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Façons : formes rétrécies de l'avant et/ou de l'arrière d'un bateau, "façonnées" par ferronerie dans les bateaux métalliques, ployées à l'eau chaude et au feu dans les anciennes coques en bois. Un bateau sans façon serait parfaitement rectangulaire en plan. Sur la péniche, il n'y a pas de façons : le fond est réuni à la bordaille par des arêtes vives, les cornières. Sur les coques en fer, par les bouchains ou les cornières. Par exemple, sur le luxmotor, les formes effilées à l'avant et à l'arrière sont les façons. Les façons sont donc la partie arrondie et formée pour assurer, à l'avant, une bonne pénétration dans l'eau et, à l'arrière, une bonne arrivée d'eau à l'hélice. Le "canadien" a des façons ou formes réunies par les bouchains qui en font un bateau bien façonné. L'exécution des façons est un poste lourd dans la réfection du fond d'un bateau car elle demande beaucoup de travail : mise en forme des pièces une par une à chaud puis mise en place de celles-ci. Le coût de la seule exécution des façons peut équivaloir, voire dépasser celui du reste du fond.
(merci Jean-Claude pour les précisions !)

façons.

Les belles façons d'un automoteur de type "marocain" sur le canal du Midi. (Photo Bruno Bellemère)

Façons

D'autres belles façons sur un automoteur Freycinet

Fanal : grosse lanterne à pétrolen avec réflecteur onterne, servant à éclairer l'avant du bateau et les berges. Ils servaient aussi à éclairer l'intérieur des tunnels jusqu'à leur interdiction en 1936 pour des raisons de sécurité.

Faraman : sur le Rhône, cheval de droite dans la couble. On distingue le faraman de monture (devant) et le faraman de seguin (derrière).

Fardage : prise an vent d'une embarcation. Il est iportant sur un bateau vide (lège).

Fargues : tôles en saillie anti-chute à l'avant du bateau, prolongeant l'étrave en hauteur. C'est généralement sur les fargues que le marinier inscrit en gros la devise de son bateau. En maritime, c'est le pavois.

fargues

Fargues d'un bateau chargé de secrets, amarré derrière un mur de verdure, sur la face cachée de la vallée du Doubs... (photo prise au bout d'un sentier étroit, aux portes de l'aube, quand le flûtiste joue de son pipeau, par "Rickfloyd", qui, sans crainte et avec de grandes espérances, aurait souhaité que les proprios soient là un de ces jours et lui disent "Bienvenue dans notre machine ! Prends donc un cigare !"...).
Jouons un peu : quels sont les titres de Pink Floyd plus ou moins évoqués dans cette légende à rallonge ?

Solution (placer le pointeur ici)

Faseiller : sur la Loire et l'Allier, se dit d'une voile qui claque au vent comme un drapeau.

Faucardage, faucarder, faucardeur : le faucardage est l'équivalent du fauchage, mais sous l'eau. On utilise pour cela un bateau spécialement équipé, le faucardeur.

Fauconnier ou faux-quenier : sur une péniche ou un bâtard de forme flamande, le fauconnier est la plus grosse moustache. C'est celle avec laquelle, en entrant dans une écluse ou en passant sous un pont, si l'on ne peut éviter le heurt, il "faut cogner". L'origine du mot est donc une déformation écrite de ces mots.

Fausse-quille : terme désignant un fort madrier horizontal constitutif de la charpente de l'arrière à tableau d'un bateau. La fausse-quille est en travers de la sole, reçoit l'étambot et supporte et protège l'extrémité inférieure de la mèche du gouvernail.

Femelle : sur le lac Léman, timon de gouvernail d'un canot.

Fémelot : partie femelle dans laquelle est introduit l'aiguillot (partie mâle) de la penture (ferrure du gouvernail), l'ensemble formant un gond permettant d'articuler le safran à la poupe ou au tableau arrière.

Fermette : structure métallique mobile, constitutive des premiers barrages mobiles, notamment à aiguilles. La fermette peut pivoter latéralement sur sa base pour se coucher sur le radier. Redressée et reliée à ses semblables, elle forme une sorte de passerelle contre laquelle viennent s'appuyer les systèmes de bouchure du barrage : aiguilles (système Charles Poirée), rideaux (système Caméré) ou vannes coulissantes (système Boulée). Ces systèmes, qui ont rendu de grands services au XIXe siècle, sont aujourd'hui dépassés et progressivement remplacés par des clapets basculants automatiques. Le mot est utilisé principalement au pluriel.


fermettes
Fermettes de barrage mobile sur la haute Seine (photo E.Berthault)

Fil de fer : terme utilisé par dérision sans rapport avec le diamètre du câble en question, qui peut être de plusieurs centimètres, voire dépasser le décimètre comme sur les ponts suspendus.

