Dictionnaire étymologique basque
> Dictionnaire étymologique basque-français (nouvelle édition, 2023) [PDF]
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e - Dictionnaire étymologique basque-français(R) Lessive. Var. de ehe.
(XXe s.) Disséqué. De ebaki "coupé".
Evangile. Déformation du terme latin ou espagnol.
(1745) Intersection. De ebaki "couper" et arte "entre".
(1545) Coupé. De *bak- / pak-. Cp. drav. pak "couper". Var. ebagi (B), ebai (G), ephai.
(1933) Chirurgien. De eba- "couper" et suff. d’agent.
(B) Couper. De *ba-. Voir ebaki.
(1571) Evangile. De l’espagnol evangelio "id.".
(Mic.) Ebène (Bot.). De l’esp. ebano "id.".
(1571) Voleur. De ebatsi "voler".
(1545) Voler, dérober. Apparenté à ebatzi, ebaki "couper".
(B, 1800) Juger, décider. Apparenté à ebaki "couper, trancher".
(XVIe s.) Ici. Voir hemen.
(B) Matinée. Var. de eguarte "pendant la journée".
(S) Pluie. Variante de ebri, euri "id." (chute du -r- en souletin).
(BN, S) Samedi. Déformation de egubakoitz "jour à part, unique".
(1156) Celui qui va. De ibili / ebili "aller".
Fibule. De l’esp. hebilla "id.".
Eviter. De l’esp. evitar "id.".
(R) Enfer. Métathèse de ibernu < ifernu "id.".
(B, G) Breuvage; augée. De edan "boire" et be.
(1562) Age. De l’esp. edad "id.".
(B) Greffer (Bot.). De heda- "extension". Var. eradon, eraun, edaen, edadu.
(1745) Calice. De edan "boire" et gai/kai "chose, objet".
(1620) Buveur. De edan "boire".
(IVe s.) Boire. Proto-basque *da. Cp. tlingit dana "id."? Curieuse ressemblance avec le proto-indoeuropéen *da- "liquide, fluide". Le /d/ alterne au sud avec une variante /r/: eran.
(B-gip.) Beau. Var. de eder "id.".
(S) Abreuver. Factitif de edan "boire" avec métathèse eradan > edaran.
Boisson. De edan "boire".
(1745) Aiguière. Var. de errada "id.".
Caisse à eau douce (mar.). De edan "boire" et ol "planche".
(1571) Parler. Cf. erasi et eresi.
(1366) Joli. Diminutif de eder "beau".
(Baztan) Fosse de tanneur. De hede "courroie" ?
Venin. Du roman *beden < beren < venen (cp. aragonais bereno "id.").
(869) Beau. Terme eurasien apparenté au vogoul eder "clair", hongrois der- "briller", japonais ter- "id.", dravidien ter "clair", araméen eder "id.".
(HN) Etre, trouver. Sans doute apparenté à edun "avoir" et izan "être".
(XVIIe s.) Trouver. Factitif de edin.
(XVIe s.) Ou. La variante edu "comme" indique une contraction de eredu "modèle, règle, norme".
Tenir, garder. Croisement de eduki "tenir" et atxiki "id.".
Verre à boire. De edan "boire" et ontzi "recipient creux".
(L, BN) Allaiter. Var. de egosi, igosi.
(B) Autant que, comme; catégorie. Contraction de eredu.
Avoir. Verbe restitué apparenté à eduki "tenir".
(B) Neige. Variante de elur.
(ms-Lond.) Perce-neige (Bot.). De edur "neige" et suff. dim. -txo.
(S) Semer. Var. de erein "id.".
(S) Ennuyer. Du béarn. efadà "affadir, rendre insipide".
(Baztan) Tisserand. Var. de ehaile.
(1745) Outarde (Zool.). De egal "aile" et nagi "paresseux".
Grande soif. De egarri "assoiffé" et andi "grand".
(L) Parage. De egi "lieu, endroit".
(BN) Avant-toit. De egal "aile" et be "sous".
(R, S) Supporter, endurer. Terme apparenté à ekarri "porter".
Soif, assoifé. Peut-être d’une base *garr- que l’on retrouve dans l’adj. igar "sec" (cf. R. Lafon, Bedi Kartlisa, 1972, 12).
Aile de toit. De ega- "aile".
(HN) Dépérir, user. Var. de higatu "id.".
(863) Bord, crête, lieu. Apparenté aux suffixes -ki, -gi "id.".
(XVe s.) Vérité. De la racine *eg- "soleil, jour, clarté, oeil" (begi).
(HN, 1800) Se mouvoir. Var. de higitu "id.".
Tâche. De egin "faire" et suff. -ko.
(XIe s.) Abri, lieu sec. De egi "lieu" et leor "sec".
(prehist.) Faire. De la racine eurasienne *gi / ki. Cp. youkaghir gin "faire", ainou ki "id."., japonais -gi "id." (comme suffixe d’agent: kana-gi ’’forgeron’’), coréen -ki- (factitif), mongol ki "id.", khinalug ki, badaga ki "id.", drav. ki "id.". Ibère ekiar. Voir aussi ekin.
(B, 1565) Serpe. Peut-être de *ebakite-gai "chose qui sert à couper".
(1207) Sud. De la racine *eg- "soleil". Variante hego.
Habitant. De egon "demeurer, rester". Var. ekhoiliar (S).
(1571) Demeure, résidence. De egon "rester" et suffixe nominal -tza.
Correspondre, convenir; convenable, adéquat, familier, proche. De egon "rester, être, convenir".
(1535) Rester. D’une racine *go.
(S) Croupir. De egon "rester".
Bouilli, cuit. De *gos/kos. Cp. turc kös "chaleur".
(G) Acheter. Var. de erosi "id.".
(B) Pas cuit. De egosi "cuire" et -ka "sans".
Infusion. De egosi "bouillir".
(B) Temps de repos. De egon "rester" et aro "temps".
(HN) Sagittaire (Bot.). De *egoz-/egotz- "lancer".
(Aezc.) Aujourd’hui. Var. de egun "jour".
Vendredi. Var. de egubakoitz "id.".
(B, G) Aurore. De egun "jour" et suff. -antz.
(R-uzt) Considéré. Var. de ohartu.
(B) Mercredi. De egu- "jour" et asten "dernier".
(R-uzt) Rivière. Var. de uhaitz. Cf. les gorges de Ehujarre = Uhaitzarre en Soule (Sainte-Engrâce). Pour le passage de u- à e- cp. soul. egüz = ugaz "aider, nourrir".
(B, 1746) Vendredi, samedi. De egu "jour" et bakoitz "unique".
(1562) Nativité. De egun "jour" et berri "nouveau".
(B) Jeudi. De egu- "jour, lumière, ciel". Cp. ortzegun "jeudi".
(1562) Midi. De egun "jour" et erdi "milieu".
Anémone (Bot.). De eguerdi "midi" et lili "fleur".
(XIVe s.) Jour. De la racine eurasienne *eg- /ek- (cf. basque eguzki, eki "soleil, egia "vérité", begi "oeil"). Cp. avec son antonyme ilun.
(B) Jamais. De egun "jour".
(1027) Bois. Comme il s’agit du bois à brûler pour faire du feu, on pourrait envisager la même racine que *egu- dans egun, eguzki "jour, soleil" (= lumière).
(1596) Temps (qu’il fait). De egun "jour" et aldi "temps, période".
(B, G) Aération, promenade. De egur "temps atmosphérique" et peut-être (h)as "souffle".
(BN, S) Attendre. Var. de iguriki.
Jour de fête. De egun "jour".
(B) Zéphyr. De egu- "temps, jour" et aize "vent".
Calendrier. De egu- "jour" et tegi "lieu".
(B, G) Lieu ensoleillé; orient. De egu- "jour, soleil".
(S) Filleul. De eguz-, var. de ugaz et seme "fils".
(S) Parrain, père nourricier. De eguz, var. de ugaz et aita "père".
(B) Jour de fête. De egu- "jour" et ari pour aro "temps". Var. egusai (B), eguzaro "jour de (demi) fête".
(1090) Soleil. De *egu- "jour, clarté" avec suffixe -zki. Cf. eki. Var. iguzki.
Tisserand. De eho "tisser" et gin "qui fait".
(BN, XIXe s.) Fête de Baigorri. De eho "tuer" (le cochon).
(XVIIe s.) Tisserand. De eho "tisser" et gile "qui fait". Var. ehoile, ehule.
(S) Panaris. De ehi "doigt" et suff. ki "matière".
(S) Mèches de lin. De eho "tisser" et buztan "queue".
(S) Instrument en bois pour porter l’herbe. De iratz(e) "fougère" et un "emplacement".
