dictionnaire bourbonnais
le parler de Diou
 



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P



         
pafferaud pafro n. masc. lourdaud. Le bourgeois de la Bergerie, c’est un gros pafferaud que se croit pus malin qu’il est pas.
pagane (en) ɑ̃ pagan loc. adv.  (de pagaille ?) : à terre, en désordre.

Se foutre en pagane : tomber.

La roue du vélo a passé sus un caillou et je me sus foutu en pagane en bas de la côte.
paillas pajɑ n. masc. moule à pain en paille tressée.

Synonyme : panière 2.

C’était pas tard ce matin quand que j’ai mis ma pâte à lever dans les paillas.
paillassée pajase n. fém. un plein paillas, une grande quantité.

Synonymes : niée, raminée, tavalée.

Les Durantin, ils ont eu une paillassée de gars.
paillon pajɔ̃ n. masc. sac de toile cylindique et allongé empli de paille que l'on plaçait en hiver au bas des portes pour empêcher l'air extérieur de pénétrer.  Quand te rentreras, oublie pas de pousser le paillon contre la porte, que c'est pas la peine de chauffer la cour.
paissiau pesjo n. masc. pieu, piquet de gros calibre. Apaise-tu, ou sans ça je vas te faire ronfler un coup de paissiau autour des oreilles !
paix ! pe interj. exclamation menaçante.

Synonymes : marche ! t’en fais pas !

Paix ! vieux gars, attends seulement que je t’attrape, te seras pas près d’y revenir au faîte du cerisier !
pangneau pɑ̃ ño n. masc. morceau de tissu sans valeur, guenille. Te vas ben me trouver un bout de pangneau que je nettoye un chetit peu mon vélo.
panière pañɛr ou pañer n. fém. 1. grande corbeille en osier à deux anses (signalé comme méridionalisme par Littré et Larousse) utilisée surtout pour transporter le linge.

2. corbeille circulaire faite de boudins de paille fixés avec de l'écorce de ronce servant de moule à pain. Syn : paillas

La mère Fugier vient de passer avec sa brouette ; elle roulait deux pleines panières de butin bien enfaîtrées.

 

On a des grandes panières que te peux faire des tourtes de dix livres et peut-être ben mais.

panser pɑ̃ se v. trans. 1. sens usuels.

2. soigner par des prières.

Synonyme : gaugner.

3. battre. Synon. : brener, teugner, etc.

Le pépé pansait le croup et il finissait en te bouffant trois fois dans la bouche.

A force de se foutre du monde, un jour que va pas ressembler un autre, a va se faire panser et a y aura pas volé.

paquets pakje n. m. pl. rapports malveillants, racontars, ragots. Synonyme : patifelles. ‘’Rapporte-paquets sans ficelle et sans papier’’

(dicton enfantin appliqué aux rapporteurs).

par par prépos. commencer par … : commencer à … Te commences ben par me casser la tête.
par et partout pɑrepartu

 

loc. adv. vraiment partout, de tous côtés. Jamais on n’avait vu des mouches comme c’t’année : y’en a par et partout.
parapleue pɑrɑplø n. masc. parapluie. Faut que je m’achète un parapleue à la foire, le vieux est pus réparable.
pardié ! pardje interject. (de pardieu !) : pardi ! Pardié ! ça fait beau temps que j’y sais que le Louis couche avec la Suzanne !
parfin (à la ) alɑparfɛ̃ loc. adv. à la fin. Synonymes : à la fin des fins, à la fin finale. A la parfin, te vas-t’i(l) me dire ce que te boule comme ça ?
parfoulot parfulo n. masc. duvet ; on dit aussi parfoulot d’oyon. Le Robert va pas tarder de se raser ; il commence d’avoir un chetit peu de parfoulot sous le nez.
parisien parizjɛ̃ n. masc. pupille de l’Assistance publique de la Seine et, par extension, enfant assisté. Te te rappelles ben le Jojo, le parisien que les pères Bonin ont élevé ?
parlatif, ve parlatif adj. qual. de contact facile, disert, qui parle volontiers. Synonyme : causeux. Le Père Machuret, on peut pas dire que c’était un homme parlatif ; il disait quasiment que oui et non.
parlement parləmɑ̃ n. masc. Sens primitif : conversation Si te rentres en parlement avec l’Henri, il en a pour un moment à te tenir la jambe.
parler (à en) ɑɑ̃ parle loc. adv. 1. en quantité importante (s’emploie généralement avec une négation)

2. qui mérite d’être raconté, mémorable.

