Dictionnaire étymologique basque
> Dictionnaire étymologique basque-français (nouvelle édition, 2023) [PDF]
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m - Dictionnaire étymologique basque-français(G, 1384) Poirier sauvage (Bot.). Contr. de madari "poire" et suff. -tz des végétaux.
(Vallée de Lana). Archaïsme basque qui désignerait l’oseille selon J. Irigaray Imaz. Etymologie inconnue. Le terme actuel est binagrera ou begarmin.
Guimauve. Contraction de malba-biska, de malba "mauve " et biska "gui, glue".
(Alava) Variété de poire greffée. De madari "poire" et zuri "blanche".
(XIe s.) Poire (Bot.). Var. de udare avec m- adventice et fermeture vocalique e > i. Ne vient pas d’une forme proto-basque *ma "fruit" (J. Blevins).
(1545) Maudit. Du roman maladicar (latin maledicere).
(B) Noue, terrain plat. Var. de padura.
(XVIIe s.) Rhume. Du gascon marfundi.
(R) Aile. Var. de (h)egal avec m- expressif.
(R) Faine du hêtre. Var. de bagailla.
Débile. De *mag-/mak- "tordu".
Fourreau d’épée. Du lat. vagina "gaine, fourreau".
(BN, XVIIe s.) Gousse de fèves. De magina "gousse, fourreau" et suff. dim. -txa. Var. magitxa, magutxa.
(XIe s.) Table. On a tenté de rapprocher ce terme du géorgien magida "id.", mais ce dernier vient probablement de l’arabe mayida "id.". P. Lhande rapproche le terme du vx fr. maie "huche, pétrin" qui vient du lat. magidem, de magis, emprunté au grec. Var.
(S) Bout de la table. De mahai(n) "table" et buru "bout, extrémité".
(XIe s.?) Raisin. De *manats < *menats?
Etang; calme (ur mahela "eau dormante"). De marela < bare "calme, flegmatique".
(S) Oeillet (Bot.). Du béarn. mahoû "id.".
(S) Manche. Du roman manuca/manica "id.".
(BN) Oppression, cauchemar. Expressif, à cp. avec le bret. mahom "oppression".
(1366) Mois de mai. Du roman mai et suffixe -tz.
(R) Rivière en crue à cause de la fonte des neiges. De maia "mois de mai".
(S) Charpentier, artisan; habile, adroit. De mai "table" ou contraction de maister "maître".
Degré, niveau, échelon. De *mal-.
(B) Escalier. De maila "degré, échelon" et di "lieu".
Emprunter. Du gasc. mailheba "id.".
Marteau; bosse, coup. Du lat. malleu(m) "marteau" par un intermédiaire roman (cf. vx fr. mail (1080, Roland), gasc. malh).
(XVIIe s.) Famille. De mahai(n) "table" et suf. -ada, soit "tablée".
(R) Chauve-souris (Zool.). Var. de gau-ainhara "id.".
(S) Serviteur, domestique. De mahain "table". Cf. mainada.
(G, HN) Drap de lit, linge, lange. Du lat. mantilia(m)/mantile "voile, serviette, nappe". Var. maindire, maindere.
(1377) Estropié, bancal. Du latin mancu(m) "id.".
(L, R) Manche. Du bas lat. manica ou manuca "id.".
(B) Marjolaine (Bot.). Du lat. médiéval maiorana "id.", d’origine obscure.
(HN, BN, G, L) Huche. Peut-être du lat. magide(m) "huche, pétrin" (fr. maie) ?
(BN, L) Bois de construction, merrain. Du gasc. mairàn "id.".
(BN) Maître-berger. Du lat. magister "maître".
Réséda (Bot.) De maite "aimer" et belar "herbe, plante".
(XVe s.) Aimer, cher. Peut-être apparenté à l’irlandais baide "amour" ou maith "bon".
Souvent, fréquemment. Du lat. magis "davantage".
(G) Elegant, galant. De l’esp. majo "élégant" (J. Allières, Manuel pratique de basque, p. 159).
(BN) Bosse. Terme pré-latin. Gascon maca. Cp. samoyède maka "dos".
(B) Macaque (Zool.). De l’esp. macaco "id.".
Peuplier (Bot.). De makal, makar "faible, fluet, mince".
Débile, faible, malade; lâche. De la base *mak- (cf. makar, maki, maker, etc.).
Morue (Zool.) De l’esp. bacalao "id.".
(B) Fluet, très mince. De *mak- "mauvais, faible".
Bête à cornes tordues. De *mak- "tordu".
Arbre fruitier sauvage, sauvageon. De *mak- "noueux" avec suff. -tz.
(B) Contrefait. De *mak- "tordu".
Personne non-basque. De *mak- "mauvais, contrefait, tordu". Cf. makito (B) "sot, bête".
(L) Chose qui sonne faux; défectueux, émoussé. De *mak- "tordu, mauvais, contrefait". Cf. maketx "vil, méprisable". Var. markets.
Boîteux. De *mak- "tordu".
(s.d.) Bâton basque. Du latin bacilla "petit bâton".
(1104) Crochet. De *mak- /gak-. Voir gako.
Bâton à croc pour tailler l’ajonc et la fougère. De *mak- "tordu, crochu".
(B, G) Béquille. Du lat. baculu(m) "bâton, houlette" (esp. báculo). Var. makulo (BN).
(1150) Bossu, tordu. De *mak-.
(préhist.) Montagne. Vieux terme pré-celtique bien connu des toponymistes. L’exemple type est celui du Malgorry "montagne rouge" au Pays basque nord sur la commune de Bidarray. Cp. Pic de Mallerouge (Hautes-Pyrénées), Tuc de Maledo (Ariège), Les Calles de Malay (Gard), Montagne de Malay (Var), Pointe de Malande (Corse), occ. malh "rocher", arag. mallo "id.", alb. mal(ë) "montagne", drav. mal, mala(i) "id.".
