de valeur. Origine : diminutif de die Lerche: petit oiseau, l'alouette.
Cf: Lecherlschaas = un truc pas important, une merde d'alouette.
* Marmeladinger : mot ironique pour les Allemands du Nord , Marmelade = confiture . Origine du terme historique: pendant la première guerre mondiale, les soldats allemands durent se serrer la ceinture et pendant un temps recevaient de la confiture bon marché en ersatz de beurre ou de saindoux. Par moquerie, tous les Allemands se sont vite vus affublés de ce sobriquet.
Toujours vis-à-vis des Allemands : Piefke ou Piefkineser . En Allemagne, le terme existe aussi et désigne quelqu'un qui est infatué de soi-même. Au fond, le plus gros reproche des Autrichiens envers les Allemands. L'origine du terme viendrait d'un patronyme, véhiculé en Autriche avec ce sens, par le théâtre de boulevard.
* Mazzesinsel : ce terme désigne tout un arrondissement de Vienne, le deuxième, officiellement la Leopoldstadt , du nom de l'empereur Leopold I . En 1624, Ferdinand II expulsa la population juive viennoise du centre-ville et décida la création d'un ghetto dans ce lieu qui formait une sorte d' île au bord du Danube. En 1669/70, Leopold I expulsa à son tour cette communauté et fit construire l'église Saint Leopold qui donna son nom à l'endroit, au quartier, puis à tout l'arrondissement. Malgré cet avis d'expulsion temporaire, l'arrondissement resta traditionnellement habité par une population juive. Les Viennois prirent l'habitude de ce sobriquet , Matzzesinsel, l'île aux matsot . Aujourd'hui, il a même pris un côté folklorique, repris par les dépliants touristiques ou par les autorités ( voir Wikipedia) au point que dernièrement des protestations ont surgi.
* Mostschädel ( Mostschädl) = crâne de moût pour désigner les habitants de la Haute-Autriche, les Oberösterreicher parce qu'ils ont la réputation d'aimer ce vin doux de poire et de pomme , très légèrement alcoolisé ou même juste avant la fermentation alcoolique. À noter qu'il est surtout produit dans le coin appelé Mostviertel , situé en Basse-Autriche!
* Paprikajancsi pour les Hongrois. C'est l'équivalent de Guignol, en hongrois.
* Toujours pour les Hongrois, Teremtete et Fekete , des interjections hongroises.
* Polak =le polonais. Die Polakei pour la Pologne.
* Tschusch: terme très méprisant appliqué à l'origine aux Serbes et Croates, puis par extension à tous ceux qui viennent de l'Est ou du Sud de l'Europe, voire même de pays orientaux.
L'étymologie n'est pas fermement établie. Pour les uns, cela viendrait de "čuješ " qui signifie " tu entends" en serbo-craote.
Pour d'autres, l'origine serait une interjection par laquelle les cochers ou hâleurs faisaient avancer les bêtes de somme: ćuš
D'autres le rapprochent du russe чужой ( tchoujoï) = étranger. D'autres encore le font dériver du turc çavuş ( une sorte de sous-officier) .
Dernière édition par rejsl le Friday 12 Jul 13, 13:20; édité 2 fois |
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Oliv
Inscrit le: 16 Oct 2011 Messages: 124 Lieu: Toulouse
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écrit le Monday 02 Jan 12, 23:09 |
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rejsl a écrit: | * bácsi: : terme moqueur pour désigner les Hongrois : bácsi est l'aphérèse de nagybácsi, l'oncle en langue hongroise. | Et à partir du sens "oncle", bácsi est le mot normal pour désigner quelqu'un qu'on connaît un peu, surtout un peu âgé: János bácsi = (monsieur) János/Jean, a bácsi = le monsieur (dit par un enfant). |
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AdM Animateur
Inscrit le: 13 Dec 2006 Messages: 898 Lieu: L-l-N (Belgique)
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écrit le Saturday 07 Jan 12, 22:29 |
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Larbalétrier a écrit: | Quelqu'un a écrit que les Belges n'avaient pas de "surnoms" : […] à la frontière de la Lorraine, on utilise fréquemment le terme de Boyau (boi-yau) [Les Boyaux sont roués, t'sais l'Armand...] […] |
Ne serait-ce pas l'équivalent de boyard (insulte utilisée communément en Hainaut pour une personne rustre, inculte ou sans manières) ?
