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Tabagnon : sur les bateaux de joute, plateau situé à l'arrière, et où se tient le jouteur. Terme propre à certaines régions comme Loire-Rhône et la région parisienne. Synonyme : trinquet.

Tabernacle : grand coffre de rangement de matériel divers (pots de peinture, chiffons, outils...), placé entre des panneaux d'écoutille dont il prend la place, et fixé aux deux bords du bateau, suspendu au-dessus de la cale.

tabenacle

Tabernacle d'un bateau de commerce

Tableau arrière : large surface plane de la forme arrière de certains bateaux, inscrite entre les bordailles qui restent parallèles ou presque. Synonyme : jancul.

tableau arrière en coeur
Tableau arrière dit "en coeur".

Talonner : frotter, voire cogner, le fond du canal ou de la rivière avec l'arrière du bateau, sans s'échouer. Terme employé avec la même signification en canoë et kayak.

Talus : sur le lac Léman, très grosses vagues.

Tambour : large aqueduc ménagé dans la maçonnerie d'une écluse, et contrôlé par une vanne, permettant le remplissage ou la vidange du sas. Le rôle du tambour est exactement le même que celui des ventelles, mais il est plus rapide. En revanche, il revient plus cher à la construction. Synonyme : tunnel de fuite.

Tampes : madriers horizontaux de section carrée d'environ 20 cm de côté, et longs de 4 à 6 m (selon la largeur de l'ouvrage à équiper), empilés verticalement les uns sur les autres afin de former une bouchure sur un ouvrage (pertuis, écluse, pont, porte de garde...). Les tampes sont maintenues dans des rainures verticales ménagées dans les bajoyers de l'ouvrage. Le système des tampes est un des nombreux systèmes de fermeture des anciens pertuis, et il a été utilisé aussi sur des écluses, notamment sur le Lot et le Tarn, en alternative aux portes busquées classiques. Aujourd'hui, ce système sert surtout à poser des bâtardeaux sur les écluses en travaux. On emploie aussi le mot "poutrelles". En Belgique, on trouve le mot "hollande" pour désigner ces madriers.

pertuis à tampes
Dessin d'un pertuis à tampes.

Tanac : remorqueur livré après la seconde guerre mondiale par les Alliés.

Tangage : balancement du bateau d'avant en arrière. Courant en mer, le tangage peut se rencontrer en fluvial dans certaines conditions, comme notamment lorsqu'un bateau vide remonte une rivière à fort courant comme le Rhône.

Tapage à l'eau : Mise à l'eau d'un bateau neuf. Elle s'effectue par glissement latéral et le contact avec l'eau est relativement brutal et bruyant, ce qu'exprime le mot "tapage".

Tape : couvercle de hublot

Taquet : sur un bateau de plaisance, petit organe servant à y passer et/ou attacher les amarres. Équivalent léger du bollard de la péniche.

taquet
Taquet.

Taugourd : sur les petits bateaux de Loire, long aviron de gouverne er de propulsion placé sur le côté arrière du bateau à la manière des gondoles..

Technocrate : Sorte d'androïde d'apparence humaine programmé pour restituer des formules toutes faites apprises dans ses écoles, et proposer/imposer des "solutions" à des problèmes qui, soit n'existent pas, soit sont posés dans les mauvais termes, ceci sans aucune connexion avec les réalités du terrain. Petite anecdote :

