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  Rivière Vilaine
et canal du Gué de Baud (ou de la Chapelle-Bauby)
 
Cette rivière était tout récemment gravement menacée par un projet stupide ! Voir ICI. La menace semble écartée, mais la vigilance demeure de mise.

 

La Vilaine est une (belle) rivière qui fut canalisée dès la Renaissance, puis remaniée sous l'Empire et la Restauration.

La Vilaine à l'écluse d'Apigné

 

Bassin versant
Bretagne-sud

Type de voie d'eau
Rivière canalisée

Relie
Cesson-Sévigné
à l'Océan Atlantique

Origine physique et administrative de la partie navigable
Cesson-Sévigné (Ille-et-Vilaine)
à la cote 25,83 m (mais la partie Cesson-Rennes est fermée à la navigation)

Extrémité physique et administrative
Embouchure dans l'océan (Morbihan) à la cote 0 m

Sens conventionnel de descente
De Cesson à l'océan (bien logiquement)

Longueur de la partie classée navigable
145 km

Nombre d'écluses
Au XVIe siècle : 9 pertuis (qui ont peut-être été alors transformés en écluses à sas)

Lors de la canalisation des XVIII et XIXe siècles : 14 écluses et un pertuis à Redon.

Aujourd'hui : 14 écluses de Rennes à l'Océan (Une écluse en amont de Rennes a disparu, à Saint-Hellier, mais celle du barrage d'Arzal a été ajoutée)

Gabarit
A l'origine (XVIe siècle), la largeur des pertuis n'est pas précisée. On peut l'estimer entre 4 et 5 m.

Canalisation "napoléonienne" : 19,43m sur 4,40 m (en amont de Rennes), 27 m sur 4,70 m entre Rennes et Redon, mouillage 1,50 m, hauteur libre 2,70 m.

Plus long bief :
Arzal, n°14 (78 km)

Plus court bief :
Comte, n°2 (1,900 m), mais il est prolongé vers l'amont par la Vilaine couverte fermée à la navigation jusqu'à l'écluse n°1 du Pont des Loges.

Plus haute écluse :
Cicé, n°4 (2,82 m)

Moins haute écluse :
Mons, n°5 (1,22 m)

Temps minimum de parcours
3 à 4 jours

Ouvrages remarquables
Barrage d'Arzal
Traversée de niveau de Redon

 

 

 

Structures administratives de rattachement
DDE d'Ille-et-Vilaine et du Morbihan, subdivisions de ?
(De l'écluse de Mahalon à Arzal) : Compétence Région, Concessionnaires : Institut d'Aménagement de la Vilaine (I.A.V.).

Statut actuel
En service

Raisons de sa canalisation
Rivière permattant de relier Rennes à la mer

Compagnie concessionnaire à l'origine de son achèvement
Compagnie des Quatre Canaux, créée en 1821 par Hagerman, Odier, André et Cottier

Personnalités importantes ayant contribué à sa construction

Préfiguration
François 1er (XVIe s.) puis Napoléon 1er, Abeille, F.J de Kersauzon, Rosnyvinen de Piré, Liard (XVIIIe et XIXe s.)

Conception
Ph.Eloy, P.Guillot, G.Lannyez, L.Barthazolo. (XVIe siècle), puis Liard, Robelin, Robinot, Guichard, Le Pord, Lord et Coiquaud (XIXe s.)

Commencée en
1540

Recommencée en
1784, mais l'écluse de la Poissonerie, dans Rennes, est mentionnée en 1612.

Mise en service en
1832

Racheté par l'Etat en
?

Concédée en
?

Radiée
de Cesson à l'aval de l'écluse de Joué (Rennes) le 27.07.1957

Transférée à la région Bretagne en
1989

 

Vilaine
Une écluse de 1543 de la Vilaine
(reconstitution graphique par Charles BERG 1996, d'après Olivier Aulion)


L'écluse et le moulin de la Bouexière


Le moulin de Gaillieu


La Vilaine au viaduc de Cahot, non loin de Pont-Réan


Le moulin de Pont-Réan


Le pont de Pont-Réan

 

Système alimentaire

La rivière elle-même

Voies d'eau adjacentes :
Canal d'Ille-et-Rance, canal de Nantes à Brest

Principales villes traversées :
Rennes, Pont-Réan, Redon

Départements concernés :
Ille-et-Vilaine, Loire-Atlantique, Morbihan

Origine du nom de la rivière
Passons sur Ptolémée qui évoque Irios Potamos, pour nous attarder sur Grégoire de Tours qui évoque la Vicinonia des Romains, vainqueurs des Vénètes en 56 avant notre ère, du nom d’une déesse des eaux. Il est possible aussi d'y voir vicini, les voisins et la racine hydronimique très courante onna, qui soulignerait un rôle de frontière naturelle. Cela reste sujet à caution, la racine celte indiquant une frontière étant randa.