Filadière : petit bateau de pêche de la Gironde, à l'avant et l'arrière pointus, et gréé à la livarde. Synonyme : lanche. Voir site.

Filet-barrage: dispositif de pêche en Loire, qui consiste en un filet placé en travers d'une partie du lit de la rivière. Derrière le filet, le pêcheur est à poste dans une toue cabanée, et se déplace le long de celui-ci dans une goume.

Filin : cordage en acier

Fintrelle : corde de halage. Synonymes: verdon, maillette, grélin (dans le Cotentin), ancierre.

Flanking : gouvernail de marche arrière monté sur les pousseurs. Ils sont au nombre de deux, un de chaque côté.

Flèche : disposition de convoi couramment adoptée sur la Seine, l'Oise, le canal du Nord... Généralement, ce sont deux "freycinets" qui se disposent ainsi, brêlés l'un derrière l'autre, celui de l'arrière poussant le premier, et l'ensemble se comportant comme un seul long bateau de 80 m sur 5. Cela permet aux deux bateaux de porter une charge double de celle d'un freycinet seul (soit au total 700 tonnes), tout en consommant à peine plus qu'un seul, car la disposition en flèche est d'un grand rendement hydrodynamique.

Flette : barque étroite et allongée, généralement d'architecture marnoise (voir "marnois") employée comme bateau de service et de charge sur la Seine et ses affluents, jusqu'au début du XIXe siècle.

Fleuve : de nos jours, les géographes décident qu'un fleuve est un cours d'eau qui se jette dans la mer, en recevant sur son cours des affluents, les rivières. Très arbitraire, cette classification est très franco-française, et il n'en fut pas toujours ainsi : jusqu'au XVIIIe siècle, la Loire, la Seine, la Garonne, sont des rivières au même titre que l'Yonne ou l'Allier, et on peut même trouver des textes où un fleuve se jette dans une rivière, comme par exemple dans l'intitulé de la puissante corporation des mariniers de Loire : la "Communauté des Marchands Fréquentant la Rivière de Loyre et autres Fleuves Descendant en Ycelle".

Dire qu'un "fleuve" est un cours d'eau qui se jette dans la mer est complètement arbitraire. Prenons un exemple un peu extrême : la Sèvre Nantaise descend des monts du sud du Massif Armoricain, et juste avant de se jeter dans l'océan à Saint-Nazaire, reçoit sur sa rive droite un autre cours d'eau, certes un peu plus gros, et qui s'appelle la Loire. Car qu'est-ce qui m'empêche d'avancer que c'est la Sèvre Nantaise qui est le "fleuve" et la Loire son affluent ? Certes, c'est exagéré parce que là, ça se voit à l'oeil nu et sans avoir besoin de recourir à des calculs de débits et de surface de bassin versant... Mais il y a des cas plus litigieux qui remettent en question ce que l'on nous apprend en CM2.

En effet, si l'on admet comme définition de "fleuve" le cours d'eau principal d'un bassin versant ouvert sur la mer, on va chambouler la géographie telle qu'on nous l'a apprise à l'école primaire. En effet, pour cela, il faut partir de l'embouchure en mer et, remontant le cours d'eau, se demander à chaque confluent, le cas échéant par des mesures précises, quel est le cours principal, c'est à dire celui qui a 1. le plus fort débit, 2. le bassin versant le plus important. Prenons ce que nous appelons la "Seine". En ce qui concerne les confluents de la Risle, de l'Eure, de l'Epte, il n'y a pas photo. La question se pose plus sérieusement à Conflans-Sainte-Honorine, au confluent de l'Oise. Les mesures et l'oeil nu (qui peut cependant être trompeur) nous indiquent que le cours principal est bien ce que nous nommons "Seine". Un peu plus haut, passé Paris, la question se pose de nouveau avec la Marne, avec la même réponse. Remontant plus haut en ignorant l'Yerres, l'Orge, l'Essonne, voici le Loing. Là encore, pas de problème. Un peu plus haut, voici Montereau. Là, rien ne va plus : les mesures (voir ci-dessous) nous donnent comme cours principal l'Yonne ! La "Seine" n'est en fait qu'un affluent de l'Yonne. Et même pas : à Marcilly-sur-Seine, les mesures nous apprennent de la même façon que de l'Aube ou de la Seine, le cours principal est... l'Aube ! D'autant plus perturbant que là nous ne sommes plus dans l'arbitraire, mais dans le quantifiable, le mesurable.