Un berger, dans la montagne, garde son troupeau occupé à paître paisiblement. Arrive alors, à toute vitesse, un gros 4x4 noir qui sème la panique dans le troupeau avant de freiner et de s'arrêter dans un gros nuage de poussière tout près du berger. Un homme en descend, vêtu d'un costume sombre, cravate flottant au vent, sourire gibbs, coiffé court et rasé de près. Il avise le berger et, s'approchant de lui, lui dit : "Mon brave, vous avez là un bien beau troupeau ! Si je vous dis de combien de têtes il se compose exactement, m'en offrirez-vous une ? " Le berger répond : "Boah, pourquoi pas ? Allez-y, si ça vous amuse !". Le type au 4x4 sort alors du coffre un ordinateur portable dernier cri, au moins 10 Go de mémoire vive, un G.P.S. high tech, déploie une antenne parabolique sur le toit du véhicule, branche tout ça et commence à pianoter frénétiquement.
Cinq minutes après, il a la réponse et annonce fièrement au berger : "Mon brave, vous avez exactement 548 bêtes ! Que dites-vous de ça ?" à quoi ce dernier répond : "Vous avez raison. J'ai bien 548 bêtes. Vous pouvez en choisir une comme convenu."
L'homme au costume choisit un animal et le fourre dans son coffre. Mais au moment de repartir, le berger l'arrête : "Et si moi je devine d'un coup quel est votre métier, me rendrez-vous ma bête ?". "Certes" répond l'autre. "Eh bien vous avez été formé à l'E.N.A., vous êtes technocrate et vous réalisez des audits" dit alors le berger. "Ça alors, oui vous avez raison ! Mais comment avez-vous trouvé ?" Le berger : "Oh, c'est bien simple : vous déboulez en foutant le bordel alors que personne ne vous a appelé, et vous vous faites payer pour résoudre un problème que je n'ai pas et dont je connais la réponse depuis longtemps. De plus, visiblement, vous n'avez pas une grande connaissance de mon métier. Maintenant, si vous pouviez ouvrir votre coffre et libérer mon chien..."

Pour en revenir à la voie navigable, rivière ou canal, le technocrate aime bien remplacer celle-ci par une voie rapide parce que c'est plus "in" (ou surtout qu'il est au service du lobby routier). Ou alors il se découvre subitement une vocation écolo et décide par directive européenne que du jour au lendemain les rivières canalisées depuis des siècles et qui ont trouvé leur équilibre biologique depuis longtemps devront être rendues à un état "naturel" dans le but de rendre aux eaux une qualité qu'elles sont censées avoir perdue (ce sont les calculs qui le disent. On se fout de l'avis des écrevisses et des truites). Bien entendu, notre écolo-technocrate n'a pas la moindre idée de ce à quoi correspond exactement ce soi-disant état "naturel" puisqu'à cette époque lointaine il n'y avait même pas d'êtres humains. Voir ici, ici et ici.

Autre exemple, quand le technocrate fait partie de l'encadrement des personnels de la voie d'eau, il s'amuse à pondre des notes de services assez délirantes. Il faut bien qu'il justifie son salaire. Par exemple, en 2000, un aréopage de technocrates planche sur la mise en place de nouvelles méthodes d'exploitation, et notamment "l'accompagnement dynamique". De ce beau recueil de consignes bien calibrées, ressort une jolie formule mathématique destinée à évaluer le nombre maximum journalier de bateaux que peut gérer un éclusier ayant en charge plusieurs écluses. Voici cette belle formule :

n (le nombre de bateaux en question) = partie entière de {T / (0,3E + D/v) },

où T est le temps de travail par jour, exprimé en heures, soit les horaires d'ouverture des écluses, E est le nombre d'écluses dont s'occupe notre agent, D la distance totale qui les sépare, et v la vitesse du véhicule de l'éclusier, établie elle-même en fonction du véhicule (bicyclette, vélomoteur ou voiture) et de la voie empruntée (chemin de halage ou route).
On cherchera en vain dans cette jolie formule le facteur humain, c'est à dire le plaisancier qui décide de s'arrêter à l'improviste et repart de façon tout aussi inattendue, ou finalement fait demi-tour devant l'écluse prête pour lui. On cherchera aussi le navigateur peu habile qui met deux fois plus de temps qu'un autre pour entrer dans l'écluse. On cherchera encore celui qui en a eu marre d'attendre (car l'éclusier est à l'autre bout de la chaine d'écluses) et s'est sassé tout seul, en n'oubliant surtout pas de coincer les manivelles en forçant comme un malade pour les refermer de la façon la plus étanche possible (ce qui est illusoire). Absent aussi le paramètre météo, ainsi que le concours de pêche au sujet duquel l'éclusier n'a pas été prévenu par sa hiérarchie, et qui le contraint à un ralentissement significatif, les pêcheurs (que la hiérarchie n'a pas plus prévenus de la forte possiblité du passage répété de l'agent) attendant le tout dernier moment pour ôter leurs cannes qui obstruent le chemin de service.
Ça sent le vécu tout ça, n'est-ce-pas ? À votre avis ?
Cette admirable formule a quelques chances de fonctionner avec des bateaux qui arrivent bien sagement, bien régulièrement, bien prévisiblement, avec des équipages au top, un chemin de halage bien lisse et dégagé, une météo sans nuage. Bref elle fonctionne peut-être deux jours par an. La technocratie, c'est ça.