Vicinonia deviendra Visnonia au IXe siècle, soit, suppose-t-on, la "rivière aux eaux de rouille", francisée en Visnaine, Vilaigne puis Vilaine par attraction paronymique de l'adjectif vilain. Le prototype pré-latin reste obscur.

Les Celtes l’appelaient Doenna, la rivière profonde ou rivière noire (Du-onna). Une origine gauloise avec une racine vi évoquant la forêt est possible aussi.

Autre origine possible : Ar Ster Velen, la "rivière jaune" nommée ainsi par les Bretons venus d’Outre-Manche. La couleur jaune serait due aux schistes que la rivière traverse sur 200 km, mais elle pourrait aussi être due à sa couleur lors de ses crues fréquentes. Ster est un mot celte qui est passé dans plusieurs "Stour" en Angleterre, dont celle qui vit naître le peintre John Constable, dont le père était meunier.

À partir du même mot Ster, une origine "la rivière aux moulins" est elle aussi possible : "moulin" se disant vilin en breton. Et ceux-ci étaient nombreux sur la Vilaine et sur ses coteaux ventés.

D'un autre côté, le vent, Avel en breton, et ses rafales, avelenn, peuvent aussi avoir engendré une Vilaine qui serait alors la rivière au grands vents.

Une autre origine du nom de la Vilaine est purement légendaire. Cette légende raconte l'histoire (triste, forcément !) d'une jeune fille plutôt mal servie par la Nature, en dépit de sa chevelure dorée, qui aimait en secret un prince qui ne lui rendait qu'indifférence. De désespoir, elle en mourut et de ses larmes naquit une rivière que l'on baptisa, en son souvenir, "Vilaine".

En breton, la Vilaine se nomme Ar Gwilen.

Remarques


L'ancêtre des guides fluviaux

À la Bibliothèque Nationale est conservé un document d'un intérêt extraordinaire.
Il s'agit d'un manuscrit enluminé, d'un format avoisinant notre A3 actuel, représentant le cours de la Vilaine de Redon à Rennes. Il a été réalisé par un artiste local, Olivier Aulion, à la demande, semble-t-il des Etats de Bretagne, en 1543.
Si le graphisme en est parfois un peu naïf, son esthétique générale, avec une grande richesse de couleurs, et son indéniable intérêt documentaire en font un ouvrage de toute première importance pour la compréhension des techniques anciennes de navigation sur nos rivières.
Aulion a en effet représenté chacun des ponts, et des 9 pertuis qui émaillaient alors le cours de la rivière, avec une grande précision, allant même jusqu'à dessiner des scènes de passages de bateaux. On remarquera à ce sujet que le système de pertuis représenté est le même que celui qui fonctionnait sur le Grand Morin jusqu'après la première guerre mondiale.
Cet artiste a réalisé là ce que l'on peut considérer comme l'ancêtre de nos guides fluviaux actuels. Ce manuscrit a été édité sous forme de livre en 1998 sous le titre "En passant par la Vilaine" (Ed.Apogée) (retour au texte).

 

 


La Vilaine au viaduc de la Corbinière

 

 


L'écluse de la Molière


Une des deux écluses de Mons


À Redon, la vilaine est traversée "de niveau" par le canal de Nantes à Brest entre deux écluses qui se font face. Cette traversée était redoutée par les mariniers en temps de crue de la rivière qui ne facilitait pas les manoeuvres !

Ci-dessus et ci-dessous, la Vilaine à Redon était équipée, à l'amont de sa traversée par le canal de Nantes à Brest, d'un pertuis à aiguilles qui maintenait le niveau de l'eau dans la rivière par marée basse. Le barrage d'Arzal n'étant pas encore construit, la marée remontait alors jusqu'à Redon.