(XVIIe s.) Eau de lessive. Peut-être d’une base signifiant "eau sale". Cp. éventuellement les hydronymes germaniques Ehebach, Ehe ? Le rapprochement de K. Bouda avec le caucasien LLin, LLen, xed, xe, xi n’est pas convaincant comme le dit R. Lafon qui propose un ancien *ere ayant subi l’attraction de erre "brûlé" (Bedi Kartlisa, 1972, 18/19) ce qui pourrait se justifier dans la mesure où l’on fait bouillir la lessive. Il existe une var. ede en Baztan.
Tisser. Voir eho.
(BN) Que non. Var. de ezetz. On voit ici que la négation basque ez peut devenir eh- comme la négation ese en toungouse a une var. ehe. Voir ez.
(S) Doigt. Var. de erhi.
(S) Facile. De *erin / arin.
(XIe s.). Tisser, moudre, digérer. De la même racine que *eih- "moudre" et jo "frapper", eho "tuer".
(S) Fou. Var. de ero "id.".
(1545) Tenir, posséder. Var. de edoki, eduki "id.".
Toile. De eho "tisser" et kin "qui est fait".
(1564) Enterré Croisement de ohore "honneur" et ortz "ciel".
(S) Forme souletine à Sainte-Engrâce, déformée de uhaitz (cf. gorge de Ehujarre, avec arre "pierre, roche" forme aquitaine ancienne de arri, pour Uhaitzarre).
(1066) Tisserand. De ehun "tisser" et suffixe d’agent -le "qui fait".
(1330?) Cent. La comparaison avec l’anglais hundred ou l’allemand Hundert "id." est évidemment absurde. Apparenté peut-être au caucasien du nord-est botlikh bechunu "cent", tindi, chamalal behan "id.". La seule autre possibilité est un emprunt au gotique taihun "dix" avec changement de nombre.
(XIe s.) Tisser. De la racine *e(i)h- "tisser, moudre". Cf. eihera.
Centime. De ehun "cent".
(1745) Habitude. Var. de ohi "id.".
(1074, ihar) Sec. Ne vient évidemment pas du gascon crema comme le prétend Lakarra!
(1150) Moulin. De la racine *e(i)h- "moudre, tisser".
Certes, sans doute. De ei- pour egi- "vrai" (cf. egia "vérité") et suff. adv. ki.
(BN) Marcher. Var. de ebili/ibili "id.".
Incendie de montagne. Sans doute de ainhar "bruyère".
(1007) Avant. Voir aitzi(n).
Chasse. Var. de ihiza "id.".
(1366) Joli. Diminutif de eder "beau".
(1745) Armée. De l’esp. ejército "id.".
Un. Nombre supposé en raison de son apparition dans la forme hamaika, hameka "onze" (hamar "dix" + un). Il a fait l’objet de nombreuses comparaisons dont le sanscrit eka "un". Le toponyme Etxenika "maison isolée" pourrait également permettre une approche du problème (cf. J.B. Orpustan, RIEV, XXXI/3, 1986, 921-931).
(XVIIe s., Oih.) Travail, occupation, matière. De e- pour egin "faire" et gai "matière".
Tempête. De eki "soleil" et gaitz "mauvais" ou aphérèse de negu "hiver" + gaitz. Cf. nekhaitz.
(XIVe s.) Porter, produire. De la racine *karr- (cp. karro ).
(S) Orient. De eki "soleil".
(S) Substance, matière. De egin/ekin "faire" et gei "matière".
(S) Fanfaron. De egin/ekin "faire" (qui fait des manières).
(L) Certainement. De *ek-/eg- "vrai" (cf. egia "vérité").
(XIe s.) Soleil. De la racine *ek- /eg- "soleil, jour". Voir eguzki, egun.
Initiative, activité. De ekin "faire" et suff. -men.
(1571) Faire, agir, se comporter. Variante de egin. Racine proto-eurasienne *ki/gi "faire". Cp. ainou ki "faire", coréen ki "id.", altaïque ki "id.", dravidien ki "id.", amerinde ki "id.", etc. Sans doute apparenté à l’ibère ekiar, ekien "oeuvre".
(XVIIe s., Oih.) Fanfaronnade. De ekin "faire".
(XVIIe s., Oih.) Légume. De egosi "bouilli".
(R) Avoir. Var. de ukan "id.".
(R) Tranquille, quiet, ferme. Du lat. securu(m) "sûr".
(B, 1800, Añibarro) Réal (monnaie). Contraction de erreal "id.".
(HN, 1800) Conte, fable. Var. de ele "parole".
Hirondelle (Zool.). Var. de enara, ainhara "id.".
Silence. De ele "langue, discours" et arte "entre".
(B) Monnaie de deux réals. De el, contraction de erreal "réal" et bi "deux".
(B, G) Foin naturel; queue-de-loup, mélampyre (Bot.). Var. de albitz. Cp. alb. elbi "orge" ?
(XVIIe s.) Epidémie. De eri "maladie" et -te "période".
Bave, liquide visqueux. Métathèse de lerde "id.".
(HN, G, L) Bétail, troupeau. Var. de eli "id.". Cp. peut-être vieil-irlandais ile "foule". Nostratique *el- "clan, tribu".
(1571) Parole. Apparenté à l’ouralo-altaïque *kele, mongol xele "id", dagur hele, ouralien *kele "id.", amérindien haida kil "langue". Var. elhe.
(B) Eglise. Var. de eliza (elexa). Le j se prononçait x en ancien espagnol. Cf. le toponyme Elejabeitia.
(G) Multitude. De ele "troupeau, troupe" et luma "flocon" ou métathèse de * mula "tas, monceau, amas".
(S, BN) Semblablement, également, ensemble. Var. de elgar/elkar pronom réciproque.
(XIXe s.) Maladie. De eri "maladie" et gaitz "mal".
(1545) Mutuel. Comporte aussi l’idée d’ensemble, d’où un lien possible avec ele "groupe, troupeau". Cf. aussi éventuellement le lamoute (toungouse) elgalan "s’assembler".
(S, XVIIe s.) Haut. Du rom. elevata (lat. elevatum) "élevé".
(1025) Champ, terrain; plat. Cp. peut-être toungouse elge "limite, espace"?
(S) Fou, stupide. Var. de ergel "id.".
Rouille des blés (Bot.). De eri "maladie" et gorri "rouge".
(1178) Troupeau, groupe. De *el-i. Cp. mongol el, kirguize el "groupe, famille", tatar il "société".
(814) Eglise. Du latin eclesia "id.".
Sacristain. De eliza "église" et zai(n) "gardien".
Paroisse, anteiglesia. De eliza "église" et aintzin "devant".
Crypte. De eliza "église" et pe "sous".
Portique d’église. Le sens ancien est "domaine proche de l’église, environs de l’église", de eliza "église" et iri "domaine, environs".
(1290) Quartier de l’église. De eliza "église" et ondo "à côté de".
(Alava, 1025) Champ, verger. Var. de elge "id.".
(1097) Champ. Variante de elge.
(B, G) Fruit qui ne mûrit pas. Selon L. Michelena (FLV, 4, 1970, 72) de eldu "venu" et gor "dur". Croisement possible avec elkor "sourd, dur" (de eri "maladie" (?) et gor "dur") à moins qu’il ne s’agisse du même terme.
(XVIIe s.) Sourd, dur, sec. De eri "maladie" et kor /gor "dur".
(871) Epine. Peut-être de *el- "piquant" ? et orri "feuille" ou de *lorr ? Variante elosi. Le terme est apparenté à xinaurri "fourmi" de *inaurri, enaurri.
Souffrance, tribulation. De elorri "épine". Peut-être en souvenir de la couronne d’épines du Christ.
(G) Prunelle (Bot.). Var. de elorri "épine".
(HN) Taon (Zool.). Terme apparenté à elso (eltxo) "mouche, moustique".
(B, G) Panaris. De erhi "doigt" et suffixe nominal -tur.
(R) Marmite; potage. Dim. de eltze "pot, marmite, chaudron".
(B) Ver. De eltxo, elso "mouche" et txar "mauvais" ou ar "ver".
(L, 1505) Noix. Var. de intzaur.
(1571) Moustique. Diminutif de euli "mouche".
Pot, chaudron. Peut-être apparenté à bertz "id".
(HN, G) Légume; potage. De eltze "pot, marmite; pot-au-feu". Var. elzari.
(S) Gerbe. Var. de eultzi.
(B) Tremble (Bot.). Apparenté à lertxun "id.".
(1745) Troupeau de petit bétail. De eli "troupeau" et ume "petit".
(préhistoire) Neige. Apparenté à son doublet lur "terre" et peut-être au nivkh (guiliak) lur "glace". Cp. tchétchène luo "neige"?? Même si le terme tchétchène n’est pas apparenté au terme basque, il demeure que dans cette langue le rapport double entre "terre" et "neige" est du même type sémantique qu’en basque avec deux termes tchétchènes apparentés: luo pour "neige" et lea-(tta) pour "terre". Ceci indique dans les deux cas une région froide où la neige et le sol sont souvent confondus. Ceux qui comme J.D. Bengtson pensent que les deux mots basques lur et elur ne sont qu’une rencontre de hasard ont évidemment tort. Le même type de doublet préhistorique se répète avec ezur "os" et zur "bois". Var. edur. Voir aussi lur.