(1741) Malle, valise. Du cast. mala "id.".
(B) Maladif, infirme. De l’esp. malato "ladre, lépreux".
Mauve (Bot.). De l’esp. ou lat. malva "id.".
(BN, L) Maladif, débile, faible. Var. de malgu.
(XVIIe s.) Côte, pente. De aldapa, alde avec m- labile.
(L) Torcol (Zool.). Du gasc. malencounious "mélancolique".
(BN) Mauvais, dangereux. Du gasc. males "id.".
Maladroit. Du gasc. malestrùc "id.".
Manille (jeu de cartes). De l’esp. malilla "id.".
(HN, G, L) Stérile (terre), âpre, escarpée. Terme à m- labile alternant avec elkhor "id.". Var. malkar. Voir aussi pelkar.
(B) Détracteur. De l’esp. malsín (1307) "dénonciateur".
(R) Amas, groupe, réunion. De l’esp. mata avec liquide épenthétique.
Chenille (Zool.). Terme expressif sur la racine *ma(r)m. Cf. armiarma.
(1627) Mie. Du pré-indoeuropéen *mam- "mou, tendre".
(L) Minet, chat. Terme expressif.
Cosson. De la base expressive *mam- "insecte, monstre".
Epouvantail, fantôme, spectre, gros insecte, monstre. Terme expressif eurasien. Cp. mammouth, terme sibérien.
(L) Ban, publication de mariage. Du gasc. ban "id.".
Manne. De l’esp. maná "id.".
(B) Stérile. Du gasc. man(e) "id.".
(L) Brout, jet, pousse. Du participe emana "qui a donné".
(B) Banne, panier. De l’esp. banasta "id.".
(1100) Mulet. Du gaulois mandu "petit cheval" (Lucrèce, III, 1063).
(S) Carthame (Bot.). De mando "mulet" et belar "herbe, plante".
(S) Soumis, obéissant. Du vx béarn. manent "manant".
(XVIe s.) Manière. Du latin manera.
(G) Détour, coude de chemin. De mangu "oblique, tordu" et gune "lieu".
(BN, Bardos) Grand filet de pêche. Du gasc. manyole "grande épuisette".
(G, HN) Le devant; tablier. Du vx cast. avantal "id.".
(S) Manteau de cheminée. Du gasc. mantèt "id.".
(S) Doux, lent. De l’esp. manso "doux, paisible, calme".
(HN, R, G) Manchot, boîteux. Du roman navarrais mancho "id.". On trouve le nom Mancho en Roncal au XIVe s. et el mancho dès 1288: "la vynna de don Garcia Johan el mancho carnicero" (El Gran Priorado de Navarra).
Pouvoir, autorité. Du lat. manu(m) "pouvoir, puissance".
Bobinette, targette. De l’esp. taravilla "id." avec métathèse.
(S) Panse, ventre, caillette, estomac. Du béarn. mardâ "gros".
(S, BN) Mou, doux, rondelet, potelé, délicat. Origine expressive possible. Cp. gasc. mardâ "gros, lourd, peu dégourdi" et bsq. marda (S) "panse".
(S) Gras, mou, tendre. De mardo "mou, doux, potelé".
Rate, flegme; limace. Var. de bare "id.".
(L) Tranquille. De mare.
(L, S) Rhume; enrhumé. Du gasc. marfandi, mourfoundi "se morfondre, être transi de froid". Var. mafrundi, mafrondi.
(R) Limite; carré, planche, portion d’un champ. De l’esp. margen "marge, limite".
Couleur. De *marg-. Racine expressive? Cp. fr. margouiller? Cf. aussi margul. Dér. margotu "peindre, colorer".
(B) Incolore, pâle, décoloré. De margo "couleur" et suff. -ul privatif qu’Azkue déclare retrouver dans uldu, orriuldu, mutuldu "dépouillé, privé de". Le verbe uldu signifie "dépouiller" en général. Sa base semble donc être ule "poil", var. B de ile "id.". Le sens d’origine (absence de poils) se serait ensuite étendu à "absence" tout court.
(B) Mercuriale (Bot.). De l’esp. mercurial "id." (lat. mercurialis).
Hurlement du loup. Terme expressif.
(S) Verrue. Du lat. verruca "id.".
(S) Laine fine. Du béarn. marina "jeune brebis à toison bouclée".
(HN, B, G, L) Marin. De l’esp. marinero "id.".
(B) Papillon. Croisement entre le cast. mariposa "id." et le bsq. sorgin "sorcier, magicien".
(B) Barque. Var. de barka "id.".
(B, G) Marque, signe. De l’esp. marca "id.".
(BN, S) Marne. Le terme basque a conservé la forme primitive en -l dont le fr. marne est une altération (vx. fr. marle). Du gasc. marle "id." ou du roman marla ( < lat. pop. margila, du gaulois).
Insecte, fantôme. Racine proto-basque et pré-i.e. expressive désignant des figures grotesques ou monstrueuses: marmutz, marmotx, marmalo, marmara, marmo, etc. Voir aussi armiarma. Sa var. *mam- est à l’origine du mot sibérien mammouth.
Murmure. Terme expressif.
Insecte. De la base *marm- désignant des êtres fantasmagoriques, petits ou grands.
Araignée. De la base *marm- désignant des êtres fantasmagoriques, petits ou grands.
Viorne lantane (Bot.). De l’esp. marmaratilla, barbatilla "id.".
Masque, déguisement. De la base expressive *marm- "êtres fantastiques".
Hanneton (Zool.). De la base expressive *marm- "insecte, monstre".
Insecte. De la base expressive eurasienne *marm- désignant des êtres fantasmagoriques, petits ou grands. Var. mamutz.