Précision certainement inutile (mais deux précautions valent mieux qu'une) : "Technocrate inutile" est un pléonasme. "Technocrate malfaisant" en est un autre. Et pour faire bon poids, un troisième : "technocrate incompétent".

Une expérience rigolote : capturez un technocrate (ça se reconnait à la cravate dans laquelle est concentré tout son savoir). Disséquez-le. À vif, aucun risque, c'est insensible. Et une fois ouvert, examinez l'intérieur. Vous y chercherez en vain un cœur, du sang et des organes humains. À leur place : des engrenages, des rouages, des circuits imprimés, des câbles, des puces, des disques (durs bien sûr). Bref, un technocrate, ce n'est jamais qu'un androïde qui cache mal son jeu. Mais ça n'a rien d'humain.

Autre expérience rigolote : Prenez un technocrate. Mettez-lui dans les mains une clé à molette. Il va la regarder de ses yeux ronds comme une poule qui découvre un couteau, il va la retourner dans tous les sens sans trop comprendre comment on s'en sert, ni même à quoi ça sert. Mais ça ne l'empêchera pas de vous pondre une notice de 100 pages pour vous expliquer la bonne façon de la tenir et de vous en servir.

Nous en avons un très beau spécimen à la tête de notre pays actuellement, qui a une fâcheuse tendance à se prendre pour Louis XIV...

Enfin, à toutes fins utile, jetez un coup d'oeil sur la page 55 du  "Crabe aux pinces d'or" de Hergé...

Tenailler : entrer dans une écluse en mauvais alignement et bloquer l'avancement du bateau. Cela peut occasionner une déformation du plat-bord et du haut de la bordaille. On dit aussi simplement "tordre".

Tendeur de câble : petit appareil métallique servant à tendre un filin ou un cordage. Synonyme : ridoir

Tête d'écluse : une écluse n'a pas de pieds, mais elle a deux têtes ! Une en amont, une en aval. Il s'agit des maçonneries d'entrée (et de sortie) qui portent les vantaux et abritent, le cas échéant, les systèmes d'aqueducs de remplissage et de vidange (les tambours).

Tézet : sur le lac Léman, hauts-fonds. 

Tiaume : cabine rudimentaire à l'arrière du bateau, abritant le poste de conduite au temps des bateaux halés. Remplacé aujourd'hui par la marquise.

Tilhole : ancien type de bateau de l'Adour. C'est aussi le nom donné à certaines variétés de pinasses d'Arcachon.

Tillac : dans un bateau de commerce, plancher de l'houle, en bois ou en fer, posé sur les courbes, et destiné à recevoir la marchandise. Lorsque le tillac est en bois, il s'agit souvent d'azobé, bois exotique dur, hydrofuge et imputrescible, donc facile à nettoyer et rapide à sècher. Etymologie, le norrois tilja.

Timon : long manche de la barre franche.

Timonerie, timonier : poste de pilotage. Voir aussi "marquise". Le timonier est le marinier préposé au gouvernail.

Tin : grosse pièce de bois utilisée en fond de cale sèche pour soutenir, sans la blesser, la quille d'un navire en construction ou en réparation. Plutôt maritime.

Tinette : seau muni d'une corde, pour puiser l'eau de la rivière.

