Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant |
Auteur |
Message |
José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10944 Lieu: Lyon
|
|
|
|
|
Pascal Tréguer
Inscrit le: 16 Dec 2012 Messages: 694 Lieu: Lancashire - Angleterre
|
écrit le Sunday 17 Jun 18, 16:23 |
|
|
extrait de The Stage (Londres) du 14 juin 1990 :
Citation: | There’s a traditional superstition that ghosts exist in all theatres hence ‘the ghost walks’ when people get paid on a Friday.
Il y a une superstition traditionnelle que les fantômes existent dans tous les théâtres d’où ‘le fantôme marche’ quand les gens sont payés le vendredi. |
the ghost walks (le fantôme marche) : c’est jour de paie
19ème siècle, argot théâtral – allusion non pas à l’existence de fantômes dans les théâtres, mais à Hamlet, de Shakespeare, où Horatio dit ce qui suit au fantôme du père d’Hamlet :
Citation: | Oh ! parle-moi ! Ou, si pendant ta vie tu as extorqué et enfoui un trésor dans le sein de la terre, ce pourquoi, vous autres esprits, vous errez ['walk' dans le texte original] souvent, dit-on, après la mort. |
|
|
|
|
|
Pascal Tréguer
Inscrit le: 16 Dec 2012 Messages: 694 Lieu: Lancashire - Angleterre
|
écrit le Monday 06 Aug 18, 13:43 |
|
|
attacher le grelot, expression ainsi définie dans le Dictionnaire de l’Académie française, 9ème édition :
Citation: | par allusion à la fable de La Fontaine, « Conseil tenu par les rats », être le premier à signaler le danger ou à réagir, dans une affaire délicate ou hasardeuse. |
to bell the cat [accrocher le grelot au chat] ; expression apparue en Écosse au 18ème siècle, en référence à l’anecdote suivante : sous le règne (1460-88) de James III, des nobles écossais avaient ourdi un complot pour se débarrasser du favori du roi ; alors l’un d’eux, par allusion à la fable qui a inspiré La Fontaine, avait demandé qui accrocherait le grelot au chat, c’est-à-dire qui serait le premier à attaquer ; ce fut Archibald Douglas, comte d’Angus, qui se porta volontaire. |
|
|
|
|
Pascal Tréguer
Inscrit le: 16 Dec 2012 Messages: 694 Lieu: Lancashire - Angleterre
|
écrit le Tuesday 04 Sep 18, 20:08 |
|
|
a Collins : une lettre de remerciements pour l’hospitalité reçue chez quelqu’un, écrite par un invité qui vient de partir
Par exemple, The Times (Londres) du 23 février 1914 avait un long article titré The Abhorred “Collins”.
origine : le Révérend Williams Collins, un personnage pompeux de Pride and Prejudice (1813), par Jane Austen ; après son séjour d’une semaine chez les Bennet, il écrivit une lettre de remerciements dont on nous dit qu’elle avait été
Citation: | written with all the solemnity of gratitude which a twelvemonth’s abode in the family might have prompted.
écrite avec toute la solennité de gratitude qu’une résidence de douze mois dans la famille aurait pu entraîner. |
synonyme : a bread-and-butter letter |
|
|
|
|
embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3875 Lieu: Paris
|
écrit le Tuesday 04 Sep 18, 20:43 |
|
|
Ce qu'on appelle ou appelait en français une lettre de château. |
|
|
|
|
Pascal Tréguer
Inscrit le: 16 Dec 2012 Messages: 694 Lieu: Lancashire - Angleterre
|
écrit le Thursday 13 Sep 18, 22:25 |
|
|
dreaming spires (rêveuses flèches [d’églises]) : la ville ou l’université d’Oxford ; par extension, la condition protégée des universitaires
allusion au poème Thyrsis (1866), dans lequel le poète anglais Matthew Arnold (1822-88) pleure la disparition de son ami Arthur Hugh Clough (1819-61), et écrit that sweet City with her dreaming spires à propos d’Oxford |
|
|
|
|
José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10944 Lieu: Lyon
|
|
|
|
|
Pascal Tréguer
Inscrit le: 16 Dec 2012 Messages: 694 Lieu: Lancashire - Angleterre
|
écrit le Saturday 13 Apr 19, 23:53 |
|
|
man Friday 1802 : fidèle serviteur ; aussi : assistant de bureau
Du nom de Friday (Vendredi) dans Robinson Crusoe (1719), par Daniel Defoe. Dans le roman, Robinson parle occasionnellement de Vendredi en employant my man Friday. (Il s'agissait d'une façon courante de parler de son serviteur - cf. My Man Jeeves (1919), recueil de nouvelles sur Bertie Wooster et son valet Jeeves par l'écrivain anglais P. G. Wodehouse.)
