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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10941 Lieu: Lyon
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écrit le Monday 10 Sep 12, 12:23 |
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- Tinseltown on the Seine. The French film industry is capitalizing on Tinseltown's long love affair with the City of Lights.
= Hollywood sur Seine. L'industrie française du film capitalise/prospère sur la longue histoire d'amour avec Hollywood.
[ The Wall Street Journal - 31.08.2012 ]
Tinseltown : Hollywood
tinsel :
- guirlande (de Noël) (argentée)
- clinquant (péjoratif)
tinsel [ etymonline ]
- (mi 15ème S.) sorte de tissu fabriqué avec des fils d'or et d'argent entrelacés (= a kind of cloth made with interwoven gold or silver thread)
du moyen fr. estincelle
le sens de "clinquant, ayant peu de valeur" (= anything showy with little real worth) date des années 1650
le terme Tinseltown date de 1972
étincelle [ TLFi ]
- 1155 estencele / ca 1200 estincele
du latin vulgaire stincilla, issu par métathèse du latin classique scintilla de même sens
la forme étincelle, pic. et du Nord-Est, s'est généralisée
scintiller [ TLFi ]
- 1377 sintiller « briller d'un éclat caractérisé par le phénomène de la scintillation » en parlant des étoiles
XVème S. « briller en jetant des éclats par intervalles »
emprunt au latin scintillare « avoir une lueur scintillante; étinceler, briller », dérivé de scintilla « étincelle, point brillant » |
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Moutik Animateur
Inscrit le: 06 Apr 2008 Messages: 1236
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écrit le Sunday 22 Jan 17, 6:46 |
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“She is crowned with a dainty eastern cap of gold tinsel.”
Elle est couronnée du délicat bandeau oriental d'une guirlande d’or.
George Bernard Shaw, Arms and the Man, Plays Pleasant, 1894. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11202 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Sunday 22 Jan 17, 11:28 |
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José a écrit: | tinsel :
...
- clinquant (péjoratif)
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Voir aussi bling bling. |
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Moutik Animateur
Inscrit le: 06 Apr 2008 Messages: 1236
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écrit le Sunday 22 Jan 17, 14:55 |
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Je pense que dans la citation ci-dessus de Bernard Shaw, compte tenu du contexte, tinsel n’a aucune connotation péjorative, et est utilisé dans son sens premier. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11202 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Tuesday 31 Jan 17, 20:56 |
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L'anglais utilise le mot latin scintilla au sens de "étincelle", ce qui nous ouvre la porte d'Etymonline :
1690s, "spark, glimmer," hence "least particle, trace," from figurative use of Latin scintilla "particle of fire, spark, glittering speck, atom," probably from PIE *ski-nto-, from root *skai- "to shine, to gleam" (source also of Gothic skeinan, Old English scinan "to shine;" see shine
Allons donc voir shine :
Old English scinan "shed light, be radiant, be resplendent, illuminate," of persons, "be conspicuous" (class I strong verb; past tense scan, past participle scinen), from Proto-Germanic *skinan (source also of Old Saxon and Old High German skinan, Old Norse and Old Frisian skina, Dutch schijnen, German scheinen, Gothic skeinan "to shine, appear"), from PIE root *skai- (2) "to gleam, shine, flicker" (source also of Sanskrit chaya "brilliance, luster; shadow", Greek skia "shade", Old Church Slavonic sinati "to flash up, shine", Albanian hije "shadow").
Dernière édition par Papou JC le Wednesday 01 Feb 17, 8:09; édité 1 fois |
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Moutik Animateur
Inscrit le: 06 Apr 2008 Messages: 1236
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écrit le Tuesday 31 Jan 17, 23:11 |
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1. Et comment passe-t-on de la notion de brillance à la notion d'ombre ?
Certes l'ombre est fille de la lumière, mais encore ?
2. D'après les dictionnaires franco-albanais disponibles sur Lexilogos, ombre se traduit par hije. Au moins en albanais moderne et standard. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11202 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Tuesday 31 Jan 17, 23:45 |
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Eh bien justement, toute la question est là. Bien vu, Moutik !
Mais il est un peu tard pour creuser cette question maintenant. À demain ! |
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AdM Animateur
Inscrit le: 13 Dec 2006 Messages: 898 Lieu: L-l-N (Belgique)
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écrit le Wednesday 01 Feb 17, 7:59 |
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Moutik a écrit: | 1. Et comment passe-t-on de la notion de brillance à la notion d'ombre ?
Certes l'ombre est fille de la lumière, mais encore ? |
Si je me fie juste à une langue que je connais un peu, je songerais au mouvement inverse :
Papou JC a écrit: | Etymonline : shine :
Old English scinan "shed light, be radiant, be resplendent, illuminate," from Proto-Germanic *skinan (source also of […] Dutch schijnen, […]) | Outre son sens « briller », schijnen signifie aussi « apparaître, sembler ».
Dès lors, je pense d'abord à l'aube ; ce moment de passage de l'un à l'autre, de l'ombre à la lumière.
De même pour l'étincelle : cette brillance dans l'obscurité qui en soi resplendit mais qui en même temps révèle ce qu'il y a autour.
« Apparaître ».
Mais aussi, l'étincelle, le scintillement, c'est fugace. Peut-être alors ce qui nous est révélé n'est-il qu'une apparence ? Cette incertitude de ce qui « semble »…?
