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Moutik Animateur
Inscrit le: 06 Apr 2008 Messages: 1236
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écrit le Monday 04 Mar 13, 0:47 |
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L’expression, extraite d’un vers de Virgile,
facilis descensus Averno
est souvent reprise sous la forme,
facilis descensus Averni
Le Gaffiot donne deux formes :
Avernus, Averni, masculin singulier,
Averna, Avernorum, neutre pluriel.
Je ne connais que très peu le latin, mais il me semble bien que la seconde, le neutre, ne pourrait jamais donner ni Averno, ni Averni.
Il s’agirait donc du masculin singulier au datif, Averno, ou au génitif, Averni.
Il est vrai que l’on peut comprendre ici un complément de nom ou un complément circonstanciel. Mais ne faudrait-il pas alors prendre en compte la notion de mouvement ?
Qu’en pensez-vous ?
Voir facilis descensus Averni dans le fil Références d’origine littéraires. |
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embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3875 Lieu: Paris
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écrit le Monday 04 Mar 13, 9:59 |
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Attendons Horatius. Mais il semble effectivement que les manuscrits se partagent en un génitif Averni pour un simple complément de nom et un datif de direction Averno. |
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Horatius Animateur
Inscrit le: 11 Apr 2008 Messages: 695
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écrit le Monday 04 Mar 13, 13:06 |
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Tu as tout dit, embatérienne !
La leçon la plus fréquemment retenue par les éditions modernes semble tout de même être "Averno", mais plusieurs manuscrits donnent effectivement "Averni".
En fait, contrairement à ce que tu sembles dire dans l'autre fil, Moutik, l'hésitation entre les deux est bien plus ancienne que le XVIIe siècle : elle remonte à l'Antiquité, et donc aux tout premiers manuscrits de l'Énéide.
De fait, Servius, commentateur de Virgile du IVe siècle, connaît déjà cette double leçon:
Citation: | "facilis descensus Averni" legitur et "Averno", id est "ad Avernum". | Pour "facilis descensus Averni" on trouve aussi "Averno", c'est-à-dire "vers l'Averne".
L'existence d'une variante aussi ancienne est assez remarquable. Cela me fait penser à un livre récent où il est question de ce genre de choses : "Le copiste comme auteur", de L Canfora.
Au passage, je signale que cette expression est sans doute un proverbe qui existait avant Virgile. En effet, Diogène Laërce (écrivain certes postérieur à Virgile) attribue à Bion de Borysthène (philosophe du IIIe siècle av JC) une maxime grecque exactement équivalente:
Citation: | ἔυκολον ἔφασκε τὴν εἰς ᾄδου ὁδόν | On dit que le chemin vers l'Hadès est aisé. |
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