(B) Beau, faraud. Du rom. farot "faraud, élégant, coquet, impertinent" (gasc. farot, faraùt).
Trait, ligne, tracé, raie. De barra "barre".
(G, BN) Tissu de grosse laine. Du gasc. marrèga "bélier".
Ronflement. Terme expressif.
Rhume, enrouement. Terme expressif.
Sorte de requin. De l’esp. marrajo "id.".
Mouton. Terme substratique pré-roman. Cf. kurde et albanais mar "id.", afro-asiatique (saho-afar) maru "bélier".
(G) Mugissement, bruit, hurlement. Terme expressif. Cp. samoyède marru-igù "tonnerre" (Pallas, 1786, 200). Var. marro, marruma, marrubi.
Fraise (Bot.). Ce terme n’a pas de rapport avec la plante dite marrube, du lat. marrubium. Il provient d’une racine *marr- désignant des baies: cf. marruga "mûre" et en Eurasie l’ouralien *marja, le mordve mar "baie" (K. Rédei, UEW, 6, 718). Cf. également le géorgien marcqvi "fraise".
Mugissement, grondement. Terme expressif.
Vif frottement avec les mains. Terme expressif.
(B) Mars; guerrier. Du lat. martium "mois du dieu Mars".
Têtu. Du prénom Martin donné au bélier et kosk expressif comme cosser en français "donner des coups de tête".
(B) Mardi. De martitz, du lat. martis "Mars" et suff. -en qui représente peut-être une contraction de egun "jour" ou un génitif.
(HN, L) Ronce. De mar-t- "ronce, baie, mûre". Cf. martsuka, martuts, martuza "mûre" et arag. martuel "fraise des bois", géorgien marcqvi "fraise".
(XVIIe s.) Mûre. Terme pré-latin. Cp. géorgien marcqvi "fraise".
Dauphin, orque (Zool.). De l’esp. marsopla "id.".
(S) Mascarade (spectacle traditionnel typique de la Soule).
(B) Azérolier ou néflier de Naples (Bot.). Var. de mizpila "néflier".
(R) Animal mâle. Déformation probable du cast. macho "mâle" avec influence possible de asto "âne".
(1562) Mûre. Terme pré-latin. Voir aussi martzuka.
(BN, S) Crêpe, beignet. Du gasc. matahami "id." (litt. "mate-faim").
Echeveau, embrouillamini, quenouillée. Du lat. mataxa "fil, soie écrue" (cast. madeja , 1335).
(HN, B, G) Buisson. De l’esp. matorral "id.". Toutefois la base semble pré-latine. On trouve un thème *mata, matta autour du Bassin Méditerranéen et jusqu’en dravidien: sarde mata "buisson", occ. mata "touffe d’arbres", port. mata "arbre", hébr. mattagh "arbuste", berb. tha-matta "buisson, tas d’herbes", drav. matta "branche d’arbre".
Grosse joue. Var. de mazela "joue".
(B, G) Crécelle, altercation, (R) charivari. De l’esp. matraca "crécelle".
(L) Bilange, raie (Zool.). Var. de traman "id." avec métathèse.
(BN) Compost. Du gasc. matoc "tas, amas", matoque (dans les Landes petit tas de fumier dans un champ).
(G) Cloche du matin. Du rom. matuta (lat. matutinum "matin").
(L) Boucan, dispute, charivari. Du lat. matutinum "matin".
(BN) Femelle stérile, bréhaigne. De l’esp. machorra "id.".
(L) Difforme, défectueux. Var. de matxar "id.".
(B, HN) Manger, mâcher. Terme expressif sans doute extrêmement ancien puisqu’on le retrouve en algonquin: mo, mau "manger". Il aurait servi à désigner les Inuits à partir du terme eski-mau qui signifierait "mangeurs de viande crue".
Manche. Du rom. manuca/manica ( < lat. manus "main"). Dér. maukutsik "en manches de chemise" avec uts "nu". Var. mahuka (S), mahunga (BN), mainka (R).
Fraude, tromperie. De l’esp. maula "id.".
(BN) En manches de chemise. De maunga "manche" et has "nu".
(BN) Grondement de la mer, du tonnerre, du feu. Terme expressif.
(B, Refranes, 1596) Désert. Var. de mortu, bortu "id.".
Mâtin. Du vx navarro-arag. maustin, mostin "id." (L. Michelena, FHV, 488).
Joue, flanc. Du rom. massila, massela (lat. maxilla "mâchoire"). Cp. vx fr. mascele, maissele "joue, mâchoire" (XIIe s.). Var. matela avec une dentale dont la fonction est augmentative: "grosse joue".
(BN) Femme. Var. de emazte "id.".
(B, G) Minerai. Terme dont la forme orientale est mia, du rom. mina "mine".
(G) Flanc des poissons. De mehe "mince".
(G) Maladie des brebis, dysenterie. De mehar "étroit, rétréci" et eri "maladie".
(B) Rare, clairsemé. De mehe "mince, fin, maigre".
(HN, G) Rétréci. Var. de mehar "id.".
(1284, Ariz meaca) Côté, flanc, défilé. De mehe "mince, étroit, fin".
Etroit, rétréci, mince. De mehe "id.".
(XIIIe s.) Mince, fin, étroit. De *mene/bene ou *meke. Dravidien malto mehi "id.". Voir aussi zehe.
(BN) Fenouil (Bot.). Du rom. *benul-/fenul-, du lat. fenuculum "id.".
(B) Maladif, débile. De mehe "mince, étroit" et suff. -ko.
(G) Etroit. Var. de mehar "id.".
Pouvoir, puissance, arbitre, contrainte, gouverne. Terme substratique pré-i.e. apparenté au wolof men "id." (voir aussi zango) et au drehu men "id." et peut-être au ghiliak men "gouverne". Dér. menpe "soumission, subordination".