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felyrops a écrit: | Et, pour ne pas oublier la troisième région en Belgique: le 100% Bruxellois se pare de l'épithète "Kiekefretter", bouffeur de poules. |
On fait généralement remonter ce sobriquet à la bataille de Bastweiler en 1371 :
Citation: | Outre la guerre de Flandre, Wenceslas soutenait une guerre contre le marquis de Juliers qui le fit prisonnier à Bastweiller le 22 août 1371. C'est dans cette célèbre bataille que la cavalerie noble de Bruxelles se faisait suivre par des valets portant des poulets et des pâtés froids dans des serviettes blanches. Cette inconcevable friandise fut cause que les Bruxellois reçurent le mauvais sobriquet de kiekenseters, mangeurs de poulets.
Dans : J. Gauthier, Le conducteur dans Bruxelles et ses environs : contenant 1° l'histoire de cette ville depuis son origine jusqu'au règne de Guillaume Ier ; 2° le guide dans cette capitale ; 3° les renseignements les plus utiles aux étrangers, 1824.
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Ou encore : Citation: | Ainsi, en 1871, Wenceslas, toujours un peu désireux de batailler, déclara la guerre au marquis de Juliers sans motifs suffisants et marcha contre lui, en homme sûr de la victoire. Quatre à cinq cents bourgeois et seigneurs de Bruxelles l'accompagnèrent comme à une partie de plaisir, suivis de valets qui portaient dans des serviettes blanches des pâtés et des poulets froids qu'ils se proposaient de manger en manière de dîner champêtre sur le champ de bataille, après qu'ils auraient mis le marquis à la raison. La petite affaire de Bastweiller eut lieu le 22 août mais l'avantage se déclara pour le marquis de Juliers, qui prit le duc avec sa troupe et mangea à leur barbe le dîner de campagne.
Dans : Jacques Albin Simon Collin de Plancy, Chroniques des rues de Bruxelles, volume 1, 1824.
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Le poulet rôti du dimanche est resté une grande spécialité bruxelloise — alors qu'à Liège par exemple, on préférait de la viande « rouge » (dèl tchår), en particulier quand j'étais petit du lapin ou du steak de cheval. |
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felyrops
Inscrit le: 04 May 2007 Messages: 1143 Lieu: Sint-Niklaas (Belgique)
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écrit le Sunday 08 Jan 12, 0:08 |
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Lorsque Napoléon III put convaincre Maximilien de Habsbourg à devenir Empereur du Mexique en 1860, il promettait qu'une armée l'accompagnerait. Cette Légion étrangère, partiellement constituée de mercenaires belges (puisque Maximilien avait épousé la Princesse Charlotte de Belgique), évitait le plus possible d'être confrontée aux révolutionnaires mexicains. Malgré les promesses françaises, l'aventure se termine mal pour Maximilien: il est exécuté à Quéretaro par les mexicains en 1867 (voir le fameux tableau d'Edouard Manet).
http://www.chinaoilpaintinggallery.com/oilpainting/Edouard-Manet/The-Execution-of-the-Emperor-Maximillian-2.jpg
C'est de cette époque (1860) que date l'Hymne de la Légion Etrangère: http://jph.durand.free.fr/boudin.htm
Cet Hymne, pas flatteur pour les belges, est encore chanté aujourd'hui.
La Princesse Charlotte de Saxe-Cobourg-Gotha s'est retirée au Château de Meise (Belgique) où elle est décédée démente en 1926." |
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Charles Animateur
Inscrit le: 14 Nov 2004 Messages: 2526 Lieu: Düſſeldorf
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écrit le Sunday 08 Jan 12, 15:38 |
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Le message de tête a été revu avec des compléments fournis par dawance et rejsl ! |
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rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3672 Lieu: Massalia
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écrit le Sunday 15 Jan 12, 23:06 |
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Esquimaux pour les Inuits. Terme qui signifierait " mangeur de chair crue" et est considéré par cette ethnie comme péjoratif. Voir fil MDJ Esquimau |
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rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3672 Lieu: Massalia
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écrit le Monday 16 Jan 12, 1:22 |
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* Kanake ( Kanaker)
Ce terme est devenu un mot d'insulte désignant toute personne ayant un air méridional , du Sud . Dans les années 70, il pouvait désigner les Italiens, les Espagnols, Les Grecs.
