Dabis :
sur le courpet de haute Dordogne, barre de bois
transversale qui maintient l'écartement constant entre le haut des bordés.
C'est l'équivalent de l'overgand des bateaux du nord.
Dabord, dater :
pour le marinier, le genre humain se divise en deux
catégories. Il y a les "dabord", c'est à dire les
gens d'à bord, autrement dit les mariniers comme lui. Et
puis il y a les autres, les "dater" (le R se prononce), c'est
à dire les gens d'à terre. Le "dater" est un peu
au marinier ce que le gadjo est au gitan.
Dalot : sur
un bateau, petite ouverture ménagée dans le
rebord du plat-bord pour permettre l'évacuation de l'eau de
pluie ou de nettoyage. Sur la berge, c'est l'équivalent : un
court drain permettant à l'eau de pluie de
s'évacuer du chemin de halage vers le contre-fossé. Etymologie,
le norrois doela.
Dalot sur
un bateau.
Dame de nage
: dispositif d'appui de l'aviron sur une barque ou un esquif de sport.
Au contraire du tolet qui
est souvent en bois, la dame de nage se présente comme
un Y courbe métallique qui peut être
articulé à la rame, ou au contraire solidaire du
bateau. Voir "tolet"
Dame-lopre : bateau
des canaux hollandais. Vient du néerlandais "Dam",
barrage, et "loper", marcheur, ce qui pourrait faire penser
à un bateau spécialement conçu pour
franchir à sec les barrages au moyen de passe-bateaux.
Danbord : voir denbord (un peu plus bas)
Danubien :
type de chaland automoteur
de grand gabarit.
En cliquant sur ce lien,
vous verrez une animation offerte par un internaute, Monsieur Pascal
Roland, professeur
de batellerie à Huy, en Belgique, que nous
remercions pour nous avoir autorisé à l'utiliser
ici.
Darse :
partie d'un port creusée en embranchement à
l'écart de l'axe principal de navigation. Par exemple, le
port de Génevilliers comporte plusieurs darses.
Débâcle :
dégagement naturel de la rivière ou du canal de
ses épaves ou, plus souvent, de ses blocs de glace
après une embâcle. Une
trop brusque débâcle (par un dégel trop
rapide par exemple) peut être dangereuse pour les bateaux.
Débardeur :
dans un port, ouvrier affecté au déchargement des bateaux
et à la
dislocation des trains de bois. Synonyme
: trimardeur ou trémardeur.
Débillarder : tailler une pièce de bois dans la asse, comme par exemple les moustaches ou les membrures.
Débiller :
détacher le verdon du bateau ou de
son attelage, par nécessité pour passer un
obstacle comme un pont dépourvu de banquette de
halage.
Débusquer
(se) : à la fin d'un sassement,
les niveaux sont égalisés entre le sas et le bief
de part et d'autre de la porte correspondante. Les deux vantaux de
la porte, qui ne sont dès lors plus soumis à
aucune pression, ont tendance à s'écarter l'un de
l'autre, et l'on dit alors qu'ils se débusquent. Vient bien
sûr de "busc", le heurtoir contre lequel
viennent buter, au fond de l'écluse, les deux vantaux en
position fermée.
Décalomer :
sur le Rhône, séparer
les bateaux d'un convoi pour les faire passer un à un.
Voir "calome".
Déchargeoir ou deschargeoir :
ancien nom pour "déversoir".
Déchirage, déchirer :
destruction légale d'un bateau qui n'a plus l'autorisation
de naviguer (généralement pour cause de
vétusté). On commence par déchirer ses
papiers, d'où le terme. Cela s'accompagne bien
souvent d'un autre déchirement, celui du coeur du marinier.
Décize ou descize :
sur le Rhône, descente d'une rivière. Aucun rapport avec la ville de la Nièvre,
Decize (latin Decetia).
Déclassement :
décision administrative qui consiste à
dégager l'Etat de toute obligation d'entretien et
d'exploitation d'une voie d'eau qui lui appartient toujours cependant.
