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Macaron : équivalent dans le bateau du volant de la voiture. On dit aussi "barre à roue".


Macaron
Macaron.


Machine : moteur. Vient de l'époque des machines à vapeur. Synonyme : Moulin

Autre sens : tracteur électrique sur berge

Maclair : sur les péniches tractionnées (en bois ou en fer), partie située après le grenier de l'avant sur lequel étaient fixées les jumelles de mât. De chaque côté, deux tabernacles servent aux rangements des différents agrès ou réserve à charbon. A chaque extrémité, deux petits mâts démontables supportent la sauterelle et le tirage en navigation.

Magistral (réseau) : voir "réseau"

Mahon : terme déniché dans des documents de la fin du XVIIIe siècle par l'historienne de la Marine de Loire Françoise de Person, et qui semble désigner un chaland ligérien de petite ou moyenne taille, en quelque sorte une toue. On peut rapprocher ce mot de "mahonne" ou "maonne" qui désigne un bateau de charge turc. Il serait emprunté, comme l'italien "maona", au mot turc "mâoûna", peut-être lui-même d'origine arabe.

Maigre : eau peu profonde, formant un petit rapide, qui court sur un haut-fond.

Maille, maillette : corde de halage. Synonymes : fintrelle, verdon, ancierre, grelin (en Cotentin), guye (sur la Loire).

Maître-bau : bau le plus large. Par extension, largeur du bateau.

Malfrat : aucune connotation péjorative dans ce mot : il désigne un manoeuvre affecté au déchargement du plâtre, sur un port.

Malpas : sur les rivières du sud-ouest (Dordogne, Isle, Lot, Tarn...), mauvais passage, rapide dangereux.

Manchette : timon de la piautre du chaland ou du fûtreau de Loire. Comme la mèche de la piautre, la "billette", est très oblique, la manchette se trouve presque verticale.


manchette
Tenue de la manchette.


Mandelette ou manne : garnd panier en osier servant à "meuler" les bordailles. Les bateaux en bois vides tenus trop longtemps hors d'eau séchaient et les planches, se rétractant, laissaient passer l'eau. Pour colmater ces fuites, le bateau étant dans l'eau, on faisait glisser la manne remplie de sciure de bois, voire de cendres, de haut en bas, l'orifice vers le bateau, jusqu'à ce que, par aspiration, la sciure s'incruste entre les planches disjointes et assure de nouveau l'étanchéité.


Manger les moules : expression imagée qui signifie "aller droit dans la berge".

Mar : la mer, pour les mariniers de Loire. Le "vent de mar" est celui qui vient de la mer, donc le vent d'ouest dominant, apprécié car il permet de remonter la Loire à la voile (voir train de bateaux). Les "balises de mar", bâtons fichés dans le lit de la rivière, à la tête brisée, marquent le côté gauche du chenal navigable.


Marche à blanc : se dit d'un remorqueur qui navigue à vide, sans tirer de bateau.


Marche à couple : deux bateaux naviguant en couplage, bord à bord, souvent pour économiser du carburant, un des deux moteuirs étant arrêté.


Marche en 45 mètres : deux bateaux naviguant en couplage décalé ne dépassant pas 45 mètres. Cette contrainte a été oubliée depuis qu les bateaux dépassent 38,50 m mais l'expression est restée.


Marchepied : synonyme de "banquette".

Margotat : ancien bateau de charge de la haute-Seine et de l'Yonne. Sa forme a survécu jusqu'à nos jours à travers des barques. Origine du mot : vraisemblablement l'Île Margot, à Clamecy, où était établi un chantier de bateaux.

Marie-salope : bateau affecté spécialement à la collecte et à l'évacuation des boues et des matières des fosses sceptiques. Etymologie : peut-être une déformation de sloop, mais plus vraisemblablement un nom évocateur de son usage.

"Réséda", marie-salope de Troyes, sur le canal de la Haute-Seine, au début du XXe siècle.