Aujourd'hui, il s'adressera avec mépris et agressivité aux Turcs, Arabes, Iraniens, Kurdes, à tous ceux qui semblent venir ou qui viennent d'Europe du Sud ou du Sud-Est.
Ce même terme s'adressait également aux Slavons ( venus de Slavonie) installés en Moravie. Les germanophones qui vivaient dans ces régions méprisaient les populations de langue slave. Les Hanaques étaient une de ces ethnies et l'on pense que la proximité phonétique entre Hanaken et Kanaken explique le glissement.
* Kanak- Sprak : dénomination méprisante pour le parler allemand des immigrés turcs. |
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rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3672 Lieu: Massalia
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écrit le Tuesday 17 Jan 12, 22:58 |
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Du côté de la Provence, les gens n'étaient pas plus accueillants qu'ailleurs. Ici, quelques sobriquets peu sympathiques pour désigner l'autre.
* bàbi = désigne les Italiens.
* bachin ou bachino : terme péjoratif pour les Génois. L'immigration italienne était importante à Marseille au XIXème siècle . Parmi ces ouvriers, le prénom Jean-Baptiste était courant, et dans le dialecte génois, Baptiste se dit Bachichin. C.f. Gelu.
* boumian , version provençale de Bohémien , s'appliquait à tous les gens du voyage. Désignait aussi n'importe quelle personne mal vêtue, d'apparence négligée.
* caraque : Bohémien, Gitan. Même extension de sens que pour boumian.
* estranger terme légèrement péjoratif, s'applique à tout individu qui n'est pas de Marseille.
* gavot , terme méprisant pour les Provençaux montagnards. Synonymes de plouc, paysan, homme rustre. Dans le Sud-Ouset, le terme était assez proche gavach , montagnard grossier.
* nabo = Napolitain.
* Napoulitan-volore! Insulte directe.
* piantou : toujours les Italiens |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10941 Lieu: Lyon
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écrit le Wednesday 18 Jan 12, 17:24 |
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Lu dans le Dictionnaire Robert & Collins :
- Sassenach :
(Ecossais : généralement péjoratif)
nom donné aux Anglais par les Ecossais
[etymonline]
- Sassenach : gaélique pour "English person"
1771 : Sassenaugh (lit. "Saxon"), du latin Saxones (d'une source germanique)
La forme moderne de ce terme a été établie vers 1814 par Sir Walter Scott : du Scot. Sasunnoch / Ir. Sasanach / Welsh Seisnig.
Wikipedia (extraits) a écrit: | Sassenach (sas'ə-nahh ou sæsənæk)
L'orthographe écossaise moderne est Sasannach.
Au lendemain de la bataille de Culloden qui mit fin à la rébellion jacobite, en avril 1746, le terme prit pour les Écossais un sens extrêmement péjoratif en raison des massacres perpétrés par les troupes anglaises du duc William Augustus de Cumberland, surnommé le « Boucher ». Aujourd'hui, comme il est employé en écossais ou en anglais écossais, le mot est souvent utilisé par plaisanterie, de façon gentiment péjorative.
En breton, l'Angleterre est également désignée par "pays des Saxons" (Bro-Saoz).
Dans Ulysse de James Joyce, Buck Mulligan parle de Haines, un Britannique hébergé en même temps que lui dans la tour Martello, comme d'un « Sassenach ». Également dans la série romanesque Le Chardon et le Tartan de Diana Gabaldon, le personnage principal, Claire Beauchamp, est souvent appelé la « Sassenach ».
