Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant |
Auteur |
Message |
Xavier Animateur

Inscrit le: 10 Nov 2004 Messages: 4087 Lieu: Μασσαλία, Prouvènço
|
écrit le Sunday 17 Jan 21, 11:46 |
|
|
Je reprends ici quelques éléments qui ont déjà été écrits.
Ce terme se retrouve à cette époque dans différentes langues européennes : coche en espagnol, cocchio en italien, kutsche (kotsche) en allemand, koets en néerlandais, koč en tchèque, kocz en polonais
du hongrois kocsi, à l'origine aussi écrit kotsi (se prononce kɔtʃi)
ungaricum currum kotczi vulgo vocant (1560). Ce terme est utilisé sous le règne de Matthias Corvinus, (1458-1490)
Kocsi est un adjectif dérivé de Kocs, un nom de lieu situé au nord-ouest de la Hongrie.
C'est un village de 3000 habitants. Un coche figure sur son blason
Voir http://kocs.hu/
à l'origine, le terme était : kocsi szeker (szeker : voiture) traduit en latin cocius currus (1499), currus kotsi (1526)
Ainsi en tchèque : kočí vůz devient : kočí, koč
en allemand : cotschie wagen, cotschy wagen, cotzie wagen, gotschiwagen, gutschiwagen, devient : gotschi, gutschi, gutsche, kotsche, kutze, kutsche
en néerlandais : kotsie-, koetsie-, koets-waghen devient : kotsie, koetsie, koets
Le sens français de coach apparaît en anglais au XIXe siècle dans l'argot étudiant (university colloquial).
A private tutor who prepares a candidate for an examination.
Francis Smedley dans son roman Frank Fairlegh ( 1850) :
Besides the regular college tutor, I secured the assistance of what, in the slang of the day, we irreverently termed ‘a coach’, which vehicle, for the conveyance of heavy learning (from himself to his pupils), consisted of a gentleman who, but few years older than those whom he taught, possessed more practical knowledge, and a greater aptitude for the highest scientific research, than it had ever before been my fate to meet with combined in any one individual.
(Outre le tuteur habituel de l'université, je me suis assuré l'aide de ce que nous appelions irrévérencieusement, dans l'argot de l'époque, un "coach", qui, pour transmettre un lourd savoir (de lui-même à ses élèves), était un homme qui, bien qu'ayant quelques années de plus que ceux à qui il enseignait, possédait plus de connaissances pratiques et une plus grande aptitude pour la recherche scientifique de haut niveau que je n'avais jamais eu l'occasion de rencontrer réunis en un seul individu.)
(le terme tutor a un sens particulier en anglais dans le contexte universitaire)
Dans ce dictionnaire d'argot de 1891, il est indiqué que le terme est passé dans le langage commun :
Slang and its Analogues, past and present
À la fin du XIXe siècle, le terme est passé dans le domaine sportif. C'est un entraîneur (à l'origine particulier). C'est le caractère particulier qui en français fait la distinction entre entraîneur et coach.
Dans les homonymes :
une coche (français régional ou ancien), c'est la femelle du cochon : une truie.
une coche peut aussi désigner une cochonne, une femme grosse et vulgaire.
Une coche peut désigner une encoche, une entaille.
Une coche, c'est la marque que l'on écrit dans une case (on coche la case) |
|
|
|
 |
Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11235 Lieu: Meaux (F)
|
écrit le Sunday 17 Jan 21, 12:24 |
|
|
À rajouter dans les homonymes :
un coche :
Chaland halé par des chevaux, qui servait au transport des voyageurs d'une ville à une autre. Coche de rivière (cf. Hugo, L'Homme qui rit, t. 2, 1869, p. 120), coche d'eau (fréq.). [Il] prit le coche du Rhône jusqu'à Avignon (Guéhenno, Jean-Jacques,En marge des « Confessions », 1948, p. 183):
... les coches d'eau couverts de bâches en berceau débarquent les voyageurs comme les vaporetti de Venise,... Brasillach, Pierre Corneille,1938, p. 91. |
|
|
|
 |
embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3887 Lieu: Paris
|
écrit le Sunday 17 Jan 21, 12:45 |
|
|
Ah oui, j'apprends grâce à toi que le coche d'eau est un mot distinct de la voiture. J'avais toujours cru qu'il s'agissait de deux acceptions d'un même mot.