(S) Mais. Var. de baina "id.".
Sexe féminin, vagin. De eme "femme" et natura "nature".
(1745) Désobéir. De men "pouvoir" et autsi "briser".
Membre. Du lat. membru(m) "id.".
(XIVe s.) Menthe (Bot.). Du roman menta.
(B) Bander. Contraction de mendatu, du cast. vendar "bander" (venda en 1400, de binda, d’origine germanique).
Temps, siècle. Sans doute apparenté à mende "autorité". Les deux sens convergent en raison de l’équivalence "autorité" = "puissance temporelle", de men "pouvoir".
Vent d’ouest; ouest. Du cast. vendabal "id." ou du gasc. bén de bau "id.", litt. "vent d’aval". Var. mandabal, mendemal. La forme mendebalde est une contraction de mendebal-alde "côté ouest".
Pentecôte. Du gasc. Pentecoste "id.".
Vengeance, revanche. Du rom. vendecu (lat. vindicare "réclamer en justice").
(L) Vendanger. Du gasc. bendemià "id.".
(B) Horizon. Dans un pays où domine la montagne, c’est la crête (ertz) de celle-ci (mendi) qui tient lieu d’horizon.
Montagne. Vieux terme pré-latin. Cp. *bend-, cf. Bendola, torrent des Alpes Maritimes et l’ibère Bentian/Bendian "dans la montagne" (A. Marqués de Faria, L. Silgo Gauche).
Livèche (Bot.). De mendi "montagne" et apio "ache, céleri".
Tertre. De mendi "montagne".
(B) Caractère, instinct. De mentu "jugement, bon sens" (lat. mentu(m)).
Décembre. De abendua "avent".
Bigote. Du gasc. menét "dévot, bigot".
(B) Repos, trêve, répit. Du lat. venia.
(B, G) Subordination, soumission. De men "pouvoir" et pe "sous".
Imbécile, faible d’esprit; manque, défaut. Du gasc. mens, mench "moins, manque".
(BN, L) Auberge. De l’esp. venta "id.".
(R, S) Temps, vie, siècle. Var. de mende "id.".
Peut-être. De mentura "hasard, aventure" et suff. instrumental -z. Var. mentüz (S).
(S) Menuisier. Du béarn. menusèr "id.".
(BN) S’écrabouiller. Du fr. merde.
Mériter, mérite. Du rom. mereti, mereci ( < lat. meritu(m)).
(1562) Mérinos; bailli. De l’esp. merino (L. Michelena, Appellidos vascos, n°440).
(1169) Marché. Du roman mercatu.
(1366?) Bon marché. Du lat. merce(m) "denrée".
(HN, BN, L) Marne. Du rom. merla, marla "id." (lat. pop. margila, du gaulois).
(B, G) Merlan (Zool.). D’une base *merl- avec suff. -enc germanique.
(B, G) Rascasse, merlet (Zool.). De l’esp. mero "id.".
(L) Bêlement. Terme expressif.
Pêche (Bot.). Du lat. persica "id.".
Flasque. Expressif. Cp. zirtzil.
(B) Néflier (Bot.). Du lat. mespilu(m) "id.".
(S) Mépriser, dédaigner. Du béarn. mespresà "id.".
(S) Gérant. Du béarn. meste d’ahas "maître d’affaires".
(XVIIe s.) Tas. Du latin meta.
(B, G, HN, R) Mèche. De l’esp. mecha "id.".
(msLond) Phlomis lychnite (Bot.). De metxa "mèche" et bedar "herbe".
Messe. Du lat. missa "id." avec influence du roman.
(XVIIe s.) Voile, bandeau de front. Du cast. mesana "id.".
(S) Vêpres, veille. Var. de bezpera "id.".
Avis, message. Du rom. *mes- (cf. vx fr. mes "envoyé", du lat. missus "id.).
Minerai, fouille. Du rom. mina "mine". Dér. miatu "fouiller".
(B) Fenouil (Bot.). De mielu, miilu avec -r- épenthétique, de *minilu/menulu (lat. fenuculu(m)).
(XIXe s., Bon., ms-Lond) Capillaire (Bot.). De mierma "araignée" et lora "fleur".
(B) Toile, tissu. Ce terme que l’on trouve dans Peru Abarca est apparenté à mihise "drap".
(HN, BN) Génisse. De biga "deux" (animal de deux ans).
Cheptel. Du gasc. mieygoadanh "id.". Var. bigodain.
(S) Grenadier (Bot.). De migronela "grenade" et suff. végétal -tze (= atze "arbre"). Ce mot n’est pas une déformation de "grenade". On le retouve en vx fr. sous la forme migrenier, en gasc. migrèno, miugrane. La forme basque est un dim. en -ela de *migron-. En dernière analyse le terme vient de "mille graines" (prov. milgrana "grenade").
(B) Gui (Bot.). J. Coromines tente de relier le terme castillan muérdago à un prototype *muir-tako et cite le basque miura/mihura ainsi que mihur "grain". Le tout donné comme étant d’origine incertaine. On peut aussi penser à bihi "grain". Var. mi(h)ula, bigura.
Passion. De l’esp. vigor "vigueur".
(XVIe s.) Langue. De *min(h)i/bin-i. Ne vient pas du caucasien mets < *mitsi (J.D. Bengtson, 2011). Voir aussi galbin.
Osier (Bot.). Du lat. vimen "id.".
Gui (Bot.). Voir migura et mihuri.
(BN) Grain des fruits. De bihi "grain".
(B, G) Fenouil (Bot.). Du rom. minillu, menulu ( < lat. fenuculu(m)).
(B, G) Pie (Zool.). Du lat. pica "id.".
(BN, L) Miette, pincée, petite partie. Terme plus ou moins expressif, sans doute de la même famille que le lat. mica "parcelle" (fr. mie). Emprunt possible au gasc. mic, mique "id.", micot "petit morceau, miette, brindille".