Harfang des neiges (Zool.). De elur "neige" et hontz "hibou".
(1259, Roncevaux) Ubac, côté ombragé. De elur "neige".
Femme. De eme "femme, femelle" et ume "petit".
(préhist.) Donner. Proto-basque *
e-ma-n. D’une racine proto-eurasienne *
mV. Cp. ostiak/khanty
ma "id.", toungouse
ma "id.". Cette très vieille racine a connu trois extensions *
ma-n, ma-k, ma-r. J.H. Greenberg (2002, n°194, p. 88) a montré sa présence en amérindien: mixe
ma "donner", kamakan
ma-ne "id.", maidu
ma "main", uto-aztèque *
ma- "id.",
ma-ka "donner", urubu-tapuya
uamon "main", coahuiltèque *
ma-ke "donner", bororo *
ma-ko "id.", quechua
maki "main", tanoan *
ma-n "id.", choctaw
ima "donner". Le latin
manus "main" provient peut-être lui-aussi de cette racine. Concentré sur l’eurasiatique, Greenberg n’a pas vu la forme basque qui remonte directement à la base *
ma et constitue par conséquent un réflexe de la forme la plus ancienne. Cf. aussi
ma,
mo "donner" dans les langues de Nouvelle-Guinée et
ma "donner" en khoïsan (Vossen, 1997: 440). Var.
emon.
xxx
(BN, R) Petit à petit, lentement. De eme "doux" et suff. adv. -ro.
(1189) Femme, épouse. De eme "femme" et gazte "jeune".
Doux, suave. De eme "femme".
(préhistoire) Femelle, femme. Vieux terme eurasien. Cf. turc eme "femelle", mongol eme "id.", hongrois eme "id.", cor. eme "mère", fin. emä "id.", sam. mê, emme "belle-fille, mère", jap. me. En caucasien il y a inversion avec eme "père". Voir aussi ar "mâle".
(XVIIe s.) Cadeau. De eman / emon "donner".
(BN, L) Crépi. Var. de enbokatu "id.".
(1562) Hirondelle (Zool.). De *enal-. Voir ainhara. Du celtique ainneal, vennal- (français vanneau).
(BN, R, S) Turbulent, remuant, inquiet. De la négation ez et nagoke "je peux rester" (je ne peux pas rester en place).
(1490) Vent de mer. De l’espagnol embate "id.".
(BN, Sal.) Envie. Du gasc. embéje "id.".
(HN) Luzerne (Bot., Medicago). De l’esp. mielga "id.".
(1562) Envie. De l’esp. envidia "id.".
(B, G, 1562) Invite. De l’esp. envite "id.".
Crépir. Du gasc. embocar "boucher".
Tronc, souche.Terme apparenté à zunbur, zunpur, zonbor "id.".
(S) Colère. Du cast. emboscar "embusquer" ?
(B) Famille, tribu, caste. Terme sans doute apparenté à l’afro-asiatique (saho-afar) enda "id." ou au romani endaja "clan’’.
(B) Salsepareille (Bot.). De *endabelar "id.".
(B, 1250) Rachitique, dégénéré. Du vx cast. entecar(se) "devenir infirme".
(1545) Intelligence, entendement. Du lat. intelligere "comprendre".
(1531) Parage, côté. Du rom. nav. endrecera "parage" (gasc. endressèro "chemin, sentier de traverse", vx fr. dresse, drece "sentier, raccourci").
(HN, XVIIe s.) Dextérité; service rendu. Du rom. endrésse "direction, conseil, guide".
(B) Etre tranquille, immobile. Peut-être de en-, var. de oin "pied".
(B) Etre tranquille, immobile. Peut-être de en-, var. de oin "pied".
(BN) Couler, diminuer, maigrir. Terme qui paraît composé de end- (cf. endeka, endekatu ?) et de urtu "fondre, fondu".
Mon, ma, mes. De *en- "je, moi" (cf. ni) et suff. génitif -e.
(XXe s.) Typha, massette (Bot.). De l’esp. enea "id.".
(B) Lait, lolo (voc. puér.). Forme hypocoristique expressive de esne "lait".
Tromper. Du rom. enganar "id.".
(BN, S) Etre constipé (bétail). Du gasc. engorgà "engorger, obstruer".
(S) Evanouissement. Du béarn. engo(è)che "syncope" (engoechà "angoisser").
(R) Ce matin. De goiz "matin" avec préf. roman en- (cp. engoitik, etc.) et suff. d’inessif -n.
(S) S’ennuyer, se lasser. Selon L. Michelena, FHV, 103, de (a)unatu "épuisé, fatigué"(?). Un rapport avec le fr. ennui, ennuyé est également possible car il existe aussi enoiatu "s’ennuyer".
(B, G) Echouer. De l’esp. encallar "id.".
(B) Empierrement d’un chemin. De l’esp. encachado "id.".
(BN, L) Imbécile. Peut-être du lat. imbecillu(m) "id." avec chute de la syllabe be ? Toutefois il existe aussi kelon (G) "sot, niais".
(B) Eternuement. Terme expressif.
(G) Hangar, appentis; petite place. Du vx cast. amparanza "protection" ou du gasc. emparà "défendre, protéger".
(S) Obstacle. Du nav.-arag. amparo/empare "obstruction, embargo".
(S, BN) Grossesse, embarras, empêchement. Du gasc. empàche ou cast. empacho "empêchement, obstacle, embarras".
(S, BN) Empois, amidon. Du gasc. empés "id.".
(S) Greffer, enter. Du béarn. empeutà "id." (empeltà).
Employer. Du gasc. emplegà "id.". Dér. enplegu "emploi".
(L, R) Recrépir, badigeonner. De l’esp. tocar "toucher, frapper".
(BN) Equilibre instable. Du rom. intervallu "intervalle, entre-deux".
(1621) Entrailles. De l’esp. entraña "id.".
(1562) Mise en doute. De l’esp. entredicho "id.".
(G) Mésentère. De l’esp. entresijo "id.".
(S) Période de tombée de neige. Du rom. enserrare "enserrer".
Introverti. Du rom. inter/enter "à l’intérieur".
(IVe s., Veleia, ENTUN) Entendre. De *ntsu.
(HN) Eternuement. Terme expressif.
(R) Personne. De e- négatif et nur "qui".
(R) S’engourdir. De *eñurri "épine, fourmi". Voir aussi elorri.
(R) Epine-vinette (Bot.). Apparenté à elorri "épine". Voir aussi xinaur(r)i "fourmi".
(B, 1596) Confier. Du préf. en- et zin "fidélité".
Sentence, jugement. De epaki/ebaki "couper, décider".
(B, G) Mois de mars. De epa- "taille" et il "mois". Var. ephai-aro "id.". C’est l’époque de la taille lorsque les fleurs apparaissent. Var. ephail.
(BN, L) Précipice. De epai "couper". Le précipice est une coupure (rupture) brutale du terrain.
Délai, terme, durée limitée. Peut-être de epa- "couper" (cf. ebaki, epai, etc.).
(HN, G) Mettre, poser. Var. de ipini "id.".
Tiède. Du proto-basque *tepel, apparenté au latin tepidus "id." et au slave tepl-, topl- "chaud". PIE *tep-. Terme eurasien. Le terme existe aussi en caucasien: proto-kartvèle *tep, tp "chaud", géorgien tp > tb "id.", mingrélien tb "id.", laze tub, tib "id." et en altaïque: *t’epV "id.".
Perdrix (Zool.). En dépit d’une apparence trompeuse, ce terme n’est pas un emprunt au lat. perdix "id.". Il provient d’une racine *per-/par/pur- "arrrière, derrière" comme sa var. eperdi et ses dér. eperdikara, iperdikara "pintade, hochequeue, bergeronnette". Il est apparenté à ipurdi "derrière, cul". Une parenté lointaine avec le terme latin ne serait possible (et peut-être même probable) qu’à un niveau eurasien beaucoup plus ancien sur la même racine eurasienne *perd- /purd- "derrière, cul".
(L) Gélinotte des bois (Zool.). De epher "perdrix" et zuri "blanche".
Décider. Factitif de ebaki "couper".
Manier, utiliser, faire marcher. Factitif de ibili "aller, marcher".
(S) Abreuver. Factitif de edan "boire".
Attraper, prendre. Factitif de eduki/edoki "tenir, avoir".
Faire faire, promouvoir, semer. Factitif de egin "faire".
S’occuper, continuer, insister. Factitif de egon "rester, demeurer".
Faire jeter. Factitif (causatif) de egotzi "jeter".
(R) Apporter. Var. de eraugi.
(XVIIe s, Oih.) Faire oublier. Factitif de aha(n)tzi "oublier".