Enfin, dans un sens secondaire, « Sassenach », en Écosse, peut désigner les habitants des Lowlands par opposition à ceux des Highlands. Le terme garde alors sa signification originelle de « Saxon ».
Lire l'article Wikipedia Sassenach. |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10941 Lieu: Lyon
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écrit le Saturday 04 Feb 12, 15:48 |
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Hebe PEJ : youpin
de : Hebrew = hébreu
Source : Robert & Collins |
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rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3672 Lieu: Massalia
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écrit le Wednesday 08 Feb 12, 11:35 |
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yiddish : קלומפּע = klumpe , terme qui signifie sabot et qui était adressé aux Lituaniens. Dans un monde semi-rural, c'était les considérer comme des péquenots, des incultes.
Le yiddishophone habitant la Lituanie ,lui, était un ליטװאַק , un litvak , pour ceux de Pologne ou de Galicie, terme légèrement dépréciatif mais sans commune mesure avec klumpe |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10941 Lieu: Lyon
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écrit le Thursday 09 Feb 12, 12:26 |
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Canuck :
- Canadien français (souvent péjoratif)
Au moins 2 équipes sportives portent le nom de Canucks :
- l'équipe de hockey de Vancouver
- l'équipe nationale (canadienne) de rugby |
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rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3672 Lieu: Massalia
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écrit le Saturday 11 Feb 12, 17:19 |
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yiddish
Comme en allemand, le prénom Ivan, en yiddish איװאַן , Ivan , désigne le Russe avec connotation péjorative. Mais surtout, le paysan russe, considéré alors comme ignare, rustre, peu cultivé. Par extension, le terme devient une insulte en interne pour désigner un âne ou un malappris. |
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6533 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Sunday 12 Feb 12, 19:49 |
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MS Blue Berry a écrit: | Le mot "nigger" est tellement fort que certains voulaient interdire les oeuvres de Mark Twain dans les écoles (ex. Huckleburry Finn). |
Agatha Christie a écrit le roman "10 Little Niggers" où 10 personnages sur une île déserte disparaissent un par un, comme dans la comptine de 1868, où 10 petits noirs disparaissent tour à tour.
En 1939, le livre est publié en G.B. sous le titre "10 Little Niggers".
En 1940, le livre est publié aux E.U. sous le titre "10 Little Indians"
En 2001, le livre est publié en G.B. sous le titre "And then there were none" (litt. "Et alors, il n'y avait plus", dernier vers de la comptine.
Titres dans différentes langues, en anglais (wikipedia anglophone) Citation: | Catalan: Deu negrets (Ten Little Negros)
Czech: Deset malých černoušků (Ten Little Negros)
Danish: En af os er morderen (One of Us is the Killer)
Dutch: Tien kleine negertjes (Ten Little Negros)
Finnish: Eikä yksikään pelastunut (And None of Them Survived)
French: Dix Petits Nègres (Ten Little Negros)
German: Und dann gabs keines mehr (And Then There Were None)
Hungarian: Tíz kicsi néger (Ten Little Negros)
Indonesian: Sepuluh Anak Negro (Ten Little Niggers)
Italian: Dieci piccoli indiani (Ten Little Indians)
Japanese: そして誰もいなくなった (And Then There Were None)
Korean: 그리고 아무도 없었다 (And Then There Were None)
Norwegian.: Ti små negerbarn (Ten Little Negros)
Romanian: Zece negri mititei (Ten Little Negros)
Polish: Dziesięciu Murzynków (Ten Little Negros)
Portuguese (European): As Dez Figuras Negras (Ten Black Figures)
Portuguese (Brazilian): O Caso dos Dez Negrinhos (The Case of the Ten Little Negros)
Spanish: Diez Negritos (Ten Little Negros)
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rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3672 Lieu: Massalia
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écrit le Thursday 23 Feb 12, 17:59 |
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Les Allemands emploient aussi le terme Paddy vis-à-vis des Irlandais, accompagné parfois de aus den Sümpfen ( des marais) ou Paddy from the bog ou bog-trotting Paddy ce qui est ressenti comme plus insultant que la simple allusion à Saint Patrick. C'est un peu comme les traiter d'hommes des bois, de primitifs. |
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