Grain. Var. de bikor, pikor.
(BN) Maudit, damné, satané. Dim. de madarikatu "maudit" ?
Lécher; flatter. De mihi "langue". Var. mihikatu.
Débile. Terme expressif. Cp. esp. melindroso.
(BN) Sorgho. Du gasc. milhoc, milhoque "id.".
Achilée millefeuille (Bot.). De mill "mille" et orri "feuille".
Douleur, bobo. Terme expressif puéril issu du redoublement de min "mal".
(XVIIe s.) Belette (Zool.). Dim. de mitx "chat" avec redoublement expressif, confirmé par le roncalais xatandre "belette".
Jeune plant, bouture. Peut-être de *bin "vigne" ? Dér. mindegi "pépinière".
(1360) Mal, amer. Peut-être apprenté à min "langue"? Cf. aussi turc min "défaut".
Langue. Forme ancienne de mihi chez Micoleta révélant l’existence d’une ancienne nasale visible aussi dans certains mots comme galbin "battant de cloche" (min/bin).
(BN) Délicat, maniéré. Du gasc. mignàrda "qui fait des manières".
Piquette, petit vin. Du gasc. binat "id.".
Sensible. De min "mal" et bera "mou, faible".
(BN) Purin, jus noir, saleté. De min "mal, acide" ?
(HN) Coronille (Bot.). De min "amer".
Personnes qui portent le deuil, marchent en tête du cortège funèbre. De min "mal".
Phyllante urinaire (Bot.). De minduri "affliction" et belar "plante". On la nomme aussi "herbe des affligés".
Oseille (Bot.). Du gasc. binéte "id.".
Amer. De min "mauvais" et gatz "sel, amer".
(BN) Envers du drap. Var. de binper.
Sonore. De mintzo "voix, parler".
(XVIe s.) Parole. De min "langue".
Panaris. De min "mal" et xuri "blanc".
(1725) Myosotis (Bot.). De l’esp. miosota "id."
(R) Filet de la langue. De mihi "langue", pe "sous" et suff. -ko.
(G) Serviteur, servante. Etymologie incertaine. Ce terme est de toute évidence le même que nerabe et herabe "jeune homme, timide, domestique". Le second élément représente probablement -be "en bas".
Miroir. Du gasc. miralh "id.".
Miracle. Du lat. miraculu(m) "prodige, merveille".
(HN, G) Châtaigne bien mûre qui se détache de l’arbre. Sans doute de irauli, irauri "tourner, renverser ou tomber" avec m- expressif prothétique. Cf. aussi le verbe araulitu "gauler les fruits mûrs".
Onguent. Expressif ou emprunt.
(B) Fenouil (Bot.). Contraction de *mihoro/miholo, du rom. *finollo (< lat. fenuculu(m)).
(G) Epervier (Zool.). Terme apparenté à miru "milan".
Fauconnier. De mirotz "milan, faucon" et zain "gardien".
(B) Morose, renfrogné. Terme expressif.
(B, G) Avorton, personne malingre. Terme expressif. Cp. mirriz.
Milan (Zool.). Du bas-lat. milu(m) (lat. milvu(m)).
Marmotte (Zool.). Du gasc. missàro "id.".
(BN, L) Lunettes. De l’esp. visera "visière".
(B) Glu pour prendre les oiseaux. Du rom. visca "glu".
(BN) Hardi, impertinent. Forme courte de mithiri/muthiri "id.".
Vitre, carreau. Du rom. vitra.
Chat (Zool.). Vieux terme proto-eurasien. Cp. turc mis "id.", maya miis "id.".
Mèche, effilage. Du rom. mecha "mèche".
(B-oroz) Epi égrené. Var. de bizar "barbe". Cf. caucasien bizal "barbe", dravidien misal "moustache, barbe".
Martinet (Zool.). De l’esp. vencejo "id.".
(HN, G) Gui (Bot.). De même origine que mihuri "grain". Var. mihura.
(S) Croûtons de méture et de lait bouillis. Du béarn. miussàt "id.".
(L, S) Phyctens, bulles dans la gorge des porcs. Du lat. vesica "pustule, ampoule".
(B) Chat (Zool.). Terme expressif eurasien. Cp. turc mis, mich "id.".
(B) Marmotte (Zool.). De mix- "chat".
(R) Zézayeur. De mi "langue" et zabal "large".
(L-Ainhoa) Bagatelle, menu objet sans valeur. Terme plus ou moins expressif de même origine que mizkiño "mesquin" (de l’arabe misqin "pauvre").
(B) Mesquin. De l’esp. mezquino "id.".
(R) Base de la langue. De mi "langue " et izorro "racine".
(S) Sceau de la Vierge, tamier (Bot.). Forme contractée de *mizpira(u) "néflier".
Néflier, nèfle (Bot.). Du lat. mespilu(m) "id.". Var. mizpira, mizpera, mizmira.
(HN, B, G) Dard; venin. De mi "langue" et gaizto "mauvais" ? Un rapprochement avec ezten "alène, dard" reste incertain même si ce dernier a été comparé au caucasien maste "aiguille" (K. Bouda) ou mezdoa (oubykh) "id." (G. Dumézil).
Sommeil léthargique, étourdissement des ovins. De *mod-/motz "émoussé" avec suff. nom. -or.
Têtard (arbre), tronc dépouillé, bête, stupide, rustre, balourd. De *mod- "émoussé, coupé" (cast. modorro "sot, lourdaud").
Nonnain. De moja "nonne" et suff. dim. -txi.
Mouchoir. Du rom. moca "moucher" et nes "nez" (gasc. mouque-nas).
(HN) Dur. Du pré-lat. *mok- "dur, coupé, émoussé".