Marinier : personne dont la profession consiste à transporter de la marchandise ou des personnes par la voie fluviale, avec un bateau dont il a la propriété ou simplement la responsabilité. Synonyme : batelier, qui est plutôt employé dans le sud. Voir le site du Musée de la Batellerie. Voir aussi ce site très sympa, qui raconte la vie d'une dynastie de mariniers. Liens : un coup de gueule d'une profession sacrifiée aux intérêts privés, et société de transport fluvial Mindoro

Marne : Sur le bateau de Loire, long cordage qui part d'une extrémité de la vergue pour aller s'attacher avec plus ou moins de mou à un taquet à l'arrière du bateau. Il y a une marne de chaque côté. Les deux marnes permettent ainsi d'orienter la vergue pour offrir la voile sous son meilleur angle au vent.

Marnois : ancien bateau de charge de la haute-Seine, de l'Yonne et de la Marne. Comme pour le margotat, sa forme, aux angles vifs caractéristiques, a survécu jusqu'à nos jours à travers des barques.

Autre sens : se dit d'un amarrage en trois points quand le bateau tracteur développe le filin de son centre arrière vers deux points latéraux avant de la remorque (le bateau tracté). On dit "remorque croisée" quand l'amarrage se fait sur quatre points et est croisé.

Marocain : automoteur de canal de la compagnie C.G.N.H.P.L.M., de gabarit Freycinet, aux lignes effilées et élégantes. Ce nom est dû au fait que ces bateaux reçurent comme devise des noms de villes et de lieux marocains : "Atlas", "Casablanca", etc.
Ecoutons Jean-Claude Verrier, ancien marinier, évoquer ces bateaux : "Ces 38 m très effilés étaient dotés d'un moteur Bolinder de 45 cv, 1 cylindre et pouvaient rivaliser avec des automoteurs de 100 cv et plus. (...) Lorsque nous étions à bord, ces moteurs de un cylindre nous faisaient sauter les casseroles sur le poêle."

Ancien marocain sur le canal du Midi


Marotte : forme plate à l'avant d'un bateau, presque verticale, un peu comme un nez coupé. Certains bateaux nordiques, comme les doeraks, ont un avant à marotte. Celle-ci peut être plus ou moins importante.
Par extension, la marotte peut désigner un petit dériveur dont l'avant présente cette forme.


Marotte
Marotte (dessin de l'auteur).

Marque(s) de crue : Marques portées sur les balises et les quais des rivières, et déterminant la possibilité ou non de naviguer en fonction de la hauteur des eaux. On distingue trois niveau : en marque I, petite crue, vigilance. En marque II, crue importante, restrictions de navigation, notamment arrêt des bateaux à passagers. En marque III, arrêt total de la navigation, on est en P.H.E.N.. Remarque : sur le Rhin, c'est arrêt de navigation dès la marque II. Voir le Réglement Particulier de Police de la Navigation.

Marque de crue

Marque de crue sur la Saône (photo de Pierre Ydef)

Marquise : poste de pilotage d'un bateau. C'est le terme marinier pour désigner la timonerie.

Mascaret : phénomène récurrent, impressionnant et dangereux qui se produit dans des estuaires, quand une forte marée montante rencontre le flot avalant du fleuve, au point de lui passer dessus en formant une énorme vague. L'importance du phénomène est fonction de celles des deux forces en présence, et la pire des configuration est celle d'une grande marée à la rencontre d'un fleuve en crue, et l'amplitude de la vague est d'autant augmentée que le lit du fleuve se resserre vers l'amont. On peut atténuer les effets du mascaret en draguant le lit du fleuve et en élargissant son chenal.
Contrairement à une légende tenace, ce n'est pas dans le mascaret de l'estuaire de la Seine que la fille de Victor Hugo, Léopoldine, a trouvé la mort, en 1843, en compagnie de son mari. Ce site rétablit la vérité. En revanche, celui de la Garonne est très apprécié des surfeurs.

Mascaret

Le mascaret de Caudebec-en-Caux (gravure du XIXe) (Merci à Françoise Hébert)

Maslingue : clé simple que le marinier fait en fin d'amarrage sur l'oreille du bollard, pour bloquer le bateau.

