Dictionnaire étymologique basque
> Dictionnaire étymologique basque-français (nouvelle édition, 2023) [PDF]
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l - Dictionnaire étymologique basque-français(1475) Suffixe complétif de subordination. Apparenté au suffixe -la adverbial.
(1157) Défrichement, écobuage. De labe "four".
Couteau. Var. de nabala.
(S) Fournée. De labe "four".
(1007) Four. Peut-être du rom. alabe "voûte"(Du Cange)?
(1322) Agriculteur, laboureur. Du roman labor avec suffixe d’agent -ari.
(1072) Court. De *lab- et suffixe adjectival -ur. Peu vraisemblable Lakarra *la-bur.
(1562) Larron. De l’esp. ladrón "id.".
(IVe s.) Aide, compagnon, ami. De *lag-. Cp. vieux-hongrois legun, ostiak lag- "id.".
(1052) Ronce (Bot.). De *lak- "rugueux".
(Moyen-Age) Affront, outrage, offense. Du rom. laido "id." (< germ. laid ).
Autant que. Var. de hain.
Gravier. De *lak- "rugueux".
(B) Noeud de branche. De *mak-/lak- "noueux, tordu".
(Xe s.) Pressoir, cuve. Du latin lacu(m) "id.". Cp. aragonais laco "pressoir".
(L) Vadrouille, guipon de chiffon. De l’esp. lampaza.
Travail. A l’origine "travail agricole" (cp. lanoa).
(S) Epidémie des végétaux. Ce terme est le même que lanho "brume, brouillard, nielle, charbon des blés".
(B, G) Vadrouille, sorte de guipon ou tampon de chiffon qui sert à nettoyer le pont des embarcations. Du cast. lampazo "id.".
(B) Bruine. Var. de lanbro, lanbo "brume, bruine" avec influence possible de euri "pluie".
(1024) Champ, campagne, extérieur. Du celtique ou germanique landa "id.".
(B) Arbre récemment planté. Du rom. plant- "planter".
Excepté, hormis, après. De landa "champ, campagne, extérieur".
(S) Ultérieur. De landan "après" et suff. -ko.
(XIVe s.) Plante. Du roman planta.
(XIXe s.) Dangereux. Du gascon danjeroùs.
(Sal., R) Labour. De lan "travail agricole".
(1745) Paresseux. De lan "travail" et etsai "ennemi".
Plainte, gémissement. Du lat. planctu(m) "lamentation, douleur bruyante".
(XIIIe s.) Bardane (Bot.). De *lap- "agripper".
Ronce (Bot). De *lap- "agripper".
(1350) Marne , ardoise. Du latin lapis "pierre".
(1562) Voleur, glouton (a dû désigner d’abord l’animal, cf. la var. ñapur). De *lap- "agripper" et suffixe nominal -ur. Var. napur, ñapur.
(B) Tarière. De l’esp. taladro "id.".
(1745) Transhumé. De larre "lande" et beste "autre".
Craintif, timide. Peut-être de lard-/dard- "trembler".
(BN, R) Ecorcher. De larru "peau" et ideki "ôter".
Durillon. De larru "peau" et gor "dur".
(1104) Terrain, aire. De larre "lande, aire" et gain "sur". Aucun rapport avec le caucasien tlorom "aire à battre" (Bengtson 2011).
Tarier rubicole (Zool.). De larratz "lande, terrain, prairie".
(869) Lande. Il existe diverses possibilités: germanique laar "lande", vieux-français larris, ou terme purement basque avec d’éventuelles parentés non-indoeuropéennes. Cf. ostiak lar "pré".
Cigale; sauterelle, locuste (Zool.). De larre "lande" et ote "aiguille".
(1360) Peau, cuir. Cp. samoyède lar, nar "pelage", komi/zyriène nar "peau, cuir". Variante narru.
(B) Jaune pâle. Du lat. claru(m) "clair".
Samedi. Sans doute de laur "quatre" et bat "un".
Paillasson, natte. De lasto "paille".
(1100) Rapide. Cp. mordve laste "courir".
(XIIe s.) Paille. Terme pré-latin. Cf. gascon lastoû, castillan, aragonais laston.