Sur le modèle de man Friday, girl Friday désigne une assistante de bureau.
1929, My Girl Friday était le titre d'une farce théâtrale.
Le terme a été popularisé dans les années 1930 par Walter Winchell, qui attribuait certaines de ses chroniques de potins mondains à sa secrétaire, qu'il faisait signer Your Girl Friday.
His Girl Friday (1940) est le titre d'une comédie de Howard Hawks, avec Rosalind Russell et Cary Grant.
(Toutefois, l'écrivaine américaine Jane G. Austin avait déjà employé girl Friday dans une robinsonnade de 1867 titrée Will Crusoe and his Girl Friday.) |
|
|
|
|
Mechthild
Inscrit le: 01 Sep 2011 Messages: 119 Lieu: Wien/Vienne, Autriche
|
écrit le Monday 15 Apr 19, 10:42 |
|
|
Herzog-Mantel-Theorie (terme juridique): litt. théorie du duc et du manteau
Selon cette théorie formulée par la Cour constitutionnelle autrichienne, quand une loi est abrogée, les règlements basés sur cette loi perdent également leur vigueur.
Référence à une pièce de Friedrich Schiller, Die Verschwörung des Fiesco zu Genua (La conjuration de Fiesque à Gênes): Après un coup d'état, Fiesque est le nouveau doge de Gênes. Son ami Verrina, un fervent républicain, lui demande de renoncer au pourpre et d'instaurer une république. Fiesque refuse. Puis, les deux montent à bord d'un navire:
Friedrich Schiller, Die Verschwörung des Fiesco zu Genua, Acte 5, Scène 16 a écrit: | Fiesco: Was zerrst du mich so am Mantel? – er fällt!
Verrina: Nun, wenn der Purpur fällt, muß auch der Herzog nach! (Er stürzt ihn ins Meer.) |
Fiesque: Pourquoi me tires-tu par le manteau? - il tombe!
Verrina: Eh bien, quand le pourpre tombe, le duc doit aller avec lui! (Il le jette dans la mer.) |
|
|
|
|
Pascal Tréguer
Inscrit le: 16 Dec 2012 Messages: 694 Lieu: Lancashire - Angleterre
|
écrit le Tuesday 16 Jul 19, 14:33 |
|
|
anglais : sentence first (and) verdict afterwards [littéralement : [prononcez] la peine en premier (et) [rendez] le verdict après] : expression utilisée pour dénoncer l’arbitraire
Origine : C’est ce que dit la Reine de Cœur pendant le procès du Valet de Cœur dans Alice’s Adventures in Wonderland (Les Aventures d’Alice au Pays des Merveilles – 1865), par Lewis Carroll.
L’expression apparaît très tôt, dans The Pall Mall Gazette (Londres) du 5 février 1869, au sujet d’expériences militaires se déroulant en présence du public :
Citation: | “Sentence first and verdict afterwards” is a condition of things not very far from representing the method which prevailed at the first crowded day of the Plymouth fort experiments last June, when all the results of the prolonged deliberations of various scientific bodies were rudely upset.
[La peine en premier et le verdict après est un état de choses qui n’est pas très loin de représenter la méthode qui prévalait lors de la première journée des expériences bondées au fort de Plymouth en juin dernier, lorsque tous les résultats des délibérations prolongées de divers corps scientifiques furent grossièrement infirmés.] |
|
|
|
|
|
Pascal Tréguer
Inscrit le: 16 Dec 2012 Messages: 694 Lieu: Lancashire - Angleterre
|
écrit le Sunday 18 Aug 19, 14:26 |
|
|
1896 : le nom Ruritania et l'adjectif Ruritanian désignent : tout pays imaginaire ou hypothétique ; aventure et intrigue romantiques.