Un canal déclassé n'est pas forcément
abandonné : il peut être exploité en
concession par une région, un département, un
sivom. L'Etat peut aussi le récupérer pour lui
donner une autre vocation. C'est ainsi que des portions de canaux
déclassés se sont retrouvées
transformées en voies rapides (Troyes, Givors, Chalon,
Digoin...). À l'époque, on a appelé
cela "progrès". Aujourd'hui, on dit "massacre du patrimoine".
Une voie navigable peut n'avoir
simplement que quelques
portions déclassées. C'est le cas d'embranchement
désaffectés (embranchement du Passage d'Agen, sur
le canal Latéral à la Garonne) ou de
tronçons désaffectés par suite de
rescindements (Bief de la Montagne, sur le canal de Briare). Dans ce
dernier cas, la section déclassée peut
être reconvertie en rigole-déversoir de
contournement (Artaix, sur le canal de Roanne à Digoin).
Un canal déclassé : le canal de
Givors.
LE DECLASSEMENT DES COURS D'EAU, CANAUX, LACS ET DES
DEPENDANCES TERRESTRES DU DOMAINE PUBLIC FLUVIAL CONFIE A VOIES
NAVIGABLES DE FRANCE PAR L'ETAT
(texte émanant directement de Voies Navigables de France)
"Hormis quelques biens du Domaine
Public Fluvial (DPF) naturel (en raison de
phénomènes naturels, de travaux
légalement exécutés, de la formation
d'alluvions, relais, atterrissements, îles et
îlots), il est obligatoire de recourir à un acte
formel et juridique de déclassement pour que le bien sorte
du domaine public fluvial. La disparition de la domanialité
publique nécessite pour le DPF artificiel et pour certains
biens du DPF naturel (les cours d'eau et lacs domaniaux navigables ou
non et les canaux faisant partie du DPF) impérativement un
acte juridique de déclassement. Ainsi, en l'absence de
déclassement, un bien qui n'aurait plus d'utilité
publique continuera à faire partie du domaine public. Le
déclassement d'un cours d'eau, d'une section de cours d'eau,
d'un canal, lac ou plan d'eau faisant partie du domaine public fluvial
de l'Etat emporte sa radiation de la nomenclature des voies navigables
ou flottables de l'Etat.
Le déclassement
s'entend d'une volonté réelle
formalisée par un acte administratif ayant pour objet de
faire perdre au bien son caractère public, et ce,
même s'il n'est pas suivi d'une désaffectation de
fait. Il s'agit d'un acte nécessaire et obligatoire car il
en résulte une suppression de la protection qu'offre le
régime de la domanialité publique
(imprescriptibilité, inaliénabilité,
insaisissabilité). Le déclassement peut avoir
lieu en surface ou en volume. Les modalités relatives au
déclassement des biens du DPF confié à
VNF ont été expressément
prévues soit par des textes législatifs et
réglementaires (articles 3, 4 et 7 du Code du Domaine Public
Fluvial et de la Navigation Intérieure), soit par des textes
ministériels.
Pour le DPF naturel, les biens
reviennent, selon le cas, soit aux riverains, soit au domaine
privé de l'Etat qui peut procéder à leur vente.
Pour le DPF artificiel, les biens tombent dans le
domaine privé de l'Etat et sont remis au service des
domaines qui procède à leur
aliénation, sous réserve préalable que
ceux-ci ne présentent plus d'utilité
présente et à venir tant pour l'accomplissement
des missions de VNF que pour le service public de la navigation. Par
dérogation réglementaire, le produit de ces
aliénations, après déclassement, est
recouvré au profit exclusif de VNF."
Lien
: Fluvia
Lex, site sur le droit fluvial
Décommettage : se dit d'un cordage pouvant se défaire à son extrémité. Pour empêcher cela on fait alors une surliure.
Découbler : dans le domaine du flottage de bois, défaire un radeau.
Découture : décollement d'une planche inférieure de bordaille. Ne pouvait se réparer qu'en cale sèche.
Découvert : bateau dépourvu de moyen de couverture de sa cale, que ce soit par panneaux d'écoutille ou par bâche.
Découvrir : ôter
les panneaux
d'écoutilles afin de libérer
l'accès à la cale pour charger ou
décharger.
Décrue :
baisse plus ou moins rapide du niveau d'eau d'une rivière
en crue.