(952) Ruisseau. Eurasien. Relevé en toponymie paleosarde (Blasco-Ferrer): Latsaké à Austis, rivu Latsones à Sarule et Ghilarza. Cp. our. latche "arrosé", same latsa "mouillé", cauc. lak latchu "pleuvoir". L’étymologie *das de Lakarra est douteuse.
(1072) Jar, caillou de rivière. De lats "ruisseau" et arri "pierre".
Lavé. De lats "ruisseau".
(1076) Apre. Contraction de *lakatz.
(aquitain) Quatre. Il existe un segment LAUR dans des phrases ibères. Pour Lakarra de labur "court, bref" (les cinq doigts de la main moins le pouce).
Galop. De lau "quatre" et gain "sur".
Carré. De lau "quatre".
(B) Lisse, plat. Du lat. planum "plat".
Samedi. De laurden "quart" et bat "un".
Suffixe agentif: egin "faire" > egile "celui qui fait, acteur". Un suffixe agentif -le existe aussi en mongol et en bouroushaski.
(S) Suffixe observable en toponymie: Etxele (1377). Réduction de leku "lieu".
(B) Merlu, colin (Zool.). Voir legatz.
(XVIIe s.) Levain. Du gascon lebàmi.
Présure. De legar "gravier".
Gravier. D’une base *lag-/lak-/lek-/leg-, cf. lakar.
Caille-lait (Bot.). De legar "présure" et bedar "herbe".
(1620) Merlu, colin (Zool.). De legar, legatx "gravier, sable’’.
(1545) Loi. Du latin lege(m).
Dartre, lèpre. Métathèse de negel "id.".
(G) Terre (ferme). Var. de leihor "id.".
(1258) Premier. Peut-être de *lenen ?
(Xe s.) Pin (Bot.). Peut-être apparenté à lehertu "éclater" (écorce).
(1562) Lion. De l’espagnol león.
Cristal, verre. De leiho "fenêtre".
(1745) Lunette. De leiar "verre".
(1276) Fenêtre. Du roman *claio "claie, treillis".
(S) Lisse, plan. Var. de leun "id.".
Race, lignage. Du lat. linea (FHV, 115).
(1745) Illisible. De leitu "lire" et ezin "ne pas pouvoir".
(S) Défense de sanglier. Var. de letagin "canine".
Lire. Emprunt roman.
(928) Frêne (Bot.). De leiz- et suffixe -ar. Cp. albanais lis "chêne". Variante lizar.
(1007) Gouffre, grotte, caverne, abîme. D’une racine pré-latine *le(i)s- "grotte, escarpement rocheux". Cf. peut-être Lesura, ancien nom du Mont Lozère. Cp. pré-latin *balm(a) > fr. baume "grotte, escarpement rocheux".
(XVIIe s.) Haricot, gousse. De l’occitan teca.
(1000) Lieu. Apparenté au latin locu(m) et au celtique *lek.
Témoin. De leku "lieu" et suff. d’appartenance -ko (celui qui est sur les lieux).
Stupide, sot, niais. Vieux terme expressif eurasien: cast. lelo, sumérien lil, mandchou lolo "id.". Cf. aussi bsq. lolo, lulu.
Ritournelle, refrain, chanson. Terme expressif.
Timon, gouvernail. Du vx cast. leme "id." ? Dér. lemako "timonier, pilote". Var. tema.
(L) Levain. Du gasc. lebàmi "id." (< lat. pop. *levamen). Var. legami (G).
(1745) Princesse. De lehen "première" et suff. féminin -sa.
(B) Lien de paille pour attacher les gerbes. De l’esp. vencejo "id.".
Martre (Zool.). De lepo "cou" et gorri "rouge".
(B) Boule qui roule en montrant les trous dans lesquels on met les doigts pour la lancer. De lepo "cou, épaule" et jan "manger" (expression "manger l’épaule").
Plateau de montagne. De lepo "col".
(B) Courroie qui s’attache aux cornes des boeufs. De lepo "cou" et (h)ede "courroie".
Torcol (Zool.); torticolis. De lepho "cou, col" et itzuli "tourner".