Déterminer, de deux cours d'eau, lequel est le principal et lequel est l'affluent, n'est pas toujours simple, et, plus que de considérations purement physiques telles que débit, longueur et surface du bassin versant que l'on était alors bien incapable de calculer, et dont en fait on n'avait vraisemblablement pas grand chose à faire, cette détermination semble souvent provenir de considérations commerciales. Ainsi, la Loire n'a gagné son titre de fleuve au détriment de l'Allier, pourtant presque aussi important, qu'au fait d'être plus proche du Rhône, et de constituer avec lui et la Seine, un axe commercial très important dès l'Antiquité. C'est encore plus net dans le cas de la Seine et de l'Yonne, cette dernière étant, à leur confluent à Montereau, nettement plus importante que le cours d'eau dont elle n'est officiellement que l'affluent, alors que leurs débits respectifs se répartissent comme suit : à peine 80 m³/s pour la Seine et 92,7 m³/s pour l'Yonne (le bassin versant de l'Yonne est également plus étendu que celui de la Seine). Dans des cas aussi litigieux, n'aurait-il pas été judicieux de mélanger les deux noms pour en faire un troisième ? Ainsi La Loire et l'Allier formeraient "l'Alloire", et la Seine et l'Yonne formeraient la "Syonne", ou "Seiyonne" [1]. Non ? Bon, ce que j'en disais...
Autres cas litigieux du même genre : le Loing et l'Ouanne - le Loing est dans l'axe de la haute Loire vers la Seine (ou l'Yonne) -, la Durance et la Clarée... On tend actuellement à distinguer la Dordogne de la Garonne et de l'élever au statut de fleuve partageant un estuaire commun avec un autre fleuve.

confluent Monterau

Le confluent de la Seine et de l'Yonne à Montereau. En bas, venant du sud, l'Yonne. A droite, venant de l'est, la Seine. Et ce qui s'en va à l'ouest, à gauche, vers Paris, qu'est-ce donc ? (Origine du document : Géoportail)

[1] A l'appui de cette idée, nous invoquons l'origine des deux noms, qui est commune : Ica-Onna est devenue l'Yonne, tandis que la Seine vient de Sequana, latinisation, selon certains linguistes, de Is-Ica-Onna, que l'on peut traduire approximativement par "la rivière de Ica-Onna" soit "la rivière qui se jette dans Ica-Onna".

Flottabilité (réserve de-) : en canoë ou en kayak, grande vessie en plastique gonflable, placée dans les pointes avant et arrière afin de garantir un minimum de flottabilité au bateau en cas de dessalage. Synonyme : gonfle.

Flottable : une rivière est dite flottable lorsqu'elle est suffisamment aménagée pour que puissent y descendre des bois flottés (voir "flottage"). Généralement, pour cela, les chaussées de ses moulins sont équipées de pertuis. La partie flottable d'une rivière commence assez largement en amont de sa partie navigable, si elle en a une. Tout cela est obsolète depuis la disparition de la pratique du flottage en France (sauf dans le Marais Poitevin).

Flottage : technique d'acheminement du bois par voie fluviale, qui consiste à assembler ce bois en grands radeaux, les "trains de bois", pouvant se diriger comme un bateau. Le fret est ainsi son propre moyen de transport, ce qui serait plus difficile pour du plomb... Très pratiqué autrefois sur de nombreuses rivières (Durance, Loue, Arroux, Aube, Loire, Garonne, etc.) il fut particulièrement actif sur l'Yonne et la Cure pour alimenter Paris. Clamecy était alors la capitale de cette industrie qui faisait vivre toute une population.
Le bois calibré en "moulées" de 1,14 m de long, et marqué du "logo" de chaque marchand, arrivait là par la technique du "flottage à bûches perdues", c'est à dire que ces moulées étaient jetées à la rivière dans les hauteurs du Morvan et du Nivernais, et était guidé tout au long de son parcours par des ouvriers postés sur les rives pour veiller à ce qu'aucune bûche ne se perde dans les contre-courants et autres obstacles du parcours. A Clamecy et dans d'autres ports proches (Châtel-Censoir, Vermenton, Armes...), ce bois était tiré à terre (le "tirage"), trié (le "tricage") et mis à sécher en grands "théâtres" avant d'être assemblé en trains.
Les mariniers, nommés "flotteurs", qui conduisaient ces derniers jusqu'à Paris étaient d'excellents navigateurs. Les trains partaient groupés, à dates fixes, et franchissaient les pertuis par éclusées synchronisées.
Une seule région en France pratique encore, à l'échelle industrielle, le flottage, c'est le Marais Poitevin.