C’t’année, j’ons pas eu des patates à en parler.

Le but que t’as marqué ès gars de Saligny quand qu’ieu goal a glissé, c’en est pas un à en parler …

parole (de) dparɔl loc. adv. qui tient parole, en qui on peut avoir confiance. Le Dédé, c’est un gars qu’est de parole ; si i(l) t’a dit qu’i(l) vindrait, te peux être sûr qu’i(l) vindra.
passable pɑsɑb adj. qual. où l’on peut passer, circuler Faudrait foutre un coup de gouyard derrière l’hangar : v’là que le rouetton est pus passable.
passée pɑse n. fém. ensemble de rayons de légumes qu’on travaille de front, simultanément. Quand qu'il arrachait ses treffes mon grand-père faisait des passées de trois raies.
patafioler patafjɔle ou patafjule v. trans. que le diable me patafiole (serment solennel) : que le diable me fasse souffrir. Que le diable me patafiole si jamais te me vois boire un canon avec ce citoyen-là !
patafraud patafro n. masc. beau parleur, escogriffe. J’ai trouvé au bourg un espèce de patafraud que voulait me vendre des guenilles pas chères mais je m’y sus pas fié ; il les aurait si ben volées par là !
patafrette patafrɛt n. fém. langue bien pendue. Le Mimi, avant qu’il tombe malade, en v’là un qu’avait une sacrée patafrette.
pataron patarɔ̃ n. masc. Père Pataron : personnage imaginaire de vagabond censé emporter dans sa besace les enfants désobéissants Si te fais pas dodo tout de suite, j’vas appeler le vieux Père Pataron pour qu’il vienne te chercher !
patience

 (sortir de)

pasjɑ̃ s loc. verb. impatienter, excéder, exaspérer. A réclamer tout le temps la même chose, te vas finir par me sortir de patience.
patifelles patifel n. fém. pluriel racontars, médisances.

Synonyme : paquets.

La mère Plaidy, elle est à son article quand elle est avec la mère Pouviot à faire des patifelles sus le monde que passe.
patiner patine v. trans. manier, manipuler, pétrir un objet ou un animal (pour Littré : manier avec peu de ménagement). Empêche donc le chetit de tout le temps patiner le chat comme i(l) fait, qu’i(l) va finir par ramasser un bon coup de griffes.
patouille patuj n. fém. boue, gadoue. Synonyme : bidrouille.

vire-patouille : garde-boue.

Faudrait que je mette des cailloux dans la cour : quand que ça pleut, ça fait de la patouille.
patouilloux, se patuju, uz adj. qual. boueux, fangeux. On peut pus passer dans le chemin du Riau avec le char tellement que c’est patouilloux.
patron, onne patrɔ̃, on n. masc. ou fém. 1. chef d’exploitation - son épouse.

2. termes employés par l’un des époux pour désigner l’autre.

Le patron est pas mauvais gars, mais la patronne vaut chetit - S’il reste-t-i(l) des oeufs ? faut y demander à la patronne.
patte pat n. fém. chiffon, guenille (Littré : en Auvergne, guenille dont on fait le papier).

 mettre aux pattes : mettre au rebut, transformer en chiffon

treffes à la patte : pommes de terre cuites à l’étouffée avec du lard.