Cou, col. Sans doute du pré-indoeuropéen proto-eurasien *tep(o). Cp. occ. tepa, tepo "motte", corse teppa "montée", esp. tepe "motte", albanais tép "sommet", turc tep(e) "colline" (Göbekli Tepe, Gaziantep, etc.), géorgien t’aw "tête", vieil-égyptien tp "tête, chef", nahuatl tepe-tl "montagne", nicaraguayen tepe "id.", vénézuélien tepuy "plateau abrupt", salish halkomelem tep-s "cou, nuque" (Galloway, 2009: 259, 664), abénaki deb "tête". En combinaison avec kuk, cf. Kukteppa au Tadjikistan. Pour le passage de t à l en basque, cp. teka "gousse" > leka "id.", tepel "tiède" > *lepel > epel "id.".
(B) Bossu. De lepo "cou" et oker "tordu".
Collier. De lepo "cou, col" et suff. -ko.
(R) Lièvre (Zool.). Du pré-roman *lepor-. Il semble que, comme pour "lapin", on ait une base *lep-/lap- de sens incertain, antérieure au latin: glouton ? grandes oreilles ? (cf. albanais lapush "grande oreille").
(L) Omoplate. De lepo "cou" et ustai "collier".
Elégant, svelte. Le gascon connaît aussi ce terme à Arthez avec lérd, lérde (S. Palay, Dict., 613), d’une base *lèr-, en Lomagne lèri, lèrio, dans le Gers lèro "joli, beau, alerte, élégant, svelte". S. Palay mentionne aussi le prov. lèri. Idée de droiture. Dér. lerdendu "redresser".
(B) Lourdaud, niais. De l’esp. lerdo "gauche, maladroit, lourd". P. Lhande glose (S) lerdo "gras" et "paresseux, nonchalant". Son étymologie par le lat. lardum est évidemment fausse.
(BN-Sare) Résine. De ler "pin" (leher) ou de lerde "bave, écoulement gluant".
(BN, S) Fruit trop mûr. Terme apparenté à irin "farine".
(HN, G, L) Déchet, perte. De l’esp. merma "id.". Dér. lermatu "décroître, diminuer" ’(esp. mermar).
(B) Grands efforts. Peut-être de leher, ler "crever". Cf. lertu "faire des efforts jusqu’à épuisement" (Azkue).
File, rang, rangée, ligne; attelage. Apparenté à zerro. Racine *lerr-/zerr- d’origine obscure. En ouralien cf. samoyède selkup ner "id."? Var. lerrun (Pouvreau). Dér. lerrotu "aligner", lerroka "file".
Peuplier-tremble (Bot.). Cp. peut-être turc lerz "trembler, tremble". Mais le terme est indissociable de la var. eltzun "id.". La comparaison de J. Braun avec le vx géorgien na-zu ("Euscaro-caucasica", Iker 1, 214) est très peu convaincante. Var. lertzun (G), lertxoin (HN), lertsun (ce dernier en toponymie médiévale).
(BN-Aldudes, L) Bave, liquide visqueux, saleté, impureté. Apparenté à lerde "bave" et à lertzu "tache du brou de noix, échalure, rouille des plantes".
(1627) Canine. Var. de betagin.
(1745) Coran. De lege "loi" et tegi "lieu".
(1617) Litanie. Var. de letania "id.".
(S) Se gonfler dans l’eau (planches). Var. de bethatü "se remplir", de bete "plein".
Lettre. Du roman letra "id.".
(B) Lin. Du lat. linu(m) "id." sans doute par un intermédiaire roman *lenu, leno (esp. lino).
Lisse, poli, plan. Du lat. plenum "plein". Cp. breton leun "plein".
(HN) Mesure. Var. de neurri.
(1745) Huile de lin. De leu "lin" et sain "huile".
Linge. De leu (B) "lin" avec suff. collectif -ta.
(XVIe s.) Comme. De lege "loi" contracté et suffixe instrumental -z.
(BN-Aldudes) Guêpe (Zool.). Var. de lixtafina.
(B) Enterrer un animal domestique. De leze "abîme, gouffre, précipice".
(1104) Gouffre. De *les-. Variante leize. Comme dans le cas des "baumes" (grottes) issues de la racine *balm- (cf. les Baux de Provence), le sens peut être aussi "escarpement rocheux". Ce qui permet d’expliquer le nom du Mont Lozère attesté Lesura chez Pline au IIe siècle. En Sardaigne Lezana entre Bolotana et Lei (Blasco-Ferrer).