Masses : terme employé par les mariniers pour désigner les musoirs, maçonneries d'écluse qui se présentent frontalement devant leur bateau. Il n'est pas impossible que le mot vienne de l'impression massive que donnent ces musoirs quand on est montant, combiné à une abréviation de "maçonnerie".
Autre sens : dans les anciens bateaux foncets, ce mot, au singulier, désigne une pièce du gouvernail.


masses d'écluse
Masses aval d'une écluse (canal de Roanne à Digoin).

Masses d'écluse de haute chute
Les impressionnantes masses d'une écluse de haute chute (6 mètres) du même canal (Chassenard).


Mât : longue pièce de bois verticale, placée sur le bateau entre le milieu et l'avant, et destinée, selon le cas et de façon non exclusive, à recevoir soit un gréement, soit un verdon de halage. Le bateau de canal, genre péniche, peut être équipé de deux mâts. Le grand mât, rabattable, est utilisé en rivière, lorsque le bateau est loin de la rive, et que le verdon doit passer par-dessus la végétation de la berge. Le petit mât, ou mât de canal, éventuellement démontable, est utilisé en canal. Deux petits mâts peuvent être placés un de chaque côté du bateau, éventuellement réunis en haut par une barre horizontale.

Mât-clair : Sur la péniche, logement étroit, vertical et plongeant jusqu'au fond, situé entre les tabernacles des petits mats. Les oreilles du mât y étaient boulonnées. Elles le supportaient et permettaient ainsi de le lever en pivotant sur un axe, alourdi par des gueuses en fonte.

Mât (petit) : Sur la péniche ou l'automoteur, pièce fixée aux denbords, à l'avant, sur laquelle est fixée la sauterelle. Sur les bateaux tractionnés, le tirage était frappé au sommet et permettait une conduite plus aisée que l'amarrage au boulard avant.

Mât de charge : longue perche ou espars articulé au pied du mât de canal, et relié à son extrémité au sommet de celui-ci. Il peut servir de sauterelle.

Matelin : Noeud de marinier formé par deux demi-clés. Universel en fluvial et efficace pour solutionner un amarrage rapide (autour d'un arbre par exemple). En mer, c'est le "noeud de cabestan" ou "à capeler". Il est nécessaire de savoir le faire pour avoir le permis fluvial.

Noeud matelin

Matelotage : Ensemble des actions et manoeuvres qui entrent dans le champ de compétences d'un matelot. Cela comprend bien sûr toutes les opérations d'amarrage et d'accouplement, mais aussi la conduite du bateau ou du convoi sous la direction du capitaine, ainsi que les communications par VHF, entre autres. Cela nécessite une excellente connaissance du matériel, de la voie d'eau et ses ouvrages, et de la réglementation.

Mâtereau ou mâtrot : petit mât.

Matériel : tout ce qui concerne le bateau et ses équipements, à l'exception du fret

Matière : dans le centre de la France, autre nom pour l'overgand, fort espar qui relie, à l'intérieur de la cale, les haut des bordailles bâbord et tribord pour assurer une bonne rigidité au bateau. Origine probable : le latin Materia qui désigne le bois de charpente et qu'on retrouve dans différents mots comme madrier, merrain ou matériel et les localités nommées Merry ou Mery.

Maurabia : sur le lac Léman, vent du sud-ouest, presque sans nuages, qui annonce le mauvais temps.

Méandre : coude assez prononcé de la rivière, comme la Seine dans sa partie basse. Par l'action de l'érosion, un méandre peut en arriver à se court-circuiter, donnant naissance à un méandre fossile, comme à Chevroches sur l'Yonne, ou à Saint-Moré sur la Cure, ou encore sur la Joyeuse au sud de La Bastide-Clairence. Le plus célèbre de ces court-circuitages de méandre est celui qu'a fait l'Ardèche au Pont d'Arc. Dans le sud-ouest, on dit "cingle".

méandre fossile Chevroches

Le méandre fossile de Chevroches

À l'aval de Dinan, un méandre fossile bien visible de la Rance (source Géoportail)

Le méandre fossile bien visible du Pont d'Arc, sur l'Ardèche (source Géoportail)


Mécano : Nom donné au machiniste qui conduisait le tracteur à l'époque de la traction mécanique sur berge.

