Dictionnaire étymologique basque
> Dictionnaire étymologique basque-français (nouvelle édition, 2024) [PDF]
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lo - Dictionnaire étymologique basque-françaisDormir. Peut-être expressif comme le fr. dodo, mais ce n’est pas sûr du tout. Il exite une var. à voyelle longue loo en HN (Azkue, Dict. I, p. 553). On peut tenter éventuellement un rapprochement avec le finnois luo-de "couchant", de loo-de (estonien loo-jak, loo-de, loo-jang "coucher, crépuscule") < proto-finnois *loo-. Cf. toutefois aussi llo ’sleep’ dans certaines langue africaines.
(R, S) Charbon, maladie mortelle des mulets. Du cast. lobado "loupe, tumeur". On attendrait plutôt lobaro avec -r- simple. Cf. aussi gasc. loubét "tumeur, charbon des animaux".
Taupe (Zool.). De lur/lor "terre" et be "sous".
Pavot (Bot.). De lo "dormir" et belar "herbe".
(1596, Refranes) Cornado (monnaie). Du roman noven ("cornado novén", L. Michelena).
Parc pour les moutons la nuit. De lo "dormir" et bil "forme ronde" (enclos). Toutefois le terme est apparenté également (croisement?) à lobio, lobiro, lorio "parc, enceinte à bestiaux, basse-cour".
(XVIIe s.) Basse-cour, enceinte. Terme apparenté à lorio et lobil. Var. lobiro (BN).
(1234) Gros. Racine *lod-. Cp. peut-être to.-ma. ludur "gros, épais" (H. von der Gabelentz) ou to.-ma. logdi "id.". Sinon cp. altaïque *dod- "gros, plein" ( *t- > l-).
(S) Obèse. De lodi "gros".
Chambre à coucher. De lo "dormir" et gela "pièce".
(S) Alcôve, chambre à coucher. De lo "dormir" et gi "lieu".
(BN) Corps humain. De lohi "boue".
(1014) Boue.
(S) Bourbier, fange. De lohi "boue". Cf. aussi lohitzun.
(1337) Marécage. De lohi "boue" et suff. -un "lieu".
(B) Halles. De l’esp. lonja "id.".
(XVIIe s.) Janvier. De lo "sommeil" et il "mois".
Ivraie (Bot.). Du lat. lolium "id.".
(1643) Poule qui glousse. Du roman cloca (esp. gallina clueca).
(B, G) Sensualité de la femme, appétit sexuel. Le terme se réfère ici à l’idée de folie passagère, de période ou de maladie, d’indisposition comme le montre le terme lokaldi (B). Ce dernier signifie aussi "époque de la couvaison", d’où un rapprochement avec loka "poule couveuse, poule qui glousse", du roman cloca.
(G) Libre. De lotu "attacher" et gabe "sans".
(S, Chaho) Couvaison. De loka "poule qui glousse" (du roman cloca).
Corps. Donné par Lhande, Dict., p. 683. Var. probable de *loh-i "boue" explicable par le BN archaïque loha "corps" (fait avec la boue, d’après la Bible).
(B, G) Tempe. De lo "dormir" et ki "lieu". Cp. lokun (R) "id.". Var. lloki (B).
(B) Bogue de châtaigne (Bot.). Var. de lakatz.
Dodo, sommeil (voc. puér.). Terme expressif hypocoristique à redoublement de lo "sommeil".
Inactif, mou, sot. Expressif eurasien. Cp. sum. lil, ma. lolo "id.". Cf. aussi lelo. Var. lulu (B).
(BN) Lotte (Zool.). Le terme fr. lotte est un mot d’origine gauloise lotta ou lota passé en latin du Xe s. Il peut donc s’agir ici de ce terme avec redoublement expressif de la première syllabe.
(HN) Grande cape des hommes dans certains villages de Navarre (cf. Miren de Ynchausti, "Etnografía de Aria", Cuadernos de etimología y etnofrafía de Navarra, 9, 1971, p. 356). Du roman navarrais longaina (cast. hongarina, anguarina "cape").
(BN) Petits pains ronds que l’on porte à l’église.
(B) Gros boudin. De lodi "gros" ?
(HN, B, G) Impliquer. De *lo- "attacher, lier" (lotu) avec suff. -pe "sous".
(L, S) Prise, manche, saisie; matière à, moyen, ressource. De lotu "saisir, prendre, lier" et bide "moyen".
(B, G) Bois que l’on charrie en le traînant, charriage, charroi, charge. D’une vieille racine pré-latine *lorr-. Dér. lorbide (B, G) "chemin de roulage, glissoire de montagne".
(B) Origan (Bot.). De l’esp. orégano ou lat. origanu(m), avec métathèse des voyelles centrales et l- prothétique, peut-être dû à l’influence de lore "fleur".
(1040) Fleur. Du latin flore(m).
(1283) Gloire. Du latin gloria.
(L) Refuge sous l’auvent d’un toit, porche, parvis, cour extérieure.
(B) Fil de fer des engins de pêche en haute mer. Peut-être du lat. loru(m) "courroie"?
Piste, trace, sillage. De *lorr- "traîner, charroyer" et atz "trace".
(B) Morceau de terre à découvert, taupinée, terrier. De *lorr-, var. de lurr "terre"(?).
(B) Rigolage, sillon. Terme qui semble dérivé d’une var. lor- de lur "terre", qui semble confirmée par lorrin (voir ce terme).
(B, 1800) Réussir, parvenir, atteindre, obtenir. De l’esp. lograr "id". Une contraction logr- > lor- est vraisemblable. L’origine biscayenne du verbe rend cet emprunt plausible. La chute du -g- devant -r- par gêne au niveau de la prononciation basque ou assimilation du groupe -gr- en -r- est convaincante.
(B, G) Dalle de pierre. De l’esp. losa "id.".
Mois de décembre. De lo "dormir" et (h)il "mois" avec liaison -taz- (cp. lotan, lotara, lotezkume).
Bâtard, enfant naturel. De lo "dormir, coucher" et kume "enfant".
(B) Terre humide; pain non fermenté, insipide (L. Michelena, FLV, 1, 1969, p. 127 n°39). Peut-être de lohi "boue", sale, etc.", d’où *lot- et suff. -din (cf. urdin, berdin, gordin, etc.). Cp. le dérivé participial lot(h)u , du radical lot- "qui adhère, colle".
(XVIe s.) Peur, honte, pudeur, respect. Peut-être de lotu "attaché, lié" (idée de retenue).
(XVIIe s., B, G, R) Timide, craintif, couard. De lotsa "peur, honte" et suff. -or.
(XVIe s.) Attacher, lier, adhérer. Selon L. Michelena, FLV, 4, 1970, P. 73, ce verbe-participe proviendrait d’un radical lot- issu de lohi "boue".
(B, G) Loche (Zool.). De l’esp. locha "id.".
(BN, L, S) Bouffi, dodu. Expressif du même type que potzolo avec une possible influence de lodi "gros".
Astragale. De lot- "articulation , jointure" et ezur "os".
(S) Petite guêpe. Terme apparenté à listafin "guêpe", liztame "petite guêpe", liztor "frelon", etc.
(B, G) Rondelet, plantureux. De l’esp. lozano "id.".
(S) Frelon (Zool.). De *loz-/liz- "dard".
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