Feutre; manteau, casaque, couverture. De l’esp. lienzo "toile de lin" ( lat. vulg. lenteum < lat. linteum. J. Coromines).
(HN, L) Tranchée, fossé. De la base *lez- comme leze "gouffre, abîme" avec influence de pezo, phezoin. Var. lezon, lezuin.
Guêpe. De *lez-/elz-/lis- "dard" et suff. nom. -or. Cf. lezafin, listafina, listor, elzar, elzo, etc.
(Baztan) Svelte. Var. de lirain "id.".
Franc, livre (monnaie). De l’esp. libra "id.".
(1545) Liberté. Du latin libertate.
Divertir, s’amuser. Du béarn. dibertî "id.". Dér. libertimendu "divertissement".
(R) Ivraie (Bot.). Déformation avec l- adventice (ou erreur des lexicologues) du bas lat. ebriaca "ivraie".
(1380) Livre. Du roman libru.
Lie, dépôt, marc, crasse, boue. Du gaulois et pré-gaulois. Cf. Les Ligures. A donné le fr. lie. Racine *lig- bien représentée dans le basque ligi. G. Dottin a restitué une forme gauloise *ligita "limon" (La langue gauloise, p. 266.). Cf. aussi Thurneysen, Keltoromanisches, p. 66.
(L) Liquide gluant, mucosité. De *lig- "crasse, boue".
Cordon, jarretière. Du béarn. liguéte "ruban, lien".
(1027) Boue. De *lig- / lik-. Cf. en toponymie Licq, Liginaga.
(BN, L) Lin. De l’esp. lino "id.".
(B) Plante à feuilles longues et ciliées qui croît dans les blés. De *lik- "gluant, collant" avec suff. -ar des végétaux (ou belar "herbe").
Gluant. De *lik- "id". Alterne avec zikin.
Gluant. De *lik- "id.".
(XIXe s.) Pus. De lik- "gluant" et ustel "pourri".
(1392) Fleur. Du latin liliu(m) "lis".
(SP, XVIIe s.) Jovialité. Terme expressif.
(XIXe s.) Prostituée. Diminutif de lili "fleur".
(HN) Conferve (Bot.). De *lim- "visqueux".
(XIXe s.) Limaille. De lima "lime" et auts "poussière".
(S) Viscosité. Du béarn. lim "id.".
(S) Limon, timon de charrette. Du bearn. limô, limoû "id." ou alternance t/l, lat. pop. timo (lat. class. temo) "flèche de char, de charrue, perche, traverse".
(B, G) Citron. Du roman *limone (esp. limón, vx fr. limon (1351), ital. limone).
(S) Liquide visqueux (limaces, anguilles, etc.). Du lat. limu(m) "boue, limon, fange".
(S) Humide, glissant, visqueux, suave, lisse; libidineux (G). Du béarn. limoure "viscosité, bave". Var. linburi.
(1620) Miette, peu, parcelle.
(Xe s.) Lin. Du roman lino ou latin linu(m).
Miette. Terme expressif, d’une racine *lip-.
(BN) Dispute, dissension. Déformation de l’esp. disputa par une évolution *dipusta (métathèse) > *lipusta > lipista.
(G) Chenille (Zool.). Ce terme a une var. lupu en biscaïen. Cf. lat. lupu(m) "loupe, cancer, anthrax, araignée, scorpion". Un autre terme eurasien a dû interférer dont l’origine est expressive pour désigner des insectes: cf. finnois liipo "papillon", hongrois dial. lepe, lipe "id.", ouralien *lVpV (K. Rédei, UEW, vol. 3, p. 259).
(BN, G) Anthrax, tumeur. Var. de lupu (lat. lupu(m)).
Lyre. De l’esp. lira "id.".
Svelte.
(HN, G) Jus des graines de gui; gluant, viscosité. De *lird-/lerd- base de lerde "bave".
(BN, S) Mûr. Terme apparenté à irin "farine".
Lis (Bot.). De l’esp. lirio "id.".
(R) Triste (oeil). Apparenté à lirin (R) "id.".
(R) Eboulement de terres. Var. de lurta, lurte "id." avec influence de lita.
(L) Repasser le linge. Du roman lisar "lisser".
Dispute, débat.
(B) Lisse. De l’esp. liso "id.".