Tinque : petit morceau de bois taillé pour boucher un trou dans la bordaille ou ailleurs. Synonyme : pinoche

Tirage : fort câble ou filin utilisé pour tracter ("tractionner") un bateau depuis une courbe de halage, un toueur, un remorqueur, un tracteur mécanique sur la berge. Depuis le bateau précédent dans un convoi tractionné, c'est la remorque. Le verdon, la maillette, le greslin, la fintrelle sont des tirages.
Autre sens : voir "flottage".

Tirant d'air : différence de hauteur entre la ligne de flottaison et le point le plus haut du bateau. Ne pas confondre avec "hauteur libre" qui s'applique aux ouvrages. Mentionné "TA" sur les guides.

Tirant d'eau : différence de hauteur entre la ligne de flottaison et le point le plus bas du bateau. Ne pas confondre avec "mouillage" qui s'applique à la voie d'eau. Mentionné "TE" sur les guides. Synonyme : enfoncement.

Tire-vieilles : longues cordes de commande à distance du gouvernail ou du bouteur. On trouve aussi "tirettes".

Tirot : dans un train de chalands de Loire à la remonte, le tirot est le deuxième chaland, juste derrière la "mère" et un peu plus petit qu'elle. (voir "mère", "sous-tirot", "soubre", "soubriquet" et "allège").

Tjalk : bateau de transport d'origine hollandaise, très ancien, aux formes très pleines, dont descend la péniche flamande. Le tjalk navigue en canal, rivière mais aussi en mer. Il peut être gréé, et porte deux dérives latérales. Beaucoup sont aménagés pour la plaisance. Aux Pays-Bas, le tjalk est aussi nommé "klomp" (sabot).

tjalk

tjalk

Toile : bande de tissu de lin d'une largeur définie (autour d'un mètre), assemblée à plusieurs pour former la voile des bateaux de Loire. Leur nombre permet de connaître la taille de la voile, et par là celle du bateau. La voile d'un fûtreau aura de 4 à 6 toiles, alors que celle d'un grand chaland en aura une quinzaine.

Tolet : dispositif d'appui d'un aviron sur le bord d'une barque. C'est souvent une planchette échancrée de manière à recevoir l'aviron, et fixée à l'intérieur de la bordaille du bateau. Voir "dame de nage".

Tonnage : masse maximale transportable par un bateau de commerce. Sur un "freycinet", le tonnage est de l'ordre de 350 tonnes à l'enfoncement de 2,20 m.

Tonture : courbe latérale de la coque d'un bateau. Mais en fluvial on parle plutôt de "rampage". Les bateaux d'origine flamande ont une tonture bien marquée, tandis que ceux fabriqués en Alsace, comme les SCAR, n'en ont presque pas.

Torchon : voile, sur un bateau de Loire. "Monter le torchon" : hisser la voile, et, par extension, partir avec le bateau.

Torons : Assemblage de plusieurs gros fils tordus ensemble pour former un cordage.

Touage, toueur : à l'origine, synonyme de treuillage quand celui-ci s'effectue depuis le bateau. Par extension, le mot a pris un sens plus répandu, désignant une technique de remorquage de convoi faisant appel aux services d'un bateau très particulier, le toueur. Celui-ci, amphidrome, effectue toujours le même trajet, qui peut aller de quelques centaines de mètres à plusieurs dizaines de kilomètres, en se halant lui-même, au moyen d'un treuil à bord, sur une longue chaîne solidement fixée à terre à ses deux extrémités. Le touage, qui a été très utilisé entre 1850 et 1950, permettait de tracter de longs convois sur de grandes distances sur les rivières importantes. Il permettait aussi aux bateaux non motorisés de franchir un passage délicat : traversée de rivière (Châtillon-sur-Loire, Decize....) ou, très souvent, de voûte (La Collancelle, Pouilly-en-Auxois...). De nos jours, deux toueurs travaillent encore aux voûtes de Mauvages, non loin de Nancy, et de Bellicourt (Vendhuile-Riqueval), près de Saint-Quentin, mais leurs jours sont comptés.