(B) Motte de terre. De *mok- "coupé, émousssé, dur". Cf. moker "dur", mokor "tronc, croûton, bogue, motte; hargneux".
(1745) Ibis (Zool.). De moko "bec" et igitai "faucille".
Bec, pic, pointe. Selon L. Michelena le mot viendrait d’une forme antérieure bek(h)o attestée chez S. Pouvreau. Toutefois le premier -o- pose un problème sans qu’un passage de e à o soit impossible. Aucune forme intermédiaire boko ou meko n’est attestée. Il existe une var. mosko en BN et S. Il n’est pas exclu que beko et moko soient deux termes (expressifs?) différents désignant la même chose et s’étant influencés l’un l’autre. Il existe des formes muku, muko, mok "nez, bec" en dravidien et en malais, moqis "visage" en bouroushaski. Il faut souligner le fait que le terme moko "bec" est apparenté à zoko "coin" (angle formé par le bec et le coin).
Géranium (Bot.). De moko "bec" et belar "herbe, plante". D’après l’autre nom "bec de grue".
(B) Coque sans consistance. Terme à m- labile alternant avec oskol (B) "châtaigne vide, coque" et akal (HN) "id.". Cf. aussi koskol "bogue".
(HN) Pluvier doré (Zool.). De moko "bec" et labur "court".
(1178) Motte. De l’eurasien *mok- "coupé, émoussé, dur". Cp. dravidien *mok-, mongol muqur "émoussé, sans cornes", tuvin, yakoute mugur "émoussé", mandchou mokto "id.", mokso "casser", paléo-sibérien *moq-/muq- "couper", aïnou mukara "hache".
(HN) Grinchu, hargneux. De *mok- "dur, émoussé, coupé".
(1925) Spatule blanche (Zool.). De moko "bec" et zabal "large, plat".
(L) Tas, amas. Du rom. mola (gasc. mole, molo, moulo "masse, tas, meule").
(S) Omelette. Du béarn. mouléte "id.".
(BN, L) Bourse. De l’esp. bolsa "id.".
(HN, BN) Groupe, tas, troupeau. De *mol-. Cf. aussi mola, armol, mordo. Var. multzo, multzu.
(G) Fantôme; pou. Terme expressif commun ou emprunté au cast. momo "grimace" (cp. vx fr. momer "se déguiser", all. Mumme "masque", etc.). Base eurasienne: cf. hgr. mumus "croquemitaine".
(B, L) Idiot, niais. Terme expressif peut-être apparenté à momorro "insecte" (?). Cp. sicil. momar "sot, insensé".
(1627) Monarque. De l’esp. monarca "id.".
(B, G) Boudin. Du cast. mondongo "boyau".
Moine. De l’esp. monje "id.".
(S) Diable, démon. Dim. écourté de *daimontxo(t) "petit démon"
Bleu, violet. Du nom de la mûre mora à cause de la couleur.
Oronyme de sens imprécis (hauteur?) dont on a la trace dans de nombreux pays en Europe. J. Arzamendi le cite p. 344. La racine est *mur-/mor- que l’on retrouve dans le fr. moraine ou l’all. Murverbauung "barrage contre les éboulis en montagne".
(B, R) Morailles, tenailles. De l’esp. mordaza "id." (lat. mordax).
(BN) Monsieur. Du souletin musde "id.".
(B, G) Grappe, ramassis. De *mol-/mor-/mul- "tas". Cp. estonien murdu "foule". Dér. mordoska "groupe, bouquet, petit troupeau", mordoketa "vendange".
(HN, B, G) Embrouillamini. De mordo "tas, groupe".
Jacinthe (Bot.). De more "violet" et suff. -din.
(HN, XIXe s.) Murène (Zool.). De l’esp. morena "id.".
(HN, Lcq 124) Morelle noire (Bot.). De moreno "noir" et belar "herbe, plante".
(B) Ramassis; bouton de fleur; embrouillamini; tumeur. De *mor- "tas, amas". Var. morkil.
(B) Bouton de fleur. De *mor- "groupe, amas". Cf. morgil.
(S) Grappe. Var. de molkho.
Bogue (châtaigne). De *mork-.
(B) Bouillie, mélange, confusion. Terme apparenté à morokilo, moropil "noeud".
(B) Noeud. Var. of koropil.
Sac de soldat. De l’esp. morral "id.".
Démon familier. De morro, morroin "petit domestique" ?
Jeune homme, serviteur. De *morr- / murr-.
(B) Mugissement. Terme expressif.
(S) Tenaille. Terme de la famille du fr. mordache, gasc. mourdache, mourdic "tenaille, pince".
Désert, montagne. Var. de bortu.
(BN, L) Solitaire, ermite. De mortu "désert, montagne".
(R) Ardoise. Déformation probable de l’esp. pizarra "id.".
(R) Jeu avec cinq pierres. De mos "cinq" et arri "pierre".
(HN, G) Lieu ombreux; engelure. De mos et bel "noir". Le m- est probablement labile. Cf. nospel, ospel. De os, oz "froid".
(B) Face, visage, lèvre. Var. de musu.
Espèce, race. Du rom. moda "mode, manière, genre" (lat. modus).
(G) Chevelure, huppe. De *mot-. Cp. roum. mot "touffe de cheveux, houppe, aigrette". Cf. aussi motto, motho, motta. Var. mototx.
(B, G) Mortier, égrugeoir. Du lat. mortariu(m) ou son dim. mortariolu(m) "id.". Var. motrairu, motroilo.
(B) Mouture, rétribution des meuniers. De moltura (lat. vulg. molitura).
(ms-Lond.) Lotier (Bot.). Du cast. bocha "id.".
(972) Coupé, émoussé. De l’ancien occitan mot, mos "id.".
Tronc; trapu. De motz "coupé, écourté" et suff. nom.-adj. -or.