(1562) Flatterie. De l’esp. lisonja "id.".
Filou, voleur. De *list-.
(G) Gouttière. Du roman distila/destila.
(BN, G, L) Frelon; dard. De *lis(t)-/lez- "aiguillon, dard" avec suff. nom. -or. Cf. listafina, lezafin, listame, lezor, elzar, elzo, etc.
(BN) Crachat; injure. Terme expressif. Var. (h)istu.
Eboulement de terres et pierres en montagne. Du gasc. lit, lità "avalanche" (arag. lit).
Canine. Var. de letagin
(L) Débat. Du lat. lite(m) "débat, litige".
(R) Bas-fond, fond. Du lat. lectu(m) "lit" (gasc. lhit, lhéyt).
Chat de mer, petite roussette (Zool.). De l’esp. lija "id.".
(B, G) Lessive. Du lat. pop. lixiva, adj. subst. fém. de lix/licis "cendre, lessive".
(HN, B, G) Petite guêpe. De *list- "dard". Cf. listor "frelon". Var. lezafin (BN) "guêpe". Cf. aussi ezten.
(HN-ond, B, G) Liche, chien de mer (Zool.). Du cast. lija ou lisa.
(HN) Cannettes de fil sur le métier à tisser. Du lat. licia "fils de trame" (cp. fr. lice de tissage (XIIe s.), cast. lizo "id.").
(Xe s.) Frêne (Bot.). De *lis- et suffixe -ar. Cp. albanais lis "hêtre, chêne", eyak lis "arbre".
(BN) Discipline (instrument de flagellation). Du lat. médiéval disciplina.
Peau de poisson qui sert à polir le bois. De liza "liche" et larru "peau".
Sale, malpropre, moisi, obscène, souillé. Obscur. De *lis-. A la rigueur cf. mo. nisun "mucosité, morve"? Saho-afar lis "mou".
Court, bref. Var. de labur "id.".
(1562) Plaie. De l’esp. llaga "id.".
(R) Ecorcher, dépouiller, dépecer. De larru "peau" et ideki "ôter, enlever".
(R) Aire, disque de lumière de la lune. Semble dérivé de larre, larren, larrain "lande, terrain". On remarquera le rapport entre l’idée d’aire et celle de disque lunaire que l’on retrouve avec le terme soro/solo "sol, pré" (du lat. solu(m)) qui a aussi ce sens. Cela peut avoir un lien avec le fait que les prés ou champs basques étaient souvent ronds (ils existent toujours au demeurant).
Membrane. Var. de larru "peau".
(S) Alouette (Zool.). Du bearn. laudéte "id.".
(R) Petit pin (Bot.). Dim. de ler "pin".
(L-bard.) Janvier. Terme expressif plaisant, de lo-il-a "le mois du sommeil".
Cheval. Dim. puéril de l’esp. caballo "id.".
Saule pleureur (Bot.). De l’esp. sauce llorón "id.".
Bigleux. Var. de luzko.
Dormir. Peut-être expressif comme le fr. dodo, mais ce n’est pas sûr du tout. Il exite une var. à voyelle longue loo en HN (Azkue, Dict. I, p. 553). On peut tenter éventuellement un rapprochement avec le finnois luo-de "couchant", de loo-de (estonien loo-jak, loo-de, loo-jang "coucher, crépuscule") < proto-finnois *loo-. Cf. toutefois aussi llo ’sleep’ dans certaines langue africaines.
(R, S) Charbon, maladie mortelle des mulets. Du cast. lobado "loupe, tumeur". On attendrait plutôt lobaro avec -r- simple. Cf. aussi gasc. loubét "tumeur, charbon des animaux".
Taupe (Zool.). De lur/lor "terre" et be "sous".
Pavot (Bot.). De lo "dormir" et belar "herbe".
(1596, Refranes) Cornado (monnaie). Du roman noven ("cornado novén", L. Michelena).
Parc pour les moutons la nuit. De lo "dormir" et bil "forme ronde" (enclos). Toutefois le terme est apparenté également (croisement?) à lobio, lobiro, lorio "parc, enceinte à bestiaux, basse-cour".
(XVIIe s.) Basse-cour, enceinte. Terme apparenté à lorio et lobil. Var. lobiro (BN).