Défenses :
sur le bateau, terme générique
désignant les renforts (moustaches, arrivotes
et
dérivotes) destinés à
protéger la coque à l'avant et à
l'arrière, aux épaulures principalement.
Autrefois en bois, elles sont aujourd'hui en
métal sur les bateaux de commerce ou en caoutchouc dur sur
les bateaux plus légers comme ceux de plaisance.
Le mot désigne aussi des madriers en bois ou en caoutchouc dur, suspendus à l'horizontale,
ou parfois à la verticale, au bout de cordes, et qui servent à la
même
chose. Le terme officiel est "glissoires".
Des pneus peuvent aussi faire l'affaire, mais ce n'est pas autorisé à cause
de leur non-flottablité.
Défenses sur un bateau de commerce.
Glissoire sur
un bateau de commerce
Défenses
en bois (en haut) et en caoutchouc (glissoire. En bas. Noir
sur fond noir, pas facile à voir !) sur un gros
automoteur de rivière
Défenses
de
berge : équipements placés
en renfort le long des rives du canal ou de la rivière, et
destinés à protéger celles-ci de
l'érosion due aux mouvements de l'eau comme le batillage.
Les défenses de berges sont de plusieurs types. Autrefois,
elles étaient essentiellement en pieux d'acacia et planches
de châtaignier. Aujourd'hui, c'est le plus souvent de la
palplanche métallique, mais on trouve aussi du pieu de sapin
traité complèté par des planches ou du
géotextile. D'autres types de défenses de berges
sont employés, intégrant le
végétal vivant dans un souci
d'esthétique environnementale.
Défenses
de berge en bois (canal du Nivernais)
Défluent :
bras d'un cours d'eau qui se sépare de lui et suit son propre cours. Cette
bizarrerie hydrologique est l'équivalent naturel du canal
de jonction par dérivation. Le plus célèbre au monde est le Canal Casiquiare, au Vénézuela.
C'est un
bras
qui
se détache
de l'Orénoque
pour
rejoindre le
Rio Negro, et donc l'Amazone. En France, il y a, à une échelle
beaucoup plus modeste, le Ru des Auges qui quitte le Grand-Morin pour s'en
aller rejoindre
l'Aube. Mais il serait de conception artificielle...
Déglinguer :
disloquer ou
démonter un bateau assemblé à clins.
(déformation de
"déclinquer").
Dégriller :
nettoyer, au moyen d'une "griffe" un barrage, un
passage rétréci, l'entrée d'une vanne,
etc. des épaves flottantes et débris
végétaux que le courant y a accumulés.
Opération
de dégrillage.
(cliquer sur l'image pour lire
l'histoire de Régis l'éclusier)
Dégrilleur :
dispositif mécanique qui nettoie automatiquement la grille de protection
de l'entrée d'eau d'un moulin ou d'une usine hydraulique.
Dégueuloir :
ouverture, ouïe ménagée de part en part (amont-aval) dans
une pile de pont
à
arches
pour
en
augmenter
le
débit d'évacuation de l'eau en cas de crue.
Dégueuloir sur le pont Neuf, à Toulouse
Déhalage : déplacement du bateau en le halant par ses ammarres. D'après
les textes officiels (Comité Européen pour l'Élaboration de Standards
dans le Domaine de la navigation Intérieure 18-30), ce serait un
synonyme de remorquage.
Déhouler, déhoulage : défaire le plancher de l'houle en vue de la réparer.
Délaissé : méandre ou
virage abandonné par suite d'une rectification de la voie d'eau. Par exemple,
le port de Roanne est établi dans un
délaissé, d'origine artificielle, de la Loire. Dans le cas particulier
d'une rectification naturelle, on peut employer
le terme de "méandre fossile", comme à Chevroches
sur l'Yonne.
Delta :
embouchure d'un fleuve dans la mer, ou d'un affluent dans un autre
cours d'eau, quand il se divise en plusieurs bras. En Europe, le
Rhône, le Rhin et le Danube se terminent en deltas.
Etymologie : la lettre grecque "delta" en forme de triangle
équilatéral.
Démarquiser
: démonter l'habitable en bois qui abrite la timonerie, la "marquise",
pour pouvoir passer sous les ponts lorsque l'on quitte une voie à grand
gabarit pour un petit canal.
