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ANMel
Inscrit le: 02 Dec 2009 Messages: 6
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écrit le Wednesday 02 Dec 09, 18:28 |
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Je suis de Sarthe, dans l'ouest de la France, et on utilise beaucoup ce mot !
D'ailleurs, lors de la pause café au boulot, la petite languette en plastique pour mélanger le café, on appelle ça une "touillette". |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11169 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Friday 06 Aug 10, 11:24 |
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Citation: | Mais tudicula « moulin à olives » est du bon latin, diminutif de tudes « marteau », d'un thème *(s)teu-d- que le latin connaît par un présent à infixe nasal tundō (parfait tutudī) « frapper, battre à coups répétés, écraser, piler », utilisé aussi au figuré pour « rebattre [les oreilles] ». |
J'extrais simplement cette partie du message d'Outis dans lequel il explore les racines de touiller. Au contenu de ce message je voudrais ajouter quelques petites choses car cette racine *(s)teu-d-est effectivement riche et intéressante, et pas seulement pour touiller et ses dérivés (je crois que bistouille n'est pas cité.)
Parmi les mots issus de notre racine, il faudrait aussi citer le latin studere , "avoir de l’attachement pour, s’appliquer à", studium , "attachement, zèle, soin, goût pour l’étude", stupere , "être frappé de stupeur", et stuprum , "honte, déshonneur, débauche, viol, adultère". On connaît les dérivés français de ces mots, j'en reste là.
Quelques curiosités familiales, quand même :
- percer : issu d’un latin populaire *pertusiare, “faire un trou, perforer”, dérivé de pertusum, supin du verbe classique pertundere, même sens.
- millepertuis : la fleur aux “mille trous”. Pertuis est dérivé de l’ancien verbe pertuiser, “faire un trou”, lui-même dérivé de pertucar ou pertucer, issus du latin populaire *pertusiare, qui est à l’origine de percer. Un pertuis a désigné couramment un trou, une petite ouverture, un col de montagne. Le mot ne subsiste qu’en toponymie, et dans le nom de cette fleur.
Notons que pertuisane est un faux frère : il vient de l’italien partigiana. La hallebarde du partisan, arme blanche en usage du XVe au XVIIe s., aurait donc dû normalement s’appeler partisane. Le mot a probablement subi l’influence de pertuis, dérivé de l’ancien verbe pertuiser, “faire un trou”, doublet de percer. |
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giòrss
Inscrit le: 02 Aug 2007 Messages: 2778 Lieu: Barge - Piemont
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écrit le Friday 06 Aug 10, 12:41 |
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Le latin populaire pertusiare devait avoir une grande diffusion en Italie, par ce que tous les dialectes néolatins de la péninsule ont de mots dérivés.
Piémontais :
përtùs = trou
përtusé = percer
Toscan:
pertugio = trou
Dan le Sud on peut trouver mots comme pertusë/pertusu/pittusu/pirtusu |
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Gaspard
Inscrit le: 06 Aug 2008 Messages: 215 Lieu: France
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écrit le Friday 06 Aug 10, 14:51 |
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LeMi a écrit: | En ce qui concerne "toulon", le nom de la ville de "Toulon", j'ai deux versions :
- Tol : terrain bas-pied de montagne
- La divinité Telonus |
Le nom latin de Toulon était Telo Martius.
Martius est le dieu de la guerre. Mais pour Telo il y a effectivement deux hypothèse: Le pied de montagne ou une divinité de l'eau. La deuxième hypothèse est la plus répandue: Toulon cultive son image de ville avec des fontaines. |
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Gaspard
Inscrit le: 06 Aug 2008 Messages: 215 Lieu: France
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écrit le Friday 06 Aug 10, 15:04 |
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Outis a écrit: | L'ancien français toeillier a bien comme premier sens « remuer, mêler, brouiller » et le sens « salir, rouler dans la boue » est clairement métaphorique et secondaire (« tant estoient tooulié en lor sanc », XIIIe, Chroniques de Saint-Denis, à comprendre qu'ils ont roulé dans leur sang comme une salade qu'on aurait touillée), il n'apparaît ni en latin, ni en français moderne.
On trouve, il est vrai, un autre toeillier mais ce n'est qu'une graphie de toaillier « essuyer, torcher, saucer ». Il vient de toaille « serviette, essuie-main, torchon » (français moderne touaille), un mot emprunté par l'anglais towel et qui est d'origine germanique (germ. *þwaχljō < *þwaχan « laver, nettoyer » > angl. wash). Mais, bien sûr, ces mots n'ont aucun rapport avec touiller... |
L'ancien français toeillier est présent en anglais moderne sous la forme to toil (travailler, peiner) |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11169 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Friday 06 Aug 10, 15:15 |
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Pour revenir à la famille de TOUILLER, je me rends compte que j'ai laissé de côté dans mon précédent message des mots d'origine latine intéressants, à savoir :
- contusion et contondant, issus de contundere
- obtus, issu de obtundere, et
- étui, dérivé du latin vulgaire *studiare via les formes estuier et estoier, "ranger, prendre soi de qqch"
Il ne semble pas qu'il y ait d'autres parents grecs que type, déjà cité par Outis.
Je ne dirai rien ici de ses parents germaniques et celtiques, les germanistes le feront, je l'espère. Et je crois aussi que certains d'entre eux ont déjà fait l'objet de "mots du jour". Je vais vérifier.
Vérification faite, on aborde un peu la question ICI, mais il faudrait compléter un peu ...
Dernière édition par Papou JC le Friday 06 Aug 10, 15:23; édité 1 fois |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11169 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Wednesday 05 Jan 11, 9:20 |
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Voir la grande famille STUDIO. |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10946 Lieu: Lyon
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écrit le Saturday 15 Sep 12, 11:37 |
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Gaspard a écrit: | L'ancien français toeillier est présent en anglais moderne sous la forme to toil (travailler, peiner) |
- She toiled cleaning houses for $25 a day to support her only son.
= Elle a trimé dur, à faire des ménages pour 25$ par jour pour élever son fils unique.
[ The NY Post - 15.09.2012 ]
toil : labeur
to toil : peiner |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10946 Lieu: Lyon
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écrit le Monday 04 Nov 13, 11:38 |
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the toiling classes : les classes laborieuses / populaires |
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