Exemple, dans un article par Colby Cosh, paru dans le National Post (Toronto, Ontario) du 27 septembre 2018 :
Citation: | Sometimes I am convinced that Canada [...] should be considered exclusively as a subject for absurdist fairy tales, a real-life Ruritania.
[Parfois je suis convaincu que le Canada [...] devrait être exclusivement considéré comme un sujet d'absurdes contes de fées, un Ruritania réel.] |
Origine : Ruritania est le nom du royaume dans lequel se situe le roman The Prisoner of Zenda (1894), par l'écrivain anglais Anthony Hope Hawkins. |
|
|
|
|
Pascal Tréguer
Inscrit le: 16 Dec 2012 Messages: 694 Lieu: Lancashire - Angleterre
|
écrit le Sunday 18 Aug 19, 15:22 |
|
|
anglais : (but) some — are more equal than others
français : (mais) certains — sont plus égaux que d'autres
Dans l'usage actuel, il s'agit souvent d'une allusion à ceci à la fin de Animal Farm (La Ferme des animaux, 1945), par George Orwell (1903-50) :
Citation: | All animals are equal, but some animals are more equal than others.
[Tous les animaux sont égaux, mais certains animaux sont plus égaux que d’autres.] |
Néanmoins, en anglais, l'expression (but) some — are more equal than others a été utilisée depuis 1848 comme extension ironique de all men are equal [tous les hommes sont égaux] et variantes.
L'expression française est parfois attribuée à Coluche (Michel Colucci, 1944-86), qui aurait utilisé (cf. par exemple Les meilleures citations de Coluche, toujours d’actualité) :
Citation: | Les hommes naissent libres et égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres. |
Je présume que c'est à Coluche que Jean Cardonnel faisait allusion dans Les femmes exclues des droits de l'homme (Le Monde, 24 octobre 1979) :
Citation: | Nous sommes tous égaux, disait l'humoriste, mais certains sont plus égaux que d'autres. |
Dernière édition par Pascal Tréguer le Sunday 18 Aug 19, 15:32; édité 1 fois |
|
|
|
|
Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11198 Lieu: Meaux (F)
|
écrit le Sunday 18 Aug 19, 15:30 |
|
|
Pascal Tréguer a écrit: |
Néanmoins, en anglais, l'expression (but) some are — more equal than others a été utilisée depuis 1848 . |
Dommage, je croyais que c'était Orwell qui l'avait inventée... |
|
|
|
|
Pascal Tréguer
Inscrit le: 16 Dec 2012 Messages: 694 Lieu: Lancashire - Angleterre
|
écrit le Sunday 18 Aug 19, 15:36 |
|
|
Erreur de ma part : ce n'est pas (but) some are — more equal than others, mais (but) some — are more equal than others. |
|
|
|
|
Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11198 Lieu: Meaux (F)
|
écrit le Saturday 29 Feb 20, 11:39 |
|
|
José a écrit: | - “It was pandemonium. I heard a shot and people started running over this way”
= "C'était le chaos. J'ai entendu un tir et les gens ont commencé à courir dans cette direction"
The New York Post - 03.12.2011
pandemonium : tohu-bohu - chaos
Ce terme est un néologisme créé par le poète et pamphlétaire anglais John Milton (1608 - 1674).
Pandemonium est, dans Paradise Lost, le nom du palais construit au milieu de l'Enfer et de la capitale de l'Enfer.
du grec pan- (= tout) + bas-latin daemonium (= esprit maléfique / evil spirit), du grec daimonion (inferior divine power), de daimon (lesser god : divinité de moindre importance ?).
Wikipedia a écrit: | La carrière de Milton a eu un impact sur le monde moderne dans d'autres domaines, en particulier celui de la langue. Comme Rabelais ou les poètes de la Pléiade en France, Milton a forgé de nombreux mots : le Paradis perdu est truffé de néologismes comme dreary, pandæmonium, acclaim, rebuff, self-esteem, unaided, impassive, enslaved, jubilant, serried, solaced, satanic qui sont restés dans la langue anglaise. Enfin, les écrits républicains de Milton, en particulier l'Areopagitica, ont été consultés pendant l’élaboration de la constitution des États-Unis d'Amérique.
Lire l'article de Wikipedia sur John Milton. |
|
Une copie de ce post serait benvenue dans le fil pandémie. |
|
|
|
|
|