Puisqu'on parle aussi de l'aube trompeuse… |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11202 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Wednesday 01 Feb 17, 8:40 |
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- J'ai corrigé l'albanais, coquille probable de Harper ou de sa source. Merci Moutik.
- Pour le reste, il est clair que l'ombre (portée), la silhouette dessinée sur le sol ou sur un mur, est une conséquence de la lumière, "fille de la lumière" comme le dit joliment Moutik. Ce n'est pas qu'une figure poétique, c'est une observation que peut faire tout un chacun. Cette ombre, qui se dit σκιά skiá en grec, s'oppose dans la même langue à σκότος skótos qui est l'obscurité absolue, les ténèbres, notamment ceux de la mort et des Enfers. (Je suppose que c'est le mot σκιά skiá que Platon utilise dans sa fameuse Allégorie de la Caverne).
Nous avons déjà rencontré au moins un cas similaire en indo-européen, où une racine désigne non pas des mots de sens contraires (énantiosémie) mais plutôt le rapport étroit qui les lie, qui fait que l'un n'existerait pas sans l'autre. Je veux parler de la grande famille SOUS-SUR où il est dit en note à propos de *(s)ub- et *(s)up-, « (mouvement) de bas en haut » :
Ces deux racines étaient déjà distinctes en indoeuropéen mais leur origine commune n’est guère discutée. Notons que le verbe latin suspicere, bon témoin du sens originel, ne signifie ni « regarder sous » ni « regarder sur » mais bien « regarder de bas en haut ». Le français en conserve également une trace dans suspect et, pour d’autres mots, dans l’ambivalence du radical -sus- (cf. suspendre où sus = sous, branche 1 et pardessus où sus = sur, branche 2).
Noter en espagnol l'opposition lumbre / sombra, peut-être fortuite, mais il faut reconnaître que le hasard fait parfois bien les choses.
Je ne m'attarde pas plus sur ce sujet, sauf questions éventuelles. Les plus curieux liront avec profit la très intéressance notice que Chantraine (p. 1017) consacre à σκιά skiá, mot qui, notons-le, avait aussi le sens de "bordure colorée d'un vêtement".
Voir aussi écureuil. |
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Moutik Animateur
Inscrit le: 06 Apr 2008 Messages: 1236
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écrit le Tuesday 19 Mar 19, 1:30 |
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Stencil, n. m.
Papier paraffiné qui, perforé à la machine à écrire (ou à la main avec une molette), sert à la reproduction de textes ou de dessins au moyen d'un duplicateur ou d'une ronéo.
(TLFi)
1909,
de l’anglais stencil,
probablement du moyen anglais stencellen « décoré de couleurs vives »,
de l’ancien français estanceler « parer de couleurs étincelantes, brillantes »,
du bas-latin *stincilla,
du latin scintilla « étincelle ».
Si en français stencil désigne spécialement la feuille perforée à la machine à écrire, et utilisée sur une ronéo, en anglais stencil a gardé le sens beaucoup plus général de « pochoir ».
“Fifty years since the uprising in Paris 1968. The birthplace of modern stencil art”.
Cinquante ans depuis la révolte de 1968, à Paris. Le lieu de renaissance de l’art du pochoir.
Banksy. |
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AdM Animateur
Inscrit le: 13 Dec 2006 Messages: 898 Lieu: L-l-N (Belgique)
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écrit le Tuesday 19 Mar 19, 1:56 |
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Moutik a écrit: | Stencil, n. m. Papier paraffiné qui, perforé à la machine à écrire (ou à la main avec une molette), sert à la reproduction de textes ou de dessins au moyen d'un duplicateur ou d'une ronéo. (TLFi)
[…]
Si en français stencil désigne spécialement la feuille perforée à la machine à écrire, et utilisée sur une ronéo, en anglais stencil a gardé le sens beaucoup plus général de « pochoir ». |
Ce n'est pas le lieu de faire une étude encyclopédique des procédés d'impression portant le nom de stencil (cf. Wikipedia).
Il me semble quand même important de distinguer les procédés comme le cyclostyle et la miméographie — qui emploient tous deux une feuille de papier perforée comme forme imprimante — de la ronéotypie ou duplication à l'alcool, où le papier parafiné n'est pas perforé. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11202 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Tuesday 19 Mar 19, 6:01 |
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Ah la ronéo et les bons vieux stencils d'avant l'imprimante et la photocopieuse ! Il n'y aura bientôt plus grand monde pour se souvenir de cette époque glorieuse ... mais salissante si l'on n'y prenait garde. |
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Moutik Animateur
Inscrit le: 06 Apr 2008 Messages: 1236
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écrit le Tuesday 19 Mar 19, 21:19 |
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@AdM
La confusion vient du fait, qu’en français, lorsqu’on parlait de ronéo et de stencil, l’on référait à une machine particulière, et à un procédé d’impression qui n’est pas la duplication à l’alcool.
En témoigne le message précédent, de Papou JC, qui apparemment connaît la musique (ancienne).
J’ai aussi joué de la Gestetner…
Ronéo, la compagnie, a produit tout un tas d’équipement de bureau, du cyclostyle* aux cloisons mobiles, en passant par le ronéophone et les taille-crayons à manivelle.
Instruments d’une utilité indispensable…
Voir par curiosité cette page du Journal, de 1911. On l’on apprend que Sacha Guitry ne rechignait pas à faire des ménages…
* Inventé par Sigmund Gestetner. |
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