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La page des niouzes



 
Orléans, septembre 2011, que la fête commence !!!
 

 


Le Festival de Loire d’Orléans est déjà un évènement exceptionnel en soi. Le vivre de l’intérieur comme acteur lui confère une dimension supplémentaire toute autre. Quand, de plus, c’est avec le plus gros bateau qu’on le vit, l’aventure tourne à l’expérience unique.

Relever le défi, et participer au festival des bateaux de Loire à Orléans en cet automne 2011, voilà le but du voyage de MS BlueBerry, après tous les problèmes survenus l’année précédente. Redonner à ce prestigieux bateau ses lettres de noblesse et faire éclater au grand jour toute sa vitalité malgré ses 84 ans. Montrer sur le canal d’Orléans un berrichon, comme on en voyait au temps royal où tout le commerce transitait par les voies d’eau.

Un berrichon sur le canal d'Orléans, spectacle que les Orléanais n'avaient pas vu depuis plus de cinquante ans...

Cap sur Orléans
Le relookage terminé, après son passage en cale sèche au chantier naval de Marseilles-lès-Aubigny, nous avons pris ces chemins d’eau entre des berges colorées déjà des couleurs de l’automne, avec un brin d’angoisse au fond du coeur. Mais l’étrave fendait régulièrement l’eau pailletée de lumière. Pas de soucis côté moteur, ni timon, ni cardan, tout ronronnait au rythme du DK2 Baudouin. La pression tombait peu à peu, juste l’angoisse du grutage des 40 tonnes du berrichon et de son transport sur l’immense camion, nous assaillait la nuit dans nos rêves.
D’écluses en biefs, nous approchions de Saint-Satur, au pied de Sancerre. Orléans n’était plus qu’à une journée de route pour MS BlueBerry chargé sur son convoi exceptionnel traversant villes et villages. Là, encore quelques péripéties, mais rien de grave et voilà qu’Orléans se réveilla un jour avec un petit berrichon bleu posé sur son canal en amont de l’écluse… (alors que le canal attend une problématique et longue réhabilitation). C’était presque un conte de fée !!

Tout le monde retient son souffle...

...mais les grutiers assurent comme des chefs (qu'ils sont). Et en route pour Orléans !

Mission accomplie
Amarrage aux bollards du quai, tout brille des soleils de l’automne, comme le cœur de son capitaine. La grande fête peut débuter … toute l’armada des bateaux de Loire peut s’étirer sur le fleuve pour faire revivre l’histoire, le temps d’un festival.

Une véritable flottille (photo J-Jacques Thonon)

Le festival bat son plein. En amont de l’écluse, le MS BlueBerry sert de scène pour les multiples groupes musicaux tous plus talentueux les uns que les autres. Des amitiés se créent, des complicités, le tout dans une bonne humeur ambiante et une convivialité qui accroche des sourires aux visages.

Les joviaux gaillards de Armstrong's Patent

Vincent et Guillaume, de Rhum et Eau, tout aussi joviaux et gaillards !

Musique ! Que la fête commence !!!
Place à la musique et à la joie de vivre avec des groupes entraînants comme Rhum et Eau ("Plus de rhum que d'eau !") qui savent raconter les histoires de mariniers en glissant l’humour et l’art à chaque couplet. Les Hollandais Armstrong’s Patent nous charment avec leurs voix aussi mélodieuses que puissantes. Que de souvenirs attachés à leurs passages. Puis la Grosse Couture nous surprend par la richesse colorée, originale de ses costumes extraordinaires et ses voix percutantes accompagnées de cuivres étincelants, quel bel ensemble ! Les Fis d’Galarne, les Z’embruns de Comptoirs, Toue Sabord, autant de groupes qui enchantent le public et nous ravissent, nous qui sommes aux premières loges pour bénéficier du spectacle.

La Grosse Couture

Le petit berrichon écluse plusieurs fois sous le regard captivé de la foule. Le groupe Realta nous régale de violon, guitare et de la voix de Philippe, un bonheur que de passer l’écluse en musique entre vapeurs bleues, remous de l’eau et applaudissements de joie… le canal d’Orléans permet enfin à un berrichon d’esquisser un semblant de voyage !!!

Pendant que BlueBerry écluse... (photo J-Jacques Thonon)

...Philippe, de Realta, improvise au bodhran.