(XVIIe s.) Faire faire. Factitif de aidi- "faire, pouvoir faire": cf. deraidik (Oih.): arrotzak ez lan daidik, ez deraidik "un hôte ni ne fera aucun travail pour toi, ni ne te donnera le moyen d’en faire toi-même".
Elever, bâtir, construire. Factitif de jaiki "lever, se lever".
(B) Tuer. Terme apparenté à ero "id.".
(G) Ecraser. Factitif de jo, eho "frapper, moudre".
Faire descendre, ôter, diminuer, traire. Factitif de jaitsi (jeitsi) "descendre".
(HN) Récolte. Apparenté à eraiki "ramasser, récolter, faucher".
(BN) Digestif. Du factitif de jan (erajan "faire manger").
Entraîner, porter à, rapporter. Factitif de ekarri "porter".
(HN, B, G) Averse, chute de neige, giboulée. Semble apparenté à eraman "apporter, emporter".
Porter, supporter. Factitif de eman "donner".
A l’occasion. De era "manière" à l’inessif.
(B, G, R) Boire. Var. de edan "id.".
Répondre, faire entendre, corriger. Factitif de entzun "entendre".
(G) Boisson. De eran "boire".
(B, G) Faire dire. Factitif de esan "dire".
(HN) Attaquer, assaillir. Factitif de jasan "supporter, souffrir".
(1545) Faire coucher. Factitif de etzan "être couché".
(B) Traire. Factitif de jeitzi, jatsi "id" et "descendre" en général. Var. eratsi.
(B) Faire coucher. Factitif de etzan "être couché".
(R, Sal., 1780) Apporter, amener. Factitif de jaugi(n) "venir".
(1627) Concéder, céder, accorder. Sans doute un factitif de *jauki.
Parler beaucoup, raconter. Sans doute un factitif.
Faire descendre, puiser, traire, baisser. Factitif de jautsi
(HN) Faire sauter, enlever, ruiner, ébranler. Factitif de jauzi "sauter".
(XVIIe s.) Faire connaître. Factitif de ezagutu "connaître".
Faire faire. Factitif de jazo "survenir, arriver".
Faire faire. Factitif de jazo. Var. arazo.
Bague, anneau. De er(h)i "doigt" et aztun "anneau".
(B) Rive, terre basse. De (h)erri "terre, pays" et bera, bere "bas". Var. erbere (HN).
(B, G) Exil; terre étrangère. De (h)erri "pays" et beste "autre".
Lièvre (Zool.). A été comparé au géorgien rb "courir" par R. Lafon. Cf. aussi peut-être hourrite erbi "chien"?
Belette (Zool.). De erbi "lièvre" et iñude "nourrice". Il pourrait s’agir d’une étymologie populaire. Peut-être de erdi-un(h)ide "nourrice d’accouchement" (cp. esp. comadreja). L. Michelena, FHV, 483.
Panaris, tourniole. De erhi "doigt", buru "extrémité" et suff. -ko.
Pays étranger. De erdara "étranger" et (h)erri "pays".
(XVIIe s., Oih.). Dégoût, mépris. Du cast. desdeño "dédain".
Langue étrangère. De erdi "demi" et era "manière".
Milieu, moitié, demi. Peut-être du proto-basque *er- "id." si c’est la même base que dans (h)ertu "diminuer, décroître", ertsi "rétrécir, fermer", ertze "intestin", etc. A été également comparé au géorgien *gwerd- "moitié". Mais cf. aussi samoyède yourak (nenets) ialia’ er ’’midi’’ (ialia ’’jour’’).
(S) Braguette, fente. De erdi "milieu".
(L) Venir, arriver. Var. de (h)eldu "id.".
(B, G) Courroie. Var. de hede "id.".
Aussi, également. Cet adverbe a pour forme primitive bere bien attesté par ex. dans les Refranes de Garibay (1591-1592).
(XVIIe s.) Type, modèle, norme. De era "manière".
(1537) Elever, construire, édifier. Factitif de jegi et var. de eraiki "id.".
(1545) Semer. Contraction de eragin "promouvoir, pousser, semer". Var. erin (G), erain (S, BN).
(R) Peigner. Var. ereinsi. Uniquement roncalais.
(R) Peigner. Var. de ereinsi, ereinzi "id.".
Emporter, porter, supporter. Factitif de eman "donner, mettre, faire".
(1025) Désert. Du latin.
Laurier (Bot.). Selon divers auteurs la forme primitive serait *ereño (L. Michelena, Apellidos vascos, n°216, p.84), issu de erein "semer". La finale serait alors le suffixe -tz des végétaux.
Dragon mythique basque. De eren "mâle" et suge "serpent". Cp. yakoute erenkyl "dragon", du turc eren, ären "mâle" (cf. turc är, ar, guiliak ar, basque ar "mâle") et kyl "serpent". Cp. sugaar "serpent mâle" l’autre nom du dragon basque. La forme eren de erensuge pourrait ainsi être un cas exceptionnel d’harmonie vocalique en basque.
(1571) Chant.
(B, XVIIIe s.) Moment opportun, occasion.
(B) Incliner, abaisser. Factitif de jatsi "descendre".
(1896) Sonore. Néol. créé par A. Goiri. De eres "son musical" et suff. -tsu.
(BN, S) Côté, lieu. Var. de ertz "bord, côté".
Cèdre (Bot.).
(B) Couteau (Zool.). De eri "doigt" (long coquillage en forme de doigt).
(1745) Instant, moment.
(1627) Stupide, sot, bête, fou. Apparenté à argal "clairsemé, faible".
Belette (Zool.). Var. de erbiñude "id.".
(XVIIe s., Pouvreau) Bouvillon. Les nostraticiens ont reconstruit une base *?erqi "ruminant".
(XIXe s.) Timide.
(S) Salamandre (Zool.). De erre "brûler".
Doigt. Si le -h- est étymologique, on peut cp. ce terme au mongol erXi "id".
Maladie. Cp. drav. eri "fièvre, douleur, souffrance".
(B) Foire. De l’esp. feria "id.".
(1562) Blessure. De l’esp. herida "id.".
Egaler. De ide "semblable, égal".
(B, 1596) Soulever. Var. de eraiki.
(XIXe s.) Bruyère (Bot.). Du latin erica "id.".
(HN, R) Dé à coudre. De eri "doigt" et suff. -ko.
Purger, expier. De eri "maladie".
Mort. Peut-être de eri "maladie" ?
(1800) Jaillir, goutter, s’écouler. Factitif (causatif) de jo "frapper" (?).
(1745) Frapper, battre. De l’esp. herir "id.".
(XVIIe s.) Infirmier. De eri "malade" et zain "gardien".
(B) Sillon. Var. de erreka "ravin, ravine".
Bout des doigts. De eri "doigt" et gain "haut".
Prêt à mettre bas. De erdi "mettre bas" et gale "envie".
(B, Mic.) Branche. Y. V. Zytsar (Euskera, 1987/2, 319) propose de décomposer ce terme en *e-rka-me où e- serait une voyelle prothétique, rka la base "corne, branche" (kartvèle rka "corne") à l’instar du basque adar qui a les deux sens, -me étant un suffixe.
(S) Dé à coudre. De eri "doigt" et kapelu "chapeau".
Petit houx (Bot.), balai. Dér. erkaztatu "balayer". Var. erratz.
(L, BN, S) Sourire, rire jaune, sarcasme, ironie. De erri "rire" et gaitz "mauvais".
(B, G) Arbuste. Peut-être var. de ezki.
Comparable; jumeau, besson, commun; associé. De er(di) "moitié" et kide "sembable".
Malade, débile, faible. De eri "malade".
(L) Vache sur le point de mettre bas. De erdi(tu) "mettre bas" et kin "qui fait".
(R) Orient. De eki "soleil" ou plutôt erkin "sortie" et gu "lieu".
(BN, R) Dé à coudre. De eri "doigt" et suff. -ko.
(B) Pouce. De eri "doigt" et goro "gros".
(B, G) Guêpe (Zool.). De erle "abeille".
Hirondelle. Var. de elai "id.".
(B, G) Brume basse. De erri "pays" et laino "brouillard".
Reine des abeilles (Zool.). De erle "abeille" et ama "mère".
(B) Faux-bourdon (Zool.). De erle "abeille" et nagi "paresseux".
(B, G) Brillant, attentif. J. Coromines, FLV, 5, 1970, 172, propose un préf. er- pour ez- (négation donnant plus de force ou aggravant le sens) et lantze "travail" (?).
(B) Ruche. De erle "abeille" et etxe "maison".
(BN) Rhume, coryza. De er- (Coromines, FLV, 5, 1970, 172) et latz "âpre, rude".
(HN, BN, L) Corniche, mur, dalle. Peut-être de arri "pierre" ? Var. erlaiz (HN, B), erlaje (G) "mur de soutènement".
Alvéole de ruche. De erle "abeille" et zulo "trou".