(1234) Gros. Racine *lod-. Cp. peut-être to.-ma. ludur "gros, épais" (H. von der Gabelentz) ou to.-ma. logdi "id.". Sinon cp. altaïque *dod- "gros, plein" ( *t- > l-).
(S) Obèse. De lodi "gros".
Chambre à coucher. De lo "dormir" et gela "pièce".
(S) Alcôve, chambre à coucher. De lo "dormir" et gi "lieu".
(BN) Corps humain. De lohi "boue".
(1014) Boue.
(S) Bourbier, fange. De lohi "boue". Cf. aussi lohitzun.
(1337) Marécage. De lohi "boue" et suff. -un "lieu".
(B) Halles. De l’esp. lonja "id.".
(XVIIe s.) Janvier. De lo "sommeil" et il "mois".
Ivraie (Bot.). Du lat. lolium "id.".
(1643) Poule qui glousse. Du roman cloca (esp. gallina clueca).
(B, G) Sensualité de la femme, appétit sexuel. Le terme se réfère ici à l’idée de folie passagère, de période ou de maladie, d’indisposition comme le montre le terme lokaldi (B). Ce dernier signifie aussi "époque de la couvaison", d’où un rapprochement avec loka "poule couveuse, poule qui glousse", du roman cloca.
(G) Libre. De lotu "attacher" et gabe "sans".
(S, Chaho) Couvaison. De loka "poule qui glousse" (du roman cloca).
Corps. Donné par Lhande, Dict., p. 683. Var. probable de *loh-i "boue" explicable par le BN archaïque loha "corps" (fait avec la boue, d’après la Bible).
(B, G) Tempe. De lo "dormir" et ki "lieu". Cp. lokun (R) "id.". Var. lloki (B).
(B) Bogue de châtaigne (Bot.). Var. de lakatz.
Dodo, sommeil (voc. puér.). Terme expressif hypocoristique à redoublement de lo "sommeil".
Inactif, mou, sot. Expressif eurasien. Cp. sum. lil, ma. lolo "id.". Cf. aussi lelo. Var. lulu (B).
(BN) Lotte (Zool.). Le terme fr. lotte est un mot d’origine gauloise lotta ou lota passé en latin du Xe s. Il peut donc s’agir ici de ce terme avec redoublement expressif de la première syllabe.
(HN) Grande cape des hommes dans certains villages de Navarre (cf. Miren de Ynchausti, "Etnografía de Aria", Cuadernos de etimología y etnofrafía de Navarra, 9, 1971, p. 356). Du roman navarrais longaina (cast. hongarina, anguarina "cape").
(BN) Petits pains ronds que l’on porte à l’église.
(B) Gros boudin. De lodi "gros" ?
(HN, B, G) Impliquer. De *lo- "attacher, lier" (lotu) avec suff. -pe "sous".
(L, S) Prise, manche, saisie; matière à, moyen, ressource. De lotu "saisir, prendre, lier" et bide "moyen".
(B, G) Bois que l’on charrie en le traînant, charriage, charroi, charge. D’une vieille racine pré-latine *lorr-. Dér. lorbide (B, G) "chemin de roulage, glissoire de montagne".
(B) Origan (Bot.). De l’esp. orégano ou lat. origanu(m), avec métathèse des voyelles centrales et l- prothétique, peut-être dû à l’influence de lore "fleur".
(1040) Fleur. Du latin flore(m).
(1283) Gloire. Du latin gloria.
(L) Refuge sous l’auvent d’un toit, porche, parvis, cour extérieure.
(B) Fil de fer des engins de pêche en haute mer. Peut-être du lat. loru(m) "courroie"?
Piste, trace, sillage. De *lorr- "traîner, charroyer" et atz "trace".
(B) Morceau de terre à découvert, taupinée, terrier. De *lorr-, var. de lurr "terre"(?).
(B) Rigolage, sillon. Terme qui semble dérivé d’une var. lor- de lur "terre", qui semble confirmée par lorrin (voir ce terme).
(B, 1800) Réussir, parvenir, atteindre, obtenir. De l’esp. lograr "id". Une contraction logr- > lor- est vraisemblable. L’origine biscayenne du verbe rend cet emprunt plausible. La chute du -g- devant -r- par gêne au niveau de la prononciation basque ou assimilation du groupe -gr- en -r- est convaincante.