Démâter
: abaisser, voire même démonter le mât pour charger ou décharger sur les bateaux en bois. Courant en marine de Loire.
Demi-clef
: tour d'amarre croisé sur un bollard. Sert à immobiliser le bateau lors de l'amarre.
Denbords, den'bords, dennebords ou dung-bords : bords
verticaux de la cale, en haut de celle-ci, et au-dessus de la coque.
Ils reçoivent les panneaux
d'écoutille. Synonyme : hiloires
Dent : dent de la
crémaillère du cric d'une vanne. La
dent est une
sorte d'unité de mesure utilisée par les
éclusiers et les barragistes pour déterminer la
quantité d'eau envoyée par la vanne ouverte. Mais
cette unité n'a pas la même valeur selon la taille
de la vanne. Aussi, "J'ai ouvert de 3 dents" signifiera sur un ouvrage
"j'envoie 3 mètres-cubes à la seconde", mais sur
un autre "j'envoie 6 mètres-cubes à la seconde".
Déplacement : poids total
du bateau, qui correspond, nous apprend
Archimède, au poids du volume d'eau
déplacé. On parle de "déplacement
lège", qui correspond au poids propre du bateau seul, et de
"déplacement en charge" qui correspond au poids du bateau
chargé, y compris son équipage et ses
équipements en plus de la cargaison.
À
titre d'exemple, le déplacement lège d'un bateau
de gabarit Freycinet tourne autour de 50
tonnes, et le déplacement en charge du
même bateau atteint 400 tonnes dans les voies d'eau
à grand gabarit.
Dérivation :
sur une rivière canalisée,
court canal établi en site propre qui permet d'éviter des passages difficiles
ou des méandres trop prononcés qui allongent la distance. La Petite
Seine et
l'Yonne, la Marne,
la Saône et le Rhône,
possèdent
ainsi
plusieurs
dérivations. Sur ce dernier, la plus longue dérivation, celle de Donzère,
dépasse 30 km.
Dériver
: action pour un bateau d'être porté par le courant ou poussé par le
vent dans une direction souvent non souhaitée, mais aussi utilisée pour
prendre une direction transversale à celle qu'il devait suivre
initialement.
Dérivotes : équivalent
des "arrivotes" à
l'arrière.
Autre sens : longue perche qui servait à pousser le bateau en prenant
appui sur la berge ou le fond du canal.
Dérôme
(barrage) :
système de barrage mobile inventé par l'ingénieur
Dérôme. Il équipe notamment l'Oise.
Schéma de principe d'un barrage
Dérôme. (Notions de Navigation
Intérieure, par E.Fourrey, 1946)
Un
barrage de l'Oise,
système Dérôme
Dérouleur :
sur un port, ouvrier affecté au déchargement des barriques et tonneaux.
Descendre :
se diriger vers l'aval de la voie d'eau. Sur le lac Léman, se diriger
vers Genève. Descendre sur nage : se laisser aller au fil de l'eau.
Descente d'écurie
: l'écurie du bord se trouvant à un niveau nettement inférieur à celui
du plat-bord, une planche en plan incliné, munie de tasseaux en
travers, permettait aux animaux d'y descendre ou d'y remonter.
Descize :
descente d'une rivière. Expression en usage surtout sur le
Rhône. Aucun rapport avec la ville de la Nièvre,
Decize (latin Decetia).
Desfontaines (barrage) : système de barrage mobile dû
à l'ingénieur Desfontaines qui l'a
inventé en 1857. Ce système est le premier qui
utilise l'énergie fournie par la chute du barrage pour la
manoeuvre des organes de bouchure. Il repose sur un principe
d'équilibrage des pressions sur des hausses qui pivotent sur
un axe médian horizontal, et dont la partie
inférieure travaille dans une cavité en
demi-tambour ménagée dans le radier. Ce
système très ingénieux et commode n'a
guère qu'un seul inconvénient : son
coût de mise en oeuvre, car il nécessite des
fondations profondes et d'importants travaux de maçonnerie.
Schéma de principe d'un barrage
Desfontaines. (Notions de Navigation Intérieure, par
E.Fourrey, 1946)
Dessalage, déssaler
: chavirer, en canoë
ou kayak.