Mèche : axe, le plus souvent vertical, du gouvernail. Sur la Loire, c'est la billette et elle est oblique, inclinée vers l'avant.

Membrure : courbe.


Membrure porque : profil supérieur de renforcement des membrures


Ménicles : Sur les anciens bateaux de Loire, ainsi que les marnois de la haute Seine, les ménicles sont deux forts bâtons maintenus croisés, et disposés de façon à servir de chaise pour recevoir et soutenir l'extrémité haute de la billette de la piautre. Cette dernière, qui repose ainsi sur le tableau arrière et le croisillon des ménicles, pivote sur ces deux points en oblique. La souplesse d'emploi des fixations par cordages brellés des ménicles participe largement au caractère réglable et modulable de la piautre.


ménicles
Ménicles.


Menue embarcation : bateau de moins de 20 tonnes, motorisé ou non


Mère : dans un train de chalands de Loire à la remonte, la mère est le premier chaland, le plus grand, et celui qui porte la plus grande voile. Il fait un peu office de locomotive. On le voit parfois écrit "maire", ce qui peut provenir du bas-latin "mayor", le plus grand. (voir "tirot", "sous-tirot", "soubre", "soubriquet" et "allège".

Mère-iau : dans les marais du Cotentin et du Bessin, rigole collectrice des drains adjacents, les "limes", plus importante que ces derniers, et navigable en barque, voire en bateaux un peu plus gros.

Merlon : sur le Rhône, synonyme de "chevrette" ou de "digue".

Mettre en tour : se faire inscrire au tour de rôle à la bourse d'affrêtement.

Mettre un bout : placer un câble ou un cordage pour manoeuvrer. Mettre un bout dessus : se faire remorquer

Mettre un travers : manoeuvre à l'aide d'un câble ou un cordage ammarré à terre

Meublage : dans l'appartement de la famille marinière, ensemble de l'ameublement (armoires, couchettes, buffets, évier, etc.), qui est solidaire du bateau (et, du coup, ne se trouve plus tellement "meuble"). Seules la table et les chaises ne sont pas solidaires du bateau. Fait sur mesure, le meublage est souvent assez luxueux.

Meuille : sur le Rhône et la Saône, tourbillon important formé notamment juste à l'aval d'un obstacle (écueil, pile de pont). Contre-courant. Vers Chalon-sur-Saône, on dit "hie".


Meuler : boucher les trous dans la bordaille avec la mandelette.


Meusan, meusien : synonyme de "mignole" (voir ci-dessous).

Midremon : sorte de petite plate-forme bombée, dans le prolongement des panneaux d'écoutilles à l'avant de la cale, et pouvant servir à poser ceux-ci lorsque la cale est ouverte.

Mignard : Dans son "Navigation intérieure" (éditions Berger-Levrault, 1957), qui est un abécédaire des mots techniques et administratifs de la batellerie, René Jenoudet donne au mot "mignard" cette définition : "dénomination courante des bateaux de dimensions inférieures à celles de la péniche de 38,50m : (automoteur et) barque du Midi, berrichon, flûte de l'Ourcq, etc...". Au chapitre "Bateaux affectés aux transports de marchandises" il est précisé : "Les petits bateaux ou mignards - Cette catégorie comprend des bateaux de types assez divers, d'une longueur inférieure à 34m mais d'un tonnage à l'enfoncement maximum supérieur à 60 tonnes. Ils circulent sur les voies navigables qui ne sont pas au gabarit des voies de première catégorie du plan Freycinet. (...) D'après les statistiques établies par l'Office National de la Navigation, la catégorie des petits bateaux groupe environ 1500 unités totalisant 200 000 tonnes. Un grand nombre d'entre elles sont vétustes et ne participent plus aux transports par eau. Cette catégorie compte néanmoins 450 automoteurs et 700 unités de construction postérieure à 1920 "

Mignole : bateau de charge originaire de la Meuse, reconnaissable à ses levées avant et arrière très prononcées, en lieu et place de l'étrave et de la poupe classiques de la péniche flamande, et qui lui donnent une belle silhouette bien caractéristique. Généralement de gabarit Freycinet, la mignole est devenue rare. On dit aussi "ardennais" , "meusan", "herna" ou "sambresse".