Le mot est très certainement d'étymologie commune avec l'anglais "to tow", haler. ("Chemin de halage", dans la langue de Guillaume Secoue-Poire, se dit "towing path".)

toueur

Le toueur de Riqueval emmenant trois bateaux lèges dans la voûte de Bellicourt, sur le canal de Saint-Quentin

Toucher : un bateau touche lorsqu'il prend contact avec le fond de la voie d'eau. Pas forcément dramatique si c'est en douceur.

Toue : bateau de travail sur la Loire, à différents usages et notamment pêche.
La toue a été adaptée au canal du Centre, devenant un bateau de canal de fort gabarit (30 m sur 5). On précise alors "toue du canal du Centre". Sa silhouette est très proche de celle de la cadole : avant à levée, et tableau arrière carré.

Touer : tirer un bateau à la main à l'aide d'une corde, ou avec un treuil ou un cabestan. À rapproche de l'anglais "to tow".

Touret de halage : rouleau de bois ou de métal vertical d'environ deux mètres de haut et tournant sur son axe, à l'embouchure des rivières ou des canaux pour aider les bateaux à virer.

touret

Touret de halage au Bec d'Allier. Un second est visible à l'arrière-plan


Tourine : bouteille protégée par un entourage de paille, corde ou osier


Tourne-bateau : partie élargie du canal pour permettre le virement des bateaux. Synomymes : tournement, tourne-cul, bassin de virement.

Tournement, tourne-cul : mot utilisé par les bateliers pour désigner un tourne-bateau, c'est à dire un large conçu pour permettre le virement des bateaux. Synomyme : bassin de virement.

Tourner un câble : faire faire plusieurs tours à un câble autour d'un bollard, attaché à son autre extrémité sur un pieu de quai, pour retenir et freiner un bateau par frottement. Cette manoeuvre est utilisée couramment en éclusage.

Tout hors (faire-) : larguer les amarres, démarrer. Opération fréquente quand on navigue.

Toutier : sur la Loire, marinier "éclaireur" qui, à bord d'un petit bateau mu à la rame, navigue en avant d'un train de chalands ou d'un couplage de sapines, afin de reconnaître les obstacles (bancs de sable, rochers, épaves...) et de baliser le chenal. Pour lui donner de l'énergie pour "ramer cinq fois plus fort", on lui offre le "ramequint", boisson réputée énergétique à base de vin chaud sucré.

Tractionné (bateau) : bateau de commerce non motorisé, et dépendant de moyens de traction extérieurs : halage mécanique, touage et remorquage. Il n'y a plus de bateaux tractionnés en France depuis 1970. C'est un peu un barbarisme : on devrait dire "tracté". On dit aussi "un traction" (au masculin).

Traille : filin avec poulie mobile servant au passage du bac, tendu en travers de la rivière.

Train : convoi de bateaux solidarisés l'un derrière l'autre pour optimiser les énergies disponibles (vent et force humaine). Pratique très courante autrefois sur la Loire, où les bateaux étaient ainsi "trainés". Le mot est bien antérieur à l'apparition du chemin de fer.

Train de bois : grand radeau fait de bûches calibrées et assemblées rigoureusement. Le fret est ainsi son propre moyen de transport. Les trains de bois de l'Yonne mesuraient plus de 70 m sur 4 et étaient conduits par deux hommes, un à chaque extrémité, jusqu'à Paris.

Tranchée : on fait passer un canal en tranchée pour lui faire franchir un relief trop faiblement marqué pour justifier un passage en voûte. Cependant, une voûte, comme en voie ferrée, est toujours précédée et suivie de tranchées. À Paris, les voûtes du Temple et Richard-Lenoir étaient à l'origine une tranchée qui a été recouverte pour des raisons de meilleure circulation (notamment des forces de l'ordre) entre Paris et les faubourg du Temple et Saint-Antoine.

tranchée
La tranchée d'Escommes, sur le canal de Bourgogne, juste avant la voûte de Pouilly-en-Auxois.

Travée : voir "passe".

Travers : sur le lac Léman, hauts-fonds dans la rade de Genève.

Traverse : synonyme d'entretoise.