Origine : les trappeurs nord-américains transportaient,
à bord de leurs canoës, les peaux d'animaux
salées pour la conservation. Lorsqu'il leur arrivait de
chavirer, les peaux tombant à l'eau étaient ainsi
"dessalées". L'expression s'est étendue
à l'ensemble de l'embarcation.
Déversante
(porte) : porte
d'écluse dont la partie haute des vantaux est
arrasée à une côte bien
précise de manière à servir de
trop-plein pour écrêter le niveau amont de l'eau.
Ce dispositif se trouve sur des écluses dont le bief amont
est dépourvu de déversoir, ou dont
celui-ci est insuffisamment dimensionné pour recevoir toutes
les eaux excédentaires sans que le plateau de
l'écluse ne soit envahi par celles-ci. S'il permet
l'économie de l'établissement d'un
déversoir correct, ce dispositif présente
néanmoins de sérieux inconvénients :
tout d'abord, l'ouverture offerte aux eaux excédentaires
reste insuffisante ; et puis l'arrivée massive, dans une
écluse qu'un bateau avalant occupe, d'un afflux d'eau
provenant le plus souvent d'une bassinée de
l'écluse supérieure, retarde d'autant cette
bassinée avalante (c'est le bon vieux problème du
robinet qui remplit la baignoire qui fuit).
On utilise aussi
les portes déversantes dans les écluses
multiples, dont tous les sas sauf le supérieur, sans
celà, se rempliraient jusqu'à déborder.
Déversoir (de
superficie) :
ouvrage placé sur un barrage ou sur la berge du canal pour accueillir
et
évacuer les eaux excédentaires soit dans une
rivière parallèle, soit dans le bief
inférieur.
Déversoir sur le
canal de Roanne à Digoin
Autre sens proche : partie
du barrage fixe d'un
moulin à eau, dont la hauteur est calculée de
façon à ne laisser passer que l'eau inutile au
meunier.
Déversoir sur le
Beuvron, à Clamecy. Le même sous une petite crue
Dans les deux
cas, le rôle du
déversoir est l'écrêtage.
Devise :
nom
du bateau fluvial. Sur ce sujet, et sur pas mal d'autres, voir un site
sympa : Picaro,
et ce blog, où de nombreuses devises ont été collectée.
L'imagination est au pouvoir !
Dezaley :
sur le lac Léman, brise thermique nocturne qui soufle du nord, de Cully
à Rivaz.
Diamant : voir "ancre", "verge" et "sincenelle". Diffluence
: Terme assez peu utilisé mais qui désigne un fait courant : la
division d'un cours d'eau en deux bras ou plus, comme par exemple le
Rhône à l'entrée de son delta à Fourques. C'est le contraire de confluence.
Digue
: ouvrage en forme de talus maçonné placé longitudinalement à une berge
pour protéger l'arrière-pays des crues. Sur la Loire, on parle de
levées et turcies.
Diot :
vase ou limon au fond du lac Léman.
Direction Départementale de l'Équipement
(DDE) : structure administrative qui dépend du
Ministère de l'Équipement (autrefois Ponts et
Chaussées), et qui a la responsabilité, entre
autres, de l'entretien et de l'exploitation des routes et des voies
navigables. Les éclusiers, lorsqu'ils sont titulaires, sont
des agents de DDE.
Mise en garde : ne pas imaginer que la DDE
navigation regroupe une foule de passionnés de la voie d'eau
et des bateaux, l'on tomberait rapidement de très
très haut : les responsables qui ont piloté un
bateau une fois dans leur vie y sont extrêmement rares, et
encore plus ceux qui s'y intéressent vraiment. Tant que
durera cet état de choses en France, la voie d'eau stagnera,
et même régressera.
Doerak : type de vedette fluvio-maritime
néerlandaise.
Domaine Public Fluvial (D.P.F.) :
Notion développée dès l'Ancien
Régime, et notamment par Colbert, qui place l'Etat comme
gestionnaire principal et incontournable des grandes
rivières, même non navigables, et de l'ensemble
des canaux. L'étendue du D.P.F. est
déterminée par le Plenissimum Flumen (voir ces
mots), ce qui suppose qu'il peut s'étendre très
loin des berges de la rivière à son niveau normal.