Mille guenilles : bateaux du  Centre à l'époque du halage animal. Ces bateaux étaient nommés "canaux du Centre", "toues" ou "minerais", et leur cale était recouverte de bâches rapiécées, d'où leur surnom. Ce surnom pouvait venir aussi du linge qui était étendu sur un long fil dans l'axe de la cale.

Minerais : Bateau du centre de la France affecté au transport de minerais de fer, comme on peut s'en douter. On dit "un minerai".

Miolle : grande barque de la Garonne. Ne pas confondre avec la "mignole" (voir ci-dessus).

Miquepin(s) : extrémités arrondies avant et arrière des bateaux en bois, en élévation des veules


Miroir : surface du canal.


Mixte : câble d'amarrage métallique composé généralement de six torons autour d'une âme textile. Les torons composés de neuf à dix-neuf fils ont eux-mêmes aussi une âme textile.


Modère : pilote chargé de la remonte des bateaux dans Lyon. Les modères étaient constitués en société coopérative ouvrière.

Molaine : sur le lac Léman, brise thermique nocturne qui soufle de terre entre Yvoire et Hermance.

Môle : longue jetée maçonnée qui sépare un bassin en plusieurs darses.

Molusson : bateau berrichon. Etymologie : déformation de Montluçon.

Monistrot ou monitrot : bateau assez fruste du haut Allier, construit en sapin pour un voyage en principe unique comme les sapines de Saint-Rambert sur la Loire. Etymologie : déformation de Monistrol, ville riveraine de l'Allier où ces bateaux étaient construits. Synonyme : surnappé

Monoxyle : petit bateau, généralement primitif, sculpté d'une seule pièce dans une seul morceau de bois, un tronc d'arbre généralement. Voir la couverture de "Tintin et l'oreille cassée". Ce type de bateau s'est fabriqué jusqu'à une époque relativement récente en France : on en trouve des épaves du Moyen Âge. Étymologie : grec "mono", seul, et "xyle", bois.
Quand un bateau est constitué de pièces de bois sculptées, et non de planches, assemblées, l'on parle de "monoxyle assemblé". Mais ce terme n'est guère satisfaisant, et il serait préférable de lui substituer celui de "polyxyle".

Pirogue à Nemours

Mise à l'eau d'une pirogue monoxyle construite en 1999 et 2000 à Nemours dans le cadre d'une étude d'archéologie expérimentale conduite par le GRAS. A l'avant du bateau, l'auteur de ces lignes, qui n'en mène pas large malgré son habitude de la pagaie simple : nous sommes à la Toussaint et le Loing est en petite crue ! (Photo tirée du site d'Hommes et Cours d'Eau)


Montagnol : petit bateau du Tarn.

Montant : bateau qui monte le canal ou la rivière (vers la source ou le bief de partage).. On parle aussi d'"écluse montante". Il s'agit simplement d'une écluse ordinaire que l'on franchit dans le sens montant.

Monte-et-baisse : système qui permet, au moyen d'un petit treuil embarqué, de régler la profondeur d'immersion de l'hélice d'un bateau selon qu'il est lège ou chargé. Ce serait une invention, dans les années 1920, du chantier Quille et Merville constructeur du Nord, ou bien d'un marinier berrichon, Jules Beaune, qui fit monter ce système sur son "Nullité" en 1927. L'hélice est montée au bout d'un arbre de 1,20 à 1,50 mètre, selon la taille du bateau, fixé sur un cardan à la sortie de l'étambot. Ce système performant et pratique, en plus de pittoresque, était néanmoins trop fragile pour des puissances supérieures à 80 CV. Un bateau équipé d'une moto-godille est assuré de ne pas passer inaperçu, du moins des mariniers et des amoureux et connaisseurs de la chose nautique. (Voir moto-godille plus bas).

Monte-et-baisse d'un automoteur berrichon, l'ancien "Nullité" mentionné dans le texte

Monter : se diriger vers l'amont de la voie d'eau. Sur le lac Léman, se diriger vers l'est, vers Bouveret.