Donne-me donc une patte pour prendre la tôle dans le four ; sans ça je vas me brûler. - V’là que ma chemise est en guenilles, elle est pus rien que bonne à foutre aux pattes.
patte-au-long patolɔ̃ n. masc. colporteur, marchand ambulant ; par extension : traîne-savate. Je m’fie pas bien à c’t’espèce de patte-au-long que traîne dans le pays depis quelques jours.
patti ou pattier pati ou

patje

n. masc. chiffonnier (indiqué comme ‘’vieux’’ par Littré). Y’a plein de traîniaux sous l’hangar ; faudrait ben que le pattier m’en debrene.
pau po

 

 

n.masc. pal, pieu, piquet. Syn : paissiau.

cogner les paux : s’assoupir, dodeliner comme si l’on enfonçait des pieux avec le front

J’va t’foutre un coup de pau sus la tête.

Te ferais mieux d’aller au lit faire une bonne prenière que de cogner les paux au coin de la table

pe

me

n.masc.

n. fém.

père, mère au sens de "homme, femme d'un certain âge, aîné(e) de la famille". Te peux tremper la soupe, v'là le pé qu'arrive -

T'as pas pleuré le poivre ; y'en a de quoi faire sauter le pé sus la mé !

pecher pəIe v. intrans. se fendiller, en parlant d’un oeuf en train d’éclore. Cf. becher. Les oeufs de cane commencent à pecher ; les petits bourris vont pas tarder de sortir.
pegnancée pəñɑ̃ se n. fém. raclée. Syn : brenée, tannée, teugnée, tournée, peignée, ... Il a voulu ramerner sa gueule, si bien qu’on li a foutu une bonne pegnancée.
pegnancer pəñɑ̃ se v. trans. 1. saisir à pleine mains, manier sans précaution.

2. caresser, «peloter» sans retenue.

3. battre.

Pegnance pas ta poupée comme ça, te vas li arracher les cheveux. - La Thérèse se faisait pegnancer par le Fernand à la sortie du bal, ça avait pas l’air de li faire de la peine ! Mais son frère est arrivé et ol a pegnancé le vieux gars.
peignée peñe n. fém. raclée. Cf. pegnancée. Le Jules et le Marcel ont ramassé baraille avec des gars de Gilly et ils se sont foutu une bonne peignée.
pehu ! pəy interject. onomatopée évoquant une détonation. Le chien a levé une perdrix et, pehu ! elle est pas allée loin.
peine pen n. fém. porter peine : se faire du souci.

  

être ès peines : être encore vivant.

  

craindre ses peines : craindre de se fatiguer, mesurer ses efforts.

Quand qu'on a vu que t’étais pas rentré à la grosse nuit, on a commencé à porter peine.

Je connaissais pas ce salade-là, mais je vas en faire l’année que vient, si j’en suis ès peines.

Mon peit gars, si te veux arriver à quelque chose de bien , faudra pas craindre tes peines.

pejas pəζɑ n. masc. 1. botte de haricots secs.

2. bonne quantité.

Attends-moi, j’ai pus qu’un pejas de pois à battre. - J’ai ramassé quelques tomates, mais c’est encore trop de bonne heure, y’en a pas des pejas.
pelote plɔt n. fém. tas (de fumier). Le jau est tout le temps sus la pelote de fumier.
penet pəne ou pne n. masc. pan de chemise.

en penet : en tenue de nuit

Rhabille-tu donc, ton penet est sorti de ta culotte.

Quand que j’a entendu ce revari en pleine nuit, je sus sorti en penet voir ce que c’était.

penille pənij n. fém. guenille, haillon. J’ai déchiré ma chemise, mais c’est pas étonnant : c’est une vraie penille, elle vaut pus rien.
penouffe pənuf n. fém. (de panoufle) : 1. guenille mouillée attachée à une perche pour débarraser le four à pain des cendres de bois.

2. terme injurieux appliqué à une femme.

Attends avant d’enfourner : faut que je passe encore la penouffe un coup ou deux.

C’t’espèce de vieille penouffe, elle a une gueule d’occasion qu’en vaut ben une neue ; elle ferait battre des régiments avec sa langue.

pensable pɑ̃ sɑb adj. qual. croyable, imaginable. Une mère que tue son chetit, c’est une abomination que c’en est pas pensable !
penser (se) (s)pɑ̃ se v. pron. supposer. Quand que j’ai vu que ça mouchait au canal, je me sus pensé à ça que t’irais ès ablettes.
perdrix perdri n. fém. 1. sens usuel. – 2. pomme de terre entière non épluchée et cuite au four. Des perdrix avec du fromage blanc dedans, c'est ça qu'est fameux l'hiver.
père per n. masc. 1. terme servant à désigner ou à interpeller un homme d’âge mûr et de condition modeste. (Cf. mère)

2. au pluriel, désigne un couple âgé.