(B, G) Dalle de pierre. De l’esp. losa "id.".
Mois de décembre. De lo "dormir" et (h)il "mois" avec liaison -taz- (cp. lotan, lotara, lotezkume).
Bâtard, enfant naturel. De lo "dormir, coucher" et kume "enfant".
(B) Terre humide; pain non fermenté, insipide (L. Michelena, FLV, 1, 1969, p. 127 n°39). Peut-être de lohi "boue", sale, etc.", d’où *lot- et suff. -din (cf. urdin, berdin, gordin, etc.). Cp. le dérivé participial lot(h)u , du radical lot- "qui adhère, colle".
(XVIe s.) Peur, honte, pudeur, respect. Peut-être de lotu "attaché, lié" (idée de retenue).
(XVIIe s., B, G, R) Timide, craintif, couard. De lotsa "peur, honte" et suff. -or.
(XVIe s.) Attacher, lier, adhérer. Selon L. Michelena, FLV, 4, 1970, P. 73, ce verbe-participe proviendrait d’un radical lot- issu de lohi "boue".
(B, G) Loche (Zool.). De l’esp. locha "id.".
(BN, L, S) Bouffi, dodu. Expressif du même type que potzolo avec une possible influence de lodi "gros".
Astragale. De lot- "articulation , jointure" et ezur "os".
(S) Petite guêpe. Terme apparenté à listafin "guêpe", liztame "petite guêpe", liztor "frelon", etc.
(B, G) Rondelet, plantureux. De l’esp. lozano "id.".
(S) Frelon (Zool.). De *loz-/liz- "dard".
(HN) Sentineau, cavité dans un bateau où l’on dépose le poisson. Le sens premier est "tranchée" (cf. lugan "id." et lubagan, lubaki "tranchée, rigole" qui sont dérivés de lur "terre". La forme luba est une forme courte de ces derniers.
(Ataun) Talus. De lur "terre" et ebaki "couper".
Terre-plein. De lur "terre" et ebaki "couper".
(B) Campagnol, rat des champs. De lur "terre" et be "sous".
Novale. De lur "terre" et berri "nouvelle".
(L) Rouille des blés. De lur "terre" et erdoi(l) "rouille".
(B) Tranchée. De lur "terre" et eban "coupée".
(S) Sans longueur. De lüze "long" et gabe "sans" avec suff. -ra.
(S) Martin-pêcheur (Zool.). Le l- est peut-être une prothèse, auquel cas il conviendrait de voir dans ce terme un composé de ur "eau". Cp. ubarroi, uharroi "cormoran" (de ur-erroi "grand corbeau de mer")?
(S) Ampoule ou pustule de certains animaux. Ce terme est peut-être le même, à l’origine, que uder "bouton, éruption cutanée, parasite de la vache" et lobarro "tumeur".
(B) Laboureur; batifodeur qui construit des murs en terre. De lur "terre" et suff. -gin "qui fait".
Agiter, troubler un liquide. Var. de mugitu "bouger, mouvoir".
(BN, G) Friche, terre inculte. De lur "terre" et gorri "rouge, sec, cru".
Ver de terre. De lur "terre" et ar "ver".
(XVIIe s.) Courtilière, taupe-grillon (Zool.). De lur "terre" et hartz "ours". Cp. "chenille" de "chien" (en basque Jainkoaren xakur "chien de Dieu"). Ne pas confondre avec luhar "ver de terre".
(S) Courtilière (Zool.). De lur "terre" et erega "chenille" (lat. eruca, esp. oruga).
Tremblement de terre. De lur "terre" et ikara "trembler".
(L) Fumier. De lur "terre" et gasc. humè "tas de fumier".
(G) Terres éboulées. De lur "terre" et jauzi "sauter, se détacher, se disloquer".
(XIXe s.) Luxe. De l’esp. lujo "id.".
(XVIe s.) Saucisse. Du latin lucanica "saucisse de Lucanie".
(Baztan) Lucarne. Du roman lucana (occ., arag. lucana) "id.".
Renard. Du nom latin Lucius ou apparenté au toungouse luki, indo-européen *wlkw.
(G) Raisin. Var. de mulko, molko/golko "grappe de raisin". Cf. aussi R alko, HN oko "id.".