Monter au vent : en canal, le vent est l'ennemi le plus courant du marinier, surtout lorsque celui-ci voyage à vide, son bateau haut, donc offrant une grande prise. Pour contrecarrer l'effet du vent qui le pousse vers la berge, le batelier doit orienter la pointe avant de son bateau du côté d'où vient le vent, et avancer ainsi "en crabe" (et quand le vent change brutalement de côté, il faut réagir très vite...). Cela s'appelle "monter au vent".

Monture : sur le Rhône, cheval avant-gauche de la couble de halage. Comme s'il n'avait pas assez de boulot, c'est lui qui, en plus, porte le charretier.

Moraillon (vanne) : vanne de remplissage et vidange d'écluse, aussi appelée "vanne cylindrique", inventée par l'ingénieur Moraillon en 1884. La vanne est un large cylindre (environ 1,50 m de diamètre) qui s'escamote verticalement dans une cloche fixe qui la surmonte. Son principe repose sur le fait que la pression exercée sur les parois verticales d'un cylindre s'annulent, ce qui supprime l'inconvénient des vannes classiques qui, au-delà d'une certaine hauteur d'eau, ne peuvent plus bouger car plaquées par la pression de l'eau. La vanne Moraillon équipe avec succès de nombreuses écluses dont la chute dépasse quatre mètres.

vanne Moraillon

Schéma de principe de la vanne Moraillon. (Notions de Navigation Intérieure, par E.Fourrey, 1946)

Morée : sur la Saône, plage de sable. 

Morget : sur le lac Léman, brise nocturne de la région de Morges. 

Moteur : Outre la mécanique de propulsion du bateau, aussi appelée "machine" ou "moulin", ce mot désigne, par abréviation, un bateau automoteur, par opposition à un "traction", bateau tractionné.

Moto-godille : équipement de motorisation d'un bateau dont la coque n'a pas été prévue pour cela à l'origine. Le système de moto-godille est composé d'un arbre d'hélice classique prolongé, à l'extérieur du bateau, par un deuxième arbre articulé au premier par un cardan, le système "monte-et-baisse" décrit plus haut. Au bout de ce deuxième arbre qui peut mesurer de 1,20 m à 1,50 m, se trouve l'hélice. Eventuellement, ce second arbre peut être solidaire du safran, et l'hélice se trouve alors au bout de celui-ci. Un tel système se replie totalement, verticalement, dans les écluses dont la longueur utile correspond juste à celle de la coque du bateau. La mobilité de l'axe permet au marinier de descendre ou monter plus ou moins l'hélice selon que le bateau est vide ou chargé. Le point faible du système est bien sûr le cardan, lubrifié uniquement à l'eau, et dont les fourrures en bronze doivent être régulièrement changées. Etymologie : de "moteur" bien sûr, lui-même du latin "movere" mouvoir, et "godille", vraisemblablement du latin "cauda" la queue.


moto-godille
Moto-godille montée sur un ancien baquet de Charleroi.

motogodille

Moto-godille montée sur un berrichon en bois, "Sancerrois". Photo des années 1970, collection Guy Matignon.


Motopompe : pompe à moteur thermique (généralement essence) employée pour ballaster ou assécher

Motor-boat : Narrow-boat motorisé. Dans la batellerie britannique, le marinier possède souvent deux narrow-boats qui naviguent l'un remorquant l'autre dans les canaux étroits, ou à couple dans les rivières et canaux larges. Dans les deux cas, il suffit qu'un seul des bateaux soit motorisé, c'est le "motor-boat", et l'autre est le "butty" (de "buddy", compagnon).
Signification : "bateau à moteur", tout simplement.


Moufle : ensemble de deux poulies avec crochet permettat de démultiplier les froces pour soulever ou tracter. Les poulies peuvent être à plusieurs réas (gorges) afin d'augmenter la démultiplication et de réduire l'effort à fournir.


Mouillage : profondeur d'eau disponible (et non pas amarrage comme en maritime). Détermine le tirant d'eau maximal autorisé. Il peut être un peu augmenté momentanément en "gonflant" le bief (sur demande).