Le domaine public fluvial comprend d'une part le domaine public fluvial
naturel : fleuves, rivières et lacs, dont la
délimitation résulte de
phénomènes d'ordre naturel, et d'autre
part le domaine public fluvial artificiel qui est le fruit du travail
de l'homme : canaux, rigoles, lacs artificiels et leurs
ouvrages d'art. Pour relever de la domanialité publique, le
domaine public artificiel doit être affecté soit
à l'usage direct du public soit au service public,
moyennant - selon les cas à la réalisation
d'aménagements spéciaux. La consistance
du domaine public fluvial est défini à
l'article 1er du code du domaine public fluvial et de la
navigation intérieure. Il est constitué
d'éléments dont la
propriété appartient soit à
l'Etat soit aux collectivités territoriales ou
à leurs groupements. Les différents
éléments du domaine public fluvial territorial
pourront provenir d'une création, d'une
acquisition amiable, d'une expropriation ou d'un
transfert de propriété de l'Etat ou
d'une autre personne publique sous certaines conditions.
L'Etat conserve, toutefois et quelque soit le gestionnaire du
domaine, ses compétences en matière de police de
l'eau, de police de la navigation et d'utilisation de
l'énergie hydraulique. Le domaine public, notamment fluvial,
est inaliénable, imprescriptible et insaisissable. Il est
soumis à un régime juridique et contentieux de
droit public.
Aux termes de l'article 1er du code
du domaine public fluvial et de la navigation intérieure
(modifié suite à la loi n°2003-699 du 30
juillet 2003 et à la loi nº 2004-809 du 13
août 2004), le domaine public fluvial comprend :
"-
Les cours d'eau navigables ou flottables, depuis le point où
ils commencent à être navigables ou flottables
jusqu'à leur embouchure, ainsi que leurs bras,
même non navigables ou non flottables, s'ils prennent
naissance au-dessous du point où ces cours d'eau deviennent
navigables ou flottables, les noues et boires qui tirent leurs eaux des
mêmes cours d'eau, les dérivations ou prises d'eau
artificielles même établies dans des
propriétés particulières à
condition qu'elles aient été
pratiquées par l'Etat dans l'intérêt de
la navigation ou du flottage ;
- Les lacs navigables ou
flottables ainsi que les retenues établies sur les cours
d'eau du domaine public à condition que les terrains
submergés aient été acquis par l'Etat
ou par son concessionnaire à charge de retour à l'Etat en fin
de concession ;
- Les rivières
canalisées, les canaux de navigation, étangs ou
réservoirs d'alimentation, contrefossés et autres
dépendances ;
- Les ports intérieurs et
leurs dépendances ;
- Les ouvrages publics
construits dans le lit ou sur les bords des voies navigables ou
flottables pour la sûreté et la
facilité de la navigation ou du halage ;
- Les
cours d'eau, lacs et canaux qui, rayés de la nomenclature
des voies navigables ou flottables, ont été maintenus dans
le domaine public ;
- Les cours d'eau et lacs
ainsi que leurs dérivations classés dans le
domaine public selon la procédure fixée
à l'article 2-1 en vue d'assurer l'alimentation en eau des
voies navigables, les besoins en eau de l'agriculture et de
l'industrie, l'alimentation des populations ou la protection contre les
inondations ;
- les cours d'eau, canaux, lacs, plans d'eau et
ports intérieurs appartenant au domaine public fluvial des
collectivités territoriales et de leurs groupements ;
- Les cours d'eau et les lacs appartenant au domaine public sont
appelés cours d'eau et lacs domaniaux."
Donner des tours : accélérer
Dormant :
terme spécifique à la
batellerie occitane (sapine, coutrillon, barque
de patron...) et désignant une forte
planche fixée en haut des membrures en les solidarisant ainsi, et recevant
les lattes qui soutiennent les ponts.
Doublante :
plaque d'acier posée en supplément sur la coque d'un bateau,
sur la bordaille, les façons ou
sur le fond, dans le but de renforcer la-dite coque quand elle n'a plus
l'épaisseur
réglementaire.
Pose de doublantes de bordaille
Draguan : sur les bateaux occitans à tableau comme
la sapine et le coutrillon,
pièce de charpente plus ou moins courbe placée sur le haut
du tableau arrière et recevant les planches du haut du tableau.