3. synonyme de parents (père et mère)

J’ai croisé le père Jaud enn allant à Sept-Fons. - Dites-donc, père, faudra penser à me rendre mon passe-partout si vous en avez pus besoin.

J’ai toujours connu les pères Bry au Perroyer. -

Tes pères étaient ben de Saligny ?

perrier perje n. masc. gésier. Tire donc un bout de perrier ; te verras comme c’est bon, la viande bleue.
perruquier perykje n. masc. coiffeur. Le père Ravat, il avait deux métiers : il vendait des vélos et, c’est pas le tout, il faisait le perruquier.
petailler pətɑjé

ptɑje

v. intrans. 1. pignocher, manger sans appétit.

Synonyme : peugner.

2. hésiter.

Al a encore guère d’appétit ; quand qu’on goûte, a fait que petailler. - C’est pas le tout de petailler, faut savoir c’que t’veux.
petaillon pətɑjɔ̃ n. masc. 1. petit renias, petit reste de nourriture

2. petit morceau d'un matériau quelconque.

Te vas pas laisser un chetit petaillon comme ça. - Si j'aurais une bonne planche, j'aurais vite fait de réparer la brouette ; mais qui qu'te veux qu'je faise avec un petaillon comme ça ?
petas pәtɑ n. masc. petite quantité. C'est pas avec ce chetit petas de lard que je vas accommoder la soupe.
petée pəte n. fém. pet, ce qu’on excrète en pétant, d’où petite quantité. Quand qu’ le François Signoret est veni au monde, il paraît que sa mère a dit : ‘’Y’a ben ma foi une belle petée !’’; ça fait que le nom li est resté.
peteux, euse pətø, øz adj qual. honteux, mal à l’aise . A ne pas confondre avec petoux. Il pensait pas que j’écoutais ce qu’il disait ; mais quand qu’il m’a vu il s’est trouvé tout peteux.
petits (faire les) pti exp. verb. mettre bas, accoucher. La mère lapine s’arrache toute la bourre du ventre ; a va pas tarder de faire les petits.
petouiller pətuje v. trans. salir en mouillant. Le chetit petouille tout ce qu’on li donne à manger et après il en veut pus.
petoux, ouse pətu, uz adj. qual. qui pète fréquemment.

à ne pas confondre avec peteux.

Des petoux comme soi, j’en connais guère : un attend pas l’autre !
peu   un bon peu : une bonne quantité. Il me reste encore un bon peu de patates.
peudefiner pøtfine, pødfine ou 

pœtfine

v. trans. faire peu de fin, de profit, gâcher, abîmer. Je li avais fait cadeau d’une vieille armoire qu’était ma foi encore assez belle, mais il a voulu la bricoler et il l’a toute peudefinée.
peuge pœζ n. fém. personne molle, indécise, sans énergie. Le petit Jean, c’est une vraie peuge, il li faut deux heures pour rien faire.
peugner pøñe v. intrans. manger sans appétiti. Syn. : petailler. La chetite Lucie, a mange comme une brouette, qui que te li donnes, faut qu’elle peugne deux heures.
peuilloux, se pœju ou

pøju

adj. qual. pouilleux, qui a les cheveux sales et mal coiffés. Ca serait ben temps que t’ailles chez le perruquier ; v’là qu’ te ressembles un vrai peuilloux.
peur pœr

ou

pør

 

n. fém. à moi la peur que ... : du diable si ...

 

 

se réveiller en peur : s’éveiller effrayé par un cauchemar.

A moi la peur que le Maurice vienne me donner un coup de main : i(l) me verrait dans six pieds de merde qu’i(l) se dérangerait même pas.