(XIIe s.) Abeille (Zool.). De *ezti-le "qui fait du miel" avec évolution *ez- > er- (rhotacisme) et suffixe d’agent -le.
Relief. De l’esp. relieve "id.".
(XVIe s.) Relique. Du rom. reliquia "id.".
(B) Ralingue (mar.). De l’esp. relinga "id.".
(G) Lot de terrain. Var. de arlo "champ".
(B) Horloger. De l’esp. relojero "id.".
Horloge. De l’esp. reloj "id.".
(B) Infirmité. Var. de erbain ( < (h)ebain).
Araignée (Zool.). Expressif?
(G) Ferme. Du lat. firmu(m) "ferme, solide". Var. ermu (G).
(B, G) Eveillé, vif. Var. de erne "id.". Var. esnai.
(XVIIe s.) Enceinte, grosse. De erne "qui produit".
Alerte, vif, éveillé. De *ern-/esn- avec alternance (sur le même modèle que esan/erran "dire").
Mener, emporter. Forme verbale restituée, factitif (causatif) de joan "aller", qui n’existe que dans les formes conjuguées telles que: daroat "je le mène, je l’emporte". Cf. R. Lafon, "Structure et diathèse du verbe basque", BSL, 50, 1954, 204.
(R) Posséder, tenir, garder. Var. de eduki/edoki "tenir". Var. eroken (R) "contenir".
Tomber. Faut-il restituer une racine *ror ? Il y a différentes possibilités: lat. ruere "s’écrouler, tomber" qui viendrait selon J. Hubschmid du pré-roman *rowi, rowa (Alpenwörter romanischen und vorromanischen Urspungs, 48 et ZRPh, 66, 47-49). Cf. aussi peut-être sém. ’rwr "tomber", akkadien araru "vaciller", arur "écoulement", éthiopien ’erora "pente". Sous toutes réserves. Voir peut-être aussi irauli.
(BN) Part d’héritage. De erori "tomber, échoir".
Mal caduc, épilepsie De erori "tomber" et min "mal".
Acheter, racheter. En principe la racine devrait être *ros. Toutefois la forme du verbe pourrait faire penser à un ancien factitif à préfixe/infixe -ra-, ce qui supposerait l’existence d’un verbe disparu *e-os-i de racine *os (?). Cp. peut-être finno-ougrien os- "acheter".
Facile, commode, avantageux. Peut-être de erosi "acheter".
(B, G) Serre (d’oiseau), griffe, éperon. De eri "doigt" selon Azkue. Et sans doute be/pe "sous". Sinon, de la base *(h)arp- "agripper". Var. erpe (B).
(B) Bord d’une jarre, d’un chaudron, d’un panier. De ertz "bord".
Panaris. De eri "doigt", buru "extrémité" et suff. -ko.
(1562) Rage, colère. De l’esp. rabia "id.".
(1562) Aiguière. De l’esp. herrada "id.".
(B) Forte chaleur du soleil. De erre "brûler" et suff. -ko.
Reins. Emprunt au fr. reins ou éventuellement apparenté à errai "entrailles" (?). Un croisement est possible.
(B, G) Poids de cinq kilos. De l’esp. ralde "id.".
Fête des marrons. De erre "griller".
(B, G) Géant. Selon L. Michelena, FHV, 84, le terme viendrait de *erroldae < Roldán "Roland", nom du héros de Roncevaux.
(1562) Branche, rameau. De l’esp. rama "id.".
(B) Fil bien tordu, toron. De l’esp. ramal "brin de corde".
(B) Rhume. Emprunt déformé au cast. romadizo "id." (de *erromadiz-ko).
(ms-Lond.) Romarin (Bot.). De l’esp. romero "id.".
(1290) Laurier (Bot.). Du rom. ramo, ramu. Var. arramu.
(1545) Dire. Apparenté à esan "id.".
Rance. De l’esp. rancio "id.".
Pis de vache, chèvre, etc. De erro "mamelle" et pe "sous".
(B, 1800) Fournée. De erre "cuire".
(B, 1246) Pain de blé. De erre "brûlé, cuit".
(S) Complètement. Var. de arras "id.".
(Xe s.) Genêt (Bot.). Variante erhatz.
(1745) Cantharide (Zool.). De erre "brûler" et uli "mouche".
Poussière. De erre "brûler" ou arri "pierre" et hauts "cendre, poudre, poussière".
(R) Précipice. Var. de erroitz "id.".
(XVIe s.) Facile(ment). Du rom. ras, res.
Brûler, cuire. Cp. drav. er- "brûler".
(G) Lessive. De erre "cuire" ici au sens de "bouillir".
Réal (monnaie). De l’esp. real "id.".
(B) Exploser. De l’esp. reventar "id.".
Délire, rêverie. Du gasc. reberie "id.".
Lait fraîchement tiré de la vache. De erro "mamelle" et bero "chaud".
Revers, envers. Du gasc. arrebès (esp. revés).
Revue. De l’esp. revista "id.".
(S) Rouleau de bois pour le grain ou les meules. Du béarn. arrebole "rouleau".
(1745) Rebond, rebot. Du gascon rebot "id.".
(R) Filet. De l’esp. red ou lat. rete(m) "id.".
(XIXe s.) Regain (agr.). Du gasc. arredalh "id".
Rave (Bot.). Du gasc. arrediggle "radis".
(L) Bouclier. Du rom. redola "rond".
Réforme. De l’esp. reforma "id.".
(1745) Privilège. De l’esp. regalia "id.".
(1562) Cadeau. De l’esp. regalo "id.".
Roi. Du lat. rege(m) "id.".
Règle, principe. Du rom. regla "id.".
(B, Mic.) Règles, menstrues. Du rom. regile, regele "règle" (lat. regula).
Reine. Du lat./rom. regina "id.".
(HN, B, G) Prière, supplique. Du cast. ruego "id." (1140) (lat. rogare).
Rot, éructation. De l’esp. regüeldo "id.".
(B, G) Dispute, querelle. De l’esp. reyerta "id.".
Règne. Du lat. regnu(m) "id.".
(1562) Régir. De l’esp. regir "id.".
(1093) Ravin, ruisseau. De la base indo-européenne *rek-.
Commission, message. De l’esp. recado "id.".
Combustible. De erre "brûler" et gai "matière".
Abondamment. De erreka "ruisseau" avec suff. instrumental -z.
(L) Rôti. De erre "cuire, rôtir" et ki "viande".
(BN, R) Train, allure. Du cast. recua "train, troupe".
(S) Brebis qui aime les ruisseaux. De erreka "ruisseau" et suff. koi "qui aime, porté à".
Bohémien, romanichel. De *erromanitzela "id.".
Résolution. Du gasc. arrèmangou "geste, riposte".
Remède. De l’esp. remedio "id.".
(S) Remous. Du béarn. arremoulî "id.".
(1571) Belle-fille, bru. Peut-être de errain "reins".
(B) Interruption. Peut-être apparenté à eten "id.".
(HN, G) Epine. Var. de arran "id.".
(B) Langue de terre. Du rom. rendada.
(1562) Rancoeur, peine, plainte, reproche. Du roman rancor.
Salaire, rente. Du rom. renta "id.".
Douane. Du vx cast. renteria (1452) "revenu, tribut".
Renoncement. De l’esp. renuncia "id.".
Repasser. De l’esp. repasar "id.".
(G) Temps chaud et malsain. De erre "brûler" et epel "tiède".
Chemin royal. De errege "roi" et bide "chemin, route".
(XVIIe s.) Carillonner. De l’esp. repicar "id.".
Terres basses, rive. Du lat. riparia "id.".
(1562) Représenter. De l’esp. representar "id".
(1562) Réprouvé. De l’esp. reprobar.
(1562) Forgeron. De l’esp. herrero "id.".
(1745) Arrière-goût. De l’esp. resabio "id.".
(XIXe s.) Rancune. De l’esp. resabio "arrière-goût".
(B) Baldaquin, ciel de lit. Du rom. resel "id.".
(B) Râcloire. De l’esp. rasero "id.".
Demande d’indemnité suite à un incendie. De erre "brûler" et eske "demande".
(1621) Respect. De l’esp. respeto "id.".
(1545) Réponse. De l’esp. respuesta "id.".
(L, BN) Egout. Du rom. restel, rastel (gasc. arrestel) "herse, grille", du lat. rastellum "grille".
Royaume. Du rom. (navarro-castillan) reismo "id." (Fuero de Navarra, 1237).
Morceau de toile restant. De l’esp. retal "id.".
(1170) Moulin banal. De errege "roi" et ihera "moulin".
(1745) Refuge, solitude. De l’esp. retiro "id.".
(XVIIe s.) Portrait; photo. De l’esp. retrato "id.".
(B, G, HN) Résine. De l’esp. resina "id.".
(G) Goût de brûlé (lait, etc.). De erre "brûler".
(1800) Rhumatisme. De l’esp. reumatismo "id.".