Train de bois flotté dans le Marais Poitevin en août 2008

Sur le flottage en Morvan, lire ici et ici.


Flottaison (ligne de) : ligne correspondant à l'intersection de la surface de l'eau calme et du flanc du bateau. Sa hauteur varie bien sûr en fonction de la charge du bateau, mais la ligne de flottaison de référence est celle prise quand le bateau est vide. Elle délimite les oeuvres vives et les oeuvres mortes.


Flotte : sur le bateau, pièce de renfort en forme de plaque, en chêne ou en fonte, servant à fixer les boulards par le dessous sur les veules.


Flotteur : caisson ou compartiment étanche et rempli d'air ou de substance bien plus légère que l'eau (par exemple de la mousse de polyuréthane ou du polystyrène expansé), fixé latéralement à un bateau ou même intégré dans sa structure, afin d'améliorer sa flottabilité et sa stabilité.
Autre sens : navigateur spécialisé dans la conduite de trains de bois flottés (voir "flottage").

Floutayri : Sur la Dordogne et l'Isle, batelier, simple matelot.

Flurbanisation : néologisme. Concept créé et développé par l'historien Bernard Le Sueur pour désigner le mouvement de regain d'intérêt et consécutivement de retour physique des populations citadines vers la voie d'eau amorcé en France vers la fin des années 1970.
"Ce retour s'effectue avec des demandes qui sont celles de "non-fluviaux" et celles-ci influencent directement l'aménagement (en particulier touristique) du territoire", précise Bernard Le Sueur, dont les travaux de recherches sur le monde fluvial et son histoire font autorité.

Flûte : nom donné à plusieurs types de bateaux de canal présentant en commun un certain élancement dans les lignes. On distingue ainsi la flûte de Bourgogne, longue de 25 à 35 m et large de 3,50 m à 5 m, la flûte de Saint-Dizier qui lui est très semblable, la flûte d'Ourcq longue de 28 m sur 3 (la demi flûte, deux fois moins longue, existe aussi), et la flûte de Berry, de 27,50 m sur 2,60 m. Ces bateaux ont pour la plupart disparu, mais quelques exemplaires de flûtes d'Ourcq et du Berry existent encore, en métal. On trouve l'orthographe "flutte" sur le Tarn.

Fluvial : qualificatif qui s'applique à tout ce qui concerne l'eau douce qui coule, même lentement. Les rivières, les canaux, les fleuves constituent le monde fluvial. Certains marais en font partie dans une certaine mesure, comme le Marais Poitevin. En revanche, les lacs n'appartiennent pas au monde fluvial, mais lacustre.

Fluvio-maritime : bateau automoteur de forts tonnage et gabarit, capable de naviguer en mer aussi bien qu'en rivière. Un fluvio-maritime porte généralement dans les 4000 tonnes, et on en rencontre des exemplaires sur l'axe Saône-Rhône, sur la Seine, l'Oise, le Rhin... On dit aussi "cargo".

Flying-bridge : sur les coches de plaisance, poste de pilotage supplémentaire extérieur, placé généralement sur le toit. Traduction littérale : "pont volant", qui n'a pas du tout la même signification en français !

Foirine : voir "foraine" ci-après.

Foncet : ancien bateau de charge de la basse Seine, en usage jusqu'au début du XIXe siècle. Lacurne de Sainte-Pallaye décrit certains de ces bateaux comme "excédant en longueur les plus grands vaisseaux de l'océan, ayant jusqu'à 27 toises (soit environ 50 m, NDA) entre chef et quille". On trouve aussi ce mot sous les formes "fonsset", "fousset" ou "fosset".

Fonçure : élément de base constitutif de la sole. C'est généralement une planche de la longueur du bateau.

Foraine ou foirine : sur un moulin-bateau, bateau latéral servant de flotteur-stabilisateur et de soutien de la roue. Sur le Rhône, on appelle celà le chênard.


Forme ou forme de radoub : grand bassin de mise à sec pouvant être vidé de son eau par des pompes, pour la construction, la réparation, l'entretien et le carénage des bateaux, ainsi que pour leur destruction. Plutôt maritime.


Fort : sur un port, manoeuvre affecté au déchargement des pommes.


Fourche : fer de yeck en forme de fourche pour crocheter un filin ou autre cordage


Fraidieu : sur le lac Léman, vent thermique frais qui soufle du nord, depuis la région de l'Arve, entre Yvoire et Genève.