https://www.cnrtl.fr/etymologie/coche |
|
|
|
 |
Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11235 Lieu: Meaux (F)
|
écrit le Sunday 17 Jan 21, 17:46 |
|
|
C'est l'existence de l'un qui a permis l'acclimatation de l'autre. Mais du coup, si j'ai bien compris, le deuxième a refilé son genre masculin au premier qui jusque là avait été féminin ! Un vrai transgenre, ce coche ! |
|
|
|
 |
Cligès
Inscrit le: 18 Jul 2019 Messages: 898 Lieu: Pays de Loire
|
écrit le Sunday 17 Jan 21, 19:23 |
|
|
Papou JC a écrit: | À rajouter dans les homonymes :
un coche :
Chaland halé par des chevaux, qui servait au transport des voyageurs d'une ville à une autre. Coche de rivière (cf. Hugo, L'Homme qui rit, t. 2, 1869, p. 120), coche d'eau (fréq.). [Il] prit le coche du Rhône jusqu'à Avignon (Guéhenno, Jean-Jacques,En marge des « Confessions », 1948, p. 183):
... les coches d'eau couverts de bâches en berceau débarquent les voyageurs comme les vaporetti de Venise,... Brasillach, Pierre Corneille,1938, p. 91. |
cf. aussi l'essai de Montaigne intitulé Des coches dans lequel, à vrai dire, il en est assez peu question. |
|
|
|
 |
Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11235 Lieu: Meaux (F)
|
écrit le Sunday 17 Jan 21, 20:15 |
|
|
Attention, Montaigne en parle peu mais suffisamment pour qu'on comprenne qu'il s'agit de la voiture et non du chaland. |
|
|
|
 |
embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3887 Lieu: Paris
|
|
|
|
 |
Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11235 Lieu: Meaux (F)
|
écrit le Monday 18 Jan 21, 9:17 |
|
|
Puisque nous parlons littérature, tous les petits Français de ma génération connaissaient - comme Piroska - la fable de La Fontaine, Le coche et la mouche. D'où la locution être la mouche du coche.
Qu'en est-il aujourd'hui ? |
|
|
|
 |
Cligès
Inscrit le: 18 Jul 2019 Messages: 898 Lieu: Pays de Loire
|
écrit le Monday 18 Jan 21, 12:32 |
|
|
Papou JC a écrit: | Attention, Montaigne en parle peu mais suffisamment pour qu'on comprenne qu'il s'agit de la voiture et non du chaland. |
Ah oui, en effet. Je suis bien la mouche du coche ! |
|
|
|
 |
Xavier Animateur

Inscrit le: 10 Nov 2004 Messages: 4087 Lieu: Μασσαλία, Prouvènço
|
écrit le Monday 18 Jan 21, 17:50 |
|
|
Avec ce lien La mouche du coche, il y a aussi une lecture par Louis de Funès.
à écouter ou lire sur l'expression mouche du coche, à propos d'un titre du journal Libération en 2016 : Les bleus mouchent le coach.
Pas mal !!
moucher : Remettre (par exemple, le coach) vertement à sa place, le rembarrer.
Il existe aussi cette expression, avec un sens assez proche :
Ne pas se moucher du coude, du pied : se prendre pour quelqu'un d'important.
Dans Tartuffe, de Molière :
Certes Monsieur Tartuffe, à bien prendre la chose,
N'est pas un homme, non, qui se mouche du pied
avec la note suivante :
Un homme qui ne pourrait se moucher que du pied n'aurait pas le nez propre, son odorat ne serait pas subtil. Au moral, il se dit d'un homme fin, c'est la traduction burlesque du proverbe latin : Homo emunctæ naris
Chez Nicot, l'entrée rencontre :
Un homme qui rencontre bien & de grand jugement, Emunctæ naris homo
On trouve ces termes chez Horace : homme à l'odorat subtile, habile à sentir les ridicules (Gaffiot)
emungo : moucher
naris : les narines, le nez.
emunctæ naris : au nez mouché, dégagé qui sent bien. Avoir le nez fin (Symbole du flair, et au sens figuré de la perspicacité)
Pour revenir à la fable de La Fontaine : la mouche pique les chevaux.
Mais une mouche pique-t-elle ? En fait, la mouche désigne un insecte d'une façon générale et non la mouche proprement dite. Cela pourrait être un taon, comme celui de Socrate. Et n'oublions pas la mouche à miel (une abeille). |
|
|
|
 |
Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11235 Lieu: Meaux (F)
|
écrit le Monday 18 Jan 21, 18:43 |
|
|
Voir le mot du jour mouche. |
|
|
|
 |
|