Va falloir faire coucher le chetit avec nous : c’est quasiment toutes les nuits qu’il se réveille en peur.

peureux, se pœrø ou pørø adj. qual 1. sens usuel.

2. inquiétant, qui engendre la peur.

Depis la Maison du Diable jusqu’au pont de la Loire, ça fait un bout de route qu’est assez peureux la nuit.
piailloux, se

ou pialoux, se

pjɑju, uz ou pjɑlu, uz adj. qual.

ou nom

qui parle d’une voix aiguê. Tue donc le poste qu’on écoute pus c’te pialouse.
pialer ou

 piauler

pjɑle ou pjole v. intrans. parler d’une voix très aiguë. Le Denis c’est fatigant de l’écouter causer tellement qu’il piaule.
pias pjɑ n. masc. geai. Le pias réclame l’eau, la pleue va pas tarder.
piasser pjase v. intrans. pépier, piailler. Les chetits poulets, c’est pourtant pas gros, mais quand que ça piasse, ça mène du potin.
piassoux, se pjasu, uz adj. qual. piailleur. Quel piassoux, ce chetit !
piâtras pjɑtrɑ n. masc. plâtras, grosse tache. Te manges donc bien salement, que t’as mis un piâtras de sauce sus ton gilet.
picassé, e pikase adj. qual. parsemé de taches de rousseur. L’Edmond a la figure toute picassée.
      picassé des dindes et ratatouillé des ces cos : se dit ironiquement des peronnes au visage ainsi marqué.  
pider pide v. trans. épier, guetter. Synonyme : bliter. Qui donc que te pides, cabi comme ça au coin de la trace ?
pied pje n. masc. être en pied : occuper un emploi stable, une situation assise.

de son pied : en se déplaçant par ses propres moyens

Il est rentré tout gars dans les bureaux comme commis ; mais à présent il y est en pied et c’est guère moins lui qu’y gouverne tout.

Je me sus esquinté la cheville ès Poiriers, mais j’ai quand même pu revenir de mon pied.

pierre pjer n. fém. avoir une mauvaise pierre dans son sac : être gravement malade. Le François, ça fait des mois qu’a traîne ; j’ai ben peur qu’al ave une mauvaise pierre dans son sac.
piéter pjete v. intrans. (vieux en français standard) : marcher d’un bon pas. Syn. : arquer, jamber. Le Louis, il piète qu’on peine à le suivre !
pigouner pigune v. trans. tisonner. C’est pas le tout de pigouner le poêle avec ton pique-feu ; faudrait peut-être y mettre du bois.
piler pile v. trans. casser, briser. J’avais un joli petit sucrier en verre que venait de défunt ma mère ; y’a ben fallu que j’le pile.
pilleraud pijro n. masc. chiffonnier (syn. : pattier) ; marchand de peaux de lapins. Le pilleraud me donnait que trente sous de mes peaux de lapins ; je li ai pas laissé à ce prix-là.
      à pilleraud : à califourchon Tous les chetits sont les mêmes ; y’ a rien que les amuse comme de se faire porter à pilleraud.
pillons

 (de Bon Dieu)

pijɔ̃ n. masc. pluriel bordée de jurons.

Synonyme : tortillons de Bon Dieu

Il est tombé de vélo et il s’est relevé en faisant des pillons de Bon Dieu qu’en finissaient pus.
pilon pilɔ̃ n. masc. pilon de bras : bras très musclé Défunt Goulot, ol avait des pilons de bras que t'aurais pas fait le tour avec tes deux mains.

pionner

ou  piouner

pjɔ̃̃ne ou

pjune

v. trans. 1. mendier, quémander. La mère Galichet, c’est riche comme Crésus, ça vieux ; mais ça l’empêche pas d’être tout le temps à pionner ci et ça.
    ou intrans. 2. gémir sur un ton aigu. Mets donc le chetit au lit ; te voix bien que c’est qu’il a sommeil à piouner comme ça.
piounerie pjunri n. fém. 1. habitude de quémander.

 

2. gémissement continu.

Y'a tout le temps que(l)que chose que li manque : c'est la piounerie à en p(l)us finir !