Franc-bord : une bordaille est dite "assemblée à franc-bord" (ou "francs-bords") lorsque chaque planche est jointe chant sur chant à sa voisine en hauteur. C'est l'inverse de l'assemblage à clins.

Frégaté : un bateau est dit "à flancs frégatés", ou tout simplement "frégaté", lorsque ses flancs, au lieu d'être verticaux ou évasés, sont au contraire incurvés en se rapprochant vers le haut. Cette disposition est particulièrement fréquente chez certaines pirogues monoxyles dans le but de rentabiliser au maximum le volume offert par l'arbre. C'est aussi le cas de plusieurs bateaux de l'Adour, comme le dragueur, le chalibardon et la tilhole.

Pirogue frégatée

Taille dans un arbre d'une pirogue monoxyle frégatée


Freinte : différence de volume ou de poids considérée comme normale entre le départ et l'arrivée de la marchandise.


Fret : cargaison à transporter


Freteaux : pièces de bois coudées pour la confection des bateaux (terme lyonnais).

Freycinet (Charles Saulce de -) (1828-1923) : ministre des Travaux Publics sous la Troisième République qui, à l'imitation de son prédécesseur Louis Becquey, est à l'origine de la loi du 5 août 1879 visant à étendre et unifier le réseau fluvial français, sur un gabarit minimum plus grand (38,50 m sur 5,20 m, mouillage 2,20 m pour un tirant d'eau de 1,80 m, hauteur libre 3,50 m) de manière à ce que la France puisse recevoir sur ses canaux et rivières les grands bateaux flamands, et notamment la "péniche flamande" ou "spits". Remarquons au passage que la veille-même, le 4 août 1879, une loi toute semblable était votée en Belgique. Le gabarit Freycinet, majoritaire en France, est aujourd'hui considéré comme dépassé. Par assimilation, le nom de Freycinet est devenu un nom commun et désigne un bateau aux dimensions de 38,50 m par 5,05 m, "calant" 1,80 m, et portant 250 tonnes en canal et 350 en rivière profonde. C'est le bateau de canal le plus courant.
Commencée dès le lendemain de la promulgation de la loi du 5 août 1879, la mise en application du programme de Freycinet s'est concentrée particulièrement sur les vingt dernières années du XIXe siècle, mais s'est cependant étendue sur tout le suivant : le canal du Midi a vu certaines de ses écluses allongées dans les années 1970-80, et l'unique écluse du canal de Pont-de-Vaux (bassin de la Saône) a été mise à ce gabarit en 1994, lors de la réhabilitation de ce canal.
Ce programme ne s'est cependant pas appliqué sur toutes les voies d'eau françaises : toute la Bretagne, l'Anjou, le Berry, l'Occitanie, une partie du canal du Nivernais et une autre du canal d'Orléans, entre autres, en ont été écartés.
Au passage, on peut avoir de bonnes idées dans un domaine et de nettement moins bonnes dans d'autres : Lors de l'Affaire Dreyfus, Freycinet a pris la position des "Antis"...

Charles Saulce de Freycinet (1828-1923)

Funiculaire : se dit d'un procédé mécanique de traction ou d'élévation qui fait usage de cables ou de fortes cordes. Ainsi le "zinzin" qui tractait les bateaux à l'entrée des écluses du nord était un système funiculaire. De même, certains ascenseurs à bateaux, comme le plus haut, celui de Strépy-Thieu en Hainaut, sont funiculaires et contrebalancent le poids du bac empli d'eau par des contrepoids. Quant aux plans inclinés, ils le sont presque par nécessité.


ascenseur funiculaire
L'ascenseur funiculaire de Strépy-Thieu.

Fûtreau (ou futereau, fustereau) : bateau de Loire de taille modeste (autour de 6 à 8 mètres) et d'usage local, notamment pêche. Le futreau possède une architecture semblable à celle du chaland de Loire, mais en plus petit. Il est gréé d'une voile carrée et équipé d'une petite piautre comme le chaland. On peut dire que le fûtreau est au chaland ce que le dauphin est à la baleine. Le fûtreau partage vraisemblablement avec le weidling du haut-Rhin et la zilla du haut-Danube une origine celte commune, du temps des civilisations de la Tène et d'Halstatt, soit grosso modo le premier millénaire avant notre ère.
 

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Retrouvez les bateaux fluviaux de France dans le CDrom "Bateaux des Rivières et Canaux de France", version très enrichie (plus de textes, plus d'illustrations, et même quelques bateaux supplémentaires) du département "Bateaux" du présent site, édité par l'association HiPaRiCa. Voir la présentation et la commande ici et ici.