Jean-Charles
Inscrit le: 15 Mar 2005 Messages: 3124 Lieu: Helvétie
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écrit le Friday 04 Aug 06, 12:32 |
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Sur le bilinguisme en France et dans les pays francophones :
On a tendance à mélanger bilinguisme et connaissances angloïdes.
Il y a tout un tas de raisons différentes qui font que l'anglais était à la mode:
Les Scandinaves, les Français du Nord et les Néerlandophones lui trouvent une proximité à leur langue maternelle et une proximité géographique;
Les Allemands et les Alémaniques, y ressentent une complicité germanique;
Les Italiens aiment à s'imaginer comme grands acteurs de l'émigration.
Il y a d'ailleurs passablement de peuples qui apprennent l'anglais dans l'espoir d'émigrer, ce qui est d'ailleurs probablement aussi valable pour l'allemand et le français.
En plus de ça, il y a la vaste opération qui vise à éliminer toutes les versions autres que l'anglaise dans les médias.
C'est ce qui se passe en Suisse, où nos compatriotes alémaniques trouvent excitant ce qui est écrit en anglais, au point de tenter d'introduire des anglicismes en français.
C'est pire qu'au Québec: Les Romands sont cernés par d'autres, Français y compris) que chaque anglicisme fait frémir de plaisir (ça, c'est un euphémisme) et nous devons sans cesse remettre au pas nos compatriotes lorsqu'ils tentent d'infiltrer des termes anglais dans une langue nationale. Le pire, c'est qu'ils ne s'en rendent même pas compte.
Tout celà ressemble à un gros witz* épais: Faute de Culture, on acquiert un signe extérieur différent de la masse en bafouillant trois mots de mauvais anglais, si possible parlés du nez afin de camoufler les fautes de prononciation. Ça suit le même mécanisme que l'achat de tissus affublés de petits dessins: Plus le dessin est cher, plus son acheteur imagine être mieux que ceux qui n'ont pas claqué leur argent pour acheter du vent.
Dans plusieurs pays d'Europe, on apprend le français à l'école, mais ceux qui l'apprennent n'osent pas le parler. Il y a à ça plusieurs raisons:
1.- L'enseignement d'une langue désuette, avec des imparfaits du subjonctif.
2.- Le poids donné aux exceptions, et des règles qui vont avec.
Les habitants d'Europe du Nord n'aiment pas faire faux, donc ils s'abstiennent. On a cité ici où là le "syndrome de la dictée de Bernard Pivot". Voir ce type d'émission est la meilleure manière pour perdre tout espoir de maitriser le français. Qu'est-ce qu'on en a à faire de l'orthographe de "cuisso", si un seul habitant de cette planète en déduit qu'il faut abandonner le français.
3.- Le cryptage des chaîne-satellites de TV françaises, alors que les allemandes, italiennes etc ne le sont pas. On perd par là une bonne occasion de ne pas faire une connerie.
4.- Le terrorisme exercé par le fisc français, qui tue passablement d'artistes francophones: La France favorise les artistes qui habitent à l'étranger. Personnes qui, souvent, parlent anglais.
5.- L'agressivité des Parisiens: Ce devrait être la carte de visite de la France: ça l'est. Malheureusement, quelqu'un qui cherche à essayer quelques mots de français se fait presque injurier, avec une certaine morgue, parce qu'il ne parle pas aussi rapidement que l'habitant du lieu.
Enfin, rapidement... Souvent sans bien réfléchir, avec plein de "euh" pour boucher les trous.
Le français ne sera probablement jamais plus parlé par plus qu'une dizaine de pourcent des habitants de la planète, mais il demeurera une langue mondiale, présente sur chaque continent.
Il y a une condition à son maintien: Que les Français le veuillent.
S'ils continuent leur harakiri culturel, le français va lentement s'y effondrer. Il pourraient même que le français continue sa vie ailleurs que dans l'Hexagone, lorsqu'il aura disparu par, pure bêtise, dans le lieu de sa naissance.
* Juste pour mettre un germanisme: ça soulage |
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Maisse Arsouye
Inscrit le: 10 Nov 2004 Messages: 2037 Lieu: Djiblou, Waloneye
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écrit le Sunday 06 Aug 06, 20:57 |
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En Wallonie actuellement on veut attirer dans les écoles des locuteurs natifs pour enseigner les langues (anglais, néérlandais, espagnol et allemand pour l'essentiel). Il y a donc une volonté politique de faciliter l'accès de ces gens à des postes d'enseignants chez nous. Et dans cette optique l'orientation du diplôme importerait moins que son niveau, censé refleter un certain niveau de maîtrise de la langue.
Qu'en est-il dans les autres pays ? |
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Qcumber
Inscrit le: 28 May 2006 Messages: 357 Lieu: France, région parisienne
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écrit le Sunday 06 Aug 06, 21:21 |
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Lorsque j'étais lycéen, j'ai toujours été déçu par les assistants d'anglais. Le cours hebdomadaire avec eux était une perte de temps ... Nous n'apprenions quasiment rien avec eux. Sans compter que beaucoup étaient incapables de prononcer correctement: ils avaient un fort accent régional. Pour des gens qui avaient fait des études, c'était lamentable. |
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