(S, 1800) Erreur. Du fr. erreur ’id.’.
(S) Inquiet, impatient. De erre "brûler".
Facile, aisé. Peut-être du vx cast. rahez, rafez, rehez "id.".
Confiture, raisiné. Du gasc. arrasimet "raisiné, groseille"
(B) Voile, rideau. Du rom. recel "qui cache".
(1658) Soupçon, crainte. De l’esp. recelo "id.".
(1619) Recette, ordonnance. De l’esp. receta "id.".
(1745) Oraison. De l’esp. razo "id.".
(S, BN) Rire. Terme expressif.
(1745) Liseré. De l’esp. ribete "id.".
(BN) Instituteur. Du gasc. rejént "id.".
(B) Rixe. De l’esp. reyerta "id.". Var. errieta.
(1627) Rime. De l’esp. rima "id.".
(B) Robuste, ferme, fort. De l’esp. firme "ferme".
(B) Escarpement, terrain en pente. Du lat. ripa "rive, bord".
Rythme. De l’esp. ritmo "id.".
Souche, racine, pis.
Bar, loup de mer (Zool.). De l’esp. róbalo "id.".
(1258) Grand corbeau. Curieusement rapproché par Y. V. Zytsar de l’esp cuervo, par l’intermédiaire de * werrow, ce qui est fort peu convaincant. Il pourrait s’agit simplement d’un terme expressif (cri du corbeau). Var. arrai.
(G) Tumulte, querelle. De l’esp. ruido "bruit".
(G) Rigole. Terme apparenté au cast. arroyo d’origine pré-romane (arrugia).
Précipice, éboulis. De arri "roche" ? Var. erruitz, errautz.
Quenouille, rochet. Du rom. roca (du francique).
(G) Rhume, coryza. Du cast. romadizo (écourté en romadi > romari).
Pèlerinage. Du cast. romería "id.".
Pèlerin. Du cast. romero "id.".
(1562) Romarin (Bot.). De l’esp. romero "id.".
Rhum. De l’esp. ron "id.".
(B) Ronde. De l’esp. ronda "id.".
(B, G) Bravade, provocation. De l’esp. ronca "id.".
(1562) Erreur. De l’espagnol error.
(1745) Rousseau (Zool.). Du rom. rossel "id.".
(G) Rousseau (Zool.). Du rom. rosel "un peu rouge, roux".
(B, 1562) Boule (de pain, etc.). De l’esp. rosca "id.".
(1169) Moulin. Du lat. rota "roue".
(B, G) Faute. Selon L. Michelena, FHV, 61, ce terme serait un emprunt à l’esp. yerro "id.".
(1620) Rubis. De l’esp. rubi "id.".
(B, G, R) Rue (Bot.). De l’esp. ruda "rue".
(BN) Environs, alentours. Du rom. rodeo "tour, détour".
Rufian, souteneur. De l’esp. rufián "id.".
(1562) Bruit, tumulte. De l’esp. ruido "bruit".
Pitié, compassion. Il existe une var. urruki qui a fait dire à L. Michelena que ce terme venait de urri "pauvre". Toutefois une influence de erru "faute, péché" est possible. Dér. errukitu "avorton".
(S) Cantharide (Zool.). De erre "brûler" et ula "mouche".
(XVIIe s.) Pondre. Verbe apparenté à arraultze, arrontze "oeuf". Cf. peut-être chinois ruan "oeuf".
Russe. De l’esp. ruso "id.".
(G) Grognement, rebuffade. Terme expressif.
(R) Entre la vie et la mort. De (h)ertsi "étroit, rétrécissement, angoisse".
(1571) Fort, solide, gaillard. Peut-être de eskon "main bonne" ?
(1785) Partie. De erdi "moitié".
(B, G) Médian. De erdi "milieu, moitié".
Indigène, autochtone. De erri "pays" et suff. -tar.
Epoque de la mise-bas. De erdi "mettre bas" et aro "temps, époque".
Centre. De erdi "milieu, moitié" et egi "lieu".
(S) A moitié prix. De erdi "moitié" et dohain "gratuit".
Frisson de l’accouchement. De erdi "accoucher" et ikara "trembler".
(B) Entrouvrir. De erdi "moitié" et ireki "ouvrir".
Semoule. De erdi "moitié" et irin "farine".
A moitié saoûl. De erdi "moitié, demi" et ordi "saoûl".
Désenfler, diminuer, décroître. De *er- "moitié" (cf. erdi).
(S) Près d’accoucher. De erdi "accoucher" et ullan "près, proche" (üllant, équivalent souletin de hurbil).
(S) Myope. De erdi "à moitié" et ütsü "aveugle" (itsu).
Falaise. De ertz "bord".
(1562) Bord. A une var. eretz. Cp. bouroushaski héres "id.".
(Néol.) Police autonome du Pays basque. De erri "pays" et za(i)n "garde" + suff. nom. -tza.
Intestin. De ertu "se rétrécir".
Enfantement. De erdi "moitié" et suff. -tze.
Oesophage. De ertze "intestin, rétrécissement" et gorri "rouge, nu, sec".
(BN, S) Imbécile, fou. De ero "fou".
(S) Transport. Infinitif nominal de eruan, factitif de joan "aller".
Salamandre. Sans doute apparenté à erensuge "dragon".
(1745) Médecin. De eri "malade", uts "vide" (enlevé) et kin "qui fait".
(S) Ovaire. De errun "pondre" avec réduction de -rr- à -r- en souletin et ohi "lit".
(1745) Histoire, récit. De esan "dire".
(L) Trébuchant, chancelant, en zigzag. De es "lettre s" et suff. adv. -ka.
Phrase. De esan "dire" et aldi
(1596) Diseur, parleur. De esan "dire" et suff. d’agent -le.
(1745) Chaire, tribune. De esan "parler, dire" et alki "siège".
(1745) Bavardage. Redoublement expressif de esan "dire, parler".
(XVIe s.) Dire. Apparenté à erran "id.".
(HN) Pieu. De esi "clôture" et ul/ol "planche". Var. esiol, esol.
(1571) Essentiel. De l’esp. esencial "id.".
(BN, G, R) S’asseoir, mettre, placer. Peut-être apparenté à ezarri "mettre" en dépit du -r- simple. Var. isari (R).
(HN, B, G) Haie, clôture, ridelle. De *es- "clore, fermer, clôturer".
(1745) Escabèche. De l’esp. escabeche "id.".
Haie vive, matériel de clôture. De esi "clôture, haie" et gai(lu) "matière, matériel".
(B) Goujon (Zool.). De eskail "écaille".
(1617) Offrir. De *esk-. Cf. esku "main". Dér. eskainio "offrande".
(S) Sceau de la vierge, tamier (Bot.). Semble apparenté à eskalanpo, eskalapoin "étrier, sabot".
(XVIIe s.) Sabot. Du roman escarpin.
(1617) Mendiant. De esku "main" et suff. d’agent -le.
(1562) Escalier. De l’esp. escalera "id.".
(B, G) Ecaille. De l’esp. escama "id.".
(B) Porche, atrium. De eskaratz "porche, entrée, aire" et pe/be "sous".
Aire, entrée des maisons basques. De esku "main". C’est l’aire où l’on dépiquait le grain. Cp. bret. dorn "poignée" et "battage".
(B, G) Nageoire dorsale. Du rom. escarda, escharda (vx. fr. éscharde, éscherde 1119, PH. De Thaun, du francique skarda "entaille").
Imiter, singer, se moquer. Du gasc. escàrni "id.".
(S) Répandre. Du béarn. escarpi "id.".
(1571) Qui manque, pauvre. Du gascon.
(XVIIe s., Oih.) Discussion, dispute, débat; emprunt (G). Du vx cast. escatima "insulte" ou "insuffisance".
(1562) Demander. De esku "main".
(B) Cuisine. Contraction de eskaratz "entrée des maisons basques".
(1350) Demande. De *esk-. Cf. esku "main".
(G) Victime. De eskein "offrande" y gai "chose destinée à".
(1537) Merci. De *esk-. Apparenté à esku "main" et eskaini.
Ingrat; énorme, atroce. De esker "reconnaissance, merci" et ga "sans".
(XVIIe s.) Certainement, probablement. De esku "main". Cf. esku(i)arki.
(S) Angine. Du béarn. esquinances "id.".
(HN) Lavande aspic (Bot.). Du lat. spicula "id.".
Ecole. Du rom. escola "id.".
Personne de belle apparence, extravagante.
(1745) Escopette, fusil. De l’esp. escopeta "id.".
(BN, R) Ciseau à manche. Du rom. escople, escopre (esp. escoplo).
(XVIIe s., Pouv.) Appui, soutien, étai. De l’esp. escora "appui, accore".
Petite charrette à bras; brouette. De esku "main" et orga "charrette".
(B) Terre noire et bonne. Du cast. escoria(l) "tas de scories, laitier, lie".