Tronçon de bois. De motz "coupé".
(BN) Mousseron (Bot.). Du bas lat. mussirione(m) (vx fr. moisseron), d’origine pré-latine.
Ivre, ivrogne. Terme basque à m- initial plus ou moins expressif et labile (cf. maker/oker "tordu", etc.). Il peut s’agir d’un composé de *oz "vin, liquide" que l’on trouve dans ozpin "vinaigre" avec suff. de tendance -kor.
(B) Hibou (Zool.). Terme apparenté au cast. mochuelo (1326), de *mocholo (cat. mussol, anc. occ. nossol). Pour Azkue et Moguel le terme viendrait de motz-oilo "poule camarde", mais Coromines propose le lat. vulg. *noctuolus "oiseau de nuit".
(BN,1745) Epouvantail. Terme expressif apparenté à momotxorro "personnage masqué" (de momo "fantôme").
(B) Parole, mot. Du cast. mú "id.".
(G) Silice. Var. de muger.
Changer. Du cast. mudar "id.".
(1745) Grimace. Du cast. mueca "id.".
(B) Espèce, classe, catégorie, genre. Var. de mota.
(1056) Limite. Terme pré-latin. Cp. catalan muga "id.", dravidien mug- "finir". Dér. mugatu "borné, limité".
Heure indue. De muga "limit" et gaitz "mauvais".
Navet sauvage (Bot.). De muga "limite, bord" et arrafauna "radis".
(B, BN, L) Silex, dur, solide, ferme, abrupt. De *mug- "pierre, borne, limite" (cf. muga "limite"). Cf. aussi mugarri.
Pâquis défendu. De muga "limite" et esi "barrière, clôture".
Colline. Terme apparenté à muga "pierre, borne, limite" ?
Mouvoir, mu. Du rom. muvitu, movitu (cast. movido) "id.".
Déterminant (gram.). De muga "limite" et itz "mot".
(S) Opportun, opportunité. De muga "limite" et on "bon". Dér. mugonez "en temps opportun".
(R) Framboise (Bot.). D’une base pré-latine, cf. gasc. yourdoû, gourdouasso. Racine *gurd- ?
(S) Fenouil (Bot.). Forme alternant avec pühüllü, de *pünüllü < lat. pop. fenuculu(m) (de feniculus "petit foin").
(S) Grain de raisin. Terme apparenté au S mühürü "jus des graines de gui". Ces mots sont à mettre en relation avec le cast. muérdago "gui" < vx cast. mordago (Xe s.). D’après J. Coromines ils pourraient remonter à une forme proto-basque *muir-tako (cp. bsq. miur(a) "gui" et mihur/bihur et peut-être bihi "grain".
(S) Jus des graines de gui. De la même base que muhuri (S) "grain de raisin".
(1617) Moelle. On a dit que la var. fuin pourrait venir du lat. funi, fune "fil" (vx fr. fun "cordage"). Mais il est peu probable qu’un mot aussi fondamental que la moelle connu depuis très longtemps par nos ancêtres préhistoriques soit un emprunt. Le gascon a mune "moelle". Cp. algonquin abénaki win "id.". Var. fuin, (h)un
(1745) Maladie des brebis. De muin "moelle" et oinaze "souffrance".
Pituite. De muku "morve".
(B) Boule, boulette. De *muk-/mok- "masse arrondie". Cf. ouralien *muk-: finnois mukula, mukura "bosse", tchérémisse mugel "bosse, excroissance".
Petit tas. De *muk-
(B) Billot de cuisine. De *muk-/mok- "masse arrondie et dure".
(BN) Loupe, squirre, induration. De *muk-/mok- "dur".
Morve. Du lat. mucu(m) "mucosité".
(BN, L) Lumignon, mèche. Du lat. mucu(m) "mucosité" par l’intermédiaire de l’idée de "moucher" (la chandelle, etc.).
(B) Engourdissement. De *muk-/mok- "émoussé".
(R) Tronçon, volume, tas. De *muk- "masse".
(B) Base du tronc. De *muk-
(BN, L) Comble. On a proposé pour ce terme une métathèse du lat. cumulu(m) "comble". Mais logiquement on aurait attendu *mukuru avec une vibrante -r- simple. Il faut donc tenir compte du terme voisin mukurru "volume" qui est mukulu en roncalais. Il existe cependant mukuru "comble, débordant" en HN, BN, G, L, mukhuru en BN, L, S. La métathèse devient alors possible. Il reste néanmoins probable qu’un autre terme ait interféré.
Engourdissement. Var. de mukul.
Tas, monceau, essaim, grappe. De *mul-/mol- que l’on retrouve dans moltzo, multzo "tas, amas, groupe", mordo "id.", armol "tas de pierres", mola "tas, amas". Var. molk(h)o, morkho "grappe de raisin".
(HN) Boule de neige. Terme expressif.
(Xe s.) Colline; poitrine, sein. De *mun/bun. Cf. le toponyme Bunus. Cp. austronésien bun "tas"? Jap. mune "poitrine, sein", drav. mun "front, protubérance". Dér. munaxka (BN) "colline".
(S) Poupée. Du béarn. mounaque "poupée".
Goudron. Du fr. goudron.
Monde. Du lat. mundu(m) "id.".
(L) Dessus du crâne. De mun "hauteur" et gain "sur".
(B) Talus. Var. de mun.
Couverture de laine.
Pansement à la main, poupée. Var. de munaka.
(R) Tordu. Var. de bihur (> buur > mur).
Hauteur, sommet. Vieille racine pré-latine que l’on trouve également dans le fr. moraine ou l’all. Murverbauung "barrage anti-éboulis en montagne". Dér. murgi, murkaitz.
(BN) Monsieur (de). Du gasc. mus de "monsieur de " (en Soule musde).