Apaise-tu, que je peux p(l)us suppporter c'te piounerie

pioux, se pju, uz adj. qual. chien pioux : au poil ébouriffé. Ceux vieux chiens pioux, c’est pas beau !
pique (du jour) pik n. fém. aube, point du jour. Si te veux voir des niées de garennes, t’as qu’à n’aller faire un tour à la Pechine à la pique du jour.
piquée pike n. fém. piquée de soleil : éclaircie brève mais chaude dans un ciel orageux. Y'a eu deux, trois piquées de soleil : ça pourrait ben finir par une bonne garaude.
(en) pisse

 (de chien)

ɑ̃ pisdәSjɛ̃ loc. adv. en désordre, sans soin. J’y veux mal qu’on laisse ses outils en pisse de chien au travers du jardin.
pissecotas piskɔtɑ n. masc. 1. petit écoulement, petite flaque d'eau.

2. légère ondée

Qui que c'est que ce pissecotas là, devant la porte ? – C'est pas un pissecotas comme ça que va ben mouiller la terre
pissecoter piskɔte v. intrans. goutter, couler à petit filet et irrégulièrement. Synonyme : prejuter. Tords donc ta serpillière ; te vois pas qu’elle pissecote partout ?
pissée pise n. fém. averse. Y’en est tombé une bonne pissée ; ça va faire du bien aux petites graines.
pitou pitu n. masc. putois. Le Petit Louis, quand il était gars, il était noir comme un pitou.
place plas n. fém. sens usuel, mais aussi : rôle, fonction. A ton âge, c'est pas ta place de te mêler de ça.
placer (se) (s)plase v. pron. se louer comme domestique. La mémée, à onze ans, elle s’est placée dans un domaine pour garder les oies.
plaider plede v. intrans. 1. hésiter.

2. opposer des arguties - plaider le faux pour savoir le vrai : énoncer une affirmation que l’on suppose erronée pour avoir confirmation de sa fausseté.

Faut tout le temps qu’il plaide deux heures avant de savoir ce qu’i(l) va faire. - T'as pas besoin de tant plaider : si te veux pas m'aider, t'as qu'à y dire. - Berthelot m’a demandé si c’est vrai qu’on va marier notre gatte avec le Léonard ; faut toujours qu’il plaide le faux pour savoir le vrai.
plaindre plɛ̃d v. trans. 1. sens usuel. - 2. gémir.

3. ménager, utiliser avec parcimonie.

2 et 3 : vieillis en français standard.

Faut que ça lu fasse mal au père pour qu'il plaigne comme ça. - Quand on travaille la terre, faut plaindre ni le fumier, ni sa peine.
plaine plen n. fém. ancienne forme de plane, outil de menuisier tranchant à deux poignées. Faut que j’donne un coup de plaine à la porte : elle est gonfle qu’on peut seulement pus l’ouvrir.
plan (de foire) plɑ̃ n. masc. espace plan et dégagé servant de champ de foire. Y’a des comédiens qu’ont monté un cirque sus le plan de foire.
planée plɑ̃ ne n. fém. terrain plat et dégagée. On installait la batteuse sus une planée.
plat plɑ n. masc. en faire un plat :

1. accorder une importance excessive à

Synonyme : en faire un état.

2. faire une forte chaleur.

Pour une poulette que le Pierre a écrasée, la Marthe en a fait tout un plat.

Y'en a fait un drôle de plat aujourd'hui : te peux croire qu'on a pas eu froid à moissonner.

plein plɛ̃ adj. qual. complet : en plein droit, en plein tort.