(B, G) Enclos. De (h)esi "fermé" et korta/gorta "cour".
(B, G) Ecoute, cordage des bateaux de pêche. De l’esp. escota "id.".
(S) Ecot, petit verre de rhum. Du béarn. escot "écot".
(HN) Antenne de voile. De l’esp. escotera "id.".
(1545) Main. De *esk-. Voir eske, esker, eskaini.
(1545) Certainement. De esku "main" et (h)ar "tenir, prendre".
(S) Ecurie. Du béarn. escuderie "id.".
Tapisserie. De esku "main".
(HN, B, G) Manchot. De esku "main" et il "morte".
A droite. De esku "main".
Excommunication. Du lat. excommunicatio "id.".
(S, BN) Ecuyer. Du gasc. escùt "écu".
Lettre. De esku "main" et itz "mot".
(1893, A.G.) Exigé, réclamé, demandé. De esku "main".
(S) Oblique, de travers. Terme apparenté à la série romane gasc. bislày, eslaùt "de travers", arag. bislai "id.", vx cast. en deslayo "id." (1300).
(BN) Fanfaron, ahuri, hébété. De eslai "de travers".
Séparer, désigner, choisir, déterminer. Du gasc. esléye "choisir, trier".
Dépérir. Possible déformation de l’esp. desmejorar "id." ou de l’esp. esmirriado "chétif".
(B, G) Eveillé. Apparenté à erne "id".
(S) Rumination. De esne "lait". Var. esnaur (HN, B, L), eznar (S).
Flan. De esne "lait".
Euphorbe (Bot.). De esne "lait" et ori "jaune". Var. esnauli, esnauliz, isnauli, sinauri.
Lait. La forme initiale est *ezene ou *zen- comme dans zenbera. Voir ezne. La reconstruction de Lakarra behi-seni-edabe "boisson du petit de la vache" est évidemment absurde. On trouve sen, zen "lait" en caucasien et üsün, üsn "lait" en mongol.
Baratte. De esne "lait" et jo "frapper".
(BN) Echalas. Du gasc. esparre "id.".
(S, BN) Sandale en sparte. Du gasc. espartégne "id.".
(B) Sparte (Bot.). De l’esp. esparto "id." avec remplacement de la finale par le suff. basque -tz des végétaux.
(ms-Lond.) Glaïeul, flèche d’eau (Bot.). De espata "épée" et suff. dim. -txe.
(B) Anxiété, oppression. De *es- "étroit" et pe/be "sous".
(S) Ergot. Du béarn. esperoû "éperon".
(1562) Epice. De l’esp. especia "id.".
(1562) Espia. De l’esp. espía "id.".
(BN) Pré entourant la maison; bois; troupeau. De es- "clos" et bil "forme ronde".
Epoux. Du rom. espos "id." (gasc. espoùs, cast. esposo).
(S) Eponge. Du béarn. espounja "id.".
(S) Brosse. Du béarn. espouncét "id.".
(BN) Obstacle. Déformation du rom. obstacula "id.".
Excuse, prétexte; défaut. Déformation du lat. obstaculu(m) "obstacle, empêchement".
(1745) Carapace de tortue. De estali "couvrir".
Couvert, voilé, caché. De *estal-/estar- "id.". Cf. estarbi, estari, itzali. Var. estaldu.
(B) Aine. De *esta/ista "aine" (cf. ister/izter "cuisse").
Bureau de tabac. De l’esp. estanco "id.".
(G) Etable, écurie. Var. de estalgi "endroit couvert".
(B) Caché, occulte. De *estar-/estal- "couvert", de même étymologie que itzal "ombre".
(B, G) Sentier, chemin. De l’esp. estrada "rue, voie".
Corde du harpon. De l’esp. estacha "id.".
Bergerie, enclos à brebis. De esi "enclos" et tegi "lieu, cabane".
Steppe. De l’esp. estepa "id.".
Natte. De l’esp. estera "id.".
Stère de bois. De l’esp. estéreo "id.".
(S) Espèce de pomme. De ezti "doux".
Supplice, tourment, torture. Du gasc. estirà "étirer".
(B) Haie, palissade. De (h)esi "fermer, clôturer".
(B) Râtelier. Du lat. stramen "paille".
(R) Tapage, vacarme. De l’arag. estrapalucio "id.".
(HN) Herse. De l’esp. estrazar "herser".
(1656, Cap.) Extrême. De l’esp. extremo "id.".
(HN) Ciste (Bot.). Du lat. hispanique stippa "id".
(BN) Etrier. De l’esp. estribo "id.".
Tribord. Du vieux français estribord ( < néerl. stierboord ).
(1725) Estropier. Du gasc. estropiar "id.".
(B, G) Estrope ou erseau qui fixe la rame au tolet. De l’esp. estrobo "id.".
(XVIIe s.) Comprimé, angoissé, rétréci, strict. De *(h)ers- "fermé, étroit".
(1653) Etui. De l’esp. estuche "id.".
(B) Mordre. Var. de ausiki "id.".
(B, 1596) Verser. Var. de isuri "id.".
Et. La conjonction de coordination basque a une origine controversée. Au vu de la lettre de 1415 où elle figure sous la forme et, on peut penser qu’elle est simplement un emprunt au et latin. On la trouve souvent sous la forme courte ta (y-compris à Veleia, IVe s.).
Vieux suff. collectif présent en toponymie (lieu de...). Semble d’origine latine comme -etum et -eta : cp. noceta "lieu où il y a des noyers". Il devient souvent -keta par lexicalisation du -k- de liaison avec le sens de "grande quantité de".
(B) Entrée, porche, devant de maison. De et- pour ate "porte" et arte "entre".
(B) Particule dubitative, interrogative directe ou indirecte. Var. de ote "id.". Comme en basque la particule modale ot du youkaghir possède des variantes dialectales (at en youkaghir du nord).
Rompre, briser, interrompre, casser, transgresser. Racine *et- ? Cp. etoi, eto "traître, perfide" et etsai "ennemi" ?
(1745) Perfide, traître. Racine *et- ? Peut-être apparenté à etsai "ennemi" et à eten "briser, manquer, transgresser" ?
(XXe s.) Avenue. De etorri "venir" et bide "voie, chemin".
Origine. De etorri "venir".
(XVIe s.) Venir, arriver. Racine *torr. Cp. Eurasien *tor, tur "id", Pama-Nyungan thurri "id.".
(BN-aezk.) Noix. Var. de intzaur "id.".
(1545) Ennemi. Peut-être de etsi "fermer, se méfier"?
(HN) Manteau de cheminée. Du bas lat. caminata "cheminée" avec e- prothétique et palatalisation (assibilation) k > ts.
Exemple. Du lat. exemplu(m) "id.".
Désespérer. De la base *(h)ets- "fermé, rétréci".
(1093, Arzamendi) Partie basse sous la maison. De etxe "maison" et be "sous".
(B, G) Cabane.
(B, G, HN) Famille, peuplade, tribu; faubourg. De etxe "maison" et di "lieu, ensemble de".
(B) Vagabond, errant, chemineau. De etxe "maison" et iñes (ihes) "fuir".
(L) Jeter, congédier, chasser. De l’esp. echar "id.".
(1330) Métairie. De etxe "maison".
(IXe s.) Maison. Peut-être d’une forme antérieure *etse, etze. Cf. ezkondu "se marier", eztei "noce". La forme etse est attestée en biscayen et roncalais. On trouve des graphies esse, etse au XIIIe s. et esajaun "maître ou âme de maison" en 1596. Cp. khoisan etsa "maison". On a tenté aussi de relier etse à (h)ertsi "fermé". A tout hasard cf. également tchétchène (nakh) utch "antichambre, avant-pièce (cp. basque eskaratz)", chöö "maison, intérieur, pièce", et surtout turc etch, itch, eshe "intérieur, tanière". Var. itche.
Parent, familier, domestique. De etxe "maison" et suff. d’appartenance -ko.
(B) Pointeur de jeux. De l’esp. echar "donner les cartes" (echas "enjeux").
(1562) Magicien, sorcier. De l’esp. hechicero "id.".
(B) Se reposer. Var. de atseden "id.".
Etre couché. Du proto-basque tza.
Après-demain. Peut-être de aitzi, eitzi "avant" (vers l’) ou apparenté à atzo "hier". Dans certaines langues "hier" et "demain" sont un seul et même mot, cf. khoisan ari "hier" ou "demain".
(HN, G, R) Etre couché. Var. de etzan.
Tenir. Var. de eduki "id.".
(B) Pluie fine. De euri "pluie".
(XIIIe s.) Mouche. Var. de uli. S’il y a eu perte de consonne initiale, cp. peut-être eurasien *pVlV, altaïque pjoli, nenets pilu, ouralien * pElV "id.", mongol ilu "id.". Autre possibilité, un prototype *kuli, cf. samoyède tavgi (nganasan) xul "taon".
