Chaland de Loire | ||
Bassin d'origine : Loire Usage : transport Propulsion : courant, halage, voile (à la remonte) Synonymes : mahon ou mahonne (rares), gabare (fréquent à partir de la fin du XVIIIe siècle, pillard (sur le Cher)
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Le chaland de
Loire est le bateau-roi de la France de l'Ancien Régime, dont
la Loire est un des axes commerciaux les plus importants. |
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Du même Charles Pensée : un chaland de Loire échoué, démâté, derrière une grosse barque. Le guinda est bien visible, ainsi que les décorations du tableau arrière. La
famille des bateaux de Loire est
nombreuse, elle comprend des bateaux de tailles et d'usages différents,
mais présentant des caractéristiques communes. Sans
trop entrer dans les détails, mentionnons les bordés
assemblés à clins et
le gouvernail à axe oblique nommé "piautre".
Le chaland travaille sur la Loire et ses grands affluents comme le Cher ou l'Allier. D'Orléans à Nantes, la disposition est-ouest de la Loire lui offre deux moteurs naturels : le courant à la descente et le vent dominant d'ouest à la remonte. Cette dernière s'effectue en trains pouvant comprendre jusqu'à 10 bateaux, placés par tailles décroissantes. En tête, la "mère" sert en quelque sorte de locomotive. Viennent ensuite le "tirot", le "sous-tirot", le "soubre", le "soubriquet" puis quelques allèges qui, au contraire des précédents, ne sont pas gréées. Lors de la descente, qui s'effectue à gré d'eau grâce au courant, le chaland voyage seul ou en couplage. La disposition de la Loire et son volume lui permettent de remonter facilement à Orléans ou Briare, plus difficilement à Nevers, et exceptionnellement à Digoin et Roanne.
Le chaland de Loire mesure de 15 à 30 m de long, sur 3 à 5 m de large. Il s'enfonce de 80 cm et peut porter jusqu'à 80 tonnes. Il peut fréquenter les canaux d'Orléans et du Loing pour se rendre en Seine. Il disparait à la fin du XIXe siècle après une ultime évolution qui lui fait adopter des formes plus adaptées à la navigation en canal : avant à étrave et gouvernail axial à ferrures. Cette dernière transformation peut s'expliquer par une anticipation des mariniers et des charpentiers de bateaux sur une canalisation envisagée de la Loire, ou son doublage par le prolongement du canal Latéral jusqu'à Angers, à la fin du XIXe siècle. Une autre belle reconstitution d'un chaland, Pascale-Carole, 1991 à Saumur. À bord de la première reconstitution d'un chaland, la Montjeannaise (1989), en 2005 à Orléans. Au premier plan, une ménicle, au second plan, le guinda.
Belle vue de chaland de Loire en 1896 à Candes-Saint-Martin. Ce bateau est un des derniers chalands "anciens", comportant une piautre. Il est très semblable à l'actuelle reconstitution "la Montjeannaise", en un peu plus grand. (Coll. particulière de Jacques Ousson) Sur le Cher au XVIIIè siècle, on trouve un type de chaland particulier, le pillard, qui a la particularité de posséder deux levées, une à l'avant et l'autre à l'arrière pour passer plus facilement les pertuis de la rivière.
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Liens : Découvrez la Loire à bord d'un bateau d'inspiration traditionnelle avec les Passeurs de Loire Les éditions La Salicaire sont consacrées à la Loire sous l'angle de la navigation Toute la marine de Loire actuelle avec Voiles de Loire La même marine de Loire, en maquettes au 1/40e : les petits bateaux ligériens, un blog très sympa ! Le blog des Gens d'Louère L'association de Decize "les Ligéries" Le blog du musée de Saint-Clément-des-Levées La batellerie de l'Allier sur le blog des Chavans La Montjeannaise labellisée "Bateau d'Intérêt Patrimonial" Le chaland de Loire a fait l'objet de très nombreuses représentations en faïence de Nevers. Voir le site très complet de Guy Badillet à ce sujet. |
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