Traversée à niveau (ou de niveau) : (on trouve aussi le terme "passage de niveau".) Ensemble d'ouvrages formant un dispositif permettant à un canal de traverver une rivière dans son lit-même, lorsque l'établissement d'un pont-canal est impossible ou écarté pour des motifs techniques, géophysiques ou... budgétaires. C'est l'équivalent, pour un canal, du gué pour un chemin ou une route.
Le principe de ce genre de système est à peu près toujours le même : le canal descend dans le lit de la rivière au moyen d'une écluse, puis la traverse dans un chenal approfondi éventuellement resserré entre deux digues submersibles, et la quitte sur l'autre rive par un ouvrage de garde généralement (écluse ou simple porte). Le plus souvent, afin d'offrir aux bateaux un mouillage suffisant, le niveau de la rivière est soutenu en aval par un barrage-déversoir.
Ce système est évidemment très imparfait car très soumis aux aléas de la rivière (crues et dépôts sédimentaires), et la navigation n'y a ni la sécurité, ni le confort d'un pont-canal. Aussi n'est-il pas étonnant que certaines traversées de rivière aient longtemps été le cauchemar des mariniers, et sont devenues mythiques, comme celle de la Loire par son canal Latéral à Châtillon-sur-Loire, avant la construction du pont-canal de Briare, ou encore celle de la Vilaine par le canal de Nantes à Brest à Redon, avant la construction du barrage d'Arzal.

Chatillon_combles

La traversée à niveau de Châtillon-sur-Loire, vue depuis l'écluse des Combles.

chatillon-dessin

Plan de la traversée en Loire du canal Latéral à la Loire, à Châtillon-sur-Loire (1838).
Cette traversée, partiellement réhabilitée depuis 2000, est dépourvue de barrage de soutien à l'aval.

(Cliquer ici pour agrandir cette image dans une nouvelle fenêtre)

Traversée à niveau de Béziers

Plan de la traversée de l'Orb par le canal du Midi (1680).
Cette traversée à niveau pourrait bien avoir servi de modèle à celle de Châtillon-sur-Loire.

(Cliquer ici pour agrandir cette image dans une nouvelle fenêtre)

passage du Libron Libron

Passage des ouvrages du Libron, sur le canal du Midi. Ce dispositif de traversée de rivière est tout à fait extraordinaire.
Cliquer ici pour voir une animation expliquant son fonctionnement.

Traverselle : bras de rivière entre deux îles. À Paris, le pont Saint-Louis enjambe la traverselle Notre-Dame. Une traverselle présente une configuration favorable à l'établissement d'un pertuis.

Traversier : terme spécifique à la batellerie occitane (sapine, coutrillon, barque de patron...) et désignant un madrier transversal qui relie, au milieu au-dessus de la cale, les bords supérieurs du bateau. Synonyme dans les autres régions et spécialement le nord : overgand.
Autre sens : amarres croisées allant de l'avant du bateau à la berge à la hauteur de son arrière et inversement.
Courant traversier : courant perpendiculaire à l'axe du canal, souvent généré par la sortie d'un trop-plein du bief amont, à l'aval d'une écluse. Demande de l'anticipation.

Trémater, trématage : dépasser un autre bateau. Le trématage ne se fait que selon certaines règles de prudence et de bienséance.

Treuil : équipement de tirage que l'on trouve aussi bien sur le bateau qu'à terre. Le principe est celui d'un câble ou d'une chaine qui s'enroule sur un cylindre à axe horizontal actionné, directement ou par l'intermédiaire d'un engrenage, par une manivelle ou un moteur. Sur le bateau, le treuil (le guinda sur le bateau de Loire) sert à de multiples usages : halage dans des passage difficiles, montée et abaissement du mât et des voiles, remontée de l'ancre... À terre, on le trouve à proximité d'écluses situées sur des passages difficiles comme à Châtillon-sur-Loire ou Redon, où il vient au secours des bateaux pour des manœuvres périlleuses. L'emploi de treuils est également fréquent sur les barrages mobiles anciens pour remonter les fermettes.