Mouille : expression marinière pour signifier que la profondeur est suffisante : "Tu peux y aller, y'a de la mouille le long de cette rive !". Presque synonyme de "mouillage".
Autre sens : état d'une marchandise détériorée par l'eau. Particulièrement délicat lorsque ces marchandises sont du sucre ou des denrées alimentaires en vrac.

Moulin à eau : établissement à caractère artisanal et/ou industriel établi sur une rivière ou une anse maritime (dans le cas particulier du moulin à marée) pour en exploiter la force motrice. Rappelons qu'un moulin (à eau ou autre) ne sert pas forcément à faire de la farine, mais peut être une forge ou une taillanderie (la force hydraulique actionne les soufflets et les martinets), une scierie (elle actionne les scies), une tannerie, une pompe à eau... On parlait autrefois d'"usine", "moulin" étant plutôt réservé aux usines équipées de meules à broyer le blé, les noix... Sans trop entrer dans les détails, un moulin à eau comprend son bâtiment proprement dit et sa roue (verticale ou, c'est plus rare, horizontale), ainsi que bien souvent une digue créant une retenue de réserve d'eau sur la rivière, et un ou des vannages qui permettent de règler et contrôler le débit de l'eau envoyé dans la roue, et de celle qui n'est pas utilisée. C'est le problème du franchissement de la digue par les bateaux qui va amener progressivement l'invention de l'écluse à sas. Site de la Fédération Française des Associations de Sauvegarde des Moulins

Moulin-bateau ou moulin-nef : établissement de meunerie flottant et mobile. L'intérêt est de pouvoir placer ce moulin dans la meilleure veine d'eau, souvent sous un pont. Le problème surgit inévitablement quand cette bonne veine d'eau est également utilisée par la batellerie. Le moulin-nef est comparable au bateau à roues à aubes, dont il est l'exact opposé : ce dernier a sa propre énergie à bord, et s'en sert pour se mouvoir sur l'eau, alors que le moulin-bateau, statique, récupère l'énergie du courant pour l'exploiter à son bord. Les moulins-bateaux, innombrables autrefois sur les rivières, ont disparu au cours du XIXe siècle. La Grande Encyclopédie de Diderot et D'Alembert en présente un modèle dans son chapitre "L'Art de Charpenterie". Site de la Fédération Française des Associations de Sauvegarde des Moulins

Moulin pendu : moulin fixe en maçonnerie et charpente, dont la hauteur de la roue peut varier pour s'adapter, par un système d'engrenages, au niveau de la rivière. Site de la Fédération Française des Associations de Sauvegarde des Moulins

Moustaches : fortes protections en métal (autrefois en bois), ou en plastique rembourré de caoutchouc, fixées sur les points les plus vulnérables du bateau (côtés avant et arrière).

Moustaches
Moustaches à l'avant d'une péniche (maquette).

Moutio : sur la Saône, haut-fond sablonneux émergeant à la baisse du niveau de l'eau

Mur de chute : haute contre-marche située dans la partie amont du sas, reliant le radier du busc au radier du sas.

Mur de chute
Mur de chute d'une écluse de Fontsérannes (canal du Midi)

Muraille
: partie verticale de la coque entre les bouchains ou les cornières et le plat-bord. Synonyme : bordaille

Musel : sur le courpet de la haute Dordogne, pièce de bois triangulaire placée aux pointes avant et arrière pour maintenir ensemble, par cloutage ou chevillage sur elle, les extrémités des bordés et de la sole.

Musiau : cordage court attaché sur le milieu de la maillette et à un boulard avant, permettant de relâcher ou donner du mou pour aider à maintenir le bateau dans une direction donnée, mais aussi à ramasser la maillette (corde de tirage)

Musoir : maçonneries des têtes d'écluse, qui se présentent frontalement au bateau. Synonyme : masses.

Musoir
Musoir amont d'une écluse (canal du Nivernais).
 

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Retrouvez les bateaux fluviaux de France dans le CDrom "Bateaux des Rivières et Canaux de France", version très enrichie (plus de textes, plus d'illustrations, et même quelques bateaux supplémentaires) du département "Bateaux" du présent site, édité par l'association HiPaRiCa. Voir la présentation et la commande ici et ici.