La Vilaine à Rennes

La Chapelle-Boby
L'ancienne écluse de la Chapelle-Boby, dernier vestige du canal du Gué de Baud. (Photo Guy Artur © Inventaire général, 2002)
(Source Site Inventaire général de Bretagne)

CPA ecl. Chapelle Boby
La même au début du XXe siècle (cliché Isabelle Barbedor © Inventaire général, 2001)
(source Site Inventaire général de Bretagne )

Deux autres vues de la même écluse

Deux vues anciennes de la Vilaine lorsqu'elle coulait à ciel ouvert dans Rennes. Les quais étaient de vraies falaises !

 

Liens :

Comité des Canaux Bretons et Voies navigables de l'Ouest

Association pour le Sauvetage, la Sauvegarde et l'Exploitation des Canaux (ASSEC)

Le canal de la Chapelle-Boby (site de l'Inventaire Général de la Bretagne)

La Vilaine canalisée (Site de l'Inventaire Général de la Bretagne)

Plaisances : la Vilaine

Flottille traditionnelle de Basse Vilaine

Ballades sur la Vilaine en bateaux d'inspiration traditionnelle

La Vilaine est traitée dans le guide fluvial n°1 des Editions du Breil

Sur ce site, vous verrez de belles images de la Vilaine, notamment sur cette page et sur celle-ci.

Remarques

Le canal de la Chapelle-Boby, ou canal du Gué de Baud

Vers 1860 est construit un bief rectiligne de dérivation de la Vilaine en amont du centre ancien de Rennes. Cette dérivation, premier maillon d'une liaison projetée et inachevée vers l'est et la Mayenne, reçoit le nom de "canal de la Chapelle-Boby" ou "canal du Gué de Baud". Comblé à partir de 1911, il est occupé aujourd'hui par les avenues Aristide Briand, Sergent Maginot, et, avec une belle originalité, des parkings !

Où est donc passée la première écluse ?

L'observateur attentif aura remarqué, à la simple lecture d'un guide fluvial, que la première écluse de la Vilaine navigable, "Comte", porte le numéro 2. Ce qui laisse supposer qu'il y a eu une écluse n°1. Et en effet, un plan d'avant 1720 nous montre une écluse "du Moulin de la Poissonerie", construite en 1612, non loin de la tour d'Apigné, à l'emplacement actuel approximatif du carrefour de la rue Comte Jean-Denis de Lajuinais et du quai Lamennais. Début XVIIIe sont construites encore deux autres écluses en amont, aux moulins de Joué et de Saint-Hellier. Cette écluse du Moulin de la Poissonnerie est encore mentionnée sur un plan de 1820, alors que les canaux bretons actuels sont en plein chantier. Quand en 1860 est ouvert le canal de la Chapelle-Boby (voir ci-dessus), en même temps que la Vilaine est redressée dans sa traversée de la ville, cette écluse se trouve reportée sur ce canal. C'est celle que montrent les photographies ci-dessus. Et plus tard, quand ce canal est lui-même à son tour abandonné et comblé à partir de 1911 (mais il est encore visible en 1929), cette écluse est remplacée par une nouvelle sise sur un bras de la Vilaine, au niveau du pont de la rue Dupont des Loges (voir photo ci-dessous). C'est vraisemblablement cette dernière qui aujourd'hui porte le n°1 des écluses de la Vilaine.

C'était notre rubrique "La question que personne ne se pose, mais à laquelle nous répondons quand même".

 

 

 

Merci à Pascale Delmotte, responsable de la documentation de l'Inventaire, DRAC Bretagne,
et à Kader Benferhat pour les renseignements complémentaires et bien sûr les photos.

 

Rennes

Ecluse Dupont des Loges, sur la Vilaine à Rennes, qui permettrait à la navigation de remonter jusqu'à Cesson-Sévigné. (Photo Jean-Louis Le Bail)

...et "l'écluse" (en fait un vannage) qui l'a précédée à cet endroit. (Ci-dessous la même photo colorisée)

Deux vues du moulin de Boël et de son écluse

La Vilaine à la Roche-Bernard. Au loin, l'océan l'attend.

 

Sauf mention contraire, toutes les photos de cette page sont de Kader Benfehrat, président du Comité des Canaux Bretons. Merci à toi Kader !
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