être à plein : être serré, tenir à grand peine (dans un vêtement le plus souvent)

Il roulait complètement sus sa gauche ; ça fait qu’il est dans son plein tort. – Dis donc, Jeanne, faudrait me rapprocher les boutons de ma veste que je sus à plein dedans.
pleue plø n. fém. pluie. Le soleil s’est couché la bouteille au cul ; c’est signe de pleue pour demain.
pleurer plœre ou pløre v. trans. donner à regret et parcimonieusement. Te pourrais ben quand même donner un panier de patates à ce poure vieille : t’en as à tout-touche et te les pleures comme s’il fallait que te les achètes !
pli (mettre au) pli exp. verb. faire obéir, amener à une juste appréciation des choses. Les premiers temps le Parigot voulait faire son malin, mais j’ai eu vite fait de le mettre au pli.
plongeon plɔ̃ζɔ̃ n. masc. tas de gerbes en forme de maison édifié après le battage pour conserver la paille Tant qu'il y en reste, y'a qu'à finir la paille du plongeon de l'année dernière.
plosse plɔs n. fém. prunelle (fruit). Allons à la noce Du cousin Bobosse Ramasser des plosses Pour la jeune mariée Pour son déjeuner (paroles d’une comptine).
plot plo n.masc. billot (donné comme ancien par Littré) Une bille de chêgne, y’a rien de tel pour faire un bon plot.
plou plu n. masc. épillet d'herbe folle, de graminée sauvage. J’sus passé dans un fretier là v’où qu’y avait des plous ; ça me dévore les bras.
plu ply n. masc. dent d’une fourche ou d’un râteau. Ma fourche va mal ; y’a un plu qu’est tordu.
pluche plyS n. fém. râteau à foin. Le chetit est content ; je li ai fabriqué une pluche qu’est de sa main ; faut le voir se démener avec !
plucher plySe v. trans. râteler. Plucher, c’est pas dur, c’est du travail de femme.
pluchon plySɔ̃ n. masc. dent en bois de la pluche. Ce bois valait ren : v'là un autre pluchon cassé.
plumas plymɑ n. masc. plumeau. Le meilleur plumas, c’est encore une aile d’oie.
plumer plyme v. trans. éplucher. Les treffes sortent juste du four ; on se brûle les doigts pour les plumer.
plutôt pas ! pytopɑ loc. ad. interjection exprimant un désaccord. Te donner une bauge de treffes ? et plutôt pas ma chemise avec !
poche

 

pɔS exp. verb. porter dans sa poche : tenir en grande affection, épargner toute peine.

avoir la poche ferrée : avoir de l'argent

être de sa poche : faire une opération désavantageuse.

Le pépé, il est complètement bredin des chetits, il les porterait dans sa poche ...

Tonne te pas pour le vieux Guy ; c'est un gars qu'a la poche ferrée. - Le François avait pas d'argent sus lui pour payer sa chopine, c'est moi qu'en a été de ma poche.

poison pwɑzɔ̃ adj. qual. invariable vénéneux. Faut pas mettre des gratte-cul à ta bouche : c’est poison.
pompe pɔ̃p n. fém. galette, brioche. On a de la pompe aux cretielles et de la pompe aux pommes !
portement

 

pɔrtəmɑ̃ n. masc. état de santé (façon de se porter). Tous les matins le père Brébiant demandait à l’Yvonne son portement et celui du Pierre.
porter pɔrte v. trans. supporter.

porter peine, porter coche, porter au coeur : cf. peine, coche, coeur.

C’est un gars que porte pas le vin : avec trois verres le v’là pompette.
porter (se) spɔrte v. pron. se porter candidat (dans Littré : 48ème acception du mot porter) C’est-i(l) vrai qu te vas te porter du conseil ?
potet pɔte n. masc tas de racines ou de tubercules couvert de paille et de terre pour les conserver, et non petit trou pour semer des graines, sens donné par Littré. A présent que mes patates sont en potets, je sus au moins tranquille qu’elles gèleront pas .
potin potɛ̃ n. masc. bruit, tapage. On n’a pas idée de faire du potin comme ça .

pouffiner

pufine

v. intrans.

tousser.