La ronde quotidienne des bateaux
Et chaque soir, le soleil met de l’or sur la Loire, sur la coque du BlueBerry, les trains de bateaux remontent tous les jours le fleuve, voiles hissées dorées de lumière, laissant des sillages brillants dans l’eau bleue de la Loire. Les bateaux hollandais aux coques lustrées et leurs dérives latérales symboles de la marine fluviale néerlandaise, attirent les regards, les fûtreaux, les toues cabanées, les gabarres, les plates, les bacôves, glissent avec élégance, l’Inexplosible fait sensation avec ses grandes roues à aube…le Petit Futé de Jean-Michel écluse plusieurs fois et restera à couple du BlueBerry lors d’une amicale visite.

Quotidiennement, le train de bateaux remonte le fleuve...

...tandis que les boiers et zalmschouw hollandais jouent dans les remous...

...et que l'Inexplosible effectue sa sortie matinale.

Les amis nous rejoignent, les retrouvailles sont bonheurs, tous sont heureux de retrouver un capitaine souriant après les durs moments de 2010. Ici, tout est imprégné de cette immense gravitation autour du thème de l’eau et de l’artisanat ligérien qui accompagnait autrefois les bateliers. Les spectacles font revivre l’histoire sous les yeux de la foule et des visiteurs enchantés de renouer des liens avec la Loire et le canal.

Ambiance Renoir, Caillebotte ou Monet avec ce magnifique canoë en acajou

À la Chavanée, ce sont les filles qui bossent !

Rencontres au hasard des quais
Là, les teintes chaudes de l’automne, le vin et les petites fritures odorantes à l’ombre des platanes, les bals musettes, les manèges, les chevaux ardennais qui halent les bateaux, un monde renaît durant ces quelques jours de festival. Un boulanger fabrique et cuit ses petits pains sur les rives. Là, un bateau se construit. Ici un bijoutier travaille des émaux. Ailleurs, un marinier enseigne la fabrication des nœuds, indispensables notions pour attacher les amarres... et bien d’autres choses…les livres sur la batellerie et la Loire sont feuilletés par des mains et des esprits avides de connaître. Une excitation ambiante glisse entre flânerie et plaisir des yeux, tout voir, tout faire, ne rien manquer, vivre son festival et graver Orléans dans son cœur.
Pendant ce temps, nous essayons de prendre du recul et de laisser à l’esprit quelques haltes secrètes où il fait bon lézarder, de petites plages de sable blanc et d’oubli loin du tourbillon de la fête et de la foule…mais tout Orléans palpite comme un cœur en émoi pour ce plus grand rassemblement fluvial d'Europe.

La foule se presse sur les quais pour voir évoluer les bateaux.

Orléans s'illumine
Le grandiose se fait désirer. Vendredi soir offrira la magie du carillon musical, avec ses funambules défiants les lois de l’équilibre en apprivoisant le temps dans une danse aérienne irréelle... prélude au spectacle pyrotechnique du samedi où musique, lumière, fusées embraseront bateaux et ciels pour un festival de lumière. Chacun retient son souffle et vibre au rythme des fusées et de l’eau qui ondoie sous des myriades d’étoiles… beauté magique à couper le souffle qui contraste avec la nonchalance du fleuve imperturbable.

Le Carillon Céleste du vendredi soir : magique et grandiose

Les feux de Bengale embrasent la Loire

Dimanche, parade de tous les bateaux avec les grandes voiles carrées blanches qui remontent le fleuve, telle une immense chenille sur l’eau bleue. Le MS BlueBerry reste à quai, le manque d’eau en Loire ne permet pas de sortie.

Allons Jeff, est-ce bien raisonnable, un grand garçon comme toi ?

Autumn blues
Souvenirs et bonheurs inoubliables que ce festival 2011, que d’anecdotes, de rencontres, de liens tissés, d’images fixées à tout jamais, de connivence et de passions partagées. Merci Orléans, merci à Jeff et Nadège de Evènement, Voile et Traditions, à Jean, Jean-Paul et Christophe les vaillants capitaines du port, au MSBlueBerry et à son capitaine pour ces jours inoubliables, inespérés et pourtant vécus comme un immense cadeau.

Ambiance matinale

(Texte et photos de Dane)

Liens :

Le Festival de Loire relaté dans Inland Waterways International. La VF est disponible en cliquant à l'endroit indiqué sous le titre.

L'article prévu pour le Chasse-Marée, nettement plus étoffé que celui paru dans Fluvial (dont l'original proposé par votre serviteur se trouve ici). À se demander lequel des deux magazines est le plus concerné par le patrimoine fluvial...

Dernière mise à jour : Novembre 2011


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Retrouvez les bateaux fluviaux de France dans le CDrom "Bateaux des Rivières et Canaux de France", version très enrichie (plus de textes, plus d'illustrations, et même quelques bateaux supplémentaires) du département "Bateaux" du présent site, édité par l'association HiPaRiCa. Voir la présentation et la commande ici et ici.