Emplacement du
draguan sur un coutrillon
Drague :
bateau, soit autonome, soit poussé, équipé pour le recreusement
du chenal en rivière.
Lien : dragage
en Saône
Dragueur : ancien
bateau de l'Adour, proche de la tilhole,
en plus ventru, long d'environ 4,50 m.
Drave : au
Canada, train
de bois flotté.
Drisse de
mât :
sur le bateau de Loire, cordage assez long (2 fois
1/2 la hauteur du mât), qui, en passant dans le réa ou
l'itague,
hisse la vergue et sa voile au sommet du mât. Elle est retenue
par un taquet sur le pied de mât..
Droite, gauche
: ces termes ne concernent que la rivière ou le canal, mais pas le
bateau (on dit tribord et bâbord). Les rives droite et gauiche sont
déterminée en fonction du sens d'écoulement de la rivière : la droite
est toujours à droite quand on regarde vers l'aval.
Drop-lock
: ouvrage qui permet le franchissement d'une route construite au ras de
l'eau par un canal réhabilité, sans avoir besoin de refaire des rampes
sur la route pour donner au canal une hauteur libre correcte. L'ouvrage
se présente comme une écluse dont le sas passe sous la route. Sa
première application pratique se trouve en Ecosse, à Dalmuir sur le
Forth-and-Clyde canal. Ce système pourrait être appliqué en France sur
le canal de Berry à Vierzon par exemple. Lien : une animation expliquant le principe de la drop-lock. Trois vues de la drop-lock de Dalmuir (source Internet)
Duc-d'Albe : gros pieu métallique,
garni de bollards placés à différentes
hauteurs, et placé à quelque distance de la rive
d'une grosse rivière. Un duc-d'Albe n'est
généralement pas seul. Ils sont placés
le plus souvent aux entrées et sorties d'écluses,
et permettent aux bateaux de s'amarrer en attendant de pouvoir passer
l'écluse. Ils sont dimensionnés en fonction des
plus grosses embarcations qui fréquentent la
rivière, et ne sont donc pas toujours pratiques pour de
petits bateaux de tourisme.
Origine : "Duck Dalbe" qui signifie en
bas-allemand "latte plongeante". Une tradition populaire, mais
sujette à caution, attribue l'invention du duc-d'Albe
au général espagnol Ferdinand Alvare de Toledo, gouverneur
des Pays-Bas et effectivement duc d'Albe (1507-1582),
qui
aurait
eu cette idée pour amarrer ses bateaux à marée
baissante. On attribue aussi au même duc l'origine du mot par les
pieux sur lesquels il aurait fait exposer les têtes des Comtes
d'Egmont et de Hornes après leur exécution sous ses ordres,
le 5 juin 1568 (évènement qui a inspiré à Beethoven
sa fameuse "Ouverture d'Egmont"). Macabre
et très sujet à caution...
Ducs d'Albe
en basse Seine (photo F.Amiel-Hébert)
Ducroire
: garantie par laquelle le courtier s'engage à payer au transporteur
(le marinier) le prix du transport prévu, même en cas de défaillance su
donneur d'ordre.
Duis :
sur la moyenne et la basse Loire, digue oblique destinée
à resserrer le chenal
pour : soit augmenter le mouillage pour
un port ou au débouché d'un canal, soit
diriger le flot vers une pêcherie ou un moulin-bateau. On
voit parfois l'orthographe duit. Synonyme : chevrette.
Orléans
possède un important linéaire de duis de
différentes époques, visibles sur cette photo
aerienne. (photo Pages Jaunes)
Dunette :
sur un bateau de commerce, le logement arrière de la famille
marinière est dit "à dunette" lorsque la paroi
verticale où sont percés les hublots est dans le
prolongement de la bordaille
et des épaulures,
faisant ainsi disparaître le plat-bord.
Pour les manoeuvres à faire depuis l'arrière du
bateau, on se tient ainsi sur le toit de la cabine.
Les veules se situent autour de la
marquise et de la cuisine.
Arrière
à dunette (photo de J-Claude Verrier)
Dung-bord :
voir "denbord".
Dynamique
de l'immobilisme : voir "immobilisme".
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