J‘ai pris froid ès pieds et j’arrête pus de pouffiner.

pouffinerie pufinrri n.fém. toux, notamment persistante. V'là la pouffinerie qu' me reprend, c'est pus endurable !
pouiller puje v. trans. épouiller. Viens là que j’te pouille, que je voye si t’as encore des lentes.
pouilles

 (chanter)

puj exp. verb. chercher noise. Le Toine avait commencé à me chanter pouilles, mais je l’ai ben calmé.
pour, e pur adj. qual. pauvre. C’est un pour gars qu’est pas bien fin.
pour pur prépos. être pour : être sur le point de, à la veille de. Une fois en retraite, on était pour être tranquilles ; y’a ben fallu que la maladie nous tombe dessus. - J'men fous d'être pas bien rasé : à mon âge, j'sus pus pour plaire !
en pour ɑ̃ pur loc. adv. en échange, en remerciement. Mon petit gars, si te m’aides à porter mon cabas, je te donnerai quelque chose en pour.
pourette purɛt n. fém. ciboulette, plante aromatique réputée se reproduire très facilement Les framboisiers, y’a pas besoin d’en planter gros : ça pousse comme de la pourette.
poutet pute n. masc. 1. bécot, petit baiser

2. moue.

Allons fais donc un chetit poutet au nonon.

Ce matin, il est pas gracieux, il fait son poutet.

preciautée pәrsjote pœrsjote n. fém. (de préciosité ?) : mijaurée. La Renée, depis qu’elle est partie travailler à Moulins, c’est devenu une vraie preciautée.
prendre prɑ̃ d v. trans. surprendre, étonner. - se trouver pris : être surpris, pris de court. Le Nénesse me savait pas revenu, si bien qu'il croyait me prendre et que c'est lui que s'est trouvé pris.
à présent

à présent que

aprezɑ̃ loc. adv.

 

loc. conj

actuellement, de nos jours (in Littré).

maintenant (dès lors) que, du moment où.

A présent, c'est pus comme dans le temps : les gattes écoutent pus leus mères. - A présent que le mal est fait, ça sert à rien de chiouner.
prêter (se) (s)prete v. pron. s’étendre, s’élargir à l’usage. Ta culotte te serre un peu ? c’est rien, c’est qu’elle est neue, elle va ben se prêter.
prejuter pәrζyte ou pœrζyte v. intrans. s’échapper, s’écouler irrégulièrement, en parlant d’un liquide. Synonyme : pissecoter. Le chetit est en train de faire ses dents : il arrête pas de jeuiller et ça perjute sus les pompons de ses chaussons.
prenière pœrñer n. fém. sieste. J’étais aggravé, mais j’ai fait une bonne prenière et ça m’a repaumé.
prix-fait prife n. masc. 1. travail effectué à la tâche.

 

2. travail qu’on a prévu d’accomplir.

Depis qu’je sus à la retraite, je me fais quelques sous en bêchant à prix-fait pour le monde. - C’est pas le tout de causer, faut que retourne à mon prix-fait.
profiter prɔfite v. intrans. grandir, se développer. Ce pour chetit gars, il profite pas pus que deux oeufs dans un panier.
promettre prɔmet v. intrans. outre les sens usuels : assurer, certifier. Je te promets que j'ai dit ce que je pensais au Marius et qu'a m'a rien répond.
propre-à-rien prɔparjɛ̃ n. masc

ou qualif

1.bon à rien, incompétent ou paresseux

2. mauvais sujet, garnement, individu à la moralité douteuse.

Qui qu'te veux que j'fasse d'un commis qu'est propre à rien ? - Fréquente pas le gars Chalmin, c'est un propre-à-rien que finira par faire un mauvais coup.
prou pru adverbe assez ; plus que suffisamment. Arrête de verser, j’ai prou bu. - Ils sont loin d’être dans la misère : des sous, ils en ont prou
pulin pylɛ̃ n. masc. bourdaine. Si t’es constipé, t’as qu’à boire sus de l’écorce de pulin.
pupute pypyt n. fém. huppe (oiseau ainsi nommé par imitation de son cri) Si te t'en approches, te reconnaîtras ben un nid de pupute : y'a rien que sent si mauvais.
pus py adverbe plus.

ni pus ni moins : exactement

Pus ça va, pus c’est pire !

Le Jean, de figure, c’est ni pus ni moins son père.

pusonné, e pyzɔne adj. qual. vermoulu, rongé par des vers ou des insectes. Ce table vaut pus rien ; les pieds sont pusonnés. - Tes pois, te peux les foutre en l'air, ils sont tout pusonnés.







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