(G) Moucheron (Zool.). De euli "mouche" et suff. dim. -txo.
(G) Ruche. De euli "mouche" ici au sens d’abeille (cp. fr. "mouche à miel").
(HN, G) Airée, ensemble de gerbes. Var. de euntze
(B) Interjection d’admiration. Var. emphatique de ene (litt. "de moi").
(B) Rosée. Var. de ihintz "id.".
(HN) Pacage, pâturage, pré. De *peuntze, var. de pentze "pré".
(B) Eunuque. De l’esp. eunuco "id.".
(B) Bois. Var. de egur "id.".
(1562) Pluie. De *e-ur-i. Base *ur "eau". Var. uri.
(R) Attendre. Var. de iguriki "id.".
(VIIe s.) Langue basque. De *eusk- "basque" et ara "manière". La base *eusk- vient peut-être du nom de la tribu aquitaine des Ausci qui a donné son nom à la ville d’Auch (Département du Gers) qui s’appelait aussi Ilumberri "ville neuve".
(2013) Nouvelle monnaie basque. De eusk- "basque".
(B) Ladre, avare, harpagon. De eutsi "saisir, prendre" et bai affirmatif employé ici dans le même sens que le suff. -kor "qui a tendance à".
(1596) Labourer. De l’esp. echar "jeter" ?
(B, 1562) Suspendre, étendre (linge). Var. de atxiki "adhérer, coller".
(Oih., XVIIe s.) Poule domestique. De etxe "maison" et oilo "poule".
(R) Lavande (Bot.). De l’arag. espligo "id.".
Osselet. Dim. de ezur "os".
Non. Du proto-basque *ese. Apparenté au vieux-mongol ese "id.", baoan se "id.", toungouse ehe "id.", ouralien e-, vx jap. ese "négatif, mauvais", peut-être washo ees "no". Variantes ze, eh-, e-.
Effacer. De *ebazatu, rom. effaçar "id.".
(G) Humeur du corps. De eze "humide" et bizi "vivant".
(G) Suc. De eza "humide".
(1592, ezaun) Connaître. Voir ezagutu.
(1537) Connaître. On a rapproché ce terme du gascon sabut, mais la forme variante ezagun ne va pas avec ce dernier.
(B) Laid, vilain. Soit de ez- "négation" ou de *ez- "humide, visqueux, lascif".
(1745) Soumis. De ezarri "mettre" et suff. -pe "sous".
(1745) Enjeu, mise. De ezarri "mettre" et suff. -ko.
(1571) Mettre, poser. De *sarr-.
(B) Nain. De la négation ez et azi "croître".
Doute. De ez "non" et bai "oui".
Vaurien. De la négation ez et deus "quelque chose, un rien".
(1545, Dech.) Aucun. De ez "non" et zein "quel".
Nullement, d’aucune façon. De ez(e) "non" et suff. -ki.
Rien. De ez "non" et zer "quoi".
(B) Rajeunir. Peut-être de eze "frais".
Sauf, excepté. De ez "non, ne..pas" et suff. partitif.
(1513) Ne pas pouvoir. De ez "non".
Sobriquet, surnom. De ez négation et izen "nom".
Ignorance. De ez "ne pas" et jakin "savoir".
(XVIIe s.) Teigne, gale. Du rom. scabia "id.".
Thym (Bot.). Peut-être de ezti "doux" et gai "chose".
(BN, S) Copeau. Du gasc. escàlh "id.".
(G) Echarde. Du francique skarda "id.".
(S) Chêneau, jeune chêne (Bot.). De *ezk- "chêne" et suff. dim. -anda. Cf. aussi ezkur.
(S) Epandre le fumier. Du béarn. escarpi "séparer".
Ecaille. Du gascon escate, escatche "id.".
(B, G, BN, L) Bigleux. Terme apparenté à ezker "gauche, de travers".
(IVe s., esquero) Gauche. Terme pré-latin pyrénéen. cf. gasc. esquèr "id.", esp. izquierda "id.". Peut-être apparenté à esku "main (droite)". De *esku-oker "main tordue"(?).
(S) Etre fâchés. De ezker "gauche, oblique" et so "regarder".
(1000) Tilleul (Bot.). De *ezk- "arbre". Cf. ezkur "gland". Parenté possible avec le germ. eski "frêne".
Cloche. Du gasc. esquire "id.".
(B) Crevette (Zool.). De l’esp. quisquilla "id.".
(XVe s.) Cire. De *ez- "cire, miel". Voir ezti, erle.
(IVe s., eskon) Marié. De *eskon. De *es- "maison"? Mais le -k pose problème. Peut-être de esku "main" et on "bonne" ?
Conjoint. De ezkondu "marier" et ide "compagnon, semblable’.
Dot. De ezkondu "se marier" et sari "prix".
(1007) Gland (Bot.). Du proto-basque *ezk- "chêne, arbre" (cp. ezki) et ur "noix, fruit à coque".
Gros-bec (Zool.). De ezkur "gland" et xori "oiseau".
Ecuyer. Du vieux gascon escùt "écu, bouclier" avec suff. basque -ari.
(ms-Lond.) Laiteron (Bot.). De ezne "lait".
(Xe s.) Lait. Vieux terme eurasien. La forme zen-bera "lait caillé, fromage mou" indique une base *ezen(e) (*esen(e)) qui semble apparentée au caucasien du nord-est sen "lait" et au mongol sün, üsün, üsn "id.". La reconstruction de J.A. Lakarra *behi-seni-edabe "boisson du petit de la vache" n’a aucune valeur.
(B) Humide. Var. de (h)eze.
Lèvre. De *espain, espan. Cp. sémitique *sap-, sep- "id."?
(1562) Echarde. Les var. biscayennes zozpal, zozpel, zezpal, si elles sont plus anciennes, permettraient de dériver le terme de zotz "bâtonnet".
Taon (Zool.). Var. probable de ezpada "épée".
Glaïeul (Bot.). De ezpata "épée" et belar "herbe" (feuilles ensiformes).
(BN, R) Balai. Sans doute de ezpel "buis".
(XIe s.) Buis (Bot.). Peut-être de *ez(k)- "bois, arbre" et bel "noir"? Un croisement avec l’occitan espes "taillis" est possible (cp. fr. buis et buisson).
(B, G) Dard, aiguillon. Du roman *espi "pointe, épine".
Talus, rive. Du gasc. esponde "bord, versant".
(HN-b) Eperon. Du roman espora "id." (got. spora).
Discussion, dispute. De ez "non", ta "et", bai "oui".
(HN) Etain. Du cast. estaño (lat. stagnum).
Prêle, equisetum (Bot.). De eztañu "étain" et belar "herbe".
Gosier. Terme apparenté à ezter "gorge".
Larynx. De eztari "gorge" et bide "chemin".
(R-bid) Jarret. De ezta- "cuisse, jambe" et zai "racine".
(1545) Noce. Peut-être du proto-basque *eze, etze "maison" (etxe). Cf. ezkondu "se marier".
(1571) Aiguillon, dard, alène, pointe. Etymologie complexe. Le terme a été rapproché du berbère t-isten-t "aiguille" par H.G. Mukarovsky. Il existe en effet une var. izten (G), mais aussi des var. avec l- initial: lezten, lezta (Baztan). Un lien ou croisement avec eztera, geztera et gezi est possible. Cf. aussi mizto. Les var. avec l- pourraient aussi être en rapport avec les termes désignant des insectes à aiguillon (listafin, etc.).
Gorge (géo.). Cf. Ezterenzubi, Ezteribar. Vieille base pré-celtique *est- "escarpement rocheux" apparentée à celle de l’Estéron (rivière encaissée du Var) en France et de l’Estergebirge en Bavière.
(1330) Miel, suave, doux. D’une racine *es- (cf. ezko "cire"). Voir aussi erle "abeille". Ne vient évidemment pas de *meliti comme l’ont écrit certains qui croient que le basque est une langue indo-européenne.
(G) Lit nuptial. De eztai, eztei "noce" et oi "lit".
(XVIIe s.) Toux. Terme expressif ?
(BN) Aiguillée de fil. Var. de ezten "alène, aiguillon".
(HN, G) Goutte. De ezur "os" et eri "maladie".
(B) Disette. De ez "négation, mauvais" et une "période".
(préhist.) Os. Apparenté à son doublet zur "bois". Ne vient pas de *enazur (Michelena) et encore moins de *berna-zur "bois de la jambe" (Lakarra). Le terme ezur (avec ou sans nasalisation) concerne tous les os et est certainement bien plus ancien que l’emprunt roman perna. Cf. aussi elur et lur. Le -a- intervocalique de la reconstruction *enazur est totalement injustifié. Var. azur (B) avec évolution e > a régulière en B (cf. berri/ barri, berdin /bardin, etc.
Improviste, spontané, inopiné. De ez "sans" et uste "idée, pensée".
Dictionnaire étymologique basque
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Contact : Michel Morvan