Treuil de lunette : petit treuil posé sur l'amintot et servant à relever la lunette.

Tribord : côté droit du bateau

Tricage : voir "flottage".

Trimardeur ou trémardeur : sur un port, manœuvre affecté au déchargement du bois et à la dislocation des trains de bois.

Trinquet : petit échafaudage de planches sur lequel se tient le timonier lorsque son bateau est chargé en combles (très en hauteur), ce qui gène sa visibilité.

trinquet
Trinquet d'un courpet de Dordogne

Autre sens proche : plate-forme sur laquelle se tient le jouteur, à l'arrière de la barque de joute. Synonyme dans certaines régions comme Loire-Rhône et la région parisienne : tabagnon

Trinquenin : terme spécifique à la batellerie occitane (sapine, coutrillon, barque de patron...) et désignant une pièce formant la bordure du pont des cabines et recouvrant la préceinte, les membrures et le dormant. Synonyme : gouttière.

Trinquette : en Brière : voile livarde.

Triton : type de remorqueur de la Seine et de l'Oise.
Autre sens : c'est aussi, de nos jours le nom d'un type de coche de plaisance commercialisé par la société Récla, à Digoin.

Troquage, troquer : Les canaux de l'Est et du Nord, depuis la fin du XIXe siècle jusqu'aux années 1960, étaient équipés d'un système de halage des bateaux par de petits locotracteurs électriques roulant sur une voie de 60 ou métrique établie sur le chemin de halage. Chaque locotracteur travaillait sur un linéaire déterminé, et au terme de ce linéaire, passait le relais au suivant qui arrivait en sens contraire. Cette passation de relais était le "troquage", par lequel les conducteurs des locotracteurs s'échangeaient les bateaux dont ils avaient la charge.
Origine : certainement le mot "troc", échange.

Tube d'étambot : partie tubulaire qui permet de supporter l'arbre d'hélice en traversant la coque. .

Tulipé : un avant est dit "tulipé" lorsque sa quille et ses fargues dessinent en plan vertical une courbe inverse à celle de l'étrave, c'est à dire forment une pointe assez prononcée en "rebiquant" vers l'avant. C'est l'avant typique des klippers et klipperaaks.

avant tulipé
Etrave tulipée d'un klipperaak.

Tunnel : synonyme de voûte, et moins utilisé en fluvial que pour le chemin de fer ou la route. Ce terme désigne aussi une forme métallique en voûte disposée au-dessus de l'hélice du bateau, de manière à optimiser le rendement de celle-ci. Etymologie : retour en France, par un détour par l'Angleterre, du mot "tonnelle".

Au passage, et comme les premiers tunnels ferroviaires ont été conçus par les mêmes ingénieurs qui travaillaient alors sur les voies navigables et leurs voûtes, et que les technologies employées dans ces dernières ont été transposées dans le chemin de fer, voici un site sympa qui s'efforce de recenser tous les tunnels ferroviaires de France : Inventaire des Tunnels Ferroviaires de France. On y trouve en outre exposées les différentes techniques de percement des voûtes fluviales et tunnels ferroviaires, identiques dans les deux cas.

tunnel d'hélice
Tunnel d'hélice d'un automoteur de canal.

Tunnel de fuite : voir "tambour".

Tupperware : terme ironique utilisé par les professionnels de la navigation (bateliers et éclusiers) pour désigner un bateau de plaisance en plastique. On peut même le prononcer "tupervareu".

Turcie : sur la Loire, haute digue de huit à dix mètres faisant partie d'un très vaste système qui s'étend quasiment sans discontinuer de Nevers à Nantes, et visant à juguler les crues. En amont de Nevers, on en trouve de façon discontinue dès la plaine du Forez. Synonyme : levée.

 

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Retrouvez les bateaux fluviaux de France dans le CDrom "Bateaux des Rivières et Canaux de France", version très enrichie (plus de textes, plus d'illustrations, et même quelques bateaux supplémentaires) du département "Bateaux" du présent site, édité par l'association HiPaRiCa. Voir la présentation et la commande ici et ici.