(S) Pincettes pour le feu. Cp. gasc. mourdache, fr. mordache, cast. mordaza "tenailles, pinces".
Lieu, domaine élevé. De mur "hauteur".
Sous-marin. De murgil "plonger" et ontzi "bateau".
(B, G) Vase, cruche, pot; rustre; grappe. Var. de molko.
(HN) Floche des bâts. De l’esp. borla (de albardas)
(S) Mouton (Zool.). Du nom de village béarnais Morlaas.
(BN) Pompon. Var. de murla.
(G) Mélancolie, pleurs. Terme expressif.
(B) Sonnerie de trompette; sifflement d’un train, mugissement. Terme expressif.
Hauteur; mur. Il y a ici superposition de deux termes, l’un d’origine pré-latine et l’autre du lat. muru(m) "mur", du moins pour le sens, avec équivalence murru/muru dans toute la série. Cf. J.B. Orpustan, BMB, 121, 1988, 146. Cela semble confirmé par l’existence en lat. pop. de *murrum "tas", ital. dial. morra "troupeau", béarn. mourre "tas".
(S) Adolescent. Var. de morroin.
(BN, L) Sauvage, bourru, farouche. Terme expressif.
(L) Baragouiner, mal parler. Terme expressif.
(B) Mot; ouf. Terme expressif: murt eztau egin "il n’a pas dit mot, il n’a pas dit ouf".
(S) Mortier. Du béarn. mourtè "id.".
(R) Tordre. Var. de bihurtu.
(1024) Mur. Du latin muru(m).
(S) Tripotages. Du cast. morcilla "tripe".
Jeu de cartes basque. Peut-être apparenté au roumain maus "jeu de cartes" (et mazu "renvi").
(S) Monsieur. Du béarn. mous de "monsieur de".
(S) Musarail, gale qui se forme autour du museau des animaux. De musu "museau".
(HN) Moisissure. Terme apparenté à musin "moisissure; boudeur". Le rapport sémantique est le même qu’en castillan, de moho à mohino "moisi" et "dégoûté". Var. muxi (HN) "moisissure; dégoût".
(1562) Musicien. De l’esp. músico "id.".
Boudeur. De musu "museau".
Cherché, fouillé. Du gasc. buscà avec influence possible de musu "museau, groin".
Lézard (Zool.). De musu "face" et oker "tordue" selon Moguel. Var. muskentra (R) "petit lézard".
(BN) Raisin cultivé dans les jardins. Du gasc. muscàt "muscat" (prov. muscadel).
(B, G, L) Jeune pousse, rejeton, scion. De *musk- "non entier". Origine expressive possible. Var. muskin (B).
(L, BN) Luron, bonne pièce. Du gasc. mousquilh "moustique" (?) selon P. Lhande. Il s’agit d’une erreur. Le terme luron ou lureau désigne un bélier en français dialectal.
(G) Moutard, garçonnet. De muskil "jeune pousse, rejeton".
(S, Barcus) Cime, sommet. Il existe en dravidien une racine *musk- de même sens.
(G) Moule (Zool.). Du lat. musculu(m) "id.". Var. muskillo (HN), mutxiloi (B).
(B) Plongeon, immersion. Terme expressif ou apparenté à busti "mouillé".
(B) Belette (Zool.). Du lat. mustela "id.". Var. musterle.
(HN, G) Cidre, (B) moût. Du lat. mustiu(m) "moût, vin doux".
Chiffon mouillé. De busti "mouillé".
(B) Mufle, museau, lippe, figure; bout. Var. de mut(h)ur avec influence possible de musu "museau".
Fâcherie. De mustur "visage, face, figure, bouche, etc".
(1366) Museau, visage, baiser. Du pré-latin musu. Cp. estonien musu.
(S) Maladie cutanée des chats à la tête ou du museau chez le bétail. De musu "museau, visage".
(S) Peuplier-tremble (Bot.). Var. de buzuntz.
(BN, L, S) Fouilles des porcs dans la terre. De musu "groin".
Chute tête la première. De musu "face, visage".
Lèvres très saillantes. De musu "museau".
(1002) Garçon, domestique. Du latin putillu(m) "petit".
(BN) Bouderie. Du gasc. muti "bouder".
(XVIe s.) Impertinent. De mutil "garçon".
(BN, L) Emoussé. De *mut-/mot-.
(S) Myope. Le m- initial étant souvent une prothèse en basque, on peut rapprocher ce terme de itsu (utsu) "aveugle".
Muet. Du lat. mutu(m) "id.".
Museau, groin, muffle, nez, bout, extrémité; boudeur. De *mut- avec suff. nom.-adj. -ur.
(G) Ennuyé, fâché. Terme plus ou moins expressif, de *mut-. Var. mutin (BN) "bouderie", muzin "bouderie, grimace de dégoût".
Vieille fille, célibataire. Selon Pouvreau, de mutz/motz "cunnus" (?) et urdin "cano, grison, moisi". Le terme existe aussi en gascon: moutchourdin avec le même sens (Bayonne et Chalosse). Cf. aussi le verbe mutxutu "moisir"(BN) et mutxi "moisi, qui sent le renfermé".
Brugnon (Bot.). Var. de mertxika "pêche".
(S) Morceau, miette, un peu. Terme expressif.
(B) Poche intérieure, gousset. De l’esp. mochila "id.".
(G, 1800) Camard, camus. De mutur "figure, museau" et zanpa "aplati".
(G) Grimace de dégoût, bouderie. Terme expressif ou influencé par l’esp. mohino "dégoût".
(R) Maniéré, difficile. Apparenté à muzin "bouderie, grimace de dégoût".
(R) Oesophage. De izter "gorge" avec m- adventice.
(HN) Moût de cidre ou de vin. Du lat. mustu(m) "moût" avec influence de l’esp. mustio "humide".
Dictionnaire étymologique basque
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