(L) Bois. Du lat. lucu(m) "id.".
(B, G, L) Avare, usurier. Du lat. lucru(m) "lucre, profit".
Intérêt, usure. Du lat. lucru(m) "lucre, profit".
(B) Homme peu intelligent, niais. Terme expressif eurasien apparenté à BN lolo "sot" et lelo. Cp. sum. lil, ma. lolo "id.".
(1562) Plume. Du latin pluma. Dér. lumako "oiseau".
Géodésie. De lur "terre" et neurri "mesure".
(BN, S) Aloyau de porc. Du lat. pop. lumba par un intermédiaire roman *lunga (cf. gasc. loungue, lounke, fr. longe).
(B, 1596) Bourbier. Peut-être de lur "terre".
(G, L) Caverne. De lur "terre" et pe "sous".
(S) Chenille. De lur "terre" et pe bas".
(G) Labre, loubine (Zool.). De l’esp. lubina "id.". Var. lupiña.
Loupe, tumeur, verrue. Du bas lat. lupu(m "loup, chancre, ulcère".
(préhistoire) Terre. Apparenté à elur "neige" et peut-être au nivkh (guiliak) lur "glace". Cp. aussi tchétchène luo "neige", ingouche loa "id." et lea- "terre". Même si les formes caucasiennes ne sont pas génétiquement apparentées à la forme basque, en revanche sa typologie est identique puisque le tchétchène-ingouche a lea- pour "terre" qui est issu de la même racine que luo, loa "neige". Terre et neige y étaient donc assimilées comme en basque. Le doublet basque lur/elur plaide en faveur d’une grande ancienneté des Basques et de leur langue, la terre et la neige ayant été confondues à une époque de grand froid. Certains, comme E. Blasco-Ferrer, font venir lur d’un prototype *dur. Il est vrai que elur "neige" a une variante edur, mais elle est peut-être secondaire. L’altaïque a une forme tur pour "terre" et le sumérien aurait une forme DUR.
(R) Lieu débarrassé de neige. De lur "terre" et bel "noir". C’est l’endroit où la terre sombre réapparaît. Aujourd’hui encore les ouvriers qui s’occupent des routes disent "le noir" pour les endroits où il n’y a plus de neige. Var. lurbeltz, norbel, nospel.
(1800) Astraeus hygrometricus (Bot.). De lur "terre" et izar "étoile".
(S) Endroit bas dans une prairie. De lur "terre" en dépit du -r- simple.
Souterrain. De lur "terre" et -pe "sous".
(1745) Casemate. De lurpe "souterrain " et suff. dim. -txa.
(G) Vapeur, buée, fumigation, arôme. De lur "terre" au sens d’émanation (cf. lurhats (L) "buée, vapeur"). Toutefois L. Michelena le rapproche de urrin "odeur, parfum" mais ce dernier pourrait justement provenir de lurrin, lurruin. Var. lurrun (B).
(R, S) Eboulement, glissement de terrain. De lur "terre". Var. lurte (BN).
(S) Ecu, louis. Du béarn. ou fr. louis.
(L) Humblement, en regardant le sol. De lur "terre", so "regarder" et suff. de manière -ka.
(S) Lustre, éclat. Du béarn. lùstre "id.".
(L) Myope. Du gasc. lùstre "id.".
(G) Cruche, pot. De lur "terre" et suil "seau".
(1802) Sacrilège. De Luther et suff. nom. -tasun.
(S) Profond. Apparenté à lito.
(XVe s.) Deuil. Du cast. luto (1335) "deuil, affliction" (lat. luctus).
(1110) Ombre, lieu ombrageux, ubac. De elur "neige".
(BN) Brochet (Zool.). De l’esp. lucio "id." (lat. lucius).
(G) Ver de terre, lombric. De lur "terre" et xixar "ver".
(HN) Soude vermiculée (Bot.). De luzar "ver".
(947) Long. Apparenté au lak lisu "étroit" < sino-caucasien *lVjsV.
Luire. De l’esp. lucir "id.".
(S) Myope. Du béarn. lusc, luscou "id.".
(XIXe s.) Concombre (Bot.). De luze "long" et oker "tordu".
Outarde (Zool.). Déformation du terme de base (lat. avis tarda).
Dictionnaire étymologique basque
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